Chronique politique. Nouvelles diverses. e ta SB i T- Du 30 Novembre au H Décembre laelus. A la date du 18 novembre, on le verra par une dépêche du prince Meuschikoff qui nous est arrivée le 27, les opérations du siège de Sébastopol se ralen tissaient «olablement. Les tempêtes de la Mer-Noire avaient causé aux Hottes des avaries considérables et plus de pertes qu'on ne l'avait cru d'abord. Hier, la grande nouvelle était l'acceptation des quatre garanties par l'empereur de Russie; aujour- hui, c'est la signature par l'Autriche et la Prusse d'un article additionnel au traité du mois d'avril. Ainsi, les deux grandes puissances allemandes sont enfin tombées d'accord. En quoi consiste l'article additionnel? Nous l'igno rons cocore, du moins d'une manière précise; mais on peut pressentir ce qui est, quand on sait le but que poursuivait l'Autriche. Celle-ci, dès le début des négociations et depuis, a voulu avoir la liberté de déclarer au besoin la guerre la Russie, et elle pré tendait que dans tous les cas, la Prusse, par le traité d'avril; était obligée la soutenir. La Prusse main tenait que celte obligation n'existait pour elle que si la Russie prenait l'initiative des hostilités. Dans ces derniers temps, la difficulté ne reposait plus que sur une question de forme. La Prusse vou lait bien consentir ce que demandait l'Autriche, niais elle prétendait qu'il fallait consigner son adhé sion dans un article additionnel au traité d'avril. L'Autriche disait que ce traité contenait tout, et qu'il suffisait de s'en expliquer par un simple échange de noies. Il paraît que la Prusse l'a emporté. L'adhésion de la Russie aux quatre garanties, la signature de l'acte additionnel, que vont-elles pro duire? Il nous semble que la première détruit pour le moment l'effet de la seconde. La Prusse et l'Au triche sollicitant depuis longtemps du Tzar ce qu'il concède aujourd'hui (nous raisonnons dans la sup position où son acceptation serait officielle) se tien dront pour satisfaites personnellement, et diront aux puissances occidentales la paix dépend de vous désormais. Ce sera là pour l'Allemagne un prétexte de se maintenir dans son attitude expectante. La Russie gagne beaucoup cela. Supposez, au contraire, son refus des quatre ga ranties et la signature de l'acte additionnel, la posi tion devenait toute autre. La France,en effet, n'aurait pas manqué de dire l'Autriche, que le moment était venu de soutenir Omer-Pacha dans sa diversion contre la Bessarabie, et au lieu d'envoyer deux di visions dans les Principautés, elle aurait sommé l'Autriche de faire agir ses propres divisions qui se trouvent là toutes prêtes depuis plusieurs mois. Mais propos de diversion en Bessarabie, une dépêche de Vienne dit aujourd'hui même, qu'Omer- Paclia a reçu ordre de Constantinople d'y renoncer et d'envoyer 20,000 hommes en Crimée. Cette dépê che, reçue par VIndépendance, est en opposition directe avec la lettre de Louis-Napoléon au général Canrobert, annonçant officiellement que la diversion va avoir lieu. VEgyptus, parti le i5 de Constantinoplo, est ar rivé Marseille, sans nouvelles de la Crimée. Il con firme ce que nous savions du temps affreux qui a régné dans la Mer-Noire, le i3 et le 14> mais on ne sait rien encore de la perte de la frégate et de la cor vette dont parlait la dernière dépêche du prince Meuschikoff. Délivré de la crainte d'être attaqué du côté de la Baltique pendant l'hiver, le gouvernement russe dirige vers le sud de l'empire les forces qui se trou vaient aux environs de Revel et de Riga. Les .régi ments formant les trois divisions de la garde sont déjà partis, ainsi que la cavalerie composée de dra gons et de lanciers; on remplace ces troupes par des régiments de l'armée de réserve organisée en juin dernier. Le Parlement anglais, qui ne se réunit d'ordinaire que vers la fin de Janvier, est convoqué pour le 12 décembre. Celle convocation précoce prouve que le gouvernement a d'importantes mesures lui propo ser. Ce seront sans doute des mesures financières, peut-être l'emprunt d'un milliard dont il est ques tion i Paris depuis deux ou trois jours. Le Moniteur français du 27 publie une note con firmant les dépêche» du prince Meuschikoff sur l'ouragan du 14. Toutefois, la première de ces dé pêches avait mal qualifié les deux navires jetés i la cote; ce n'étaient pas une frégate et une corvette c'était plus que cela le vaisseau de 100 canons le Henri IF, et le vapeur le Platonde la force de 220 chevaux. Les équipages ont pu être sauvés. Le prince Menschikoffdisait hier dans sa dépêche, du 18: Les travaux de siège de l'ennemi sont arrê tés. Le Moniteur français publie une dépêche de Thérapia, du 16 novembre, qui confirme le fait jusqu'à celte dernière date. Ainsi, la bataille d'in- kermanu a eu pour résultat bien certain de couper court provisoirement aux travaux du siège. Les Russes ont payé cher ce résultat mais il avait pour eux une grande importance. Le Moniteur français publie d'autres dépêches; elles portent i5,ooç hommes la perte des Russes, le jour de la bataille. Elles ne relatent d'ailleurs aucun fait important. Dès le i3,le temps était de venu mauvais devant Sébastopol; les rentorls atten dus commençaient arriver. En annonçant pour le 12 décembre, laconvocation du Parlement anglais, nous disions qu'il aurait pro bablement autoriser quelques grandes opérations financières. Plusieurs journaux français sont du même avis, et c'est ce qu'on croyait aussi la Bourse de Paris d'avant-hier. D'après le Times il s'agirait d'obtenir du Parle ment, l'autorisation d'envoyer des régiments de milice Gibraltar et dans les stations de la Méditer ranée, afin de remplacer les légiments de ligne envoyés ou envoyer en Crimée. Un acte du Parle ment est nécessaire, nous l'avons dit l'autre jour, pour que les régiments de milice puissent être appelés au service actif ou envoyés dans une gar nison hors du royaume. Une lettrede Madrid dit qu'Espartero, après avoir déposé la démission du ministère entre les mains de la Reine, aurait réuni 'ses collègues et ltur aurait déclaré qu'il voulait être nommé président des Cor- tès. Il paraît que la Reine, en recevant la démission du cabinet, avait dit C'est bien, Messieurs mais vous garderezvos pouvoirs jusqu'au jour où je me serai entendue avec le président définitil de la Chambre, pour lechoix des nouveaux ministres. Ces paroles expliquent très-bien pourquoi Espar- tero veut être président des Cortès. Nous saurons bientôt si son désir a été exaucé; les autres ministres, moins M. Allende Salazar, voulaient porter le géné ral Infante la présidence, mais les correspondants s'accordent dire que si Espartero veut être nommé, il le sera. La nouvelle de l'expulsion de M. Soulé arrivée aux États-Unis, y a produit une très-vive sensation. Tous les journaux américains s'en occupent les uns engagent le gouvernement attendre des explica tions ultérieures; les autres disent que cette affaire pourra amener de graves conséquences. M. Marcy, ministre des affaires étrangères, semblait disposé rappeler M. Soulé, et les Knou>-Nothings disaient, comme nous l'avons dit nous-même au premier jour de cette affaire Ces choses-là n'arriveraient pas si au lieu de uommer des étrangers aux postes diplomatiques, on y nommait des Américains. On vient de découvrir, dit-on, dans la paille de maïs et d'avoine d'énormes quantités de sucre, et par conséquent d'alcool; aussi, une distillerie de ces matières serait-elle déjà en train de se monter dans la plaioe de S1 Denis. Un aimable chansonnier vient de •e'produire dans l'armée belge. Nous voulons parler de M. Danfresne, lieutenant au 2* régiment de chasseurs dit val. Nous avons sous les yeux quelques-unes des pro ductions de ce soldat-poète, et nous pouvons les ranger sans crainte parmi les bonnes choses que la littérature nationale ait produite en ce genre. M. Danfresne est l'ami et le camarade d'Antoine Clesse qui lui a dédié une de ses meilleures chansons, hommage fraternel de poète poète. Le Chant de la fileuse et les Sœurs de la charité de N. Daufresne, sont deux charmants petits poèmes, plein de rœur, et galamment tournés. Il y a de très-beaux vers dans la fin de Vhomme. Etat-ci vu. b'Ypres, du 2G Novembre au 2 Décem bre inclus. Naissances. Sexe masculin 4, idem féminin 4, total 8. Mariages. De Slaeve, Pierre-Jean, 45 ans, journalier, et Cailliau, Colette-Françoise, 41 ans, journa'ière. Hugebaert, Louis-Charles, 24 ans, boucher, et Cailliau, Sophie-Amélie, 54 ans, rentière. De Iiaedt, Louis- François, 55 ans, marchand de charbons, et De IVilte, Eulalie, 52 ans, laillcuse. Reygaert, Ferdinand, 28 ans, forgeron, et Van Kemmel, Marie-Thérèse, 35 ans, journalière. Décès. Van BecelaereMarie-Philippine, 87 ans, journalière, veuve de Jean Neveler, rue de Liège. SmaggheAnastasic, 45 ans, dentellière, célibataire, rue de Lille. Vercruysse, Jean, 55 ans,journalierépoux de Cécile Vanden Berghe, rue de Menin. Lamote Corneille-Eugène, 75 ans, journalier, époux de Jeanne De Nuwelaere, rue de Grirnminck. HennaerlFran çoise, 67 ans, journalière, veuve de Sébastien Ncinon et d'Eugène Yande Wynckcl, rue de Menin. Enfants au-dessous de 7 ans sexe masculin 5, idem féminin 4, total 7. fi'R.VES. Marché aux grains et autres denrées, du 29 Novembre 1854. TtATCRE DES GRAINS et denrées. Froment blanc Seigle Orge Avoine Fèves. Haricots Vesces Ci-(£,£-; Pommes de lerre. Oeufs. Beurre Quantités1 exposées en tente. Quantités vendues. 2923 i 2164 69 69 768 768 42 48 42 48 90 76 45 39 59 MESURE ou POIDS. par hect. idem, idem, idem, idem, idem, idem, idem, idem, par 100 kilog. le 100. le kiiog. IM.ARcn»: D'YpREg, du 2 Décembre 1854. Les prix du froment ont subi une baisse de fr. 2-80 par hectolitre: 452 hectolitres se sont vendus de fr. 25- 60 28-80; on moyenne fr. 27-20 l'hectolitre. II y a eu baisse de fr. 2-20 sur les prix du seigle qui ont varié de 16 fr. 18-40; en moyenne lr. 17-20 l'hectolitre. Une baisse de 25 centimes l'hectolitre s'est produite sur les prix de l'avoine; 6 hectolitres ont été vendus de fr. 10-13 10-57; en moyenne fr. 10-25 l'hectolitre. Les prix des fèves ont subi une baisse de 40 centimes; 105 hectolitres se sont écoulés aux prix de fr. 19-60 l'hectolitre en moyenne. 11 y a eu baisse de 50 centimes sur les prix des pommes de terre; 4,600 kilogrammes ont été vendus fr. 9-50 les 100 kilogrammes. 5 Z EW -W e O 5 2 - 9 as E ta - O O Jt a H K a a N m m C. J S Z M H N H l m - rv H is LU CS ta tu C3 z z t»- n H U td 0 -s J C- C_ es O O es LU H I m 1 g 1 - g s fe.2 o - .2 s 5 c S.s tf 2 - c E se c c ■T S O O S c O 9 ci 2 "S o o i s s h3 c -o' C O c_) CJ c 0} c« c v s s« 3 .2 -c JS V S - w :s «g I - <0 BC O it 5 o S w -a S >»- 1 Si se Sb O w 1 -S ri. e t. 5 s s 5 c 3 ■e S S - -2» - sK«;il|-2Î S 2 2 2 ^5 6*1* CJ -- -s* dJ 3 W O Ss o c •a 00 -a c o 2 Xi o C e V m ré. o c 5. -ê-2 T s O «3 S 2 s S t. o o u a C G> fi *0 v G o S C •■C S 1-3 H «o s tC-2 o c t? .2 -g c g •fi a; fi 3 _fi -r N c fi «5 fe 11- c s

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Le Progrès (1841-1914) | 1854 | | pagina 3