■■ÉMU sur sa liste provisoire le nom de notre artiste comme méritant la médaille d'or, et si ce nom n a pas été maintenu sur la liste définitive, nous pouvons affirmer que c'est la majorité d'une seule voix et par suite de circonstances que nous ne pouvons indiquer ici. Le jury a toutefois signalé M. le ministre, M. Fier*, comme méritant une commande du gouvernement. On nous assure que nous pourrions juger bientôt Ypres même, les œuvres exposées par notre compatriote, M. Fiers, ayant i'inleulion de continuer faire don notre Musée, cer taines conditions, d'un exemplaire de toutes les œuvres qu'il produira dans sa carrière artistique. Nos paysagistes, MM. Roffiaen et Aug. Bôhm. ont aussi exposé de fort belles toiles et qui ont produit beaucoup d'effet, bien que la plupart des tableaux de ce dernier fussent placées d'une manière peu favorable. Deux tableaux de M. Roffiaen faisaient partie de la loterie qui a eu lieu la vente de l'expo sition, l un d'eux était acquis par la commission dès le jour d'ouverture du salon; c'est-là une distinction des plus flatteuses. Quant M. Bôhm la commission a signalé ses œuvres l'attention bienveillante du gou vernement, qui s'est empressé, nous assure-l-on. de lui accorder une récompense comme té moignage de sa haute satisfaction. - Nous donnons ci-après le texte du règlement adopté en séance du 14 de ce mois, par notre Conseil communal, pour l'organisation du tra vail domicile; nos lecteurs pourront apprécier que ces dispositions permettent de fournir les métiers et outillages nécessaires tous les ou vriers qui ont l'emplacement nécessaire; l'ex périence prouvera si d'autres mesures sont nécessaires pour ceux qui ne peuvent pas pla cer de métier chez eux dans ce cas le Conseil ne reculera pas nous en sommes persuadés devant de nouveaux sacrifices, car il n'a qu'à s'applaudir des résultais qu'il a obtenus jus qu'ici, des mesures qu'il a prises en vue d'intro duire et d organiser le travail industriel en notre ville. Ai t. i. 11 est alloué la commission adminis trative de l'atelier une avance de fonds comme fonds roulant pour achats de métiers et d'outillages des tinés fa organiser le travail domicile. Art. a. Cette avance est fixée provisoirement mille francs; elle ne pourra être augmentée que par un vole formel du Conseil. Art. 3. Ce fonds sera administré sous la sur veillance de la commission de l'atelier, par l'un de ses membres désigner par elle. Art. 4. La commission fournira aux ouvriers qui demandent travailler fa domicile un métier avec tous les outillages nécessaires sous les condi tions suivantes 1* Que l'ouvrier paiera chaque semaine ou laissera opérer une retenue de cinquante centimes, jusqu'à parfait paiement des fournitures qui lui ont été faites. 3" Que jusqu'à parfait paiement, le métier y com pris tout l'outillage continue appartenir la ville, fille, et Charles put dès-lors la nommer aussi sa sœur. Cette charitable action de maître Philippe assurait un sort Mariette; toutefois, elle ne porta point ses fruits. Renfermée comme une fauvette dans sa cage, Mariette se prit bientôt regretter sa vie d'autrefois, cette vie errante et libre, elle ne se souvint plus du fouet, de la neige et de la faim, elle se rappela seulement le tapis use sur lequel on la faisait ehanter en plein air; du coup-d'œil agaçant que lui jetaient parfois les raffinés, des bouquets cl de l'argent que les belles dames laissaient tomber en levant, pour la voir, les mantelels de leur litière. Les principes rigides de maître Philippe, l'amour que le digne cabareticr mettait se dire le premier de sa corporation et de sa fabrique, tout jusqu'à l'échange de son esclavage et l'infériorité de sa nouvelle condition, lui déplut. Aussi passait-elle bien souvent de longues heures assise la fenêtre de sa petite chambre, d'où elle regardait tristement le fil de l'eau, comme une de «es filles mé lancoliques de Venise. Cette fenêtre, ou plutôt cette lucarne de Mariette donnait sur la Seine, et maître Phi lippe s'était vu bien des fois contraint de l'en arracher. Avant tout, disait-il, une pratique de la Pomme-de-Pin ne doit pas attendre. Cet axiùmc du cabarctier désolait la belle Mariette. Le son des musiques, les lumières des barques errantes sur l'eau, tout la captivait et l'cnchan- de sorte que celui qui eu aliénerait tout ou partie commettrait une soustraction frauduleuse. 3* Que si l'ouvrier abandonne le travail avant d'être complètement libéré, le métier sera repris d'après sa valeur fixer par le contremaître de l'ate lier et sans qu'en aucun cas, cette valeur puisse dépasser les 3du prix auquel il aura été fourni. Art. 5. tur et mesure des rentrées, la com mission pourra remployer les fonds aux mêmes fins jusqu'à disposition contraire-. Art. La commission administrative sou mettra annuellement au Conseil communal un compte détailié-sle l'emploi et de la situation de ce fonds. Aujourd'hui, Samedi, 16 Décembre, un Te Deum a été chanté en la collégiale de S1 Martin. Les autorités civiles et militaires assistaient cette cérémonie religieuse. s'jgi ie Ifil fil '-SiTwi On nous assure que le produit de l'octroi, la fin de l'année, présentera un déficit de 3 6,000 fr. sur la prévision du budget. Nous voilà revenus aux inondations désas treuses, dont pendant quelque temps nous avoosèté préservés. Le bassin de l Yser est entiè rement rempli et depuis Rousbrugge jusqu'au canal d'Ostende Plasscbendaele, on dirait une mer intérieure, large, en certains endroits, de plus de huit kilomètres. Le riche dépôt de nos archives communales attire aujourd'hui plus que jamais l'attention du monde savant. La plupart de nos historiens y puisent pleines mains et y trouvent des documents aussi nombreux qu'intéressants. Un nouvel ouvrage Correspondance de François de la Nouepresqu'entièrement composé de piè ces fournies par nos archives, vient de paraître pai les soins de M. Kervyn de Volkaersbeke. Nous croyons faire plaisir nos lecteurs en reproduisant plus loin le compte-rendu de cet ouvrage fait par le journal I Émancipation Mais nous devons faire connaître, avec l auteur, que les documents extraits de nos archives lui ont été fournis par M. Diegerick, archiviste de la ville d'Ypres et aujourd'hui professeur l'Alhenée de la ville de Bruges. Qu'il nous soit permis, celte occasion, de dire que ce savant aussi modeste que désinté ressé (depuis six ans, il exerce gratuitement ses fonctions d'archiviste) a rendu, en faisant con naître notre riche dépôt au monde savant, un grand service la ville et au pays. Pendant l'anarchie de 93. les archives de notre ville avaient été mises dans un état de désordre qui rendait toute recherche impossi ble; soqs l'empire guerroyant on n'avait pas le temps de s'occuper d'études historiques, tra vaux de la paix; mais sous le gouvernement hollandais, M.'J.-J Lambin, homme laborieux s'il en fût, débrouilla ce chaos, il s'occupa sur tout des chartes et documents antérieurs 1400. M. Diegerick a revu totalement ce travail Par ses soins une foule de documents des 15e, tait dans ce coin sévère et bizarre du vieux Paris. En se comparant aux autres filles qu'elle voyait, elle s'étonnait même de leur ressembler si peu; leurs plaisirs, leurs goûts n'étaient pas les siens, la folle enfant se croyait parfois venue d'une autre patrie. Elle avait surtout, poul ies rayuns aimés du soleil, une sorte de culte et d'idolâ trie superstitieuse. Plus d'un cavalier, revenant de l'Ar senal, l'avait vue se pencher avec ivresse, l'heure de midi, cette chétive fenêtre où les capucines et les clé matites l'encadraient l'élc comme une fine et charmante (été du peintre Miéris. Mais côté d'elle, on eut pu souvent aussi rencontrer une autre figure, celle de Char les, de Charles l'écoulant dans un silence attendri. Les notes angéliques échappées de catte voix exerçaient, sur le jeune homme un pouvoir entraînant et singulier. Par un mutuel instinct, tous deux se défendaient et s'excu saient, lorsque maître Philippe se laissait aller la gi-on- derie; on eut dit alors un pacte de deux écoliers mutins. Le front du bonhomme se déridait insensiblement; il prenait leurs mains et il les uniâsait avec un soupir, sans que Mariette ou Charles songeassent les retirer. Maître Philippe Gruyn, au rebours des gens de son état, qui s'enorgueillissaient de traiter souvent les gens de cour, était un modeste et simple vieillard régulier en tout et surtout exact aux offices de «a paroisse ayant la clientelle 16° et 17e siècles, documents extrêmement cu rieux, ont été exhumés de la poussière et un grand nombre d'enlr'eux ont été publiés par M. Diegerick lui-même; d'autres ont été pu bliés, grâce notre archiviste, par des savants Belges et étrangers; il est rare aujourd'hui de rencontrer une revue Belge ou publiée dans le nord de la France, sans y lire une notice due la plume, ou aux recherches de notre archi viste. Mais le travail, sans contrédit le plus impor tant dû aux labeurs de ce savant professeur, est l'inventaire analytique des chartes et docu ments que nos archives renferment. C'est là une œuvre de conscience faite avec un soin, une netteté et un talent, qui ont obtenu diverses reprises déjà, l'approbation du monde savant. Deux volumes ont paru; nous rendrons compte de cet ouvrage, quand il sera complet. C'est avec une véritable satisfaction que nous payons ce légitime tribut de gratitude et d'élo ges notre savant et modeste archiviste qui, nous le répétons, travaille par amour pour la science, qui n'a jamais touché un centime d'ap pointements et qui s'est, au contraire, exposé fairè des sacrifices, en publiant ses risques et périls, uu grand nombre de documents iné dits et extraits de notre riche dépôt. Mardi la Chambre des représentants a ter miné la discussion du projet de loi spr la police sanitaire des animaux domestiques. Elle en a renvoyé le second vote jeudi. Au début de la séance, il a été convenu que l'interpellation de M. Verhaegen relative M. le procureur-général de Bavay, n'aurait lieu que lorsque MM. les ministres des affaires étran gères et de la justice, indisposés l'un et l'autre, pourraient assister la séance. L'Indépendance nous apprend qu'à la suite des réclamations adressées au ministre de la justice, celui-ci écrivit M. le procureur du Roi que la plainte de M. de Bavay qu il avait transmise son département était annulée comme contraire l'art. 44 de la Constitution. Le gouvernement, ajoute Y Indépendance. n'a pas cru devoir borner cette démarche la réparation due l'honorable M. de Ferceval. Le conseil des ministres s'est réuni et a décidé qu'il adresserait une lettre de désapprobation M. de Bavay. Celte lettre lui aurait été remise samedi. Mercredi la Chambre des représentants a ap prouvé, l'unanimité des 67 membres présents, le traité de commerce avec le Mexique. Elle a adopté ensuite le projet de loi relatif la convention conclue avec la ville de Bruxelles, pour le remboursement d'avances faites celle- ci par le gouvernement, de 1829 1832, et s élevant un million 632,887 fr. La discussion du projet de loi sur l'enseigne ment agricole a été renvoyée après les vacances du jour de l'an. de son curé en homme adroit, et n'épargnant rien de ce qui devait augmenter son patrimoine. Sur trois fils qu'il avait, deux se trouvaient alors enrôlés sous les drapeaux, mais le plus jeune, son amour, son espoir le plus vif et le plus cher, c'était Charles. Ne devait-il pas chaque nuit dormir côté de son père, sous le même toit? Devait-il courir les brelans, la comédie, les ruelles Était-il fait enfin pour une vie de seigneur ou pour une heureuse obscurité? Voilà sans doute quoi songeait alors maître Philippe. Il ne voyait pas sans une amertu me inquiète ce panache blanc et rouge planté sur le feutre de Charles, et ce justaucorps taillé pour le buste d'un jeune muguet. Résolu rompre le silence, il s'avança vers son fils et lui demanda s'il comptait passer ainsi ta nuit réfléchir? Une heure du matin venait de sonner. Maître Philippe, armé d'un flambeau de cuivre, semblait inviter Charles remonter dans sa chambre, Marietlc fermait les volets avec lenteur, la lampe allait s'éteindre, et Marmousctte, sa chatte, ronflait déjà du plus royal des sommeils... Charles se leva, et il fit un pas vers la porte. Laissez-moi sortir, dit-il son père d'une voix brève. [La suite au prochain n*.)

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Le Progrès (1841-1914) | 1854 | | pagina 2