JOURNAL D'YPRES ET DE URROYDISSEIIEAT. i\a 1,531. 15e Année. JTcudi, 3 Janvier 1356. Vires acquirit eunda. 1 iOifl f- i,, ABONNEMENTS YpreS (franco), par trimestre, 5 francs 50 c. Provinces, 4 francs. INSERTIONS: Annonces, la ligne 45 centimes. Réclames, lâ ligne 50 centimes. Le PnocRÈs paraît le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui: concerne le journal doit être adressé l'éditeur, Rue au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchies. ïprei, S Janvier. VILLE d'YPKES. Conseil cohuevai,. Séance publique du Samedi, 29 Décembre 4855. Présents MM. Alphonse Va'ndèn Peereboom, échevin, président Pierre Beke, ëchevïn Théo dore Vanden Bogaerde, Charles Vande Brouke, Legraverand, Edouard Cardinael, Auguste De Ghelcke, Ernest Merghelynck, Pierre-Lëopold Boedt, Auguste Maieur, conseillers. M. le secrétaireaprès que la séance a été déclarée ouverte, donne lecture des procès verbaux des réunions du 4 et 16 Décembre 1855. La rédaction en est approuvée saus ob servation. Il est déposé sur le bureau une lettre du sieur Van Singlé, ancien élève du Collège Communal et de l'Ecole d'horticulture de Gendbrugge, par laquelle il remercie le Conseil de l'appui qu'il en a reçu et des subsides qui lui ont été accordés, afin de se créer une carrière suscep tible de lui donner une position indépendante. Ce témoignage de reconnaissance de la part d'un jeune homme qui s'est toujours distingué autant par son amour du travail que par sa mo destie, est accueilli avec sympathie par l'assem blée et pris pour notification. Le compte de la Bibliothèque publique est communiqué au Conseil, pour l'exercice 1855. Il offre en recette une somme de fr. 1,588-86 et en dépenses celle de fr. 1,550-64; il est ap prouvé avec un excédant de fr. 38t22. Le compte de l'exercice 1854 de l'adminis tration des Hospices, aiosi que le budget de l'exercice 1856, sont soumis l'examen du Con seil, qui en saisit la commission des finances, chargée de faire un rapport sur celte compta bilité. Lë dossier concernant la convention conclue entre la ville et l'entrepreneur de l'éclairage au gaz est renvoyé par l'autorité provinciale, afin que le Conseil détermine un prix pour l'éclai rage au gaz fourni aux particuliers. Ce point sera fixé de commun accord avec l'intéressé. Le budget de l'exercice 1856 de la Garde ci vique a été retourné par l'autorité provinciale, accompagné de quelques observations sur les diminutions qui ont été faites par le Conseil au projet dressé par le chef de la Garde. Comme VUS FATALITE. VIII. (suite.) En ce. moment, et comme ils arrivaient sur le perron, la persienne de la maison se leva, et la marquise Pira- nese se trouva dans les bras de son fils. Il y eut encore beaucoup de larmes versées. On entra au salon. Là, un spectacle affreux attendait le jeune comte. Une main de la comtesse, dont le regard n'osait suivre l'indication, s'étendit vers une chaise longue où dormait Cécilia. La terrible maladie qui, celle époque, frappait encore les enfants et les adolescents, avait impitoyablement dévasté la figure de la jeiifce fille, en la constellant dé hideux bourgeons écarlatcs. Ce corps, autrefois si voluptueuse ment pressé p»r la mousseline, était aujourd'hui emmail loté comme une momie. Partout l'étoffe avait pris la place de cette chair savoureuse qui venait de se fondre dans les ardeurs de la fièvre. Le squelette perçait tra vers chaque plis; deux muscles secs et violacés attachaient la tête aux épaules flétries, et remplaçaient un cou divin ouaté par l'amour. Les bras de la jeune demoiselle, éten dus dans la langueur du sommeil, paraissaient d'un jet démesuré, tant ils étaient raidis par la maigreur Deux il ne s'agit que d'une différerree de IItO fr. et que lerefus de cette somme pourrait nécessiter la suppression de plusieurs dépentes utiles, que d'ailleurs pour les exercices subséquents, il a été profrus de ne pas dépasser la somme de 1,400 1,450 fr., le Conseil alloue lès alloca tions du budget, telles qu'elles ont été formu lée» par le chef de la garde et décide qu on prélèvera la différence sur l'article des dépenses imprévues du budget communal. L'établissement du gaz, dti consentement de l'entrepreneur, ne se trouvera'plus au centre de la ville, mais sur un terrain provenant des fortifications près de la porte de Dixmude, et une enquête de commodo et incommado a dû être ouverte, avant qu'un arrêté royal puisse sanctionner ce déplacement.- Gëtte formalité a été remplie et il a été constaté qu'aucune oppo sition n'a été faite contre l'érection de celte usine en cet endroit. M. le président fait connaître que la location des étaux la boucherie n'a produit qu'une somme de 825 fr. Le produit des vidanges de la graude caserne a été adjugé la somme de 1 fr. par hectolitre, celle de la disernede cava lerie 70 et de l'école communale 50 centi mes. Le Conseil approuve celte adjudication. Dans une séance précédente, l'assemblée avait adopté la résolution Je faire une démonstration dans le but de célébrer le succès obtenu par les industriels et artistes l'exposition universelle de Paris, et avait chargé une commission com posée de MM. Beke, échevin, Vaaden Bogaerde, Vande Brouke et Boedt, de soumettre un pro jet son examen. Voici les propositions faites par la commission un banquet serait, offert, l'Hôtel—de—ville, par le Conseil, aux industriels MM. Duhayon-Brunfaut, Auguste Brunfatit, Edmond Brunfaut et Van Alleynnes, aux ou vrières décorées Jusline Griffon et Lucie Legon, ainsi qu'à l'artiste pèinlre M. Roffiaen. Cette fêle aurait heu le 7 Janvier; des listes seront présentées aux autorités civiles et militaires qui désireront prendre part cette ovation faite ceux qui, par l'industrie et le travail, ont su mé riter une distinction dans une lutte ouverte entre tous les pays de l'univers. Les conclusions du rapport sont adoptées. tumeurs d'un vif sanguinolent plombaient ses paupières, en fermant jamais les yeux au doux éclat du ciel ro main. La maladie avait moissonné ses cheveux blonds, comme si les faucilles du mois d'août eussent passé dans les épis d'or qui couvraient la téle de In belle enfant. C'était un tableau fort triste dans un encadrement bien gai. Les deux dames, et Piranese, debout et silencieux, contemplaient Cécilia endormie. Autour d'eux, sur les larges panneaux des murailles, illuminés par les atomes de feu qui jaillissaient d'une vitre, mille joyeuses figures de femmes, peintes fresque, par Luca Giordano, dan saient aux (êtes de Pan, nux noces de Vénus, au triomphe d'Amphitrite, cl rappelaient les plus charmantes scènes de l'Olympe, de la terre et de la mer. Ciainpolo laissa tomber un regard mélancolique sur la comtesse Rosa, et témoigna par signes qu'il lui était impossible de suppor ter plus longtemps ce douloureux spectacle: il sortit du salon, en marchant sur la pointe du pied, et alla s'enfer mer dans son appartement. La chambre de Ciainpolo était décorée d'un grand tableau de Louis Carrache, re présentant le retour de Marcus Scxtus dans ses foyers. Noble histoire noble ville, dit-il en regardant ce tableau, il n'est pas une douleur humaine que Rome n'ait prévue A quelque cri d'angoisse qui se fasse entendre Enfin, le Conseil décide de réclamer près du ministre des travaux publics contre le change ment dans I heure de départ du convoi du che min de fer de l'Etat, de Bruxelles, de 4 heures 45 minutes du soir et la suppression du convoi de Courtrai de 8 heures 25 minutes pour Pope- ringhe. Par suite de celte malencontreuse in novation, les villes d'Ypres et de Poperinghe se trouvent dans une position pire qu'avant l'éta blissement de la ligne de Courtrai Poperinghe. Après l'adoption de celte résolution, le Conseil se constitue en comité secret et la séance con tinue. Dans la séance.buis-clos, le Conseil a con féré, l'unanimité des votants, un nouveau mandat de cinq ans, M. Arthur Merghelynck, de membre de la commission des Hospices civils. La féle offerte par le Conseil communal de la ville d Ypres MM. Duhayon-Brunfaut et c", ainsi qu'aux autres industriels, l'artiste et aux ouvrières qui ont obtenu de» distinctions l'Exposition de Paris, aura lieu Lundi prochain, 7- courant. Une députation du Conseil communal se ren- dea la station, l'arrivée du premier convoi et conduira en cortège les invités l'Hôlel-de- ville, où ils seront complimentés par le cbef de l'autorité communale. Le banquet aura lieu l'Hôlel-de—ville, jk 3 heures de relevée. Un arrêté royal du 26 Décembre 1855, ap prouve la délibération du Conseil communal d'Ypres. tendante obtenir l'autorisation de maintenir, pour un terme de trois années, partir du lr Janvier 1856, le tarif des droits d'octroi actuellement en vigueur en cette ville, sauf 1° augmenter de fr. 1-90 2 fr. par hectolitre de cuve-matière le droit d'octroi sur les bières el vinaigres de bière, fabriqués dans le rayon de l'octroi, saqs restitution de droits la sortie 2° réduire de fr. 2-65 fr. 1-75 par hectolitre, la taxe sur les bières étrangères, in troduites en ville autour d'elle, toujours elle peut répondre j'ai poussé ce cri avant toi. La plainte semble interdite l'homme sur cette vieille terre qui a épuisé la langue des lamentations. Et brisé de fatigue, de douleur, d'émotion, il s'assit en face du tableau consolateur, résigné comme le dernier des stoïciens, et riant son destin. Alors commença dans la villa Piranese une série de jours lugubres, pleins d'en nuis intolérables et qui ne laissaient entrevoir dans l'avenir que In répétition de mêmes tableaux désolants, de mêmes entretiens éplorés. Giampolo ne voyait sa mère et la comtesse qu'aux heures de réunion obligée il évitait surtout la pauvre Cécilia, sans jamais oublier pourtant, chaque matin, d'arrêter le médecin au passage, pour s'in former de l'état de la malade. La réponse de l'homme de l'art ne donnait ni consolation ni espoir. Le médeein ré pétait sans cesse que la maladie s'était compliquée de la lièvre des Marais-Pontins; que le sang était en dissolu tion, et qu'un miracle seul pouvait conserver la jeune fille, mais aveugle et rachitique. Le comte frappait son front avec violence, et regagnait sa chambre, otr il se ro- plongcait dans ses ennuis. Un soir, comme il se prome nait sous les peupliers, en donnant audieoee une pen sée singulière qui lui était venue défaut de consolation, la comtesse Rosa l'aborda.

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Le Progrès (1841-1914) | 1856 | | pagina 1