JOURNAL DYPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. LA LIBERTÉ DE LA PRESSE. IV* 1,567. 16" Année. Jfcudl, 8 Mal 1856. Vires acquiriteundo. ABONNEMENTS Ypres (franco), par trimestre, 3 francs 30 c. Provinces,4francs. INSERTIONS: Annonces, la ligne 15 centimes. Réclames, la ligne: 50 centimes. Le Progrès parait le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, Rue au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchies. îpbes, 7 Mal. De toutes les libertés qui se trouvent inscrites dans la Constitution, il n'en est pas de plus es sentielle et de plus bienfaisante que la liberté de la presse. C'est la clé de voûte de toutes les institutions libérales. Sans elle, il n'y a pas de •liberté possible, et cependant, de tous les droits, c'est celui qui est le moins estimé. Bien des gens imprévoyants le sacrifieraient volontiers des petites rancunes et une fois qu'il serait sup primé ils se trouveraient sans moyen et sans arme pour maintenir les autres garanties fon damentales d'un pays libre. Qu'il soit possible d'abuser de la presse et de tomber dans la licence, nul ne le contestera, mais celte faculté essentielle un peuple libre de pouvoir émettre des opinions en toute ma tière, n'est point détestable par cela seul qu'on peut en abuser. On peut faire abus des meilleures choses ici bas et ce n'est pas un motif pour les détruire ou les supprimer. D'ailleurs les délits commis l'aide de la presse sont punis et la justice est même assez sévère cet égard. Mais si l'on pouvait mesurer toute la somme de bien qui découle de la liberté de la presse, nul en Belgiquemoins qu'il n'appartienne au parti de l'étranger, ne voudrait y laisser toucher. On dit pour la miner, que ce n est quaux abus qu'on en veut et que la presse doit être libre, mais sans tomber dans la licence. C'est une matière tellement délicate qu il est fort difficile de poser dans la loi des règles fixes pour indiquer les limites où commence le droit et où il touche l'abus. Dans d'autres pays, on a essayé de toutes les façons de la réglementer et on a rencontré plus d'inconvénients que dans notre pays, où la législation est très-large. Cest du reste toujours ainsi qu'on procède, on fait une légère brèche qui s'élargit petit petit, et la fin on trouve que la liberté est confisquée sous prétexte d'abus. Dans une récente manifestation diplomatique, la presse en Belgique a été dépeinte comme se trouvant l'état sauvage. Celte exagération avait sa raison d'être, car on voulait inquiéter notre pays qui a le tort de supporter très- légèrement une grande dose de liberté, côté d'un peuple qui n'en a plus la moindre petite parcelle. On enjoint avec menaces une petite nation d'abdiquer son indépendance et d'adop ter les allures despotiques de puissances conti nentales de l'Europe. Enfin on veut nous traiter comme la Turquie a été traitée par la Russie, mais avec beaucoup moins de motifs, car enfin n'en déplaise nos détracteurs, nous, Belges, nous sommes pour le moins aussi civilisés que ceux qui voudraient nous imposer des lois. 11 existe un parti dans notre pays qui voit d'un œil satisfait, les embarras qu'on veut nous susciter. Pour lui la liberté de la presse est un hors-d'œuvre du moment qu'il lui reste la li berté du prône, cela lui suffit. Aussi voyez comme ces patriotes, le cou tendu vers la fron tière appellent mentalement la pression de l'étranger et une nouvelle expédition de Rome au Nord, comme dans le temps, M. de Falloux se vantait sous la présidence de la république, d'en atoir fait une l'intérieur. Pour les cléri- eaux, qui rappellent les Leliaerts d'autrefois, la liberté de la presse est un obstacle leurs projets de domination. Mais pour le parti libé ral, le seul national, la liberté de la presse est le palladium de toutes les autres libertés et de l'indépendance de la Belgique. Le comité nommé pour la Flandre occiden tale, qui doit concourir avec la commission centrale la rédaction du programme des fêtes nationales projetées l'occasion du 25* anni versaire de Sa Majesté Léopold I, est composé comme suit MM. Vrambout, membre delà Députation perma nente, président De Tilleghem-De Man, échevin de la ville de Bruges Coppieters-T'Wallant, conseiller communal, A Bruges; Coucke, échevin de la ville de Courtrai Vanden Peereboom, échevin de la ville d'Ypres; Janssens, échevin de la ville d'Ostende; De Crombrugghe, Alphonse, propriétaire, Bruges; Van Zuylen, Félix, propriétaire, Bruges; Goupy, Adolphe, idem, idem; Vanden Abeele, secrétaire de l'académie royale de dessin, etc., Bruges; Wallays, peintre, Bruges; Leclerc, idem, idem Alleweireld, architecte, Bruges, membres; VeysEdmond, chef de division au gouverne ment provincial, Bruges, secrétaire. Un arrêté royal, en date du 1' Mai 1856, nomme le sieur Léopold De Florisoneprési dent de la commission administrative de l'In stitution royale de Messines, en remplacement du sieur Ernest De Gheus, décédé. Par ordonnance de M. le premier président de la Cour d'appel de Gand, l'ouverture des as sises des deux Flandres, pour le 28 trimestre de celte année, est fixée au Lundi, 2 Juin pro chain, neuf heures du matin. Les assises de la Flandre orientale seront pré sidées par M. Vuylsteke, conseiller la cour d'appel celles de la Flandre occidentale par M. Onraet, conseiller la dite cour. VILLE D'YPRES. Co.xseil commentai.. Séance publique fixée au Mercredi, 7 Mai 1856. ordre du jour i* Communication de pièces. 2° Cession de terrain pour construction d'une fabrique d'allumettes chimiques. 3* Projet de règlement sur l'équarrissage. 4° Plan pour les constructions élever sur les terrains acquis par le sieur Van Eecke. 5* Déplacement de l'abattoir pour les porcs. 6» Budget i856 des hospices civils. 7* Budget i856 de l'école gardienne. 8* Fixer le nombre et l'inscription des jetons de présence. Requête de la Députation permanente du Conseil provincial de la Flandre occiden tale, la Chambre des représentants. (suite et fin.) Nous avons dit que la loi du 17 Juin 1846 qui avait décrété ce canal avait posé en principe l'inter vention des intérêts locaux. La loi du 20 Décembre i85i dont nous venons de citer quelques parties, consacrait le même principe, qnoique d'une manière plus vague et qui semblait laisser au gouvernement la faculté d'exiger le concours des mêmes intérêts, ou d'exécuter les ouvrages entièrement i ses frais. C'est, en effet, de cette manière que le Gouverne ment a interprété l'intitulé du 3 que nous avons reproduit, puisqu'à l'exception des offres faites par la ville et la province de Liège, tous les travaux dé nommés dans ce paragraphe ont été, ou achevés, ou sont en cours d'exécution sans qu'un concours quel conque ait été réclamé. Or, si vous remarquez, Messieurs, que la plupart de ces travaux avaient pour objet de protéger les propriétés riveraines de certaines rivières contre les inondations, vous voudrez bien reconnaître que le gouvernement, en réclamant l'intervention finan cière delà province, des communes et des autres intéressés dans les travaux de l'Yser et du canal de Plasschéndaele, et en exigeant, par une précaution nouvelle, que le mode même de recouvrement des parts respectives des intéressés, soit réglé avant qu'il mette la main l'œuvre, impose notre province un traitement exceptionnel qu'aucune circonstance spéciale ne justifie ou n'explique. Quoiqu'il en soit, Messieurs, si la considération financière qui a particulièrement préoccupé Je dé partement des travaux publics, devait avoir vos yeux une assez grande importance, pour que vous ne reculiez pas devant une première application d'un principe qui devra successivement être étendu tous les travaux de même nature, et i plus forte raison aux ouvrages qui ne sont pas, comme ceux de l'Yser et de l'Escaut, la conséquence d'une ser vitude internationale, nous uous soumettrions sans murmures une décision qui imposerait la pro vince une intervention dans la proportion des offres que nous avions faites au gouvernement. La province et les riverains de l'Yser ont un inté rêt réel, et que nous ne dissimulons pas, l'amélio ration des moyens d'écoulement de cette rivière. Si la législature consacre la règle de la province, les communes et les particuliers qui reçoivent quel- qu'avanlage par la création de nouveaux canaux ou l'amélioration des moyens d'écoulement existants, doivent intervenir dans les dépenses, nous ne nous plaindrons pas d'avoir été imposés les premiers; ce sera le premier pas dans la voie d'un système nouveau, et ce ne sera pas celui d'où naîtront pour le gouvernement les plus grandes difficultés. Mais nous vous prions, Messieurs, de remarquer qu'en provoquant aux travaux faire dans cette province, l'application du principe dont s'agit, le département des travaux publics ne s'est pas con tenté d'exiger notre intervention dans les ouvrages qui ont pour objet de préserver la vallée de l'Yser da fléau des inondations, mais qne, par une exagéra tion ou plutôt par une application entièrement fausse de ce principe, ce département exige même l'intervention de la province, des communes et des intéressés dans les travaux qui sont projetés dans l'intérêt exclusif de la navigation sur le canal de Plasschendaele vers Dunkerque. Le département des travaux publics, pour justifier cetteexigence, argumente de la généralité des termes de la loi budgétaire qui a décrété le principe d'in tervention. Nous n'ajouteronsMessieurs, qu'un mot aux considérations par lesquelles nous avons combattu cet argument dans notre correspondance c'èst que la loi a exigé la participation des intéretsés, et que là où il n'y a point d'intéressés,elle nejpeut recevoir d'applicatiou. Or, Messieurs, nous avons établi par des chiffres dans l'adresse que nous avons eu l'honneur de vous présenter en i853, que le canal de Plasschendaele, par Nieuport et Fumes, Dunkerque, est plus utile

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