JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
15e Année
Dimanche, 10 Mars 1050
Vires acquirit eundo.
Il paraît que ce n'est pas seulement dans nos
environs que les nominations du ministère de
la justice excitent la surprise et le mécontement;
dans d'autres localités, les mêmes plaintes sur
gissent, et voici ce que nous trouvons dans
l'Observateur
Nous donnons le programme de la matinée
musicale fixée demain, Dimanche, 16 Mars
1856, dans les salons de l'Hôlel-de-vilIe. On y
remarquera que l'exécution de l'ouverture de
Jaguarila est annoncée. C'est une œuvre toute
nouvelle de Halevy, arrangée pour harmonie
militaire, par le chef de musique M. Allart.
Les matinées musicales offrent pour les ama
teurs de musique le plus vif intérêt tant par le
choix que par la variété des morceaux qui y
spnt donnés.
uni: fatalité.
Par arrêtés royaux du 10 Mars dr les subsides
suivants sont alloués
A la commission de bienfaisance d'Ypres
1,050 fr. idem de Warnêton 175; idem ;de
Poperinghe 600; idem de Wervicq 300; idem
de Wytschaete 340; idem de Woesten 750;
idem de Vlanierlinghe 300; idem de Gheluwe
200; idem d'Oostvleteren 100; idem de Brielen
100; idem de Comines 150; idem d'Elverdinghe
150; idem de Becelaere 125; idem de Zonne-
beke 300; idem de Gheluvelt 750; idem de
Passchendaele 375; idem de Messines 75; total
5,840 fr.
Nous reproduisons, titre de document
consulter, l'éloquent rapport qui a été élaboré
par la commission de l'École industrielle de
Verviers, sur la Convention dite d'Anvers, ré
glant l'enseignement religieux daas les athénées,
collèges et écoles moyennes. Nous le recom
mandons la sérieuse attention de tous les
hommes intelligents, car la question de l'inter
vention du clergé dans l'enseignement officiel
y est traitée avec une élévation et une modé
ration de langage et en même tegops avec une
.fermeté de principes remarquables.
ABONNEMENTS y près (franco), par trimestre, 3 francs 50 c. Provinces,^ francs. I Le Procrés parait le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerne le journal doit
INSERTIONS Annonces, la ligne 15 centimes. Réclames, la ligne 50 centimes. être adressé l'éditeur, Rue au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchies.
près, 15 Mars.
Le ministre de la justice continue, avec une
ténacité désespérante, marquer ses nominations
au coin du favoritisme le plus déplorable. En
voici encore un nouvel exemple
Une place dé notaire était vacante Puers, ar-
u rondissement de Malines sept candidats) étaient
a sur les rangs, parmi lesquels nous comptons des
clercs de notaire qui avaient passé leur examen
depuis le 25 Février 1848 et dont le stage date de
l'année i836.
Le Moniteur du 11 courant, nous apprend que
par arrêté royal du 10 Mars, le sieur Verbelen,
candidat-notaire Puers, est nommé notaire la
résidence de cette commune. Or, ce (n'est qu'en
u i854 que ce jeune clerc a passé son examen de
a candidat 1
a C'est ainsi que le ministre de la justice foule
a aux pieds l'ancienneté, le» titres et les droits
a acquis et qu'il exerce la justice, n
i* Ouverture de Jaguarita l'Indienne, arrangée
par AUart (Halevy).
2* Fantaisiedes Porcherons, arrangée par Buys
sens (Grisai
3° Galop (Berens).
4* Fantaisie de la Fille du régiment, arrangée
par Van Calck (Donizetti).
5* Valse (Va« Buggenhout).
(suite.)
XIII.
On ignorait généralement, dans cette société, les rela
tions qui existaient entre la cour de Naples et la famille
Piranese; mais on présumait que le comte avait rapporté
de son voyage des nouvelles politiques fâcheuses que,
par prudence, il n'ébruitait pas. La marquise Piranese
parut sur le perron, tenant par la main la jeune mariée;
ces dames prirent leur place au centre de la table, côté
d'Émile; Piranese était en face; la comtesse, trois sièges
plus loin. En tout le nombre des convives s'élevait qua
rante. Sur un signe de la comtesse, les musiciens d'Ar
gentin» et de Valle, rangés en amphithéâtre derrière la
table, commencèrent une symphonie qui fut comme l'ou
verture du festin. Madame Piranese sauvait ainsi, par les
distractions de la musique, beaucoup d'embarras aux
convives. Cette noble femme avait seule conservé beau
coup de calme dans une situation équivoque pour tout le
monde, et inexplicable pour plusieurs; elle avait su don
ner son visage des lignes reposées, par une énergique
résolution de l'âme. Rien ne vous fortifie, dans un mo
ment orageux, comme une décision prise pour les extrê
mes nécessités de l'avenir. La symphonie achevée, on
n'entendit plus que le bruit discordant qui s'élève d'une
table tourmentée par des convives en fonctions. Ce silence
était sinistre dans une fête; personne n'osait interrom
pre; chacun comptait sur son voisin pour entamer une
Convention d'Anvers.
RAPPORT DE LA COMMISSION ADMINISTRATIVE DE L'ÉCOLE
INDUSTRIELLE DE VERVIERS AU CONSEIL COMMUAL.
L'Union libérale de Verviers a publié le texte
complet de ce rapport, qui est fortement inotivé, et
dont les conclusions, acceptées par le Conseil com
munal, tendent au rejet des bases sur lesquelles re
pose l'arrangement conclu par le gouvernement
avec l'épiscopat.belge,sous la déplorable administra
tion de M. Piercot.
Ce document ne remplit pas moins de cinq co
lonnes de l'Union libéraleet l'on conçoit que l'es
pace nous manque pour la reproduireen entier.
Nous allons toutefois en extraire les passages re
latifs l'appréciation des articles les plus exorbitans
de la convention d'Anvers. L'intelligence et les sou
venirs de nos lecteurs atténueront l'inconvénient
que présentent d'ordinaire des fragmens détachés
d'un travail d'ensemble. 11 nous reste féliciter la
de ces conversations qui commencent, table, par des
duos languissants, et finissent par un chœur général, où
tout le monde parle la fois. Un noble savant de la
famille des Piranese, Lorenzo Vascagli, interpella brus
quement le comte par une question oiseuse.
Cousin, croyez-vous que les trois colonnes que
Camporesi a extraites des entrailles du Forum aient réel
lement appartenu au temple de Jupiter Tonnant
Piranese regarda fixement Vascagli, et répondit au
hasard
J'en doute fort, cousin Vascagli. Quant moi,
dit le comte Fiano, je penche pour le temple de Jupiter
Stator. Qu'en dites-vous Piranese? Mais cela pourrait
bien être aussi. Il y a un fait évident pour moi, dit le
savant Vascagli; un fait constant que j'ai établi. Le tem
ple de Jupiter Stator était dans l'eDceinte Capitoline; en
voici la raison dans sa première Catilinaire Cicéron
s'adresse au temple de Jupiter Stator, qu'il semble dé
signer du doigt, comme très-rapproché Tutn tu, Jupi
ter, quimdetn auspiciis... d Romulo..- Vous voyez que
c'est très-clair... N'est-ce pas, cousin Piranese? Cela
me paraît assez clair, cousin Vascagli. Vous oubliez
donc, dit le comte Fianô, que Cicéron parlait dans le
temple de la Concorde... Qui était au Capitole, dit
Vascagli. Sous le Capitole, dit Fiano. Dans le Capi
tole, dit Vascagli. Piranese, vous qui avez étudié cette
question... Le temple de la Concorde était côté de
la prison Mammertine, dit Piranese. Vous faites er
reur, dit Fiano, il était vis-à-vis. Il était par-dessus,
commission de l'École industrielle de Verviers de la
fermeté et du talent avec lesquels elle a défendu les
vrais principes constitutionnels en traitant la ques
tion de l'intervention officielle du clergé dans l'en
seignement public.
Voici les extraits les plus saillans de son rapport
D'après la loi du l'jhin i85o, les ministres des
cultes doivent être invités donner ou surveiller
l'enseignement religieux dans notre école, comme
dans tous les établissements soumis au régime de
celte loi, et c'est l'administration communale, dit
M. le gouverneur, qu'incombe l'obligation de faire
cette invitation.
Mais il résulte des négociations, dont les pièces
ont été soumises la législature, des discussions qui
ont eu lieu dans les chambres au mois de février et
de novembre i854, que le clergé ne répondra pas
celte invitation, moins que préalablement le con
seil communal n'ait stipulé et consenti les garan-
lies suffisantes pour assurer l'orthodoxie de l'en-
seigtiement, moins que le clergé n'ait les apaise-
inents suffisants sur l'administration et le pér
it sonnel de cet établissement.
La convention dite d'Anvers contient ces stipula
tions. Elle se compose de deux élémens i° D'une
convention entre le Conseil communal et le chef
diocésain, par laquelle le premier s'engage nommer
membre du bureau administratif nn prêtre désigné
par Je second a° D'un règlement d'ordre intérieur,
dans lequel sont exprimées les garantie» qui seront
données pour assurer l'efficacité de l'enseignement
religieux.
L3 convention n'est pas inscrite dans l'arrêté or
ganique de l'enseignement religieux de l'athénée
d'Anvers; elle est seulement mentionnée dans le
rapport au Boi qui justifie cet arrêté.
L'examen de cette convention n'est pas, croyons-
nous,de notre ressort; c'estau Conseil qu'appartient
exclusivement le droit d'examiner jusqu'à quel point
elleest conforme la lettreet l'esprit de l'article 8
de la loi du ir juin i85o, la loi cômmunale elle-
même.
La lecture des discussions qui ont eu lieu dans les
chambres au sujet de l'article 12, qui règle la com
position des bureaux administratifs, suffira pour
vous édifier sur le droit et la convenance de créer
un privilège en faveur d'une catégorie de citoyens.
L'examen de la loi communale, des formes qu'elle a
dit le savant, sur le mur du TabulariurtA Je pense,
moi, dit un autre savant, Carlo Antonini, je pense que le
temple de la Concorde n'a jamais existé. Oli s'écria
Vascagli. Un moment un moment! dit Carlo Anto
nini; il m'est prouvé, dans une brochure que j'ai publiée,
il m'est prouvé victorieusement que Cicéron assembla le
sénat, in loco muntissimo, au Capitole donc, et dans le
temple de Jupiter Capitolin, qui prit, cette occasion,
et pour la seule circonstance, le nom de temple de la
Concorde ce qui était une invitation monumentale faite
aux citoyens d'oublier leurs dissensions et de se réunir
contre l'ennemi commun... El comment appcllcrez-
vous alors le temple qui est au pied de la roche Tar-
péienne? dit le eomte Fiano. Je ne l'appellerai pas,
dit Antonini. Est-il bien nécessaire qu'une ruine ait un
nom? Voilà une singulière conversation pour un fes
tin de noces dit la marquiseFurinola en riant aux éclats,
afin de donner une forte impulsion de gaîté tous les
convives. Mais c'est fort intéressant ce que disent ces
messieurs, dit la comtesse Piranese. Oh c'est vrai
ment une horreur, dit le comte Fiano, de parler d'anti
quités devant tant de jeunes et jolies dames! pour moi,
je fais amende honorable. J'ai vu le moment où ces
messieurs se battaient pour le templo de la Concorde, dit
la marquise Furinola, toujours riant avec une folie non
contagieuse. Il nous a manqué Felice Maltci, dit le
comte Fiano c'est un habitué du musée de Vescovaglia.
Où donc est-il, Felice Mattei, comte Piranese Felice
Mattei?... il voyage... en Sicile, je crois. Felice Mattei