JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
1,421. 14* Année.
Jeudi
Vires acquirit eundo.
L'HOTEL PIMODAN.
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INTERIEUR.
ii
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Tpkes, 12 Décembre.
L'on s'est beaucoup occupé, dans ces derniers
temps, de la question alimentaire du pays, et
on l'a appréciée avec une certaine exagération
en divers sens.
Nous croyons faire chose utile en communi
quant nos lecteurs quelques renseignements
extraits de documents officiels.
Le produit de la récolte 1854 est évalué, par
le gouvernement, en froment, 5,378,329 hec
tolitres.
En admettant, en chiffres ronds, que la po
pulation du pays s'élève 4 et demi millions
d'habitants, la récolte de 1854 peut donc four
nir, chaque habitant, femmes et enfants de
tout âge compris, peu près un hectolitre et
20 litres de froment (un sac d'Ypres). Celle
quantité, par suite de la cuisson, donnera de
140 143 kilogrammes de pain, ou par lète et
par jour, 383 grammes, soit pour un ménage
de quatre personnes, père, mère et deux enfants,
plus d'un kilogramme et demi de pain par jour.
A ces quantités de matières nutritives, il faut
ajouter le produit 1° de la récolte des pommes
de terre, évaluée 12,828,233 hectolitres 2° de
la récolte du seigle, qui est estimée 6,650,068
hectolitres; 3° de celle du méteil, qui est de
923,013 hectolitres; enfin il faut ajouter encore
les grains qui entreront et l'excédant des quan
tités de froment importées sur celles exportées,
cet excédant a été de 227,805 hectolitres du
lr Août au 10 Novembre.
Du lr Janvier au lr Décembre de cette année:
sacs d'ypbes.
11 a été importé 94,525,103 kil. froment943,231.
Il a été exporté 32,648,343 idem 326,483.
Par le bureau de l'Abeele, 1,680 kil.
Commines, 29,620
Haeghedooren, 123.643
Houlhem, 88,280
Leysele, 25,975
Locre, 86,358
Neuve-Église, 176,920
Pont-Rouge, 392,176
Warnêton, 11,640
Wervicq, 49.140
Adinkerke, 249.994
Total. 1,235,427 kil.
ou 12,354 sacs d'Ypres environ.
D'après les renseignements qui précèdent, on
pourra se faire une juste idée de la situation
alimentaire du pays. Cette note pourra faire
cesser bien des alarmes et mettre fin des ap
préciations exagérées.
Nous apprenons que la commission admi
nistrative de l'Atelier d'apprentissage de cette
ville s'occupe activement de l'organisation du
travail domicile; deux difficultés principales
se présentent les ouvriers n ont pas de métiers
et en général leurs habitations ne permettent
pas d'en placer ces difficulté* seront soumises
au Conseil communal dans sa plus prochaine
séance, avec un projet prolant les mesures pro
pres y porter remède; nous ne doutons pas
que le Conseil n'examine ces propositions avec
la sollicitude qu'il porte d'ordinaire la classe
ouvrière.
Le département de l'intérieur vient de medre
la disposition de M. le commissaire d'arron
dissement une somme de 400 francs, pour aider
répandre le teillage des lins dans la commune
de Gheluvelt.
Différence. 61,674,760 616,748.
En terminant cette »ote, nous croyons pou
voir indiquer lesquantités de froment exportées
par les bureaux de sortie de notre arrondisse
ment et de celui de Furnes, du lr Janvier au
10 Novembre 1854.
Ces exportations s'élèventsavoir
le cabaret de la pomme-de-f1n.
(suite.)
Le docteur recula son fauteuil par un mouvement
instinctif, le cardinal était si pâle qu'il en eut peur.
Docteur, reprit-il, tu m'as prévenu trop tard,
quelqu'un t'avait devancé. Et qui donc, monseigneur?
La duchesse elle-même, regarde
Le docteur vit alors le cardinal entr'ouvrir sa simarre
avec précaution, il en tira un papier, le déploya et le lut
lui-même d'une voix tremblante... Il était ainsi conçu
Monseigneur, celle qui vous écrit n'est déjà plus en
votre pouvoir. La duchesse de Fornaro s'est placée hier
sous la protection de la reine qui l'aime et vous hait. Elle
continuera déjouer tous les efforts de votre police.
Quand vous recevrez ce billet, vous prodiguerez vaine
ment les menaces et les recherches. Un devoir impérieux
m'a seul fait quitter l'Italie, je ne venais pas, croyez-le,
vous voir ou vous chercher dans Paris je ne venais pas
non plus y recommencer les intrigues de Léonora Galigaï
qui fut cependant le premier mobile de votre fortune.
Mon pays et ma famille m'entretiennent assez de vous
pour qu'il ne soit pas nécessaire en songeant vous de les
quitter. Vos persécutions et votre haine y ont suivi le feu
duc mon époux, mais elles ont trouvé le moyen d'y faire
Les tisserands de la ville et de l'arrondisse
ment peuvent se procurer du travail l'Atelier
d'apprentissage. Ceux qui n'ont pas de métier
pour travailler domicile, peuvent s'en procu
rer un en s'adressant, s'ils habitent la ville, un
membre de la commission de l'atelier, et s'ils
habitent une commune rurale, M. le commis
saire de l'arrondissement.
TILLE D'YPRES. COVSIIL roNMrsAL.
Séance publique fixée au Jeudiy 14 Décembre 1854,
trois heures de relevée.
ORDRE DU JOUR
i* Communication de pièces.
3* Demande d'une avance de fonds la com
mission de l'Atelier, pourachat de métiers délivrer
des ouvriers tisserands dépourvus d'outils.
3* Changement apporter dans la|perception
du droit d'octroi sur les bières.
4* Legs et don manuel faits par M.fColson,
décédé curé de la paroisse S1 Nicolas, en faveur des
pauvres.
La Chambre des représentants a continué
vendredisans la terminerla discussion du
projet de loi sur la police sanitaire des animaux.
On s'attendait une discussion sur le rapport
delà commission de la vérification des pouvoirs,
relatif l'élection de Bastogne, mais personne
n'a demandé la parole contre le rapport, et M.
Lambin a été admis.
saigner plus cruellement mon cœur. Vous avez tué, en
Italie même, par une mort lente et sourde, un homme
qui n'a eu d'autre tort envers vous que celui d'être
opposé votre cause, il y a quinze ans. Cet homme je
l'ai aimé. Un tel amour eut été un crime tant que le duc
a vécu, il avait précédé mon union avec lui, il ne la
troubla jamais. L'année de mon mariage fut celle de la
mort de cet homme; il était mon fiancé son nom de
famille vaut le mien. Monseigneur, je suis Italienne, et
je suis femme. Il me faut du sang pour venger la mort de
votre victime, vous ignorez par quel lien je lui tenais
La compagnie de garde* que vous lui avez demandée
pour la sûreté de votre personne ne vous sauvera pas.
Mon plan est arrêté, il n'échouera pas comme celui de
Montrésor et Saint-Ibal. A dater de ce jour, je ne suis
plus la comtesse Alvinzi, je reprends mon nom et ma
haine. Adieu!
La duchesse de Fornaro.
L'étonnement du docteur en écoutant celte lettre dont
l'imprudence égalait au moins l'audace, arrêta d'abord
toute parole sur ses lèvres, il se contenta de regarder le
cardinal d'un air glacé. Richelieu avait replié la lettre, il
essuyait avec son mouchoir la sueur qui baignait son
front. Une pareille lettre lpi paraissait le fruit de la dé
mence, mais elle lui venait d'une Italienne, d'une femme
qui osait lui opposer la reine; d'une femme dont il avait
Samedi, la Chambre des représentants n'a pu
continuer la discussion du projet de loi sur la
police sanitaire des animaux domestiques, le
rapport fait par MLelièvre sur les amendements
piésentés la séance de la veille étant trop
développé pour qu'il fût possible de le discuter
immédiatement. L'impression en a été ordonnée,
et le débat renvoyé mardi.
La Chambre a adopté l'unanimité le projet
de loi qui prouve la convention littéraire con
clue avec la Grande-Bretagne.
Nous avons omis de dire hier que dans la sé
ance de la veille. M. le ministre des finances
avait présenté un projet de loi prorogeant pour
un an, la loi qui a autorisé la libre entrée des
bouilles étrangères.
Lundi, la Chambre des représentants a volé
un projet de loi interprétatif d'un article régle
mentaire sur la police des constructions
Anvers.
fait périr l'amant! Quel était cet homme, et de quelle
victime voulait lui parler la duchesse? La vengeance du
ministre avait atteint bien des têtes, plus d'un ennemi
avait succombé sous ses coups par-delà le territoire de
France, étonné de se voir l'objet de cette pensée terrible,
incessante, qui faisait la force du ministre. Peu peu
cependant le ressentiment fougueux du cardinal contre
l'auteur d'une menace aussi osée se calmait, peut-être
rougissait-il d'avoir une femme combattre. Depuis
quelques secondes, il paraissait indécis, l'animosité de la
reine-mère le préoccupait-elle plus que celle de la du
chesse? avait-il résolu d'être clément ou sévère? Le doc
teur suivait chacun de ses mouvements avec une profonde
anxiété.
Ainsi, murmura-t-il, cet homme a dit vrai, il n'a
pas revu la duchesse... Je pourrais donc l'employer!
En s'arrélant alors celte pensée, la physionomie du
médecin trahissait une joie secrète, infernale... Son
acharnement charger la duchesse, son attention scru
puleuse aux moindres détails de celle lettre, tout, jus
qu'à sa pantomime silencieuse, cachait le combat violent
qui se livrait en lui. Connaissait-il donc la duchesse de
Fornaro, où l'avail-il rencontrée? Il attendait les ordres
du cardinal avec une visible impatience.
Docteur, demanda le cardinal, il y a cette nuit
réunion chez la reine? Certainement, Érainence.