M. Tiilisch et Bluhme, deux des ministres accu
sés, viennent d'être élus au Conseil général du
royaume, convoqué pour le i' mars. C'est la preuve
que les électeurs ne les considèrent pas comme très-
coupables.
Nouvelles diverses.
T *!1Î'ST V 2 S S flU^L
condition*. Le Time* prétend que dans les négocia
tions, la France représentera le passé, par les gran
des choses qu'elles faites dans la guerre; l'Autriche
représentera le présent, cause de ses efforts pour
arriver la paix; mais l'Angleterre représentera
l'avenir, et c est le plus beau lot de tous, parce
que ce qui est fait peut être déprécié, tandis que ce
qui reste h faire est considérés sa valeur et au-delà.
Le Time» soutient que ce que l'Angleterre est
même de faire, est formidable; quedes trois grandes
puissances, il est le mieux même de continuer la
guerre, et il conclut qu'au Congrès, ses plénipoten
tiaires doivent parler haut et ferme, pour soutenir
l'honneur et les droits de l'Angleterre.
Cet article du Time*» produit sur le gouverne
ment français un très-mauvais effet la distribution
de ce journal en a été retardée, et les feuilles semi-
officielles ont reçu ordre d'y répondre.
D'après une correspondance de Constantinople,
le Sultan a assisté successivement deux bals don
nés, le premier, par l'ambassadeur d'Angleterre, le
second, par M. Thouvenel, ministre de Fiance. Les
vieux musulmans et les Européens de Péra ont atta
ché cet événement, tout-à-fait sans précédents
dans l'histoire de l'islamisme, une importance ex
traordinaire.
Dans la séance du i5 de la Haute-Cour de Co
penhague, l'accusateur public a requis contre tous
les ministres en cause, le remboursement au trésor
des sommes illégalement dépensées. Il a requis spé
cialement la peine de six années de prison contre le
général Hansen, ministre de la guerre, le contre-
amiral Bille, ministre de la marine, et le comte de
Sponneck, ministre des finances dans le cabinet
Oersted, i
Voici un fait plus remarquable encore. M. de
Scheel, ministre des affaires étrangères, mis aussi
en accusation par la Diète du Holstein, a été égale
ment élu dans le Holstein même, membre dudit
Conseil général.
Les Espagnols ne paieront pas le droit de contu-
DiN, puisque les Cor tes ne le veulent pas; mais ils
paieront une contribution indirecte équivalente,
dont la Gazette de Madrid du i3 publie le projet.
Le paquebot Atonarrivé Soulhamplon avec la
malle dé l'Amérique du Sud, apporte des nouvelles
de Montevideo jusqu'à la date dn 4 janvier. Depuis
le sanglant conflit du mois de novembre, la tran
quillité régnait dans l'État oriental, grâce la pru
dence et la modération du président Bust.menle,
qui a su se concilier l'estime de tous les partis. Les
généraux Floiès et Oribe, qui s'étaient mis si heu
reusement d'accord pour repousser la tentative in
surrectionnelle de l'avocat Mtmos, réfugié depuis
Buenos-Ayrea, se maintenaient en bonne intelli
gence; maia l'inquiétude de l'avenir était toujours
vive, car en dehora même de ces questions insolu
bles des finances, qui sont l'écueil où viennent se
briser toutes les popularités dans la république
Orientale, on avait traverser, au mois de mars
prochain, le défilé dangereux de l'élection la pré-'
sidence définitive. Le jJays semblait éprouver un;
invincible besoin de repos, et cette disposition des
esprits donnait quelques chances la candidature
un soupir qui, répété par l'écho de l'atelier solitaire, res
semblait une plainte de la statue adorée.
Pirancse n'avait respiré qu'un instant l'air de ce réduit
plein de quiétude, et il était revenu, son insu, aux
premières impressions de sa vie, par l'influence des objets
extérieurs qui réveillait en lui tant de périlleux souvenirs.
Il songeait cette radieuse Cécilia, l'enfant de ses ra
dieuses amours; cette fleur vivante qu'aucune lèvre
profane n'avait souillée; cet ange de la terre, qui avait
passé par le sépulcre, pour arriver une merveilleuse
transfiguration; qui avait échangé le suaire contre la robe
éclatante de l'épouse, le rameau de cyprès contre le lys
royal. Bien plus, le ha-anl tourna les yeux de l'artiste
sur des ébauches de peinture, qui gisaient dan-, une pous
sière de mai hrr, et ses doigts, cii effeuillant avec non
chalance cet album de feuilles épar>es, .se crispèrent,
convulsifs, sur le portrait de la Cceilia de quinze ans.
Pion, dit-il, l'avenir n'a pas menti au passé; mon
amour avait deviné la femme dans la jeune fille! Ht cet
ange de mon espoir, en qui j'avais placé toutes mes com
plaisances, celte vierge exquise serait jetée aux bias du
piemicr Matfei venu! El c'est moi qui la lmfiais la
brutalité légitime d'un mariage impi o isé Oh que plu
tôt Ira poutres de mon palais s'écroulent sur mon front.
Que Itraient de plus trutl le.$ ennemis dans vue vilU
prise d'assaut 7 comme dit Je poète romaio.
5
de Bustamente lui-même, qui ne s'est pas mis sur
les rangs, mais qui beaucoup de gens songeaient
comme moyen de transaction entre les fractions
extiêmes des blancs et des rouges.
La division brésilienne avait achevé sa marche
travers le territoire de l'Uruguay, parfaitement ac
cueillie par la population des campagnes, et elle se
trouvait tout entière réunie sur le sol de l'Empire,
dans la province de Rio-Grande.
A Buenos-Ayres, les affaires étaient actives, et le
commerce en pleine prospérité. Mais une nouvelle
soudaine avait jeté l'alarme dans la ville. Nous avons
déjà parlé des incursions mal réprimées des tribus
indiennes qui exerçaient d'affreuses déprédations
sur la frontière du sud. Tant que les excès commis
par les sauvages n'ont pas dépassé l'extrême cam
pagne, on s'en est peu préoccupé dans la capitale, et
l'on s'est borné quelques mesures militaires in
suffisantes.
Mais cette fois, les sauvages, commandés, dil-on,
par un ancien lieutenant de Rosas, ont pénétré en
force dans le centre de la province, et le général
Hornos, chargé de leur tenir tête, se repliait sur la
capitale, demandant grands cris des renforts. On
ne doute pas néanmoins que les sauvages ne soient
bienIôt refoulés dans leur» déserts.
Le comte Cavour est arrivé Paris vendredi, et
lord Clarendon a dû partir samedi de Londres avec
lady Clarendon, pour s'y rendre son tûur. Sa
jeune famille ira le rejoindre vers le milieu de la
semaine, ce qui prouve, dit un journal anglais, que
Sa Seigneurie compte y prolonger son séjour.
Un des journaux de Madrid les plus accrédités, le
Diario espagnolnie que la retrailo de M. Bruil du
ministère de* finances soit duek la résistance qu'il
a rencontrée dans le conseil des ministres, stir la
question de la contribution de puertae y coneumoe.
Ce serait là assigner, dil ce journal, utia cause
trop honorable la retraile de M. Bruil,et M. Bruil
ne mérite pas celle espèce d'honneur. M. Bruil n'a
aucune conviction financière; qu'il s'agisse de l'im
pôt de puertae y consumât, delà capitalisation ou de
l'amortissement des renies, de la prohibition ou du
libre échange, il est tout aussi prêt 4 opiner dans un
sens que da/is l'autre.
M. Bruil s'en va, parce qu'il n'a plus rien dé
penser; il s'en va parce que le déficit l'étouffé,Nparce
qu'il ne peut plus trouver de ressources, nous ne
dirons pas permanentes, mais simplement momen
tanées; parce que, pendant cinq mois, il s'èàt en
dormi sur l'oreiller des avances et de l'emprunt,
qu'aujourd'hui if ne peut plus payer les dépenses
publiques. Il a dévoré les i3o millionsde l'emprunt;
il a engagé une grande partie des zoo raillions de
titres que les Codés lui avaient accordés; il a grossi
la dette flottante; (pus les joprs, les ressources dimi
nuent, et ledéficil, conséquence naturelle de la diffé
rence existant entre les rentrées et les dépenses,
dépasse 3no millions.
Voilà déjà quatre ministres des finances, ajoute
le Diarioque la révolution de juillet a dévorés il
n'en est pas un seul qui ait fait quelque chose pour
couvrir le déficit, et les Cortès elles-mêmes n'ont
pas produit une seule loi créant des ressource* pour
subvenir aux besoins du trésor. La révolution de.
juillet i834a bien renversé ce qui existait, mais elle
ne l'a remplacé par rien.
La Nouvelle Gazette de Prusse pense qu'après les
signatures des préliminaires de paix, la Prusse sera
Le jeune homme tenait deux mains le portrait de
Cécilia, et lui donnait des sourires mélancoliques.
Non, non, dit-il, d'une voix sourde et tremblante; non,
lu ne seras pasàun Matlei.fu neserasà personne, tant que
je vivrai... personne Puisque la fatalité, cette divinité
de Rome, l'a voulu ainsi, tu iras sur la montagne, comme
la fille dé Jephté, mais tu n'en desrendras pas pour te
suspendre aux lèvres d'un époux, quel qu'il soit je mets
ta virginité sous l'ombre de mon bras et de mon épée,
sœur angélique des séia|ihlns
Et il colla ses lèvres sur l'image froide et la laissant
lomber, il se couvrit le vidage de ses mains, rougissant
de lui-même comme s'il eût commis un adiiltèfe inces
tueux.
Sourd aux bruits extérieurs, il ne vit pas la porte qui
s'ouvrit devant Emile; l'cmbrasscment de son ami'le fit
tressaillir.
Où diable as-tu passé ce matin s'écria le jeune
Français avec son éloitrderie habituelle je me suis ré
veillé, six heures, dans un palais désert. Luigi, qui
'■au-ait politique dans la rue, m'a dil que tu étais proba
blement oerupé. en ville, courir après les nouvelles
Moi, j'ai sellé un de tes chevaux, et j'ai couru Tibur
our avancer les affaires...Tu viens de la villa! dit
Pirânese tremblant. Oui, dit Emile en serrant les
mains de son ami ;»je suis parti, ce matin, le meilleur de
invitée sans conditions, prendre part aux confé
rences.
Les journaux allemands sont peu près unanimes
dire que la Diète germanique adhérera explicite
ment aux quatre bases de paix et qu'elle ne fera de
réserves que sur le cinquième point.
La Gazette autrichienne dit que le cabinet de
Vienne lui-même n'a donné au cinquième point
qu'une interprétation limitative; que cette inter
prétation a été communiquée au cabinet de Berlin,
et que c'est la même qui a été formulée au proto
cole de la Diète, comme résolution fédérale.
D'ailleurs, ajoute ce journal, on n'a jamais pu
attendre de l'Autriche,et les puissances occidentales
ne lui en ont jamais exprimé le désir, qu'elle s'en-
gagrât recommander d'une façon absolue, une base
de paix qui permettrait aux.puissances belligérantes
d'élever de nouvelles, prétentions. Jamais aussi la
Russie n'aurait souscrit une telle exigence,
moins de se réserver elle-même, en sa qualité de
partie belligérante, la faculté d'émettre telle de
mande qu'il lui plairait, comme par exemple, la
conservation de Kars, et de faire échouer les négo
ciations. Du même, l'interprétation limitative du
même point exclut pour les puissances occidentales
toute demande relative NicolaiVff, cette ville ne
faisant point partie du littoral de la mer Noire-
Le général prince Gortschakoff est arrivé Var
sovie le i'3 février, et y a pris aussitôt les fonctions
que remplissait féù le maréchal prince Paskiéwitch.
Le prince a résidé pendant près de "vingt ans en Po
logne, comme chef detat-niajor du défunt maré
chal il a par conséquent une parfaite connaissance
du pays.
Une lettre de Saint-Pétersbourg du it février,
adressée au journal le Norddébute en ces termes
«Une question fort agitée par la presse russe est
celle des chemin* de fer construire chez nous. Il
est çertain qu'avec des chemins de fer pour commu
nication entré la Crimée et le reste de l'Empire,
l'armée anglo-française eût été détruite ou plutôt
n'aurait jamais débarqué en Crimée.
Ces lignes sont une nouvelle manifestation de la
pensée exprimée l'autre jour par Y Abeille du Nord.
Nous en verrons d'autres.
Lés joOima'ux espagnols nous apprennent que
l'agitation provoquée par la mise en vente des biens
du clergé, prend de grandes proportions dans las
provinces basques. Les juntes prépai ent une protes
tation, mai* le gouvernement espère que la popu
lation ne secondera pas leur résistance.
Une dépêche de Beilin annonce que le comte
Orloff y est arrivé dimanche, io heures du soir.
On supposait qu'il serait reçu le lendemain par le
roi de Prusse, et qu'il partirait le soir même pour
Paris.
I
On lit dans le Nouvelliste de Garid
Un guet-apena infâme dont l'auteur mérite d'au
tant plus la sévérité de la justice qu'il appartient la
classe intelligente, a eu lieu mardi, vers onze heures
et demie du soir, rue de Coudrai.
Un citoyen inoffensjf et bon s'il en fut' rentrait
chez lui, lorsqu'un homme de paisible apparence
s'approcha de lui et lui lança une bouteille de vitriol
en pleine ngure.
Arrêté aussitôt par les veilleurs sur les cris èf Ieà
lamentations de la victime, le coupable implora son
tes amis, je reviens arec le titre et le cœur de ton fils.
Que dis-tu, Émile s'écria Pirancse, et il s'assit défaillant
sur le rebord d'un socle de bois. Je savais, mon cher
Pira, que cette nouvelle allait te foudroyer de joie; mais
je t'ai cru assez fort pour t'épargner les ménagements
d'une préambule. J'épouse Cécilia dans huit jours. Oh
ma poitrine se gonfle de bonheur! Enfin, j'aurai une
femme!... et qtifelle femtue
Pirancse soutint stfh front avec ses mains et ne répon
dit pas. Je me mets ta place, poursuivit Émile, je
me figure mes transports si tu épousais ma fille; si tu re
cevais ainsi, dans un jour, les deux noms les plus saints
qui soient dans la nature. Oli recevoir une femme des
mains de son meilleur ami je conçois ton saisissement.
Allons, Pira. regarde-moi donc en lace.
Et comme il faisait un pas vers Piranesc, il aperçut le
portrait de Cécilia sur le parquet.
Ah je fé reconnais je le reconnais s'ccria-t-il;
lu as fait ce portrait, ij y1 a bien longtemps, lorsque tii1
me' cachais ton amour pour la mère, par dévouement
d'amitié, car tu croyais que j'étais fou de la comtesse
Rosa... Oh mon ami, les prévisions sur la beauté
Cécilia ont été en défaut; ce portrait est un mensonge ati
crayon c'est l'ombre de ce soleil qqi luit Tibur. c
(La suit* au prochain