Nous ignorons si dans les premiers chiffres, du
3 au 6 novembre, sont comprises les perles faites
la bataille d'Iukermann; mais dans les seconds, il
ne se peut agir que des effets du siège proprement
dit; or, au lieu d'être de 15 par jour seulement, la
uioyende des perles en tués, est de 42, et en blessés,
de 144 total 186 par jour.
Le Morning Post annonce que sir Charles Napier
a obtenu l'autorisation de rentrer en Angleterre,
par la voie du continent, sa santé étant gravement
compromise. Le contre-amiral Chads ramènera a
Spithead la flotte de la Baltique.
tJrie dépêche de Copenhague, du 12 décembre,
annonce qu'un nouveau ministère est formé. Il se
compose du comte Moltke-Bregentvedpiemier
ministre; le conseiller intime Scheel, minisire pour
le Holstein; le bailli Stockfleth, ministre pour le
Schlewig;le lieutenant-colonel André, aux finances;
le professeur Hall, au culte; le conseiller Bang,
l'intérieur; le conseiller Simony, la justice; le
comte Wulf Piessen, aux affaires étrangères; le
colonel Luttichau, la guerre, et l'amiral Mourier,
la marine.
Ce ministère trouvera-t-il de l'appui au sein de
la Diète Comme les élections semblent constater
qu'elle revient animée du même esprit, il faudrait
que le Roi renonçât complètement la constitution
octroyée, qui cause tous les embarras où se débat le
Danemarck depuis deux ans.
Dans sa séance du 11, la seconde Chambre des
Etats-Généraux des Pays-Bas a rejeté le budget de
la marine. On suppose que ce rejet entraînera la
retraite du ministre, M. Ensly. Dans le cours de la
discussion, son administration avait été l'objet d'as
sez vives critiques, et les orateurs qui s'étaient
montrés disposés lui voler encore le budget pour
un an, motivaient leur vote sur l'espoir que pendant
cet exercice, M. Ensly imprimerait plus d'énergie,
et montrerait plus d'esprit de suite que par le passé,
dans l'organisation de la marine.
A Pa ris comme Londres,' le discours de la Reine
d'Angleterre a produit une impression fâcheuse, et
provoqué la baisse des fonds publics. Il y avait déci
dément dans les deux capitales, des spéculateurs
qui avaient espéré y trouver des promesses pacifi
ques.
Une dépèche de Londres arrivée avant-hier
Paris disaiL d'ailleurs que le discours de lord John
Russell aurait réduit peu de chose le traité avec
l'Autriche. Ceci n'a pas contribué raffermir les
fonds, comme en le devins sans peine.
Du reste la dépêche n'a exagéré que très-peu, la
portée du discours de lord John Russell. Il résulte
en effet des paroles de ce dernier, que l'Autriche
n'est pas liée d'hors et déjà une guerre contre 1s
Russie; elle s'est réservé d'examiner si les conditions
de paix que proposeront la France et l'Angleterre
ne réduiraient pas trop la puissance du Tzar et son
influence en Europe. Mais si la Russie refusait de
traiter sur les quatre bases, l'Autriche prendrait
part la guerre, et le traité du 2 décembre devien
drait ipso factooflensif et défensif.
Le» journaux anglais sont remplis en entier par
les débals dts deux Chambres. Le Times en a qua
rante-cinq colonnes pour sa part. Le discours de
lord Derby est fort curieux lire.
Nous avons dit que la Diète germanique avait ad
héré l'unanimité moins une abstention, l'article
additionnel au traité du 20 avril, signé le 2t> novem.
bre entre la Prusse et l'Autriche. La voix dissidente
est celle du Mecklenbourg, qui reste fidèle la
Russie quand même.
La seconde Chambre de Prusse ne répond pas
habituellement au discours prononcé par le Roi a
l'ouverture de la session. Cette année. M. de Vincke
a proposé de voler une adresse pour exprimer le
vœu que la Prusse se joigne aux puissances occiden
tales contre la Russie. La droite s'y oppose, et on le
conçoit d'autant mieux, que le projet d'adresse déjà
distribué par la gauche pousse une iHterventiou
prompte et active. En voici le passage principal
Les préoccupations les plus sérieuses remplissent, il
est vrai, le cœur de tout patriote l'aspect du conflit qui
a éclaté entre les plus puissants États de l'Europe, et qui
devrait, mesure qu'il prendrait plus de développement,
toucher de plus près la Prusse, raison de sa position
comme grande puissance et de sa situation géographique.
Nous rendons le plus reconnaissant hommage la
sollicitude paternelle déployée pour conserver aussi long
temps que possible au pays, les bénédictions de la paix.
Mais nous nous sentons obligés par notre conscience,
d'exprimer très-respectueusement V. M. que, d'après
notre conviction et celle bien plus importante du pays,
l'instant est venu où la Prusse peut encore, tout en sau
vegardant ses intérêts propres et ceux de l'Allemagne du
Nord, échapper la dangereuse situation d'un isolement
complet, en entrant promptement et avec décision dans
la communauté européenne, que l'autre grande puissance
allemande, son intime alliée, a maintenue avec constance
et qu'elle vient encore récemment de fortifier; c'est seu
lement lorsque Votre Majesté aura jeté dans la balance
tout le poids de sa parole, appuyée par l'action, qu'il
deviendra possible d'atteindre le but, de conclure une
paix durable, parce qu'elle sera basée sur le droit mis
l'abri de tout danger futur.
Les sections des Coi tes d'Espagne ont refusé la
mise eu accusation de tous les ministres qui se sont
succédé depuis 184'à; il n'y aurait de mis en accusa
tion que les ministres qui ont gouverné sans les
Chambres.
Ou croit Madrid que le général Ros de Olano,
qui a pris part la révolution de juillet, remplaceia
le général Saiazar au ministère de la marine.
Les députés élus par plusieurs provinces ont
commencé par opter pour une d'elles. Le duc de la
Victoire l'a fait pour Saragosse, le général O'Don-
nell pour Valence, et le général Serrano pour Jaën.
La Diète suédoise a été close le 5 de ce mois. Aux
termes de la Constitution, elle ne doit plusse réunir
que dans deux ans, moins que des circonstances
graves, dans lesquelles la Suède pourrait se trouver,
n'engagent le gouvernement la convoquer extraor-
diuairement avant l'époque de sa prochaine réunion
légale.
Les nouvelles de La Haye annoncent que M. Ensly,
ministre de la marine, a donné sa démission, par
suite du rejet du budget de son département. On
parle de son remplacement par M. Rochussen.
Le traité avec l'Autriche 11e lardera plus être
connu. Les 1 alificatious en ont élé échangées le 14 e
Vienne, et lord John Russell a annoncé la Cham
bre des communes, dans la séance du i3, que le
traité lui serait communiqué aussitôt que le gou
vernement aurait appris l'accomplissement de cette
formalité.
Nous pourrons donc avant deux ou trois jours
probablement, savoir jusqu'à quel point l'Autriche
s'est engagée contre la Russie.
Les débats du Parlement anglais sur l'adresse sont
très-intéressants. On remarque surtout dans ces
débats, l'unanimité avec laquelle tous les partis
demandent que la guerre soit poussée vigoureuse
ment.
Dans la séance du i4, la Chambre des lords a voté
en première lecture un bill présenté par le ministre
de la guerre, autorisant le gouvernement enrôler
i5 mille soldats étrangers.
La Chambre des communes a voté le bill sur la
milice en seconde lecture. La troisième aura lieu
lundi.
Les nouvelles d'Espagne nous apprennent que le
général P.os de Olano ayant refusé le portefeuille de
la marine, c'est M. Antonio Santa-Cruz,chef d'esca-
dre(grade qui tient le milieu entre celui de capitaine
de vaisseau et de contre-amiral), qui succède M.
Alleude Saiazar. Le décret de nomination a été com
muniqué aux Cortès, dans la séance du 9. M. de
Santa-Cruz, progressiste modéré, est l'oncle de la
femme d'Espartero. Il n'est pas parent de M. de San
ta-Cruz. ministre de 1 intérieur.
M. Allende Saiazar a obtenu des Cortès un congé
de trois mois.
Il a élé bien des fois question depuis la guerre
d'Orient, de faire sortir la Suède de sa neutralité.
Notre opinion constante a été qu'elle n'en sortirait
pas. Jusqu'ici le fait nous a donné raison, et le dis
cours prononcé par le roi Oscar la clôture de la
Diète, le5 de ce mois,confirme pleinement nos pré
visions. 11 y a soigneusement évité toute expression
qui aurait pu donner lieu une interprétation quel
conque de sentiments hostiles ou sympathiques la
Russie ou aux puissances occidentales. Il s'est éten
du sur l'altitude forte, mais pacifique, qu'au milieu
de la ci'ise la Suède su prendre, dont elle recueille
aujourd'hui les bienfaits, et qui lui assure, tant
l'intérieur qu'à l'extérieur, l'estime et la confiance
des autres nation» de l'Europe. Le Roi a ajouté que
par le vote des subsides demandés pour la défense
du royaume, les députés, éclairés sur la véritable
situation des choses, ont prouvé qu'ils comprenaient
les avantages réels et les vrais iuléiêts de la patrie.
Je me trouve ainsi mis en état, a-t-il dit, par
l'adoption des mesures financières, dont le produit
restera provisoirement déposé dans les caisses de
l'Etat, d'étendre les moyens de défense et les forces
militaires du royaume, s'il surgissait des circon
stances, impossibles encore piévoir et définir,
mais dans lesquelles la Suède, par suite de sa posi
tion géographique, peut se trouver impliquée.
Le percement de l'isthme de Suez, tour tour pré
senté comme facile et impossible, reparaît l'hori
zon. Une lettre d'Alexandrie dit que le vice-roi d'E
gypte en a confié l'entreprise M. de Lesseps.
Le traité avec l'Autriche a élé communiqué le i5
au Parlement anglais. Le télégraphe nous en ap
porte la teneur, sur laquelle il faudra revenir parce
que de semblables documents doivent être connus
dans leur texte officiel. Voici en attendant, les clau
ses de ce traité
Article premier. Les trois puissances contractantes s'en
gagent réciproquement ne pas entrer en arrangement
avec la Russie sans préalablement délibérer en commun.
Article deux. Les troupes autrichiennes occuperont les
positions nécessaires pour garantir les Principautés con
tre toute attaque.
Ce mouvement de troupes n'apportera aucun obstacle
aux libres mouvements des troupes anglo-lrançaises-ot-
tomanessur lesdits territoires contre les forces ou le ter
ritoire de la Russie.
Une commission, près laquelle la Turquie sera invitée
envoyer un plénipotentiaire, sera formée Vienne par
les représentants de l'Autriche, de la France et de l'An
gleterre. Cette commission sera chargée de régler toutes
les questions relatives la situation exceptionnelle des
Principautés ou an libre passage des armées sur le terri
toire des Principautés.
Article trois. Dans le cas où des hostilités éclateraient
entre l'Autriche et la Russie, les parties contractantes
promettent réciproquement leur alliance offensive et dé
fensive pour la présente guerre, et emploieront cet effet
les forces navales et militaires qui seront déterminées
par des arrangements subséquents.
Article quatre. Dans le cas ci-dessus, les parties con
tractantes s'engagent n'examiner aucune ouverture ou
proposition de la Russie tendante la cessation des hos
tilités, sans une entente commune.
Article cinq. Dans le cas où le rétablissement de la paix
générale, sur la base des protocoles du 9 avril, du 23 mai
et des notes échangées le 8 août 1S54, ne serait pas ob
tenu dans le cours de la présente année, les parties con
tractantes délibéreront sans délai sur les moyens efficaces
pour atteindre le but de leur alliance.
Article six. Les parties communiqueront de commun
accord le| présent traité la Prusse et recevront son ac
cession avec satisfaction, si cette puissance promet sa
coopération pour l'objet commun.
Article sept. Les ratifications du présent traité, conclu
le 2 novembre 1854, seront échangées Vienne, endéans
la quinzaine.
Lord John Russell a eu raison d'atténuer l'impor
tance de ce traité. 11 ne changealssnlument rien pour
le moment la position de l'Auti iche, qoi ne s'engage
positivement qu'à une chose délibérer avec la
France et l'Angleterre, sur les moyens d'atteindre le
but de l'alliance, si la paix générale n'est pas conclue
d'ici la fin de l'année. Tout dépendra donc de la
délibération qui aura lieu après le l'janvier. Or,
lord John Russell a eu soin de faire remarquer que
l'Autriche restait libre de se dégager jusqu'au der
nier moment.
Les membres du Cercle philanthropique du
Saumonont élé rendre, Samedi dr, une visite
leurs amis el confrères du Cercle philanthro
pique des OursCourtrai, el ont donné, dans
leur salle, une soirée musicale au profil des
pauvres; l'accueil que nos Yprois ont reçu a
été des plus francs, des plus flalleurs, et la
recette qui a été faite a prouvé combien leur
présence a élé agréable au nombreux public
qui se trouvait pressé et entassé dans la salle.
Tous les morceaux de musique ont été vivement
applaudis et la plupart bissés.
Ces messieurs sont revenus avec la promesse
formelle que, vers le milieu du prochain mois,
la Société des Ours viendrait rendre une fête
pareille.Quelle bonne aubaine pour nos pauvres,
car, comme nous l'avons dit encore, chaque
séjour de ces messieurs, laisse d'heureux sou
venirs pour tous.
DixnnoE. Marché aux grains du 18 Décembre 1854.
SORTE
NOMBRE I
PRIX
DE CHASSIS.
d'hectolitres
pis hectoiitse.
pb. C.
r r c.
24 50
29 75
20 00
21 00
Orge d'hiver
Il 72
13 96
9 52
9 75
18 00
19 00
14 00
15 00