Il JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Vires acquirit eundo. - N° 1,566. 16a Année. Dimanche, 4 Mal 1656. f.l ABONNEMENTS Ypres (franco), par trimestre, 3 francs 50c. Provinces,4francs. INSERTIONS: Annonces, la ligne 15 centimes. Réclames, la ligne: 50 centimes. T. s rur ir 1 inT - Le Dogrès paraît le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerne le journal doit être achessé l'éditeur, Rue au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchies. Tpbes, 3 Mal. Nous avons reproduit, dans notre dernier n°, l'interpellation faite par notre représentant M. Yanden Peereboom, au sujet du service des convois du chemin de fer, et ce sujet, nous avons fait remarquer que le tableau du lr Mai qui venait de paraître le jour même, n'introdui sait aucune amélioration dans ce service. Ce fait n'a pas échappé notre député qui, le len demain même de son interpellation, a demandé des nouvelles explications M. le ministre des travaux publics. Nous constatons avec plaisir que ce haut fonctionnaire a promis quelques modifications pour la période d'été, qui com mence le lr Juin prochain. Voici, d'ailleurs, les nouvelles interpellations que nous extrayons du Moniteur M. Vanden Peereboom. Avant la clôture de la discussion générale, je désire présenter une observa tion. Dans la séance d'hier, j'ai parlé des heures de départ des convois de Bruxelles vers les extrémités du pays et vice-versâ. M. le ministre des travaux publics a bien voulu dire qu'il partage ma manière de voir cet égard, et qu'il ferait droit mes observations. Ce matin, en recevant les Annales parlementaireset en y lisant les paroles bienveillantes dè M. le ministre, j'ai trouvé en même temps un tableau modifiant les heures de départ des convois partir du lr mai; tableau qui renferme les vices dont je me suis plaint. 11 y a quelque chose de contradictoire entre ce tableau et les paroles de M. le ministre. Je ne sais pas si l'organisation du service consacrée par ce tableau doit durer longtemps, et je désirerais que M. le ministre nous donnât quelques explications de nature mettre d'accord ses paroles d'une part et ses actes de l'autre. M. le ministre des travaux publics. L'ho norable M. Vanden Peereboom se trompe s'il pense que le tableau des heures de départ, distribué ce matin, con tient des innovations; ce tableau est la reproduction de ce qui existait; il ne contient en plus que la ligne directe de Bruxelles Gand et de légères modifications en ce qui concerne les relations immédiatement en contact avec cette ligne. Le service d'été, comprenant un nombre de convois plus considérable pour chaque'ligne, desservant beaucoup plus convenablement toutes les localités, ce service ne doit prendre cours qu'à partir du if juin, c'est- à-dire l'époque où l'affluence des voyageurs justifie un plus grand nombre de convois. C'est ce service auquel j'ai fait allusion en répondant l'honorable M. Vanden Peereboom, ce n'est pas celui dont le tableau a été dis tribué ce matin. Je prie l'honorable membre d'attendre jusqu'au i'juin, et il verra alors que ma promesse aura été suivie d'effet. Dans le cours de la discussion du budjet des travaux publics, la Chambre a eu s'occuper d'une majoration de crédit defriandée par M. le ministre des travaux publics pour la construc tion et l'achèvement de plusieurs routes. Cette augmentation dé crédit qui était de 400,000 fr. a été vivement combattue par MM. Rousselle, Deman d'Altenrode et d'aulres députés, qui ont prétendu que les routes pavées étaient en nom bre suffisant et qu il n'en restait que peu ou point faire. M. Vanden Peereboom a très-bien répondu qu il pouvait en être ainsi dans le Hainaut ou le Namurois. mais qu'il était loin d'en être ainsi dans les Flandres. Et en effet, combien de roules avons-nous vu construire' dans notre arrondissement avant 1847? Or n'est- il pas juste qu'aujourd'hui nous ayons notre tour et que l'Etat continue intervenir dans la construetiou des routes, jusqu'à ce qu'il soit sa tisfait nos besoins comme il a été satisfait ceuxdautres provinces; c'est de que notre re présentant a parfaitement déduit dans un dis cours que nous reproduisons textuellement pour ne pas en atténuer le sens et la portée. Ajoutons d ailleurs que son opiniou a été accueillie par la majorité dé la Chambre et que l'augmenta tion demandée a été adoptée par 53 voix contre 25 et 2 abstentions. Si nous attachons d'ailleurs une grande importance ce yole, c'est qu'il nous vaudra la prochaine construction du pavé de Locre par Reoinghelst Pçperioghe et de celui d'Ypres par Messines et Floegsteert Ar- mentières. M. Vanden Peereboom. Plusieurs honorables membres ont combattu l'augmentation de crédit péti- tionnée par le gouvernement pour la construction de routes. Je demanderai la permission de venir la défendre et de combattre les objections soulevées. Parmi les arguments qu'on a fait valoir contre l'aug mentation proposée, il n'en est pas qui m'aient touché. En effet, messieurs, qu'a-t-on dit? L'honorable M. Rousselle a invoqué la situation financière du pays. Cet argument, la Chambre se le rappellera, n'est pas neuf. 11 est invoqué dans toutes les circonstances où l'on veut combattre un projet entraînant des dépenses, il dis paraît pour ceux-là mêmes qui le formulent dès qu'ils ont le désir d'obtenir l'exécution de travaux quelle que soit leur importance. Quant la question d'équilibre entre les recettes et les dépenscs.de l'État, l'honorable membre-peut se tranquil liser, je pense. Le Moniteur nous a fait connaître naguère le montant des recettes des premiers mois de l'année, le résultat est assez favorable pour-que nous puissions comp ter sur une balance parfaite de l'exercice, au moins en ce qui concerne les dépenses ordinaires; l'augmentation de crédit demandée ne détruira pas l'équilibre; d'ailleurs, M. le ministre confirme mes prévisions. On a invoqué en second lieu la nécessité de faire des économies. Pourquoi, dit-on, pousser outrance et tou jours des dépenses nouvelles? Dépenser peu ou ne rien dépenser peut être une.éco nomie quand il s'agit d'économie domestique. Mais quand il s'agit des affaires publiques, ce ne sont pas les priur cipes d'économie privée ou domestique, mais ceux d'éco nomie politique qu'il faut consulter. Ord'après la science, il ne faut rien faire que des dépenses nécessaires, utiles et reproductives, là est la véritable économie pour nous. Des routes inachevées sont-elles utiles? et n'y a-t-il pas dommage laisser inachevées des travaux qui ne peuvent être productifs qu'après leur achèvement?. Beaucoup de routes de l'État sont commencées il s'agit de les achever et de donner ainsi un effet utile aux dé penses faites jusqu'ici, d'obtenir par des péages la rému nération du service rendu par l'État; il s'agit enfin de construire des roules nouvelles, mais nécessaires, comme je le démontrerai, dans quelques parties du pays. J'ai un autre motif pour demander quelecrédit sollicité par le gouvernement, soit augmenté. Je voudrais voir changer le système suivi en matière de construction. Que se passe-t-il Depuis quelque temps, le gouvernoment voulant sans doute satisfaire tous les vœux, toutes les demandes qui lui sont adressées de différentes parties du pays, fait adjuger non des routes entières, mais des sections par tielles dans les différents arrondissements, ce mode de procéder et conforme la stricte justice distributive, si l'on veut, est extrêmement onéreux pour l'État. L'entre preneur qui n'a qu'une section faire, exige un prix plus élevé que s'il avait construire une route entière, car les frais généraux sont les mêmes et le bénéfice éventuel est moindre. Si on met la disposition du gouvernement une somme plus forte, il pourra adjuger des sections de route plus grandes, il obtiendra des adjudications plus avantageuses et pourra executer relativement plus de travaux. L'argument qui consiste dire qu'il y a assez de grandes routes de l'État dans le pays n'a plus de valeur; il est possible que dans la province de Ilainaut ou de Naniur. il y ait de ces voies de communication en nombre suffi sant; mais les représentants de ces provinces ne doivent pas être égoïstes; si dans leur arrondissement tout est fait, si le système est complet, ils ne doivent pas perdre de vue qu'il reste quelque chose et même beaucoup faire ailleurs. Si sous le rapport dé la grande voirie quel ques provinces n'ont plus rien désièer, ne peut-on pas dire que c'est parce que la construction de ces voies coûte là beaucoup moins que dans d'autres parties du pays et pàrce que dans ces régions privilégiées le développement du commerce et de l'industrie a rendu facile l'exécution de ces travaux? Mais ne peut-on pas se demander d'autre part si ce ne sont pas les voies de communication qui ont développe dans ces çpntrées le mouvement industriel et commercial et conclure qu'il est juste de doter leur tour de ce bien fait les provincc^moins favorisées par l'industrie afin de leur procurer ainsi la même prospérité? Les honorables membres qui pensent qu'il n'y a plus rien faire se trompent donc étrangement je puis affir mer qu'il existe des localités qui ont un besoin urgent de routes et de grandes routes pavées, Il est des circonstances particulières et locales qui Cn ont privé pendant longtemps quelques districts dii pays. C'est ainsi que les principes de stratégie et de lactique militaires ont empêché, pendant des siècles, la création de routes dans le rayon dè frontières! proximité des forteresses. .J, Entre Adinkçrkevet Courlrai,sur une frontière de plus de 20 lieues, il n'existait naguère encore que trois routes reliant les deux pays le génie militaire ne voulait pas en construire d'autéés,'parce que-ces routes facilitaient le transport du matériel de guerre et le mouvement des troupes. C'est arosi que la construction de routes a été entravée longtemps sur la frontière. Depuis lors, il est vrai, les rigueurs des principes de stratégie ont été tempérées. On a compris que, pour le transport des engins cl du matériel de guerre, on n'avait plus absolument besoin de chaussées et que l'artillerie volante par exemple pouvait se passer de routes pavées. Mais en attendant les villes qui se trouvaient dans cette position topographique ont été privées de voies pavées. Je pourrais citer dans l'arrondissement que j'ai l'hon neur de représenter plus spécialement en cette enceinte, deux routes vers, la frontière française qui sont indispen sables pour relier d'importantes localités des deux pays et même pour unir des stations des chemins de fer français et des chemins de fer belges. Ainsi, par exemple, les routes, depuis trop longtemps attendues, de Popcringlic par Reningbelst et Locre Bailleul, et d'Ypres par Messines et Plocgsteert la fron tière, sont dans ec cas, et je saisis cette occasion pour re commander ces voies de communication Tattention de M. le ministre des travaux publics, qui n'hésitera pas, je l'espère, les faire construire l'aide des fonds que la Chambre mettra sa disposition ainsi qu'aux fraisât par les soins de son département. L'argument que l'honorable M. David a produit dans la discussion et qui consiste dire que la construction de chemins vicinaux en grand nombre rend inutile l'établis sement de nouvelles routes de l'État n'est pas fondé d'après moi, cet argument ne me touche point et j'espère qu'il n'exercera aucune influence sur la Chambre. En effet l'honorable ministre des travaux publics a prouvé déjà qu'il y avait entre la grande et la petite voirie des différences essentielles. Qu'est-ce donc que la petite voirie Des chemins extrêmement tortueux parce qu'on veut suivre la voie existante et relier jusqu'aux-simples exploitations rurales. On a même soutenu, ce point de vue, que plus ces chemins sont développés, mieux ils va lent. Le plus souvent ces chemins ne sont pas carossables pour les grands véhicules ils ont des pentes effrayantes, leurs profils le prouvent, et ne peuvent être utilisés pour le transport des matières pondércuscs. Ils ont de plus l'inconvénient d'avoir peu de largeur. Les grandes routes sont construites dans d'aulres con ditions. II est inutile de le démontrer. D'après moi, la voirie est au pays cn général ce que le drainage est l'agriculture. Pour que lé drainage soit utile, il faut qu'il soit établi dans de bonnes conditions il faut des drains qui se relient un collecteur, ce collec-

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Le Progrès (1841-1914) | 1856 | | pagina 1