JOURNAL D'ÏPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT .V f ,417. 14* Année. Jeudi20 Novembre 1064. L'HOTEL PIMODAN. gssii—- a ABONNEMENTS: Trois (franeo), par trimestre, 5 francs 30 c. Provinces, 4 francs, f Le Progrès paraît le Jeudi et le Dimanche. Tout ee qui concerne le journal doR INSERTIONS: Annonces, la ligne 15 centimes. Réclames, la ligne: 30 centimes. être adressé a l'éditeur, Rue au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchies. Vrac», 29 Novembre. VILLE D'TPRES. Coisaa communiai.. Séance publique du Jeudi23 Novembre 1854. Présents MM. le baron Vanilerstichele de Maubtis bourgmestre président Pierre Beke. ff"«" d'échevin; Théodore Vanden Bogaerde, Charles Vande Brouke Boedt-Lucien Martin Legraverand Martin Sma-len Edouard Car- dinaelAuguste De Gheicke Ernest Merghe- lynck, Pierre-Léopold Boedt, Charles Becuwe, conseillers. La séance est ouyerte par la lecture du pro cès-verbal de la réunion du Conseil, du }26 Octobre 1854; la rédaction en est approuvée. M. le président donne communication d'une circulaire de l'autorité supérieure concernant les mesures prendre dans l'intérêt de la classe ouvrière et indigente, en présence de la cherté anormale des denrées alimentaires. M. le gou verneur s'adresse pour la seconde fois au Con seil afin de connaître quelles sont les dispositions que l'administration communale compte pren dre, pour parer aux circonstances cahimileuses qui frappent rudement notre population déjà fatalement éprouvée par le démantèlement de nos fortifications et l'amoindrissement de la garnison. Le Conseil avait cru ne pas devoir prendre des mesures extraordinaires, il y a quelque temps. Il y avait encore du travail et ou espérait une diminution du prix des denrées alimen taires. Mais cet espoir ne s'est pas réalisé et il y a lieu d'aviser- Le Conseil confie l'examen et la proposition des mesures prendre une com mission composée du collège et de MM Boedt, avocat, Becuwe, Vande Brouke et Vlerghelynck. Plusieurs moyens de venir en aide notre po pulation ouvrière sont indiqués. Un travail d'ensemble sera élaboré et présenté au Conseil dans une prochaine réunion. le cabaret de la pomme-de-pin. (suite.) L'étranger avait seul compris le regard d'intelligence que lui jeta Mariette. Ce regard pénétra son âme de gra titude, mais il se contint; il ouvrit la bourse que Mariette laissait tomber, il en tira une pistole. Saint-Amant et le capitaine La Ripaille n'observèrent pas sans étonncmeiil la rondeur de celte bourse. Par ma foi voilà un fils de Naplesou de Mantoue qui ne ressemble guère ses chers compatriotes mur mura Bellerose l'oreille du capitaine. Aucun de* spectateurs, et maître Philippe lui-même n'eut pu soupçonner le manège de Mariette, la jeune fille était pauvre, qui donc eut pensé qu'elle avait de l'or? L'Italien regarda Mariette avec un mélange de défiance et d'attendrissement. La bourse était belle et il y avait dessus des armes gravées. L'Italien y prit garde et il la. serra dans son pourpoint. Le broc d honneur fit le tour des tables, chacun et surtout Saint-Amant et La Ripaille, se récria sur la générosité du nouveau venu. Maître Philippe lui fil donner par un de ses garçons un fauteuil de cuir, au lieu d'un simple escabeau. Saint-Amant intima l'ordre Mardoohée de se tenir derrière lui la serviette en main. Pour notre étranger, il ne quittait pas des yeux chaque mouvement de Mariette. Il put se convaincre alors loisir que les louanges d'un poète aussi exagéré que Saint-Amant étaient loin d'approcher encore de la vérité. Sous une enveloppe fine et délicateMariette lui parut cacher un fond de résolution presque virile elle avait le regard vif et décidé. Ses yeux d'un noir de jais, Avant de passer l'ordre do jour, l'assemblée approuve d'urgence le budget de Eatelier- modèle pour l'exercice 1855. La dépense ainsi que la recette s'élèvent la somme de 3,700 fr. Pour former la ilotalion de celte institution, l'Etat intervient pour un subside de deux 'cin quièmes la province pour un cinquième etjla caisse communale pour deux cinquièmes, soit une allocation de 1,480 fr. Le Conseil s'occupe du premier article de l'ordre du jour et émet un avis favorable au cahier des charges, clauses et conditions de la vente des bois taillis, coupe de 1855. de l'ad ministration des Hospices. Lévalualion s'élève une somme de 2.905 fr. La vente d'arbres hors de croissance, plantés sur des propriétés de la même administration et sises sur les com munes de BrielenZilleb"ke et le territoire dYp les est autorisée. L'estimation en a été faite et se monte une somme de 2.184 fr. Le Conseil émet un a vis favorable la radiation d'une inscription hypothécaire prise en garantie d un prêt d une somme de huit mille cinq cents francs, sur la production de la quittance du receveur de l'administration des Hospices. Sur le rapport dé M. le conseiller Beke, au nom de la commission de comptabilité(Je compte de l'exercice 1833, de l'administration du Bureau de Bienfaisance, est approuvé. Le budget de la même institution charitable est sanctionné pour l'exercice 1855, sur les conclu sions favorables de la commission de compta bilité, avec une insuffisance de moyens de plus de 14.000 fr. qui seront fournis par la caisse communale. Le Conseil, par suite du rejet d'un article de recette au budget de l École moyenne, autorise le transfert d'unejsomme de trois cents francs au budget du Collège communal, l'article: Achats divers. Cette somme est destinée payer la rétribution allouée au professeur de langue aoglaise. les boucles lustrées de ses cheveux, le ton légèrement ombré de sa peau, l'éclat de ses dents, la légèreté de son pas et de sa démarche étaient en harmonie chez elle avec certaines allures masculines. A sa voix on eut dit une jolie fille, ses mouvements on eut cru voir un page gêné sous l'habit de femme. Son front était calme, son regard doux et limpide. Quand file s'était penchée pour ramasser la bourse, l'étranger avait presque réchauffé son cœur cette tiède et douce haleine. Il but peine quand tous les autres buvaient. Elle s'était placée vis-à-vis de lui, avec un air de triomphe ingénu dont l'Italien avait seul la clé. 'Elle alla soulever ensuite de ses doigts cffi'és le rideau placé la porte d'entrée, et elle regarda avec inquiétude dans la rue. La pluie tintait alors avec violence contre les vitres, et les pratiques de maître Philippe Gruyn ne paraissaient guéris disposées quitter sou cabaret par un temps pareil. Evohe! Bacche! s'écria Saint-Amant qui passait au latin dès qu'il se voyait un peu gris. La Ripaille, versez ài hoirie Monsieur Mardocltée est indigne de servir un si galant lionitue A propos, Mardoehée, allume dune I» pipe du' capitaine il nous contera l'un de ses duels en Italie ou en Catalogne... Accende! puer, aceendel Monsieur, dit Bellerose en s'approcha lit de l'Italien, vous êtes ua galant homme. Monsieur, dit La1 Ripaille, j'aimeà voircouuneiil vous vous conduisez dans l'occasion'. Honneur l'Italie honneur aux Italiens cris tue- tête Saint-Amant. Maintenant, je vais vous dire mon sonnet... Si c'est un sonnet en italien... je vous le permets', Monsiew, dit le capitaine La Ripaille, qui goûtait peu les sonnets. J'ai quelques teinturesde l'Italien, ayant été employé au service du duc de Fornaro. 11 est donné lecture d'une délibération de la commission des Hospices civils, tendante pou voir majore* le fonds spécial d'assurance contre l'ineendie Par une précédente'décision de l'ad ministration communale, un fonds spécial de 40.000 fr a été créé, l'aide de la subvention* annuelle qu'on eut dû payer aux- compagnies d'assurancespolir garantir l'adwirrmttation contre les risques d'incendie. Mais par suite de nombreux et considérables sinistres occasionnés par le feu, la commission des Hospices a cru prudent de porter le fonds d assurance une somme de 150.000 fr. et en capitalisant la somme qui aurait été payée de ce chef des compagnies, si on avait traité avec elles. Cette proposition est renvoyée l'examen de la com mission des finances. L'administration du Bureau de Bienfaisance prie le Conseil de l'autoriser payer sur ses capitaux en caisse, une somme de 3.014 fr. pour droits de succession du legs faits par feu son président M. François De Codt. Comme cet emploi d'un capital de 3,Cl4 fr. est un moyen indirect d- le placer intérêt, tandis qu'en agissant différemment, il eut fallu réduire I im- pot tance dû legs, sans bénéfice pour l'adminis tration, I autorisation est accordée. M. Fiers, artiste-sculpteur, qui a embelli la dernière exposition de Bruxelles d'oeuvres qui ont fait sensation, voulant doter sa ville'natale d'un exemplaire des œuvres dues son ciseau, propose l'administration communale de lui offrir un exemplaire de chacune de ses produc tions, condition qu'on lui tienne compte des frais de moulage en plâtre. Cette proposition généreuse et qui témoigne des sentiments de reconnaissance de R4. Fiers, l'endroit de sa ville natale, est acceptée par acclamation. La commission des beaux-arts sera consultée, afin de savoir pour quelle part, il lui serait possible d intervenir dans les frais, puisque ces objets d'art sont destinés orner le Musée. L'Italien tressaillit. Le nom que le capitaine venait de prononcer avait amenésur son front un pli léger. H reprit en versant une rasade au capitaine On m'a parlé, Monsieur, de ee duc de Fornaro. N'est-ce point un seigneur qui résidait 6 Florence? N'a-t-il point épousé La jeune et belle Thérésina Pitte, il y a bien quinse ans de cela. Leduc s'en montra de bonne heure jaloux, si jaloux que les moindres fami liers de la duchesse lui déplaisaient. La duchesse m'» toujours paru cependant une femme fort exemplaire. Si vous la connaissez, je n'ai pas besoin de vous dire que c'est assurément la plus belle personne qu'on puisse voir. J'étais alors l'éeuyer du duc; il m'avait ramené de France avec' lui; mou épée était son service. Le duc nie don nait par mois trente ducats. Je devais, pour celte solde, observer ee qui se ferait chez sa femme. Métier peu com mode avec la foule de seigneurs et de poursuivants qui l'o isédrtient Encore une fois, j'eusse été Satan que je i/o irais pu prendre eu défaut madame la duchesse... Elle allait aux églises une grande partie du jour, s'occu pait d'oeuvres pieuse»; bref, son noble é|>oux semblait furieux contre son propre bonheur, lorsqu'un-jour... U» jour, achevez, reprit l'Italien, le regard ému, flam boyant. U parait que mon histoire vous intéresse... dit le capitaine.Ne vous ai-je pas dit que je connaissais le duc? Donc, un jour, continua la capitaine, c'était Florence... il y avait foule sur le pont du Saint-Esprit. On devait extraire de la |>rison plusieurs criminels, et, comme il est d'usage, nombre de citadins se pressaient sur ce pont par lequel ils devaient (tasser. C'étaient des eris, un tumulte rendre sourd. Le duc, marié depuis trois semaines, refusait d'abord da conduire aa femme

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Le Progrès (1841-1914) | 1854 | | pagina 1