Chronique politique. nouvelles diverses. désigne d'autre» officiers qui, quoique maladps, n'ont pas quitté pour cela leur poste; il fait remarquer que le ser vice médical est beaucoup mieux organisé en Crimée qu'à Constantinoplc. Le peuple n'a peut-être pas raison de reprocher au prince un accident involontaire; mais l'im pression a été telle, que je doute que rien puisse l'affai blir, sauf peut-être Ih terrible condition mise par Géronle au pardon de son serviteur: Eli bien! oui, je te pardonne, mais condition que tu mourras. Le correspondant du Time» lui a adressé, le 24, la lettre suivante Le Times d'avant-hier a été saisi la poste; on m'as sure que cette mesure a été provoquée par les allusions que renfermait ma correspondance l'impression pro duite par la nouvelle du départ du prince Napoléon pour Constantinople. Cette saisie est ridicule, et ne peut s'ex pliquer que par l'excès de zèle de quelque fonctionnaire iniiisercl; en outre, c'était un acte bien inutile, car ma lettre ne fait que constater une impression publique, et ce n'est pas la saisie du Times qui détruira cette impres sion. Si le public s'étonne et murmure du départ du pa rent de l'Empereur, qui la faute, sinon au gouverne ment, qui a voulu le cacher comme une limite, et qui avait défendu aux journaux d'en parler? Force lui a été de révéler le fait lui-même, vingt-quatre heures après; mais ce retard n'a fait qu'aggraver le mal. C'était h- secret de Polichinelle, et il n'est pas mauvais que le gouverne ment impérial ressente de temps en temps les inconvé nients de son système de cachotteries, d'intrigues et de restrictions. Quoiqu'il eu soit, les personnes qui auraient eu la naïveté de prendre au sérieux la maladie du prince, trouveront de quoi se consoler dans la nouvelle de son rétablissement que nous a apportée hier le télégraphe de Trieste. Le Moniteur belge du 26 novembre publie deux arrêtés royaux qui moditient l'uniforme du régiment des grenadiers et les uniformes des intendants militaires et des officiers comptables. Les modifications adoptées pour l'uniforme des grenadiers, sont bien celles annoncées dans Étoile. L'uniforme des intendants et des officiers comptables reçoit les changements nécessaires afin de le rapprocher de l'uniforme de l infan- terie: ainsi, l habil et la capote sont supprimés et remplacés par une tunique en drap bleu. On écrit de Courlrai, 24 novembre Encore un accident sur le chemin de fer. Mercredi. 22novembre, le premier convoi par tant de Courlrai pour Gand, a été rencontré dans la station d'Harlebeke par le premier con voi, partant de Gand pour Tournai. Le choc a été terrible, et cependant il n'y a eu qu'un ■petit nombre de blessés. Parmi les victimes de cet accident se trouve le maraîcher Picardie, hors la porte de Lille. Du 36 Novembre au 39 luclus. Le» journaux île Londres publient le rapport offi ciel de lord Raglan, sur la bataille du 5. On com prend que ce rapport n'apprenne rien de bien nouveau. Nous y avons mentionné le fait de la blessure reçue ce jour-là par le général Canrobert et que celui-ci avait passé sous silence. La blessure est légère toutefois. La nomination de lord Raglan au grade de feld- ruaréchal est publiée par la Gazette of/icielf» de Londres. La promotion porte la date du S novem bre. jour de la bataille d'Inkerinann. Une dépèche de Jassy annonce, sous la date du to, qu'Omer-Pacha va commencer ses opérations sur îe Prulh, contre les forces russes de la Bessarabie. S'il faueu croire un bruit très-répandu Paris, le gouvernement impérial le fera appuyer par deux divisions de l'armée française. Une correspondance particulière fait mention d'un autre bruit assez singulier c'est que lord Pal- merston aurait conseillé Louis -Napoléon, d'adop ter une politique intérieure plus libérale. Le noble lord croit que l'opinion, moinscompt imée, donne rait au gouvernement, dans la lutte qu'il soutient en Orient, un ressort qui lui manque. Nous doutons fort que le conseil soit goûté; suivi, encore moins. Un correspondant de Paris nous fait remarquer que le rapport du général Canrobert ne dit pas un seul mol de la coopération du prince Napoléon la batailled'lnkermann. Il en conclut, non sans raison, que celte coopération doit avoir été négative; autre ment, quand le rapport signale tant d'autres noms, comment n'aurait-il pas signalé celui-là Il y a quelque chose de plus grave les journaux anglais, le Time» «u tête, ont reçu de leurs corres pondants en Crimée, des renseignements peu ffat- leur» sur la conduite du prince; aussi, leur distri bution a-l-elle été interdite, avant-hier, Paris, cause de cela. Du reste, s'il faut en croire la Prette. le vapeur Emen, arrivé Marseille avec des dépêches de Con stant inople du t3, aurait apporté la nouvelle que le piinre était guéri ou tout au moins convalescent. Preuve que sa maladie n'a pas été très-grave. Le Sultan lui avait fait une visite, et l'on avait la certi tude qu'il pourrait bientd1 retourner en Crimée. l^es journaux de NeW-Yoïk annoncent que la division navale anglo-française de I Océan-Pacifique serait allée, le i*' et le 4 septembre, attaquer la ville et le fort russes de Pétropaulojvski au Kamschatka. Deux batteries russes auraient élé détruites. Les escadres alliées auraient perdu, en I nés et en blessés, boni nus. d'après le Daily New»; ioo jno, d'après le Morning Potl Le contre-amiral anglais Price aurait été tué accidentellement, d'un coud de son propre pistolet. L'escadre française était de retour San—Fi ancisco le 3 octobre. La mal qu'on aura iaii la Russie par ce côté, ne vaut certainement pas la poudre qu'on y a brûlée, encore moins les hommes qu'on y a perdus. Une dépêche de Madrid du 20 novembre annonce que le général Evariste Sau-Miguel a donné sa dé- mission des fonctions de président desCorlès. L'as semblée avait terminé la veille, sauf pour une seule province, la vérification des pouvoirs. U est positif maintenant que le parti républicain ne soulèvera pas la question dy 11^.1 ique. Une réu nion du parti a eu litu chez son chef, M. Oreuse; 55 membres y assistaient. Les deux tiers au moins ont déclaré que le temps u'éiait pas venu d'agiter la tribune un si biûlant problème, et que les démo crates ne dtvaienl avoir en ce moment d'autre souci que de tirer parti des circonstances et de réaliser, sons la monarchie constitutionnelle, les capitales réformes que comportent les principes. Quatre ou cinq dissidents ont prolesté avec assez d'énergie; maison a fini par les calmer. Les fonds publics ont éprouvé une forte hausse la Bourse de Paris du 24* La dépêche par laquelle nous recevons la coie du jour, vers 5 heures du soir, nous avait appris que Ce mouvement était dû un emprunt aimtu-français. Il uuus avait semblé que lout emprunt devait produireun effet contraire; toutefois, une opération de ce genre, laite solidaire ment par la France et l'Angleterre, pouvait être du goût des capitalistes, et après tout, sur ce motif, la hausse était justifiée. Notre correspondant de Paris nous apprend que la hausse a eu une cause entière ment opposée les deux gouvernements doivent faire annoncer qu'ils suffiront sans emprunt aux besoins de la guerre. Nou» devons dire que les journaux français ne pari-lit ni de l'emprunt faire, ni de l'emprunt ne taire pas. Us attribuent la hausse la baisse exagérée de ces jours derniers et au fort découvert qui en a élé la conséquence. Quelques correspondances anglaises disent qu'il ne faut pas songer pour le moment l'assaut de Sébastopol, et l'ajournent même 4 ou 5 mois d'ici. Ceci ne s'accoidétail guère avec les promesses du générai Canrobert. Le Morning-Chronicle parle d'un conseil de guerre qui aurait élé tenu le 7, et oû les généraux auraient décidé qu'on hivernerait en Cri mée. Le Time» confirme la nouvelle, et ajoute qu'à l'issue du conseil de guerre, le duc de Cambridge est allé Bataclava s'embarquer pour Constantino ple, bord du Caradoc. D'après une correspondance adressée de Kicheneff la Prette de Vieune, les deux grands-ducs Michel et Nicolas seraient arrivés dans cette ville, de retour de Sébastopol. Les journaux anglais mentionnent, l'honneur de l'empereur de Russie, un fait auquel la Prette de Paris applaudit, paice qu'il montre, dit-elle, la civilisation courtoise du dix-neuvième siècle survi vant aux nécessités de la guerre. Lord Clanricarde, père de lord Dunkellin, récemment fait prisonnier en Crimée, a reçu, dit le Daily New», du prince Dolgorouski, ministre de la guerre Saint-Péters bourg, une lettre qui l'informe que l'Empereur, se souvenant avec plaisir du temps oû luid Claoricarde représentait l'Angleterre en Russie, éprouvait un véritable bonheur lui rendre son fils, que le sort de la guerre avait fait tomber entre ses mains. Le prince Dolgorouski ajoute que l'Empereur avait éléf heureux d'avoir, en cette affaire, devancé la propo sition d'échange que lord Raglan avait adressée eu prince Menschikoff. Une dépêche, publiée par les journaux anglais, annonce une crise ministérielle en Danemarck, m lis elle ne donne aucun détail. Indiquons la nouvelle la plus importante, et celle- ci ne le serait pas peu. Un journal semi-officiel de Berl in, la Correepondance pruttiennt. annonce que l'empereur de Russie accepte, sans réserve, les qua tre points de garantie stipulés par la France et l'Angleterre, qu'il avait reje'és au mois d'août der nier, et qu'il est prêt faire des sacrifices équitables pour arriver au rétablissement de la paix. La Corrtt- pondance pruttienne ajoute qu'elle ne croit pas que les puissances occidentales fussent opposées entrer dans des négociations sur une semblable base. Nous ne voulons pas opposer un doute absolu cet espuir pacifique; mais nous ne saurions nou plus l'accepter sans réserve. Ces jours passés, le Journul dt» Débote terminait, par les lignes suivantes, un long article consacré aux négociations qui se pour suivent depuis plusieurs mois entre les deux gran des puissances allemandes et la Diète germanique Est-ce dire que si l'Autriche, la Prusse et le resta de l'Allemagne étaient d'accord avec la Russie sur les quatre garanli"S pour en faire la base des futures négo ciations, tout serait fini et la paix de l'Europe rétablie par cela même? Non sans doute. Ces garanties, que les cabi nets de Londres et de Paris ont jugées nécessaires pour l'établissement de rapports solides et durables entre la Sublime-Porte et la cour impériale de Russie, n'ont ja mais été présentées comme pouvant suffire dans tous 1rs cas et pour toutes les chances de l'avenir, la France et la Grande-Bretagne. Dès le 8 août, ces deux puissances ont déclaré qu'en temps opportun, chacune d'elles ferait connaître les conditions particulières auxquelles elle con sentirait faire la paix, se réservant toutes les modifica tions que les événements de la guerre rendraient néces saires. Le conflit, si l'on veut,serait évité entre l'Allemagne et la Russie, mais il pourrait subsister entre la Russie, la Turquie et les puissances occidentales, qui auraient le droit de se montrer d'autant plus exigeantes, que celte fois encore les tardives concessions de l'empereur de Russie lui auraient été arrachées par une nécessité impé rieuse. Là se trouve la vérité, notre avis. U De faut donc pas trop s'empresser de se réjouir la nouvelle de la Corretpondance pruttienne. La hausse a élé encore plus forte la Bourse de Paris du ib qu'elle ne l'avait été la veille. La caisse de la boulangerie de la Seine va se trou ver dans une position assez difficile. Elle est en avance de 36 millions. On espérait rentrer dans ces avances au moyen de la baisse du pain; mais loin de là, le pain est toujours dans les plus hauts cours, dans le rayon de Paris aussi bien que dans le reste de la France. A Rouen, il vaut 27 c. la livre, et en Picardie, 3o c., ce qui donne une différence énorme avec le prix de Paris, où il a été maintenu depuis un an et demi, au prix de 30 c. Depuis un mois environ, des accidents extrême ment fâcheux se sont manifestésdansledépat leinent de l'Isère, occasionnés, du moins on a tout lieu de le croire, par du seigle ergoté qui 6e serait trouvé mélangé aux farines. Dans l'espace de quinze jours, on n'a pas amené l'Hôtel-Dieu de Lyon moins de i3 malades, sur lesquels il a fallu pratiquer des amputations. On sait que la présence du seigle ergoté dans les substances alimentaires détermine chez ceux qui les consomment désaffections gangreneuses de la nature la plus grave. La reine Marie-Christine est passée mardi dernier Tarbes en se dirigeant sur Dax, où elle a pris le chemin de fer pour se rendre la Malmaisou. On écrit d'Eu que l'usine Packam fabrique en ce moment pour le gouvernement une fourniture de 9,000 caisses de biscuit, pesant ensemble 5oo,ooo kil.4,000 caisses du poids total de 267,140 kil., ont déjà été reçues par M. Auger, officier principal des substances militaires. Cette livraison va être ex pédiée au Havre, pout ètreenvoyéeàConstaiitinople. Pixwi'pe. Marché aux grains du 27 Novembre 1834. SORTE DR GB1IIXS. NOMBRE d'hectolitres PRIX PAR UCTOUT1E. Pl. C. ri e. 28 00 29 0(1 Seigle 21 30 22 0O <2 42 15 96 10 08 11 00 19 00 20 00 Sarrasin 14 00 14 23

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Le Progrès (1841-1914) | 1854 | | pagina 3