Nouvelles diverses.
abandonnera point quand leur attention se tournera
du côté; de ces États qu'on appelle secondaires, mais
qui ont au cœur le culte de leurs droits et de leurs
libertés beaucoup plus saint, beaucoup plus ardent
peut-être, que les plus grands empires de l'Europe.
(Applaudissements prolongés.)
Après des paroles si belles et tombées de si haut,
la Belgique peut se rassurer; elle peut aussi se con
soler des inintelligentes attaques de la presse semi-
officielle de Paris, laquelle semble redoubler d'in
justice mesure que les faits s'éclaircissent et
devraient être mieux appréciés. C'est ainsi que le
Constitutionnel, qui avait écrit tout d'abord un ar
ticle assez raisonnable et auquel nous avions adhéré,
sauf en ce qui concerne l'impuissance de nos lois
réprimer les excès de la presse, a accepté le lende
main un article sorti de la plume de M. Granier de
Cassagnac, où cet écrivain prétend que la législation
belge abrite une propagande de révolutionnaires et
de furieux qui troublent la sécurité européenne. M.
Granier de Cassagnac s'essouffle prouver, ce que
nul ne conteste, ni ici ni ailleurs, que la liberté de
la presse ne peut pas comprendre et couvrir des
actes qui seraient la violation de la morale et de la
loi. A ces banalités, la Belgique peut répondre
Nous avons fait une loi exprès pour vous; nous
l'avons faite votre demande, que u'en usez-vous?
Un écrivain du Pays, qui croit l'occasion bonne
pour faire du zèle, va plus loin que M. Granier de
Cassagnac. Prenant texte de la dépêche mensongère
envoyée Paris mercredi soir (il serait assez inté
ressant de savoir par qui), au lieu d'attendre le texte
même du discours de M. Vilain X1I1I, il prétend
que ce dernier a voulu faire de la popularité, par un
appel la nationalité, et qu'il s'est drapé avec calcul
dans les plis de l'honneur et de l'indépendance du
pays. Or, M. Vilain X11II n'a parlé ni de nationalité,
ni d'honneur, ni d'indépendance nationale. Il a trop
hon goût pour faire emploi de ces mots sans néces
sité, et des journaux qui prétendent faire la leçon
d'autres devraient bien s'assurer de la vérité des
faits avant de les Incriminer. Nous ne citerons qu'un
passage de l'article du Pays, pour donner une idée
de sa polémique
La Belgique, dit-il, revendique bien haut ses
droits l'indépendance et l'inviolabilité que per
sonne ne conteste, elle maintient son privilège
d'Etat libre et souverain que nul ne veut amoindrir;
très-bien Qu'elle soit une nation respectée, qu'elle
soit un État indépendant, mais qu'elle cosse d'jêtre
une caverne où des maliaiteurs s'abritent sous le
manteau sacré de Ja loi, pour organiser contre d'au
tres gouvernements, d'autres Etats, d'autres souve
rains, l'assassinat, la dévastation et le vol.
Là est toute la question, et il est impossible
qu'elle s'égare...
Si toute la question est là, elle ne s'égarera pas en
effet, car on reconnaîtra bientôt, si l'on y met un
peu de bonne foi, qu'il n'y a aucune raison de met
tre la Belgique au ban des nations, parce qu'elle
compte quatre ou cinq écrivains qui se laissent aller
une exaltation outrée, et qui en sont punis par
l'abandon et l'isolement où les laisse l'opinion pu
blique. Ces écrivains, d'ailleurs,on peut les traduire
devant les tribunaux; cela n'a dépendu que du gou
vernement français. Pourquoi n'a-t-il pas usé de la
faculté que nos lois lui donnent?
Cette colère factice de la presse zélée tombera
devant l'attitude de l'Angleterre. Le discours de M.
Gladstone ne sera pas perdu pour nous. Il aura du
retentissement en France; il en a eu un très-grand
Londres, et le Times lui consacre un long article
pour l'appuyer et le renforcer.
Le Times soutient que la Belgique a fait de ses
droits un usage qui lui mérite l'admiration de tous
ceux qui ont suivi seB actes que lord Clarendon a
eu tort designer un protocole où se trouve renfermé
un principe d'intervention dans les affaires inté
rieures d'un État qui a été jusqu'ici gouverné avec
tant de prudence, de modération et de succès, et
que l'empereur des Français n'aurait pas dû évoquer
une question aussi remplie de difficultés et de dan
gers, que le serait la suppression forcée d'uue presse
libre dans un pays libre.
Le Times termine par ces paroles remarquables
L'empereur Napoléon connaît la nation auglaise,
et il doit savoir parfaitement que si nous venions
nous persuader que nous sommes entraînés par nos
alliances vers une politique réactionnaireil ne
serait au pouvoir d'aucun cabinet, quels que fussent
sa conviction ou ses intérêts, ni même au pouvoir
delà presse, de prévenir une lamentable et irrévo
cable séparation.
«Nous nous réjouissons de voir que le gouver
nement français n'a adopté jusqu'ici aucune mesure
pour mettre exécution la décision du Congrès.
Nous espérons que ces expressions imprudentes
(celles de M. Walewski), quoique si solennellement
énoncées, peuvent encore tomber sans effet dans
l'oubli, et qu'une alliancequi a survécu tant d'ora
ges peut encore n'être pas mise en danger par quel
ques vaines paroles pronoucéesdaiisunecirconstauce
où elles étaient entièrement déplacées.
La reine d'Angleterre vient d'accorder, l'occa
sion de la paix, amnistie pleine et entière tous les
condamnés politiques, l'exception de ceux qui,
manquant leur parole, se sont échappés de l'Aus
tralie. N
Dans la séance de samedi au soir, sur la proposi
tion du ministère, la Chambre des communes a
voté une pension annuelle de mille livres au général
Williams, que la Reiue se propose de créer baronet
avec le litre de William Williams de Kars.
Le chancelier de l'échiquier a fait annoncer la
Bourse de Londres, qu'un emprunt de cinq millions
de livres sterling serait contracté en 3 p. c. conso
lidés. Les souscriptions seront reçues jusqu'au 19,
et leur montant devra être effectué en vingt verse
ments, commençant le 22 mai, pour finir au mois
de septembre prochain.
Les journaux de Paris qui écrivent par ordre ou
sous la dictée du bureau de l'esprit public, conti
nuent leur feu contre la Belgique. Ils appellent
déjà le mensonge leur aide pour produire plus
d'effet. Il est vrai qu'ils sont secondés dans cette
œuvre par les renseignements que leur apporte
VÉmancipation ainsi, les citations de cette feuille
foisonnent-elles dans leurs colonnes.
De tous les temps, quand il s'est élevé quelque
difficulté avec la France, nous avons eu ici d'excel
lents patriotes qui lui ont donné raison. Pouvait-il
en être différemment cette fois? Affligeons-nous
mais ne soyons pas surpris de cette félonie. Seule
ment, faisons tous nos efforts pour qu'elle ue porte
pas son fruit.
Ces lignes nous sont suggérées par une lettre
adressée de Bruxelles au Constitutionneldont l'au
teur raconte ce qui s'est passé la manifestation de
jeudi dernier. Ou y lit cette phrase
«•Quelques centainesde personnes,parmi lesquel-
les se faisaient remarquer les principaux rédac-
leurs des journaux de Bruxelles, et des ouvriers
typographes sont partis de là (de la place de l'Hô-
tel-de-ville), guidés par le drapeau national, etc.
On va croire Paris que toute la presse de la
capitale était présente. Or, il est avéré qu'aucun
journal de Bruxelles n'a répondu la convocation,
et que la manifestation, puisque manifestation il y
a, ue comptait en fait de journalistes, que M. Victor
Joly, rédacteur en chef du Sancho, et M. Labarre,
rédacteur en chef de la Nation. Voilà la vérité, et
l'auteur de la lettre du Constitutionnel lui a menti
avec une impudence coupable.
Pour notre part, nous avons blâmé cette démons
tration; en voyant le parti qu'en tirent les ennemis
de la Belgique, ceux qui l'avaient provoquée recon
naîtront, il faut l'espérer, qu'ils eussent mieux fait
de s'en abstenir.
Il a été aussi question de la presse belge la
Chambre des députés du Piémont, l'occasion de la
discussion du traité de paix. Nous parlerons de ce
débat et de la note remise par M. de Cavour aux ca
binets de Paris et de Londres, pour protester contre
l'opposition de l'Autriche ce que le Congrès s'oc
cupât de la question d'Italie. Nous devons nous
borner dire aujourd'hui que M. de Cavour a fuit
une double déclaration d'une importance capitale.
11 a constaté d'une part,que les relations du Piémont
avec l'Autriche ne se sont pas améliorées, et d'autre
part, que le gouvernement piémontais persisterait
dans sa politique l'égard de la cour de Rome. M. de
Cavour a démenti ce qu'avait allégué l'Armonia, sur
des conseils récents que l'empereur des Français lui
aurait donnés, de reconcilier le Piémont avec le
Saint-Siège.
Les Chambresdu Parlement anglais se sont ajour
nées, dans leur séance du g, jusqu'au lundi, 19
du courant.
Mercredi, vers trois heures, un forçat échappé du
bagne se trouvait dans un cabaret de Quiévrain (Bel
gique), prêt franchir la frontière, quand il vit
venir un brigadier de gendarmerie, qui, sans doute,
était sur ses traces. Le forçat lui lira bout portant
uu coup de pistolet; le gendarme eut la présence
d'esprit de repousser l'arme avec le bras et ne fui
pas atteint. Le mécanicien d'une usine voisine se
jeta alors sur le forçai et le terrassa au moment où il
tirait un poignard de sa poche. 11 a fallu le concours
de cinq gendarmes pour embarquer notre homme
dans le convoi du chemin de fer ej le ramener
domicile.
Un fait assez rare pour être signalé s'est passé
mardi Péruwelz; un jeune milicien de la classe do
i856 ayant été complètement oublié sur les listes
établies, ne tira pas le sort avec ses camarades; il
s'en fit gloire au cabaret, les propos furent entendus
et répétés et mardi donc, en présence des autorités
il alla tirer le sort tout seul:Nous ne savons quel
mode on aura suivi ni s'il a eu la bonne ou la mau
vaise chance.
On écrit de Dortmund (Prusse) le 4 niai
Gaspard Capel, détenu ici comme prévenu de
l'assassinat sur l'hôtelier Kolter, de Wickede, n'ayant
pu parvenir se pendre dans la prison, a déclaré
que néanmoins il saurait bien se soustraire ses ju
ges en se laissant mourir de faim. II a, en effet, tenu
parole, et il est mort ce matin après avoir passé dix
jours sans boire ni maDger, malgré toutes les instan
ces des gardiens,
Il y a quelques jours, dit le Courrier des États-
Unis, un voleur introduisit sa main dans la poche
d'un M. Potter, fraîchement débarqué de Californie,
pour enlever un portefeuille contenant 525 dollars.
Mais l'opération ne se ht pas si adroitement que le
Californien ne a'en aperçut, et il saisit le coupable en
flagrant délit.
Al.ors, aveq un grand sang-froij, M. Potier pro
posa son voleur le choix entre une visite la stati
on de police ou un combat régulier coups de poing.
Naturellement le voleur opta pour le combat; mais
il est croire qu'il ne prévoyait pas la leçon qu'il
allait recevoir.
M. Potter, qui, paraît-il, est d'une force et d'une
habileté remarquables dans l'art de la boxe, mit bas
son habit, et administra au voleur maladroit la plus
effroyable correction qu'il eût jamais reçue de sa vie.
Accidens sur les chemins de fer. Malgré
les défeuses réitérées dans les règlemens de chemins
de fer de passer la tête ou les bras en dehors des
portières, il arrive trop souvent que des imprudens
ne tiennent aucun compte de ces mesures de pré
caution. Un malheureux père de famille vient de
payer de sa vie une semblable imprudence.
James P. William était avec sa femme et son en
fant dans le train de nuit fesant le service entra
Philadelphie et Pitsburg. Après deux heures do
marche, 011 s'aperçut qu'il avait la tête pendante
hors delà portière, et que le sang s'en échappait
abondamment. 11 était déjà mort lorsqu'on lit cette
triste découverte,et l'on ignore le lieu de l'accident.
Il est croire que sa tête aura heurté contre quel
que poteau de pompe ou contre un wagon arrêté sur
l'autre voie.
Sa femme et son enfant dormaient sur le même
banc et ne se sont aperçus de rien.
On nous affirme, dit 1 c Journal deVAin^ avoir vu
dans un village de département l'affiche suivante, si
extraordinaire et si curieuse qu'on n'a pu résister
au désir d'eu prendre une copie exacte dont nous ne
voulons pas priver nos lecteurs
x. Les cabaretiers qui donneront boire le diman
che sont prévenus qu'on leur dressera procès-verbal
pendant les offices, surtout pendant les offices de la
messe qu'il est défendu d'y aller.
2. 11 est défendu de conduire le bétail sur les
communaux joignant la saison des avoines, avec des
brébis, chèvres ou autres, malgré qu'ils seraient con
duits par des personnes raisonnables, qui ne doivent
pas être pâturés.
3. Dimanche, l'issue des vêpres, il sera procédé
l'adjudication, au plus offrant et dernier enché
risseur, des boues du village en présence, du maire
qu'on devra râcler proprement assisté de deux
membres de conseil des égouts du village.
4* Les habitants sont prévenusque lundi prochain
on échenillera deux personnes par maison, le curé
excepté.
Les articles susdits regardent tous les habitants
des deux sexes qui devront être exécutés constam
ment.
Plus de cheTcnx blancs L'Esc indienne, la seule
véritable, teint la minute, en toutes nuances et pour
toujours, les cheveux et la barbe. L'Épilatoirc in
dien enlève en un instant et sans retour les poils et
le duvet de la peau. Chaque article garanti 6 fr. Dépôt
Ypbes, chez Babbieb, coiffeur, rue de Lille, 85.