Chronique politique.
Nouvelles diverses.
Ou 19 Noveiabre nu 99 Inclus.
Le général Canrobcrl a adressé au gouvernement
franc.ui>, un rapport en date du a novembre, sur le»
opérations du siège. Il y dit que depuis le a*, les
attaque» contre la place avaient marché lentement
que dan» la unit du i' au a, les Busses ont lait sur
1rs assiégeants le leu u'artillerie le plus violent qui
se rut peut-être jamais entenduet qu'on ne saurait
imaginer line défense plus opiniâtre.
Ce rapport confirme d'ailleurs un fait signalé déjà
plusieurs fois, et sur lequel une lettre publiée par la
Presse, ne faisait plus aucun doute c'est que der
rière la première enceinte, les assiégeants trouveront
de nouveaux moyens de résistance, préparés active
ment par les Russes.
F.u somme, le a, malgré les progrès du siège, la
fin n'en paraissait pas prochaine; elle n'aurajeertai-
uetneut pas été avancée par l'affaire du 5.
Nous recevons la fois les trois numéros du Jour
nal de Saint-Pilertbourq des H, y et iu novembre,
lis ne publient que les dépêches du prince Mensohi-
koff que nous connaissons d<:j%; la dernière s'ariê'e
au 3 novembre, et il y est affirmé qu'eu général,
cette date, les dommages occasionnés par les assié-
geantsaux fortifications, étaient de peu d'importance
et réparés sans la moindre perte de temps.
Ce que nous savons de l'affaire du S, -a fait tomber
tout l'intérêt qui pouvait s'attacher aux faits anté
rieurs.
Le Journal de Vaint-Pelerebourg publie aussi un
ordre du jour de l'Empereur, par lequel le général
d'infanteiir prince Wurontsoff, commandant en
chef du corps du Caucase, gouverneur général de la
Nouvelle-Russie et de Bessarabie,est déchargé, sur
sa demande, et pour raison de santé, de ces fonctions,
en conservant ses dignités d'aide-de-camp,^général
et de membre du conseil de l'Empire.
Cet ordre du jour est accompagné d'une lettre
très-affectueuse de l'Empereur. Le prince Wuront
soff est en ce moment Dresde, avec sa famille. 11 est
âgé de 72 ans. Sa santé est fort délabrée. C'est au
Caucase précisément qu'il avait fait sa première
campagne, en i8o5.
Le Moniteur fronçait d'hier malin ne contient pas
un seul mot de la guerre, ni aucune uouvelle ou
correspondance qui s'y rapporte.
On parlait hier Paris de la convocation, au 10
décembre, du Corps-Législatif, auquel il s'agirait de
soumettre d'urgence des projets de loi relatifs la
levée des contingents de i853 et au maintien mo
mentané, sous les drapeaux des militaires qui
auraient droit preudi e leur congé. Nul doute aussi
2tie le Corps-Législatif ne soit saisi de projets de loi
nanciers.
La baisse persistante des fonds publics aux Bour
ses de Patis et de Londres, atteste que la situation
des alliés devant Sébastopol est envisagée avec une
inquiétude bien légitime. L'absence des nouvelles
depuis le 5, favorise les bruits sinistres et les exa
gérai ions dont les alarmistes ne se font faute.
Une ordonnance royale convoque les Chambres
prussiennes pour le 3o de ce mois.
Depuis le 21 octobre, le blocus des ports russes
dans la Baltique a été levé par ordre de l'amiral
Napier. Cependant, un certain nombre de bateaux
vapeur étaient restés en observation dans le golie
de Finlande. Le commandant deCet'.eescadre écrivait,
la daiedu 11, a l'amiral Napier, eu ce moment
Kiel, que la place n'était plus tenable, que l'hiver
commençait i sévir avec rigueur et qu'il serait im
possible la flotte russe de sortir de Cronstadl ou
de Sweahorg. Cette dépêche a été reçue Kiel le iS.
Nous voyous cependant par une dépêche télégra
phique en date d'avenl-hier, quequalorze bâtiments
vapeur russes sont sortis de Sweahorg et de Revel,
et se sont avancés jusqu'à l'entiée du golfe sans ren
contrer. comme de raison, des navires de guerre
anglais ou français.
il. Thorrebeke, et d'autres membres libéraux de
la seconde Chambre néerlandaise, ont proposé un
projet de loi p.-ur l'abolition complèie des droits
d'accises sur les combustibles. Cette proposition a
été prise en considération dans la séance de vendredi
dernier.
Le ministre des finances a déclaré dans le débat
qu'aussitôt que les circonstances politiques le per
mettront) il présentera un projet de loi tendant s
abolir l'impôt sur la moulure en commençant par
l'impôt sur le seigle.
Une dépêche venue par Vienne, dit, i la date du
5, que le prince Naj oléon élan arrivé a Coustanti-
uople, malade de la dysseuterie. L'assaut de bébas-
t>>pol, pour lequel il s'était réservé, au dire de
q .«Ique» correspondances, serait doue donné sans lui.
Une correspondance particulière de Paris nous
apprend que trois Russes, qui avaient obtenu l'au-
lorisalio» d'y résider, viennent d'être expulsés de
France, pour avoir communiqué des dépêches du
prince Men»chik"ff.
Les nouvelle» de Vfadrid sont du i3, et du 14 par
le télégraphe. Uut dépêche que nous avoua sous les
yeux paile du bruit de la retraite d'Esparleru Elle
annonce que la garnison de Grenade marche sur
Huesca, sans dire pour quel motif.
On prétendait, a Madrid, que le comte de Monte-
molin avait quitté Naples le 16, pour essayer de
passer en Navarre, et y commencer la guerre civile.
Les journaux américains, le New-York Herald
entre autres, nous sont arrivés il y a quelque» mois,
avec la nouvelle que les îles Sandwich allaient être
annexées aux Etats-Unis. Les conditions de l'an
nexion étaient précisées de telle sorte, qu'on aurait
dit que le contrat était dressé et signé, et que le
Aeu>- York Herald l'avait lu. Aux îles Sandwich, on
ne savait rien de cette affaire, et quand ce journal y
est arrivé, au mois d'août, un membre de l'Assem
blée des nobles (une sorte de gouvernement repré
sentatif existe Honolulu), a adresse ce sujet une
interpellation M. Wyllie, ministre des affaires
étrangères. M. Wyllie a répondu que l'assertion de
la feuille américaine était un insigne mensonge, que
le Roi prétendait conserver pour ses États line indé
pendance absolue, et qu'il était pleinement d'accord
eu cela avec les vu»» de la France et de l'Angleterre.
Pour calmer les esprits, et défaut de nouvelles,
le gouvernement français a fait publier hier par le
Moniteur universel, des explications sur la silualioti
des armées alliées devant Sébastopol. Tout va bien
dans leur camp; elles sont eu force suffisante; des
renforts leur arrivent incessamment de France,
d'Angleterre, de Tunis, d'Egypte, de Constanli-
nuple, et elles ont pour cent vingt jours de vivres et
de provisions de toute espèce.
Tel est le résumé de l'article du Moniteur. Nous
saurons, avant 24 heures, si Paris, on ne l'aura pas
trouvé empreint d'un trop grand optimisme.
Il nous est impossible de 11e pas faire observer
ce propos, que les dépêches anglaises surit marquées
au coin d'une bien plus grande sincérité. Celle de
lord Raglan, du 3 novembre, expliquerait elle
seule, s'il en était besoin, la baisse continue des
consolidés la Bourse de Londres. Lord Raglan
signale les renforts considérables qui ont rejoint les
Russes et menacent Balaclava, et il exprime le regret
de n'avoir pas de forces plus nombreuses pour cou
vrir ce point. Il avoue qu'il n'y a pas de diminution
notable dans le feu de l'ennemi. Combien de dépê
ches et de correspondances françaises ont-elles
affirmé le contraire Ainsi que nous le disions, la
terrible bataille du 5, sur laquelle encore les détails
nous manquent, ne peut pas avoir amélioré leur
position.
Nous avons reçu le 20 au matin, une dépêche de
S'-Pélersliourg, en date du 19, qui nous apprend
qu'à la data du 12, le siège de Sébastopol continuait
sans résultat notable.
Les armées alliées travaillaient retrancher forte
ment le flanc droit jusqu'à Balaclava même. La
dépêche précédente nous avait dit la même chute de
leur ftauc gauche. Il en faut conclure que les assié
geants se considèrent comme eu danger d'être as
siégés eux-mêmes et prennent leurs précautions
contre celte éventualité.
Nos lecteurs ont vu dans le rapport du général
Raglan, l'expression du regret qu'il éprouvait de
ne pouvoir envoyer du côté de Balaclava des forces
plus considérables. Eh bien aujourd'hui même, le
Conetitulionnel dit ceci aux Parisiens, au début d'un
long article Tout a été fait pour rendre les a bord*
de Balaclava aussi formidables que possible.
Voilà comment le Constitutionnel écrit l'histoire,
Le Globe, de l,ondres, donne une bien triste nou
velle. Tiois officiers généraux anglais, sir George
Cathrarl et les brigadiers-généraux Slrangways et
Goldie, ont succombé dans l'affaire du ô- Ce journal
ajoute que le gouvernement avait retardé d'un jour
la publication de celte nouvelle, sans doute coule-
nue dans la dépèche de lord Raglan, afin d'avoir le
temps d'eu faire part aux familles de ces officiers
généraux.
D'après une dépêche de Vienne, publiée par le
Timescinq autres généraux, Adains, Beulinck,
Bullt-r, Torreus et sir G. Browu. sont blessés, ainsi
que le général Cauroberl- Le Times y revieni deux
lois, pour affirmer la blessure de ce dernier. Pour
s ceux qui connaissent l'armée anglaise, dit-il, ces
noms prouvent mieux que des chiffres, la nature
cruelle de la lutte dans laquelle nous sommes
engagés... L'armée anglaise en Grimée est réduite
12,000 hommes.
Les correspondances anglaises disent qu'à l'affaire
du 5, les Français ont eu i,4oo tués ou blessés, dont
48 officiers.
Ou a de* correspondances de Sébastopol, quioffrent
de l'intérêt, quoique parlant de faits antérieurs lu
S novembre. Il paraît que pour se préserver des
coups de lusil si meurtriers des chasseurs de Vin
cent.es, les Russes ont établi dans l'intérieur des
batteries, des portières qui les ferment après chaque
coup de canon.
Un correspondant du Conetitulionnel parlejd'uti
canonnier russe qui vient tous les jours en amateur,
pendant une heure ou deux, tirer des coups de ca
non contre les assiégeants. Les détails qu'il donne
ce sujet sont des plus singuliers. Reste a savoir s'ils
sont vrais. Ce qui est dit aussi de l'observatoire du
siège, dans ces correspondances, mérite de fixer
l'attention.
I,a Correspondante Haras publie une lettre de
Berlin, où il dit qu'on a cessé de noter le cours de
l'emprunt russe S. p. c. dans le bulletin officiel des
cours de la Bourse et dans le Moniteur prussien.
«Ce faitajotite la lettre, doit certainement être
considéré comme une concession aux puissances
occidentales. On se souvient, eu effet, qu'il a été
adressé ce sujet des réclamations au cabinet de
Berlin par les gouverueinenls de France et d'Angle
terre.
Comme la Prusse n'est pas encore en guerre avec
la Russie, il nous paraît douteux que son gouverne
ment eût cédé une pareille invitation si elle avait
été faite, et le fait n'est pas vraisemblable.
On prétend que Janssens, en sortant du Pal lis d«
Justice, a dit avec une joie plus ou moins sincère
On va donc me guillotiner; celle fois je suis con
damné mort pour de bon.
On assure aussi qu'en rentrant dans sa cellule, il
a dit qu'il mourrait volontiers; il renouvelé se»
récriminations contre MM. De Bavay et Nolhomb.
u Je laisse tout cela la conscience du jury, a-t-il
répété souvent. 11 a demandé pour seu^ grâce qu'on
voulût bien lui envoyer un prêtre pendant trois
jours et qu'il était content de mourir.
On écrit de Naples, le 8, qu'une attaque d'apo
plexie a menacé sérieusement la vie du comte de
Syracuse, frère du Roi, et lui a enlevé l'usage d'un
bras et d'une jambe.
Les 4<> chanteurs montagnards, dont le personnel
a subi plusieurs renouvellements pendant une dou
zaine d'années écoulées depuis leur premier voyage
Bruxelles, sont venus nous visiter du nouveau et »e
feront entendre aujourd'hui dimanche, au Théâtre
du Cirque.
Nous n'avons pas besoin d'insister sur l'originalité
et la suavité de leur chaut. La réputation des chan
teurs montagnardsde Bagnères-de-Bigorreest main
tenant européenne, ou pourrait même dire univer
selle dans toute l'acception du mol, c«r ils ont été
non-seulement dans presque toutes les villes de
l'Europe, grandes et petites, mais même eu Asie et
en Afrique. Le prospectus porte qu'ils ont chanté
la Cour de 53 souverains.
Par suite du traité conclu avec le gouvernement
français pour les droits de propriété littéraire, plus
de 10,000 volumes ont été envoyés en Belgique par
les éditeurs français. Ces volumes, dit le rapport
très-récent de M. Alvin, conservateur en chef de la
Bibliothèque royale de Bruxelles, encombrent le
peu d'espace qui restait libre dans nos galeries.
M. de Malder, le doyen de» prêtres du diocèse de
Bruges, est mort Dixmude, le 11 de ce mois, âgé
de 90 ans. Il était le dernier chanoine régulier de
l'abbaye de Sainl-Noi bert, de Furnes. Ayant refusé
de prêter serment lors de l'invasion française, en
'7y7, i' fut déporté l'île d'Oleron.
M. le major d'artillerie Marchand, commandant
d'artillerie Anvers, est mort subitement le 16, au
soir.
La femme Geyskens a été condamnée la peine de
mort, pour avoir tenté d'incendier la ferme habitée
par le nommé Tuerlinckx. Celte tentative avait
avorté; l'accusée avait jeté des charbons ardents sur
le chaume de la ferme, mais elle avait été vue et on
avait pu faire tomber le6 charbons et empêcher
l'incendie.
La femme Geyskens était propriétaire de cette
ferme, que son mari, dont elle eal séparée, avait