JOURNAL D'YPRES ET OE L'ARRONDISSEMENT.
H° 1*414. 14e Année. Dimanche19 Novembre 1914.
Vires acquint eundo.
Chronique politique.
mi
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être adressé l'éditeur, Rue au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchies.
Ypres, 18 Novembre.
Mardi dr, l'ouverture de la séance de laCham-
bre des représentants, on s'attendait un inci
dent relativement au scrutin de la veille; mais
il n'a été question de lien. M. Dellafaille a été
admis; il a prêté serment.
La Chambre a procédé ensuite la formation
de son bureau définitif, qui se trouve composé
des mêmes membres que pendant la dernière
session.
M. le ministre de l'intérieur a déposé un pro
jet de loi décrétant la libre entrée des denrées
alimentaires et du bétail, et maintenant la pro
hibition des pommes de (erre la sortie.
M. le minisire des finances a présenté un
projet de loi qui réduit de 24 15 fr. le draw-
bach la sortie des genièvres.
La séance s'est terminée par la nomination
de la commission de l'adresse.
Mercredi, la Chambre des représentants a
complété la commission de l'adresse par la
nomination de M. Loo$.
M. le ministre des affaires étrangères a pré
senté trois projets de loi: le premier porte ap
probation du traité de commerce conclu avec
te Mexique; le second, de la convention litté
raire conclue avec l Angleterre; le troisième a
pour but de prévenir la désertion des matelots.
MM. de Baillet-Latour et de Sécus ont ensuite
été réélus questeurs de la Chambre.
Un très-grand nombre de pétitions sur la
question alimentaire sont arrivées la Chambre.
Quarante-huit d'entr'elles demandent la prohi
bition des grains la sortie.
Jeudi, la Chambre des représentants ne s'est
guère occupée que de scrutins pour compléter
tes commissions permanentes.
Elle a fixé mardi, la discussion de l'adresse.
On nous avait assuré tort que M. Loos avait
refusé de faire partie de la commission.
Les sections se sont occupées hier matin des
projets de loi relatifs aux denrées alimentaires
et au taux de la décharge l'exportation des
eaux-de-vie indigènes, l'adoption desquels
elles ont conclu.
Elles ont composé comme suit, les sections
centrales
Céréales. MM. Moreau, de Haerne, Vermeire,
de Liedekerke, Vanden Peereboom et de Brou-
wer de Hoogendorp.
Eaux-de-vie indigènes. MM. Visart. de Haer
ne, Mascart, Mercier, Delehàye et Prévinaire.
Le duc et la duchesse de Brahant, dont nous
avons annoncé le départ, voyagent incognito
sous les noms de vicomte et de vicomtesse
d'Ardenne.
Ils sont accompagnés de M le comte de
Lannoy, grand-mailre de la maison du duc; de
la comtesse de Lannoy dame d'honneur de la
duchesse; de M. le lieutenant d'étaU-,major Jolly,
officier d'ordonnance du duc, etdeM. le docLeur
Carswell.
LL. AA. RR. ont dû arriver Cologne avant-
hier au soir et y passer la nuit Elles devaient
en repartir hier matin pour Vienne, où elles
resteront quelques jours auprès de l'archidu
chesse Dorothée, mè'e de la duchesse de Bra
hant.
De Vienne LL. AA. RR. iront enMtalie.
Le Cercle philanthropique a inauguré, au
Café du Saumon, mercredi passé, avec du suc
cès pour tous; succès pour les amateurs qui
ont payé de leur personne, succès pour les
pauvres, la série des soirées musicales qu'il se
propose de donner pendant le courant de l'hi
ver.
Des couplets de circonstance les mieux sentis
et les mieux exprimés par M. L. V., ont enlevé
de nombreux et chaleureux applaudissements;
M. V., abordant de sa belle voix grave de la
musique plus sérieuse a fait le plus grand plaisir;
ce fut bientôt un assaut qui se présenterait
sur la brèche, tour-à-tour MM. H. T., L. V. et
un étranger dont nous regrettons ne pouvoir
citer le nom, ont contribué au succès de la
soirée.
Ua de nos pianistes distingués dont il ne nous
avait été donné depuis longtemps d'écouter le
véritable talent, a bien voulu se prêter la
circonstance et nous a favorisé .d'une valse
faire danser des morts.
(Votreconcitoyen, M. A., dont la complaisance
est si connue de nous tous, a dilavec un entrain
et une puissance de vocalise incroyablesdes
passages hérissés de difficultés de la Dame
Blanche, et d'un antre opérJ de grand maître.
Enfin, succès sur toute la ligne
Faire des heureux en .«'amusant, n'est-ce pas
un double bonheur que tout enfant d Ypresau
cœur généreux vomira goûter; ils viendront
tous porter leur obole aux malheureux, ils vien
dront encourager par leur présence ceux qui
ont eu idéede trouver recueillir, en chantant,
quelque soulagement aux peines de ceux qui
souffrent.
Nous apprenons que nos amateurs Yprois
comptent sous peu rendre visite leurs devan
ciers et maîtres en idées généreuses, les ours de
Courtraidont ils se rappellent, avec taut de
bonheur, la visite de l'année dernière.
fête de S" Cécile.
Mercredi prochain, jour de la Sta Cécile,
dix heures, une messe solennelle, en harmonie
sera exécutée par MM. les musiciens du corps
des Sapeurs-Pompiers, ceux de la Garde civique
et quelques amateurs. Cette messe dédiée Mgr
Malou évêque de Bruges, est une des œuvres
de M. P. Vanderghinsle, de Courtrai.
Le même jour, un salut, grand orchestre,
sera célébré dans l'église de S' Jacques.
&1 BCQ
On a retrouvé, le 16 de ce mois, enfouisà 300
mètres de l'église de Bulscamp, les vases sacrés
et autres objets servant au culte, qui y avaient
été volés avec effraction et escalade, dans la nuit
du 13 au 14 Janvier, de celte année. Les acces
soires en or de l'ostensoir, seuls, ne s'y trou
vaient plus.
Du 16 Novembre au 18 inclus.
Le Moniteur français du iS novembre, a de» nou
velles tiès-importaotes de Séba&topoi, du 6. Il en
résulte que la veille, l'armée russe, où étaient arrivé»
les grands ducs Michel et Nicolas avec des re'nforts
considérables, a attaqué la droite des alliés, c'est-h-
dire l'armée anglaise. La division Bosquet est inter
venue, et après un combat sanglant qui a duré toute
la journée, les Russes, quoique plus nombreux, ont
dû battre en retraite avec une perte de H ou g,ooo
hommes.
Cette attaque était combinée avec une sortie de la
garnison sur la gauche de l'armée alliée. Là, le gé
néral Forey aurait rejeté les Russes dans h> place,
en leur mettant mille hommes hors de combat.
Le Moniteur avoue de grandes pertes dans les ar
mées alliées. Il ajoute que le siège continuait régu
lièrement.
Une dépêche du prince Menschikoff, arrivée
Bruxelles hier matin, parle de celte journée; elle
ajoute qu'après le combat, l'assaut a été tenté par
une division française, mais qu'elle a été repoussée
avec une grande perte.
A propos de la dépêche de Bucharest du A, d'après
le Moniteur français.et annonçant, que Ie4la brèche
devant Sébasiupol était ouverte, les journaux de
Paris font remarquer que c'est la première fois que
des nouvelles de l'armée assiégeante sont transmise»
par Varna et Bucharest en sept jours.
Le Journal dee Débats, parlant de cette dépêche,
trouve que la position est excellente et de nature
faire prévoir un dénouement prochain. Des batte
ries formidables, dit-il, venaient d'être établies
15o mètres des remparts, sur deux pointsdifféreuts,
par les Anglais et les Français.
A une dislance aussi rapprochée, l'effet de l'ar
tillerie est. comme on peut le croire, d'une fou
droyante énergie, laquelle nulle fortification ne
peut résister; aussi, l'on comptait que la brèche
serait ouverte le 5 et que l'assaut pourrait être
immédiatement livié. Il est possible qu'au delà des
bastions et du rempart, les troupes d'assaut rencon
trent quelques nouveaux obs'acles l'ancien mur
d'ericeiute de la ville; mais on conçoit que le grand
rempart uiie fois emporté, on s'y établira, et que la
résistance que pourrait essayer encore la garnison
ne sauvera pas la place.
Le Moniteur français publie une autre dépêche de
Jassy.du 8 novembre, qui fait prévoir la prochaine
reprise des opérations offensives des Turcs sur le
Prulh. Ce fait avait été révoqué en doute ces jours
passés.
Les nouvelles de la Crimée les plus récente» par
la voie ordinaire, sont du 29 octobre, et données par
le Journal de Saint- Pétersboury. Elles consiatent la
continuation des travaux du siège; rien de plus.
Il est certain maintenant que le général Liprandi
a conservé, du côté de Balaclava, les positions qu'il
avait prises le 25. Ce fait résultait implicitement
déjà du rapport du général Canrobert; il est avoué
formellement pat le Constitutionnel en ces termes
Depuis ce moment (ceci est dit après le récit du com
bat du 25), les commandants en chef paraissent s'être
arrêtés cette idée qu'il eût été désavantageux d'accepter
une bataille laquelle les Russes voulaient les provoquer,
afin de les attirer en dehors des lignes qu'ils ont choisies
et sur lesquelles ils fondent l'appui matériel du siège. On
s'est donc abstenu de toute tentative pour reprendre les
deux redoutes. Il est vivement regretter qu'il y soit
resté de l'artillerie. Il parait qu'il y a sept pièces qui ont
été enclouées ou prises elles appartenaient presque
toutes la marine anglaise.
Cette circonstance ne perd rien de son intérêt,
malgré les faits qui ont suivi. Elle constate d'ailleurs
une fois de plus, la véracité des dépêches du prince
Menschikoff. On n'a pas oublié qu'il était affirmé
dans le rapport Liprandi, que le 27 il n'avait pas été
inquiété dans ses positions, et que le fait avait été
obscurci par les dénégations de la presse française.
Celle-ci était donc dans son tort.