cette déclaration. En attendant la nomination de M. Dufort et l'élimination, malgré les efforts du clergé, de M. Vanackere, sont un grand pas de fait par les électeurs du canton de Meuiu dans la voie du libé ralisme. Honneur eux! Voici le résultat des élections de l'arrondisse ment Canton de Menin. Deux conseillers élire Les membres sortants sont MM. Gliesquière, de Menin, et Vanackere, bourgmestre de Wevelghem. TOUR DE SCRUTIN. Nombre des votants 518. Majorité absolue 1 GO. MM. Dufort, bourgmestre Ledeghem 171 voix. Valcke, bourgmestre, démissionnaire 156 Vanackere, conseiller sortant 147 Bovyn, négociant Menin 122 5 bulletins portant MM. Bovyn et Dufort, ont été an nulés pour désignation insuffisante. M. Dufort, bourgmestre et notaire Ledeghem, candidat libéral, ayant seul obtenu la majorité des suffrages, est proclamé membre du conseil provin cial. 2" SCRUTIN. Un scrutin de ballottage a eu lieu ensuite entre MM. Valcke et Vanackere. Nombre des votants 229. MM. Valcke obtient128 suffrages. Vanackere100 Billet blanc1 Canton d'Harlebeke. Il y avait deux conseillers élire. La liste générale des électeurs de ce canton se compose de 258 noms. Nombre des votants: igg. Majorité absolue ioo. Au premier tour de scrutin, M. Charles Gheys- sens, bourgmestre Harlebeke, conseiller sortant, a obtenu 194 voix; M. Jules Storme, également conseiller sortant, bourgmestre Waereghem, en a obtenu igi. En conséquence, MM. Gheyssens et Storme ont été proclamés membres du conseil provincial pour le canton de la justice de paix d'Harlebeke. Ainsi, ajoute le correspondant en nous trans mettant le résultat qui précède, les quatre cinquiè mes des électeurs sout venus, de leur libre mouve ment, protester contre les ridicules prétentions des adversaires des conseillers élus. Et quand on défal que du nombre des absents (5g), les électeurs qui, bien que ne s'étant pas rendus la convocation, ne sont pas pour cela hostiles la nomination de MM. Gheyssens et Storme, on trouve qu'il reste acquis l'opposition un appui de i5 3o électeurs, y com prit, bien entendu, le Grand-Coq et les amis de son cercle. Canton d'Avelghem. Deux conseillers élire. Membres sortants MM. Henri Dumortier, membre de la députai ion perma nente, et Bataille, bourgmestre d'Avelghem. Norflbre des votants 253. Majorité absolue 117. MM. Henri Dumortier 232 suffrages. Albert Bataille212 fenêtre au destroit (1) la foule au silence, et l'on entendit ces paroles a A tous ceux qui ces présentes verront et auront, salut nous, les Seigneurs et éehevins de la haute jus- tice de Liège, savoir faisons que après recherches suffi- santés, attestations, aveux même du prévenu, avons jugé le sieur Don Rodrigue, plus connu suus le nom de l'homme de S'-Maur, coupable d'avoir donné maie mort au sieur Raimbnud, bourgeois de cette cité, d'avoir entretenu commerce avec satan et employé, par suite de ces divers sortilèges contre nos fidèles <i bourgeois, d'avoir assisté au sabbat diverses reprises et d'y avoir perpétré plusieurs cas vilains. Ce pourquoi u nous le faisons cy clamer haute et intelligible voix, u et le condamnons avoir la létc tranchée sur ta place du Marché vis-à-vis de Neuvice, après avoir ledit patient souffert d'abord l'amputation des deux poings. Le tout accompli, le corps du coupable sera déposé sur une roue pour y demeurer pendant vingt-quatre heures la vue de tous, puis ses membres cloués aux portes de la cité. La sentence prononcée, le bourreau coupa les cheveux blancs du patient; il allait procéder l'amputation des deux poings, lorsqu'un grand mouvement se fit tout-à- coup parmi cette multitude et un bomme effaré se préci pite travers les rangs épais de la soldatesque, et avant qu'on ait pu le saisir, il arrête la hache qui allait tomber. Que faites-vous, s'écrie le bourreau en fureur Je vous empêche de commettre un crime, Raim- baud n'est point assassiné, car te voici! m [1 M .mon des échcviu*. MM. Henri Dumortier et Albert Bataille, sont réélus membres du conseil provincial. Canton de Roulera. Deux conseillers élire. MM. Degeest et Roden- bach, membres sortants. M. Degeest a été réélu sans opposition; M. Ma- hieu, distillateur et échevin de la ville de Routers, candidat nouveau, l'a emporté sur M. Rodenbach. Il a été nommé par i5i suffrages sur 147 donnés ce dernier. A Bruges tous les conseillers provinciaux sortants ont été réélus, hier matin, sans opposition. 609 électeurs ont pris part au vote; la majorité était de 3o5. M. Tavernier, de Knocke, a obtenu 451 suffrages; M. Van Damme, de Moerkerke, 44°j M. le baron Pecsteeu de Lampreel, 43g; M. Roels, Florimond, 43o; M. le vicomte de Croeser, 42lî M. Vande Walle-Vermeulen, 4'8; M. Delescluze, 4ibj M. Juoris-Borre, 408; M. le vicomte de Nieulandt, 4°G tous membres sortants. TS» 18 OO <i Par arrêté royal du 16 mai 1856le sieur Griez, agent du trésor Ypres. est, sur sa de mande, démissionné de se» fonctions, avec faculté de' faire valoir ses droits une pension de retraite. Est nommé agent du trésor Ypres, le sieur Devos, actuellement agent du trésor Dinant. Le sieur de Wouters, contrôleur des contri butions directes, des accises et de comptabilité de troisième classe Aerschçt, est nommé en la même qualité Ypres. mmm Nous avons fait connaître le premier projet du programme adoplé par la commission, pour les fêles de juillet. Le projet est resté le même depuis, sauf quelques légères modifications. L'entrée solennelle du Roi aura lieu le premier jour des fêtes. Les chefs de la garde civique de Brux elles, des faubourgs et des provinces se rendront Laeken pour y servir d'escorte S. M., qui entrera cheval par Ja porte de Laeken, suivie des princes et des princesses de la famille royale, et se rendra au Palais, d'où elle ira ea voiture assister au Te Deum. La cérémoniereligieuse aura lieu sur la vaste place qui se trouve devant l'église Saint-Joseph, au quartier Léopold, et dont l'éteridue ne sera pas moindre de deux hectares, lorsqu'elle aura été com plètement nivelée. Un autel sera dressé l'extrémité de la rué de la Science un chœur de douze quinze cents chanteurs, soutenus par plusieurs centaines d'instrumentistes, occupera une estrade construite sur l'un des deux côtés de la place. Dès maintenant, les membres de la commission directrice ont pris les mesures les plus actives pour que l'exécution de ces masses imposantes soit aussi correcte que pos sible, et M. Fischer, directeur de fa chapelle de Sainte-Gudule, a déjà organisé dans toutes les pro vinces des sous-directeurs chargés défaire répéter Et il se dressa de toute sa hauteur. Cette apparition fut pour le peuple ce qu'était pour don Juan la statue du commandeur, pour les femmes et les courtisans de Balthozar ce que furent les mots Alane, Tercel, Pharis, écrits en lettres de feu sur la muraille. Celui qu'on avait cru assassiné et pour qui un homme allait mourir, se présentait tout-à-coup devant ses juges; c'était là un miracle. Oui, bourgeois de Liège, s'écria Raimbaud, vos magistrats allaient commettre une déplorable erreur, car, l'hermite de S'-Maur est un homme saint sur la terre comme il le sera là-haut (et il montrait du doigt le ciel). Ce fut il y deux ans, au mois de novembre, que me ren dant par une matinée au Val-Benoit, j'allais y chercher des consolations que les hommes retirés du monde peu vent seuls quelquefois nous donner. Malgré une feinme que j'aurais abandonnée, nonobstant tout le blâme dont la société devait m'aeeablcr, j'y allais dans la ferme réso lution de n'être plus laïc. Ce-fut dans son sein (en disant ces paroles il se jela dans les bras de l'hermite où il resta quelque temps), puis continuant: Ce fut la prudence de cet lionime'véncrable que je demandai une résolution que mon âme encore incertaine ne pouvait prendre. Il me parla. Mon sort fut décidé. Je le quittai; mais pour ne rentrer chez moi qu'après avoir vu la Palestine, qu'après avoir visité le tombeau du Christ, et lui avoir fait amende honorable de tous mes péchés. Sans que l'hermite s'en aperçut, je parvins lui enlever une robe de bure. J'anéantis tous vestiges qui eussent pu donner des indices sur ma fuite. Je jetai mes habits la Meuse, et après ce dernier acte, je quittai ma patrie sans me les chanteurs qui prendront part la fête du 21 juillet. La garde civique ne sera pas convoquée ce jour-là pour faire la haie sur le passage du Roi ce soin sera laissé la troupo de ligne, qui ne comptera pas moins, assure-t-on, que quinze vingt mille hom mes appelés prendre part la grande revue du lendemain. Le même jour aura lieu le banquet offert par les Chambres législatives, et une brillante illumination générale, laquelle tous les habitants prêteront sans doute leur concours le plus empressé. Le gouvernement fera les frais de l'illumination, depuis l'Observatoire jusqu'à la porte de Laeken. Le lendemain aura lieu la grande revue de la garde civique et de l'armée; le troisième jour, la cavalcade, qui dépassera en éclat tout ce que Brux elles aura vu jusqu'à ce jour en fait de spectacles de ce genre. Il est aussi question pour ce jour-là, d'un grand festival militaire organisé par l'habile chef de la musique des guides, M. Bender. Ce festival ne comp terait pas moins de cinq cents exécutants. En outre, pendaut toute la journée, les Sociétés musicales réunies des divers points du pays se feront entendre devant le palais du Roi. Le soir, un immense con cert sera donné sur une estrade adossée au palais du duc de Brabant. Le Roi y assistera, du haut d'un des balcons de l'hôtel d'Assche, qui sera brillamment illuminé ainsi que le Palais. Un groupe colossal sera placé au pied de l'arbre de la liberté, planté en i83o, et qui sera transformé en un gigantesque bou quet de fleurs. Un autre concert aura lieu dans la salle du Cir que on y entendra toutes les célébrités de l'art musical belge, et l'on assure même que l'on espère obtenir le concours de l'illustre cantatrice suédoise Mm" Jenny Lind. Les poëmes mis au concours parle gouvernement, l'occasion de l'anniversaire du 21 juillet, seront "lus au concert du Cirque. Des représentations gratuites, en français et en flamand, seront organisées pour le peuple. On parle enfin d'une représentation gala au théâtre de la Monnaie. En ajoutant ce programme celui que fera néces sairement la ville de Bruxelles, on peut compter que jamais notre capitale n'aura vu de fêtes aussi splendides et plus dignes d'attirer la foule. Vendredi, dans sa séance du soir, le Sénal a voté, par appel nominal, la grande naturalisa tion en faveur de M. le baron de Stein d'Alten- stein, employé au ministère des affaires étran gères, ainsi que les trois projets de loi qu'il avait discutés daus sa séance du jour, et qui sont le projet qui porte de 4 5 le nombre des éehevins de la ville de Bruxelles, le projet rela tif au recensement de la population, et le crédit de 800,000 fr. au département de la justice, pour alimenter le travail dans les prisons. L'assemblée a ensuite ouvert et fermé la dis cussion générale de douze projets de loi, dont douter alors que quelques minutes plus tard j'allais être le bourre'au de mon meilleur ami. Il cessa de parler. Une chose inconcevable, impossible décrire, se passa alors. Ce furent des trépignements, des cris d'allégresse. On se ruait les uns sur les autres. Les soldats au guet furent renversés dans les flots de cette multitude. Quatre hommes vigoureux s'élancèrent sur l'échafaud, prennent l'hermite, le portent sur leurs épaules, et un cortège, formant contraste avec le premier, s'organisait sur le champ. Au morne silence succèdent les acclamations de Vive l'homme de S'-Maur. Une tunique blanche, emblème d'innocence, remplace la robe rouge du crime. Accompagné du bourgeois Raim baud qui était aussi l'un des héros de cette ovation popu laire, le cortège se mit en marche. Les moines accom pagnaient leur saint collègue avec le sentiment de leur infériorité, en patience et en vertus évangéliques. Depuis la place du Marché jusqu'au Val-Benoît ce n'était qu'une trainéc de inonde qui, pareil un long ser pent, ondulait dans les rues, sur le rivage d'Avroi et sur la route de Nainur. Beaucoup voyaient 'dans cet événement le doigt de Dieu, d'autres celui du hasard, car il y eut des incrédule» dans ce temps comme dans le nôtre; quoiqu'il en soit, rhermitage de S'-Maur devint un pélérinage très-fré- quenté. Aujourd'hui l'on peut voir encore suspendues aux pa rois de cette chapelle, des béquilles qui attestent proba blement la guériso» de ceux qui s'en servaient. On aperçoit non loin de là une mare d'eau. C'est elle qui opère tous ces miracles. J. DELAVELEYE.

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Le Progrès (1841-1914) | 1856 | | pagina 2