-J 4. aux autres provinces, et particulièrement au Hai- naut, qu'à la Flandre occidentale; ce canal est la dernière section d'une ligne internationale partant du Hainaut, traversant les deux Flandres et aboutis sant en France; et les travaux projetés ont pour objet de donner un tirant d'eau uniforme cette grande voie de navigation. Mais quel intérêt spécial et qui ne soit pas commun au pays entier, la Flandre occidentale peut-elle avoir A cette amélioration dans les conditions de la navigation générale, et quel in térêt, surtout, peuvent y avoir les communes et les propriétaires riverains On concevrait un intérêt pour ceux-ci et pour celles-là, s'il s'agissait de la construction d'un canal nouveau, mais noua nous demandons en vain quel intérêt peuvent avoir des communes et des proprié taires riverains l'approfondissement d'un canal parfaitement suffisant pour tous les besoins locaux. Les intéressés ici ne sont pas les habitants de la Flandre occidentale, ce sont notamment les bateliers et les propriétaires des houillères du Hainaut; pour ceux-là il y a un intérêt majeur ce que des bâti ments d'un fort tirant d'eau puissent arriver par cette voie sur le marché français. Noua n'insisterons pas davantage sur ce point; nous croyons avoir démontré toute évidence que, soit que l'on passe en revue toutes les lois qui ont décrété la reprise par l'État de rivières ou de ca naux, soit que l'on récapitule toutes celles qui ont aatorisé des travaux projetés en vue de préserver une fraction du pays du débordement des rivières administrées par l'État, les intérêts provinciaux sont restés jusqu'ici exempts de toute interveution pécuniaire. En appliquant, Messieurs, pour la première fois, le principe du concours des intérêts locaux, vous pronoucerez implicitement cette application tous les grands ouvrages i l'égard desquels ce même principe a été inscrit dans la loi; mais il y a plus vous prononcerez indirectement le rejet d'une loi que vous serez sans doute appelés discuter pro chainement. En séance du 4 Mai de l'année dernière, le gou vernement a déposé un projet de loi tendant abro ger les dispositions législatives sur le concours des propriétés riveraines des canaux de la Campine. La loi du 29 Septembre i84a avait établi le prin cipe de ce concours, et la loi du 10 Février 1848 en avait réglé l'application; il n'y avait donc plu» qu'a exécuter cette dernière loi. Or, celte exécution pa rait avoir présenté des difficultés insurmontables. Si le gouvernement, dit l'exposé des motifs, a s'est décidé faire cette proposition, c'est qu'il est convaincu qu'à part les difficultés d'exécution qu'elles présentent, les dispositions dont il s'agit ne trouveraient plus aujourd'hui l'appui d'une majorité dans les Chambres législatives. Ces dispositions, vous le savez, Messieurs, sont puisées dans la loi du >6 Septembre 1807, qui a admis en principe que lorsque, par l'ouverture d'uncanal de navigation, par le perfectionnement de la navigation d'une rivière, par l'ouverture d'unegrande route, par la construction d'un pont, par l'ouverture de nouvelles rues, par la forma- 9 tion de places nouvelles, par la construction de 9 quais ou par tous autres travaux publics géné- raux, départementaux ou communaux, des pro- priélés privées auront acquis une notable aug- 9 mentation de valeur, ces propriétés pourront 9 être chargées de payer une indemnité qui pourra 9 s'élever jusqu'à la moitié de la valeur des avan- 9 tages qu'elles auront acquis. 1» Nous ignorons si ce principe a jamais été ap- pliqué sous l'Empire mais nous pensons qu'il est 9 resté lettre morte en Belgique, avant et depuis i8Îîo, jusqu'à l'époque où il a été exhumé l'oc- casion de la construction du canal de Zelzaete, s décrété par la loi du 16 Juin 1842. s 9 Quant au principe en lui-même, qu'il nous 9 soit permis de faire remarquer qu'il conduit des 9 conséquences qui seraient souvent fort préjudi- 9 ciables au trésor, car si lorsque des propriétés 9 gagnent en valeur par suite de certains travaux publics, il est juste d'exiger au profit de l'État, 9 une part de la plus-value qui en résulte, il fau- 9 drait nécessairement, pour être conséquent et 9 équitable, que lorsque ces travaux causent préju- dice des propriétés, l'État en tint également compte. Du reste l'application du principe du concours 9 ne peut être juste qu'à la condition d'être géué- ralisée, et loin qu'il en ait été ainsi depuis la loi a du 6 Août 184S, concernant la construction du canal destiné mettre la ville de Turnhout en communication avec le canal de la Campine, il n'a plus été reproduit dans les autres lois des travaux publics qui ont créé pour maintes pro- priélés des avantages, sinon supérieurs, au moins égaux ceux que les propriétaires riverains des canaux de la Campine sont appelés recueillir de l'établissement de ces canaux. (1) n Ainsi, Messieurs, le gouvernement ne se contente pas de vous demander une loi pour exonérer les riverains d'un canal qui a donné une vie nouvelle l'agriculture des contrées qu'il traverse, mais il semble condamner lui-même le principe d'inter vention d'une manière absolue. Nous n'entendons pas tirer parti de la contradiction qui existe entre le langage de M. le ministre des travaux publics quand il s'agit des canaux de la Campine, et l'insis tance que met son département pour appliquer, au détriment de notre province, ce concours jusque la limite extrême au-delà de laquelle les rôles seraient intervertis. M. le ministre des travaux publics s'est trouvé en face d'une loi existante qui avait décrété notre charge le principe de l'intervention défen seur naturel des intérêts du trésor et en présence d'un concours offert, il ne s'est pas cru autorisé, sans doute, vous proposer i'exécution des travaux de l'Yser et du canal de Plassehendaele la charge exclusive de l'État; il a soumis la question L'ap préciation de la législature, et nous a donné la preuve de sa haute impartialité en mettant nos moyens de défense sous vos yeux. L'opinion exprimée par M. le ministre et que nous avons rappelée tout l'heure, noua donne la ferme confiance que ce haut fonctionnaire ne s'op posera pas ce que son projet de loi soit modifié dans le sens des idées qu'il a lui-même formulées; celte opinion qu'il émettait en i855, au sujet de l'intervention des intérêts locaux en général, ne peut avoir changé en i856, au point de vouloir in sister sur une application unique, exceptioqnelle et la plus rigoureuse possible de ce principe aux inté rêts qui concernent notre province. Il ne peut en trer dans les intentions de l'honorable ministre de défendre devant vous aujourd'hui et en quelque sorte outrance, le système de la solidarité des provinces, des communesel des particuliers, comme one condition tint quâ non de l'amélioration de deux de nos voies navigables, et d'aller demain sou tenir que ce système est iDjusle et dangereux,quand vous aurez discuter le projet de loi relatif aux ca naux construits dans la Campine. Sincèrement convaincus,comme nous le sommes, de la bienveillante impartialité de M. le ministre des travaux publics, nous ne pouvons considérer le dé pôt de sa part du projet de loi qui nous occupe, que comme un moyen qu'il a voulu offrir la Chambre de vider définitivement cette grande question de l'intervention des intérêts locaux dont, pour nous servir de son expression, le principe est resté lettre morte jusqu'ici. Vous jugerez, Messieurs, dans votre haute sagesse si ce système, réprouvé en principe par le gouver nement lui-même, spécialement condamné par lui dans son application au canal de la Campine et nous croyons pouvoir ajouter celui de Zelzaete, doit prendre une place définitive et celle fois effective dans notre législation. Nous avons l'honneur, Messieurs, de vous prier d'agréer l'assurance de uos sentiments respectueux. La Députation permanente du Conseil provin cial de la Flandre occidentale, Pour le prétident, par ordonnance B" CB. PECSTEEN. Le greffier Ca. Devavx. Bruges, le 24 Avril 1856. (1) L'auteur de l'exposé des motifs a perdu de vue les lois du 18 Juin 1846 et du 1' Janvier 1854, concernant le canal de Schipdonck, la grande Nèlhe, l'Yser, etc. Il est peu de personnes qui ne soient dési reuses de posséder le texte complet du Traite de Pariet des protocoles qui ont amené la conclusion de la paix. Un éditeur de Bruxelles a eu l'heureuse idée de réunir ces documents et de les publier en un volume de 150 pages, qui ne coûte que 50 centimes. Un arrêté royal du 21 avril accorde aux com munes de Langhemarck et de Zonnebeke un subside de 12,000 fr.l'effet de couvrir une partie des frais de construction d'une chaussée pavée entre ces deux localités, laquelle relie la route de l'État d'Ypres Menin la route pro vinciale d'Ypres Westroosebeke. On nous communique, au sujet des consé quences immédiates qu'auraient pour la Belgi que les récriminations de M. Walewski au Congrès de Paris, certains renseignements que nous nous empressons d'accueillir cause de leur gravité, bien que nous n'en puissions ga rantir la complète exactitude; au reste, les évé nements ne larderont pas les confirmer ou les démentir. On prétènd qu'à la suite des réclamations de la France, une partie des membres du cabinet n'a point voulu consentir la présentation d'un projet de loi restrictif de la liberté de la presse. On annonce, comme résultat probable de cette divergence d'opinion, la retraite prochaine de MM. De Decker et Vilain XIIII; quant M. Mercier, sa démission, paraît-il, dépend de l'ac cueil que réservent les Chambres la proposi tion de loi de M. Verhaegen sur la constitution des Sociétés anonymes de crédit. C'est ainsi qu'on explique la motion d'ordre faite par M. le ministre des finances dans le but de hâter l'examen de cette proposition par les sections. Télégraphe n mi 1 Vendredi, la Chambre des représentants a continué la discussion des articles du budget des travaux publics. M. Orts a demandé faire des interpellations au ministère, sur l'incident soulevé au Congrès de Paris par M. le comte Walewski. M. le mi nistre des affaires étrangères étant éloigné de la Chambre, par la mort de M. le comte Vilain XIIII, son père, les interpellations ont été ajour nées mercredi prochain. Un article du Times dit en termes peu flat teurs pour M. Walewski, que parce que la Bel gique possède la liberté de la presse, elle est l'objet de démonstrations et de menaces farou ches. Le Times réprouve ces attaques, et il ne veut pas, maintenant que la guerre est finie, qu'une croisade s'ouvre pour extirper tout ee qui reste sur le continent de liberté et d'indé pendance. Samedi, la Chambre des représentants a con tinué la discussion du budget du ministère des travaux publics. Le débat a porté sur les che mins de fer de l'État, dont l'administration a été vivement attaquée par plusieurs orateurs. Lundi, la Chambre des représentants a con tinué la discussion du budget des travaux pu blics. M. le ministre des finances a présenté, ainsi qu'il l'avait annoncé la semaine dernière, les projets qui autorisent le gouvernement con tracter un emprunt de 35 millions en 41/2 p. c.; convertir en 4 1/2 p. c. l'emprunt de 26 mil lions 5 p. c.; vendre les 4,000 actions du chemindefer rhénan, et consacrer une somme de 21 millions compléter le matériel du che min de fer de l'État, achever les stations, faire de doubles voies, etc. Nous avons rapporté l'inqualifiable scène de scandale causée dans l'église des Minimes Bruxelles, par le curé de celle paroisse, aux funérailles d'un garde-ville. L'autorité commu nale s'est son tour émue de ce fait, et elle vient de prendre, ce sujet, la décision sui vante que l'on ne saurait trop approuver Le collège des bourgmestre et échevins; Entendu le rapport sur les faits qui ont suivi les prières sur le corps de l'agent de police Carotte; Interdit au corps des sapeurs-pompiers et aux officiera et agents de police de prêter, l'avenir, leur concours aux solennités de la paroisse de l'église des Minimes, lis se borneront aux mesures que commande la sécurité publique. Copie du présent sera transmise au commissaire en chef de police et au commandant des sapeurs- pompiers pour exécution. Ce a mai i856. Le collège s Dr Brougkerb.

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Le Progrès (1841-1914) | 1856 | | pagina 2