JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. 1,544. 15e Année. Dimanche, 17 Février 1J54. ipso i Îui-Xio "i ABONNEMENTS: Ypres (franco), par trimestre, francs 50 c. Provinces, 4 frahcs. Le Progrès parait le Jeudi elle Dimanche, tout ce qui concerne le journal doit INSERTIONS: Annonces, la ligne 15 centimes. Réclames, la ligne: 50 centimes. être adressé l'éditeur, Rue an Beurre. On ne reçoit que lès lettres affranchies. I 'j1' -"y ,„i. i. I.,.,-. I.- I 1 il nul Ypres, 16 Février. 1 E'ôpihiofi libérale se serait évité beaucoup de déboires et de désagréments si, eu 1842, l'oc casion de la loi sur l'instruction primaire, elle avait su prendre une position plus nette et, nous l'ayotierons sans détour, plus çonforme aux principes constitutionnels. On a voulu faire de la conciliation avec une caste accoutumée dominer sous l'ancien régime et dont les nou velles idées ont restreint la puissance sans lui faire abandonner ses prétentions. Ou n'a réussi qu'à la mettre en appétit, et plus ou lui a con cédé, plus elle a exigé. En 1842, on pouvait séparer nettement et facilement l'instruction profane ,et renseigne ment littéraire, de l'enseignement dogmatique. Ij'ioslructioQ religieuse se serait donnée àl'église ou au temple, et l'instruction proprement dite l'école. Cette division était conforme au bon sens, la saine raison et aux principes consti tutionnels. Elle n'a pas été adoptée, parce que le catholique veut se mêler de tout et s'ingérer en tout Cela s'accorde assez peu avec la devise des abbés membres du Congres La liberté en tout et pour tous. Mais il est ainsi fait, la liberté qu'il estime le plus, est celie d'empiéter sur les droits d'autrui. Eu 1842, malgré la séparation de l'élément politique de l'élément religieux, la confusion •éntre les deux s'est rétablie, sous prétexte: de conciliation et, depuis celle époque, le pauvre instituteur, non-seulement a eu deux maîtres avec lesquels i! a fallu compter, mais ensuite tout en voulant ne mécontenter ni l'utv ni l'au tre, il se trouvait souvent entre le marteau et l'enclume, toujours dans l'incertitude s il ne serait pas victime de la sourde hostilité des deux principes, dont l'un luttait pour la cbnquête de la suprématie et l'autre pour la conservation de sa juste influence sur l'enseignement. La loi sur l'enseignemettt moyen s'est res sentie de ce partage des prérogatives de l'Étal A l'aide d'un petit article très-anodin on a eu le tort de fournil4 matière la hiérarchie catho lique, de s'immiscer dans l'enseignement i^oyen,, en prescrivant que l'instruction religieuse fait partie des matières de l'enseignement. C'est un ,,r 1 lorf grave,' car l'Etat ne peut forcer les minis tres du culte exécuter la prescription et en suite c'est une obligation qui iucombe au prêtre, en vertu même de sa mission et non pas d'après 1 ordre de l'Etat. La discussion qui vient d'avoir lieu la Çbambre a mis uu le parti que l'épiscopal compte tirer de l^fqusse position, en laquelle le pouvoir laïc s'est placé. La Convention dite d nvers, sous des formes liiès-adoucies, donue une içnlorsç l'égalité des cultes devant la loi et pose.le prêtre en régulateur souverain de l'enseignement, qui doit avoir une teudauce conforme aux croyances de la majorité ce que prétendent les qeprésenlants des év.éques la Chambre. M. Frère a nettement déduit les obligations qui résultent pour l'État du principe de la CoosrtUulion proclamant l égalité des cultes de vant la loi. M. Dechamps, un ancien républi cain s'est fait le défenseur des prétentions cléricales, eu matière d'eoseigueineul. Dans son homélie, il s'est avisé, après avoir évoqué uu rationalisme cCéiatespèce d'épouvanleil l'u sage du cléricalisme, de signaler une lutte entre jq christianisme et l an|i-clu islianisme. Mais, si en réalité une semblablç lutte menaçait d,écla ter, la .hiérarchie catholique en serait pour uoe bonne part la cause, par son esprit de domina tion et son appétit des richesses. Le ministre du culte de la majorité pést plus l'homme de paix, on le transforme en agent politique et on ie pétrit non point pour être le consolateur des affligés èl l'appui des malheureux, mais pour en pour imposer le régime de la Çon7enfion d'An vers celte école, trois membres du bureau administratif n'ont pas été réélus. Le pre mier était le président du tribunal, le second, le commissaire d'arrondissement et le troisième, l'qgent de la banque. M. Vanden Peereboom a signalé cette élimination la Chambre et mous devons ledire, le ministre de Fintérieura fourni des explications très-peu satisfaisantes. Le droit d'élimination n'est pas contesté, mais quand oa Fppousse trois hommes aussi considérables, il est cependant utile de pouvoir dire pourquoi. Or, la raUon.alléguée est qu'on voulait ^adop tion du régimede la Convention diAnvers vive ment souhaité, d après l'avis du bourgmestre de ffMrpps. m C'est une pression blâmable en premier lieu et ensuite c'est amoindrir leprincipe d'autorité que les catholiques prêchent avec tant d'onction dans le gouyernemeutn de l'église, mais qu'ils aiment vitupérer dans la direction des affaires temporelles. Un gouvernement ne peut, en qffetrépudier sés propres agents sans por ter une atteinte sa dignitéd'autant plus que, dans l'espèce, la qualité de fonctionnaire n était pas eq jeu et que le: vote contre la Con vention dite d'Anvers avait été émis comme père de famille ayant certainement qualité, d'après les doctrines cléricales mêmes, de tran cher la question, et pour en être convaincu, on n'a qu'à se souvenir du fameux rôle joué dans la polémique cléricale^ par lé père] de famille. Malheureusement le vole dès pères deibfiatntile dont il s'agit, était contraire aux prétentions UNE FATALITE. étuoh (suite.) FeliceMattei, ;quc nous avons connu au commencement de cette histoire, fut introduit dans la galerie où étaient les deux jeunes gens. Piranese reprit-ses-manières aisées et;;pleines d'élégance pour 4e recevoir. Mattci parut d'abord embarrassé de la présence d'ÊmilC; mais Piranese lui dit Ce u!est point un étranger, c'est mon seul et intime ami vous pouvez parler sans contrainte devant lui; c'est un autre moi-même. Je n'ai point de «ccrets pour lui. Les trois acteurs de cette scène s'assirent, et felicc Maltei parla ainsi J'étais Naples, depuis fort longtemps, faisant mon service auprès du roi, lorsque, «es jours derniers, je reçus de.madame la comtesse Piranese unedettre portant invitation de me rendre auprès d'elle, la vilja de Tibur. Vous connaissez ipon dévouement pour eolte noble femme; un second mariage, quoique contracté mon insu, n'a pas altéré l'affection que je portais A.lai veuve de mon ami, l'héroïque' Balma. Ainsi, son premier appel, je me suis rendu auprès d'elle.'Nous avons passé quelques jours ensemble, nous entretenant de choses faire un missionnaire passionue, intervenant ^catholiques, et de ce chef, détestable au dernier dans les affaires letnporelles avec une arrogance point. C'est ce qu'a fait voir M. De Decker, en et souvent une astuce qui lui aliène toute auto- j infligeant une avanie trois hommes honora- rité religieuse. Aujqqrd hui4i en Belgique, le bles, coupables seulement d'avoir eu une mé- libéralisme seul maintient encore l'ordre con stitutionnel, contre une réaction plus dange reuse que celle de 1848, car ejle est plus perfide dans ses moyens, et serait non moins désastreuse dans les effets. Le renouvellement du bureau administratif de l'Ecole moyenne de Fumes a fait lobjet-d'une interpellation la Chambre. On se rappelle que, -i 11 m r. i—i i diocre confiance dans ce marché de qu'on appelle la Convention d'Anvers. dupes not> assez indifférentes elle paraissait obsédée d'un violent La soumission déposée par M. Tacquenier, pour la construction de la dernière partie de la route d'Ypres Bailleul, e$t accueillie par M. le ministre des travaux publics et l'adjudication provisoire est approuvée. Sous peu de mois, U y aura donc une communication facile et ,,a1 M ;i'i" r seigneur auquel il ne manque rien qu'une fortune. Si chagrin, et elle me disait qu'en l'absence de son mari1 quatre cent mille écus de dot, et la main d'une demoi- flle avait songe a moi, son ancien tuteur, pour puiser seBe comme Cécilia peuvent... Pardon, Monsieur, dans la conversation d un homme, un peu de cette force dit le comte Piranese en interrompant Mattci, pardon, si morale dont elle avait besoin. Je me dispenserai donc de je vous arrê)eM. c'est que nous étouffons dans cette ga- vous répéter ici toutes les paroles échangées entre nous lerie,,.. exposée au midi...' nous sommes aux premiers pendant ces journées oisives. J arrive I essentiel. Le jours de printemps... la chaleur se fait sentir.» Voulez- soir, éoinme nous nous promeuioils sur les bords de 1 vous que nous descendions au jardip.Oui. descendons l'Ami», elle aperçut sa fille Cécilia, solrtaircnieilt assise 1 au jardin, dit Mattei. sous un arbre, et dans une sombre altitude de médita- Piranese tremblait de fièvre, .son visage était horrible tion. M adamc Piranese poussa tin long soupir et me dit voir heureusement la ngil protégeait son affreuse emo- u 1\ÎA naiivPP fïllp a nris rlandpc irvps r»f l*»c nnnulc #î«r» a Ma |>au»re fille a pris dans des rêves et les erinuis de sa dernière maladie des idées romanesques et un carac tère sombre qui m'affligent. Le médecin m'a dit Il y a deux remèdes cela, le mariage et les voyages. Certes, ilmi'en coulerait de me séparer de ma fille, et pourtant je donnerais toute ma fortune l'homme qui épouserait Cécilia, et qui voyagerait trois ou quatre ans avec elle. Trois ou qûatrê ans! ai-je dit; vous consentiriez... n Elle m'a interrompu vivement. Oui, Mattei, m'a-t-ellc dit je consens tout pour le bonheur de ma fi lié; Écoutez, puisque les mariages dé convenance- sont la mode, ne pourrions-nous pas en arranger un, ici, en causant? Voyons, Madame. Votre neveu, Giuseppe Mattci, est un jeune et noble tion, Adijardin, Maltei continua son récit Au reste, ajouta madame Piraucse, en donnant ma fille et une fortune votre neveu, je ne ferais que seconder les intention^ du père de Cécilia, de mon pre mier mari vous savçz qu'il désirait tout ce qui pouvait resserrer l'union eiUre votre maison cl la sienne. Oh! Madame! pie suis-jc écrié avec un accent qui partait du cœur, quel noble seigneur italien ne serait fier et heu- reuXj.d unp pareille alliance! Votre fille est déjà un si rare trésor que les yeux d'un fiancé se ferment sur-fa fortune qfferte avec elle. Mon neveu est Naples; il est encore l'âge où le cœur est libre il a vingt ans. Je ré ponds de lui et, puisque vous demandez que votre fille voyage, je mets mon expérience au service des jeunes

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Le Progrès (1841-1914) | 1856 | | pagina 1