Chronique politique.
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Le 21, l'ouverture de la séance de la Cham
bre, M, Vermeire a déposé le projet de loi sur
les denrées alimentaires. Le projet conclut la
prohibition des céréales la sortie.
Vu l'urgence, la Chambre a décidé qu'à par
tir de jeudi, si l'adresse n'était pas volée d'ici là,
elle consacrerait des séances du soir la dis
cussion de ce projet et celui des eaux-de-vie
indigènes.
La Chambre a entamé ensuite la discussion
de l'adresse. Elle a entendu d'abord M. de
Brouckere, ministre des affaires étrangères;
puis, M. de Perceval, Verhaegen, Orts et le
ministre de la justice.
La Chambre des 'représentants a continué
Mercredi la discussion de l'adresse. Elle a en
tendu pour l'adresse: MM. Lelièvre, Devaux,
Dedeeker, F. de Mérode et de Theux. M. Frère
a seul parlé contre.
M. Piercot a répondu ce dernier, qui lui a
répliqué, après quoi la discussion générale a été
close.
La Chambre a adopté les deux premiers
paragraphes de l'adresse (M. Goblet a retiré
(amendement qu'il avait'propo.sé au premier);
elle a commencé la discussion du 3e alinéa, et
renvoyé la suite Jeudi.
Jeudi la Chambre des représentants a consacré
toute sa séance la discussion de la convention
d Anvers. Ce débat continuera aujourd'hui.
Dans une séance du soir, la Chambre a discuté
le projet de loi sur les denrées alimentaires.
Le duc et la duchesse de Brabant sont arrivés
lundi Iuspruck, et devaient conliuuer leur
voyage pour lltalie, lejendemaiu.
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Du 23 Novembre au 23 Inclus.
On a, par \e Journal de Saint- Pèlertbourg du i4
novembre, la relation russe de la bataille du 5. La
première dépêche du général Canrobertnous
l'avons fait remarquer en la publiant, semblait faire
croire que les Anglais avaient été attaqués par l'ar
mée russe qui aurait tenu la campagne, taudis que
les Français l'étaient de leur côté par une sortie de
la garnison. Le fait est que les Russes ont fait une
double sortie, attaquant a la fois le côté droit et le
côté gauche des alliés.
Lu général Canrobert avait d'ailleurs raison en
constatant, dans cette affaire, la présence des grands-
ducs Michel et Nicolas.
La première dépêche du prince Menschikoff avait
parlé d'un assaut qui aurait suivi le refoulement de
la garnison dans la place. Le mot assaut était im
propre. Le rapport rectifie le fait il dit que les
Frauçais ayant poursuivi les assiégés en masses
Philippe Gruvn ayant fourni plus tard la maison du
maréchal La Meillcraye, te bizarre neveu du cardinal de
Richelieu, devenu depuis surintendant des finances.
Mais ou veut donc ma mort hurla de nouveau
Saint-Amant; ou ne veut donc pas que je puisse dire
nton sonnet Le broc d'honneur Attendez Mariette,
dit Rellerose avec grâce et en «'ajustant devant un miroir
piqué de mouches, u'est-ce pas Hébé qui présente la
coupe aux dieux
Bellerosc, en parlant ainsi, se dirigea vers la compa
gnie de maître Philippe Gruyn, et le pria, au uoin de
l'assemblée, de faire descendre Mariette... Lorsque le
digne cabareticr eut agité trois fois la petite clochette
suspendue par un léger battant en cuivre la droite de
son comptoir, signal ordinaire par lequel il annonçait
l'entrée de Mariette, il se fit un grand silence. Saint-
Amant peigna de son mieux sa moustache rousse, et leva
les yeux au plafond pour y chercher une rime; le capi
taine La Ripaille reboucla son ceinturon sur ses reins, le
masque et son compagnon interrompirent leur jeu. Bel-
lerosc siffla un air, et l'Italien, placé près du poète,
regarda négligemment. Mariette parut, embrassant
peine de ses deux mains un de ces pots de Flandre, au
ventre énorme, sur le grés desquels les curieux d'au
jourd'hui recherchent encore, plus que ceux des seizième
et dix-septième siècles, le ciseau de l'ouvrier qui souvent
était un maitre. Sur le couvercle de ee vase d'étain était
sculptée en ronde bosse l'effigie du roi Louis XIII; c'était
là le broc d'honneur, le broc par lequel tout étranger
payait sa bien-venue au cabaret de la Pomme-de-Pin,
épaisses, sont tombés en grand nombre sous le feu
violent mitraille du bastion n* 6. (i)
Le nombre des tués n'était pas encore exactement
connu le leudemain de l'action, mais les blessés
étaient au nombre de 3,5oo, dont 109 officiers. Le
général Soïmonoffa été tué; quatre autres généraux
ont été blessés. Là aussi, les carabines des tirailleurs
français uni causé aux Russes de grandes pertes; le
prince Menschikoff l'avoue, et c'est cela qu'il
attribue l'impossibilité où il a été de terminer les
redoutes qu'il avait commencées pendant le combat.
Il laut constater de nouveau,que par ses dépêches
comme par ses rapports, le prince Menschikoff
continue de devancer les généraux alliés.
Les journaux de Londres font pressentir quelques
changements devenus nécessaires dans le comman
dement des forces angl lises en Crimée. Le Globe
désigne le major-général lientinck et sir Colin
Campbell comme devant remplacer le lieutenant-
général Calhcart, qui a succombé dans l'affaire du
5, et le lieutenant-général de Lacy Evans, mis mo
mentanément hors de service par suite d'une chute
de cheval.
A la dernière date, les Cortès d'Espagne conti
nuaient la vérification des pouvoirs. Les modérés,
les progressistes et les démocrates purs avaient
tenu des réunions pour s'entendre sur la présidence
définitive. Les modérés, qui suivent la bannière du
général O Don net I, voudraient bien pouvoir conser
ver la présidence au général Evarisle San Miguel;
mais il est douteux, cause de son âge avancé et de
la faiblesse de sa voix, qu'il put suffire la tâche.
Les progressistes semblent devoir porter M. Madoz.
Les démocrates purs, VI. Orense eu tête, voudraient
faire élire Espartero, dans l'idée que cette haute po
sition lui permet Irait de former un ministère sa
guise.
Les démocrates ont la conviction profonde, dit
ce propos le correspondant de la Presseque
leur fortune aujourd'hui est intimement liée
celle d'Esparlero. et si Espartero l'emporte, un
large champ de discussion est au moins ouvert
devant eux.
Toutefois, dans la même lettre, le correspondant
dit qne plus on avance, plus il est permis d'affirmer
que la question dynastique ne sera même pas sou
levée la Chambre.
Lfs correspondances d'Espagne signalent une co
médie que s'apprêferai: jouer Espartero. Mécon
tent, sans doute, de la tournure que prennent les
affaires, il menacerait de se retirer Logronu. C'est
peut-être pour qu'on le supplie de rester et de
prendre la dictature.
Le gouvernement français a fait publier par le
Moniteur trois noies relatives l'affaire du 5 devant
Sébastopnl, laquelle il donne le nom de bataille
d'Inkermann. Il a annoncé pour demain la relation
officielle de cette bataille.
La première note du Moniteur nous a appris que
le prince Napoléon était la bataille, qu'il y est resté
toute la journées cheval, malgré son état maladif,
mais que la fatigue ayant augmenté son mal, le gé-
[l]On lit dan* lfÀmi du Soldatde Vienne, a propos du même
fait: 1rs eunemis ne nous poiirsuix ireot pas; fur l'allé gauche
seulemetJi, la division Fort-y sortit du cimetière et chercha a s'em
parer par ou coup de uiain hardi, du bastion n® 6; mais elle fui
repoussée.
Comme il était bien rempli, Mariette avait graad'peine
le soulever, elle pouvait même le laisser choir; aussi
vit-on aussitôt se détacher derrière elle, dans l'espace
lumineux qui entourait le comptoir de maitre Philippe,
une sorte de figure assez semblable celle d'un nain,
celle du valet de Saint-Amant qu'il appelait Mardoehée.
Craignant un faux pas de la belle enfant, il prit le vase
trop lourd pour ses jolis doigts. Mardoehée avait, dans sa
jeunesse, été sonneur, puis donneur d'eau bénite Saint-
EusUchc, puis enfin valet de Saint-Amant. Il portait
souvent les babils de c.' dernier, ce qui a été de tout
temps l'usage des valets qui ont quelques familiarités avec
leurs maîtres. Décemment il le pouvait, car Saint-Amant
ne le payait pas, moins que ce ne fût de grands coups,
monnaie dont Mardoehée se plaignait fort. Toutefois,
plus il menait de rabats et de pourpoints son maître,
qui fermait complaisaminent les yeux sur ces diverses
éclipses de sa garde-robe, et moins il était battu, Saint-
Aniant craignait de détériorer ses effets sur ce pauvre
hère. Au demeurant, Mardoehée était bossu, louche et
bancal, ce qui constituait chez lui une triple rancune
contre les hommes beaux et bien faits. Noué, trapu,
ramassé, il enleva le grés de Flandre d'un seul bras, le
posa devant son maître Saint-Amant et l'inconnu, puis
il se tint l'écart respectueusement. La seconde d'après,
Mariette se trouvait vis-à-vis de l'Italien, qui, sur l'in
vitation ou plutôt sur l'ordre de maître Philippe Gruyn,
elle tendit sa main blanche. L'inconnu comprit ce geste,
fouilla lentement dans son pourpoint, pendant que S.iint-
Aiuant faisait mine de ne rien voir et agaçait la chatte du
néral Canrobert l'a forcé d'aller se refaireà Coristau-
linople. Le Moniteur ajoutait que le prince comptait
être de retour au moment de l'assaut, retardé jua-
qu'à l'arrivée des renforts. Il faut conclure de là, ou
que l'assaut n'aura pas lieu de sitôt, ou que l'indis
position du prince n'est pas grande puisqu'il compte
en être guéri en peu de jours. Il faut noter d'ailleurs
que les renforts doivent déjà être arrivés; le Moni
teur lui-même nous apprend que le Napoléon et le
Sané étaient partis le 10 de Consiantinople pour
Sébastopol, avec 3,5oo hommes; que la brigade
Meyran était dans le Bosphore, et que deux autres
transports y étaient signalés. A la date du 12, dit
le Constitutionnelprèsde 10,000 hommes avaient
dû rejoindre l'armée française, sans compter les
renforts reçus par le général Raglan et par la di-
vision turque, a
Les journaux anglais annoncent, de leur côté, l'ar
rivée dans le Bosphore, du Prince-Albertavec des
troupes.
Une dépêche de Vienne en date d'avant-hier dit
que jusqu'au 14 rien d'important ne s'était passé
devant Sébastopol.
Le New-York Herald prétend savoir que les di
plomates américains qui se sont réunis dernièrement
Ostende, MM. Buchanan, Soulé et Mason, sont
tombés d'accord pour conseiller leur gouverne
ment, l'acquisition de Cuba, ou sa prise de vive force
si l'Espagne ne voulait pas en faire la cession amia
ble. Un ultimatum serait adressé i l'Espagne pendant
la session des Cortès, et une escadre serait envoyée i
la Havane, Matanzas et dans d'autres ports de
Cuba, afin de prêter son appui moral aux arguments
employés pour l'achat de l'île.
Le New-York Herald ajoute, et ceci nous rend sa
nouvelle fort suspecte, que les diplomates prénom
més auraient exprimé la conviction que la France et
l'Angleterre sont favorables la vente de Cuba aux
Etats-Unis, ce qui n'est certainement pas vrai. Il
termine par ces mots Nous attendons avec impa
tience le développement de cette affaire, mais avec
peu de confiance dans la fermeté du gouvernement.
A notre avis, ces derniers mots prouvent que le
New- York Herald est aussi peu véridique dans cette
affaire, que lorsqu'il annonçait d'une manière si
précise, l'annexion des îles Sandwich aux Etats-
Unis.
Le Moniteur français du 22 novembre, publie le
rapport du généra! Canrobert sur la batailled'lnker-
mann. Il fait monter la perte des Rosses 8 ou 10
mille hommes, dont 3,000 morts; celle des Anglais
3,400 tués ou blessés; celle de» Français 1,728
tués ou blessés. Le général de Loormel est au nom
bre des morts, ainsi que le colonel Camas, du 8*.
Lo Journal de St-Pétersbourg du 18 novembre,
qui est arrivé aujourd'hui, publie un nouvel ar
ticle de l'Invalide russe, sur la bataille d'Inkermann.
Relevé fait des perles des Russes dans cette terrible
journée, le prince Menschikoff les évalue un total
de 8,760 hommes, dont 2,989 morts et 5,791 bles
sés. Ces chiffres, on le voit, sont d'accord très-peu
de chose près, avec ceux que les rapports français
signalent.
C'est le cas de reproduire les lignes suivantes que
nous trouvons aujourd'hui même dans le journal de
M. de Girardin
cabaret, nommée Marmousette. Les habitués de la
Pomme-de-Pin se regardaient entre eux, La Ripaille
laissait percer sa joie dans ses petits yeux verts, brillants
d'envie et de malice, Bellerose se dandinait, et Mardoehée
ouvrait déjà, pour mieux rire, sa bouche démantelée de
toutes ses dents. Le masque et son compagnon ne prê
taient pas une moindre attention cette sccne. L'Italien
ne possédait plus un teston, il avait donné sa bourse au
passeux, la sueur mouilla son front. Il regarda Saint-
Amant il toussa, Saint-Amant corrigeait les vers de sou
sonnet. Cependant Mariette, la charmante Hébé du caba
ret, se tenait toujours devant lui elle attendait et no
semblait pas comprendre l'embarras de l'étranger. Avertie
bientôt par son silence et sa pantominc piteuse, la jolie
fille laissa tomber son regard sur lui, et dans ce regard
brilla le feu d'une indicible pitié. Cet homme était mal
heureux, il venait, d'un autre pays, il paraissait fier,
courageux, de bonne mine, qui sait il pouvait devenir
un jour le protecteur et l'ami de Mariette. Ces réflexions
furent chez elle l'affaire d'un instant, Mariette avait cru
voir une larme furtive rouler dans la paupière de l'étran
ger, c'était peut-être une larme de rage ou de honte...
Elle se baissa rapidement au milieu des chucholtcmenU
de l'assemblée, et ramassant tout d'uu coup une bourse
sur le parquet
Une autre fois, Monsieur, ne me force» pas ra
masser votre argent terre, dit-elle avec un petit air de
mutinerie. Voyons, comptez-moi ce que vous me devez,
c'est une pistolc, j'attends
[La suite au prochain n*.)