Chronique politique. nouvelles diverses. la. discussion des articles a été remise au lende main. La séance du soir s'est terminée dix heures et demie. Samedi, le Sénat s'est réuni une heure et demie. Après l'adoption du procès-verbal de la séance de la veille, il s'est constitué en comité secret. A deux heures, la séance a été rendue publi que, et l'assemblée a voté, sans débat notable, les quatorze projets de loi qui restaient son ordre du jour. Le Sénat ayant renvoyé la session prochaine un feuilleton de pétitions et un feuilleton de naturalisations, l'ordre du jour était épuisé. Alors, M. le prince de Ligne s'est levé et a re mercié ses collègues de la confiance et de la bienveillance qu'ils n'ont cessé de lui témoigner, durant la session, dans l'exercice de ses fonc tions de président. M. le ministre de l'intérieur ayant demandé ensuite la parole, a donné lecture de l'arrêté royal qui déclare close la session de 1855-1856. L'assemblée s'est séparée aux cris de Vive le Roi. M. et Mma Lefebvre-Meurisse, bourgeois de la ville de Courlrai, entourés de cinquante enfants et petits-enfants, tous bien établis et parmi lesquels se trouvent des prêtres et des religieu ses, ont célébré il y a trois jours, en l'église de Notre-Dame, leur jubilé de cinquante ans de mariage. Une foule considérable assistait cette solennité. On écrit de Bruxelles Le dossier concernant le pourvoi de l'impri meur du journal la Aaliona été transmis au parquet de la Cour de cassation par le ministre de la justice. Les conditions de recevabilité de pourvoi ont été remplies, mais jusqu'ici aucun moyen n'est invoqué l'appui, par le deman deur Brismée contre l'arrêt de la chambre des mises en accusation de la Cour d'appel de Brux elles qui l'a renvoyé devant les assises du Brabant pour délit d'offenses légard de la famille royale. Ce pourvoi, qui doit être jugé toutes affaires cessantes, sera appelé sous peu de jours la 2e chambre (section criminelle). nomination judiciaire. -»- Par arrêté royal du 23 mai, le sieur Leplae, juge-suppléant au tri bunal de première instance de Furnes, est nom mé juge de ce tribunal, en remplacement du sieur Koels, appelé une autre résidence. 11 remplira les fonctions de juge d'instruction et achèvera le terme assigné ce dernier. enseignement, inspecteur révoqué.Par arrêté royal de la même date, le sieur Demeulder, in specteur provincial de l'enseignement primaire pour le Luxembourg, est révoqué de ses fonc tions. Du 25 Aial nu 2§ inclus. A défaut de nouvelles politiques les journaux français s'occupent du traité du i5 avril. Si nous ne finissons pas par en savoir la véritable portée, ce ne sera pas faute de commentaires. Le Constitutionnel et le Pays, lui consacrent chacun trois colonnes et le Journal des Débats y revient aujourd'hui, avec un développement de dimension égale. Nous ne trouvons dans ces articles qu'une chose véritable ment nouvelle, et c'est le Pays qui a le mérite de la découverte. On avait cru d'abord que le traité était un acte de défiance contre la Russie; plus tard le Journal des Débuts a prétendu que c'était plutôt un acte de défiance contre l'Autriche. Le Pays est plus original que cela. Il dit, que la France, l'An gleterre et l'Autriche, ont posé dans le traité un acte da défiance contre elles-mêmes. Comme elles veulent avant tout assurer l'indépendance de la Turquie, et qu'il pourrait un jour prendre fantaisie l'une ou l'autre d'y porter atteinte, elles ont voulu par avance se prémunir contre ce danger. Voici les propres paroles du Pays} il ue faut pa* qu'on puisse croire que nous inventons S'il nous est permis de dire toute notre pensée, il nous semble que c'est peut-être contre leurs propresentrainements que la France, l'Angleterre et l'Autriche s'allient en cette occasion. La prévoyance est grande, il faut l'avouer. Soyons .vrais, toutefois; au lond, cette opinion n'est pas déraisonnable. En général, les traites comme tous les contrats où sont pris des engagements lécipro- ques, sont des actes de défiance, destinés enchaîner la liberté des parties, dans la prévision de telle ou telle éventualité. A ce titre, le traité du i5 avril a le caractère de tous le» traités passés, présents et futurs. La naïveté du Pays consiste donner celte banalité comme une trouvaille. Il est évident, eu effet, que quand l'opinion publique s'efforce de re chercher la cause et la portée du traité du t5 avril, elle ne s'arrête pas la sut face, et veut en avoir un peu plus que ce que le Pays a la prétention de lui apprendre. Lord Lindhurgt avait annoncé depuis longtemps qu'il ferait la Chambre des lords une motion sur les affaires d'Italie. Il a été prié par lord Clarendon, d'y renoncer, et il a déclaré en effet, dans la séance du 22, qu'il déférait cette invitation. Lord Clarendon, en remerciant lord Lindhurst, a dit qu'il avait tout lieu de croire que les démarches du gouvernement, en ce qui concerne les affaires d'Italie, étaieut de nature obtenir le grand résultat que la Chambre a cœur. Reste savoir quel est le résultat que la Chambre a à'cœur. Est-ce de voir détrôner le Pape? Non, puisque lord Palmerston a déclaré que l'Angleterre ne se prêterait rien de ce qui pourrait amener la chute d'un souverain d'Italie. Est-ce de voir l'éva cuation prochaine des États Romains par les troupes françaises et autrichiennes? On sait très-bien que l'évacuation est impossible tant que le Pape n'aura une armée capable de le défendre contre les entre prises révolutionnaires. L'Angleterre se contentera donc des réformes que la France, d'accord avec l'Autriche, doit demander ou a déjà demandées au Pa pe. Mais ce dernier, que fera-t—il Déjà des corres pondances, peu digues de foi, notre avis, disent que la terrqur est dans Rome parmi les membres du Sacré Collège, et que le cardinal Autonelli aurait menacé, puisqu'on violentait le Îjaint-Siége, de ré tablir le statut octroyé par le Pape son avènement, et qui aboutit bientôt son exil Gaële. Nous ne croyons ni aux violences faites au gouvernement pontifical, ni par conséquent aux menaces du car dinal dirigeant. La France et l'Autriche donneront des conseils elles les donneront avec modération, avec toutes les précautions oratoires possibles, et n'iront pas au-delà. Nous croyons d'ailleurs que le Pape, quoique très-porté réaliser toutes les réfor mes capables, sans altérer les droits du Saint-Siège, de faire le bonheur de ses sujets, ne saurait aller bien loin dans cette voie. Dans aucun cas, il ne sau rait contenter le parti révolutionnaire, car ce parti n'exige rien moins que sa déchéance, et c'est préci sément cause du parti révolutionnaire que l'occu pation étrangère est et sera longtemps encore une nécessité. Des journaux autrichiens ont annoncé qu'un Con grès de souverains italiens doit s'ouvrir Rome, sous la présidence de la France et de l'Autriche. Le Journal des Débats dit, d'après ses propres corres pondances, que le Pape, ayant eu connaissance de ce quia été dit dans la séance du S avril, a conçu le projet de réunir Rome les souverains des États italiens pour y former une sorte de Congrès. L'am bassadeur de France et le ministre d'Autriche se raient invités assister ces réunions d'États ca tholiques, et l'on s'y entendrait sur les mesures propres donner aux populations toutes les satis factions qui ne sont point incompatibles avec les conditions du bon ordre et les droits de l'autorité souveraine. Le Timesde son côté, publie un article consacré démontrer la nécessité d'une intervention étran gère Naples. Des nouvelles de Constantinopie du 16 mai, ar rivées Trieste, annoncent que le gouvernement turc a envoyé 2,5oo hommes Marasch, pour ap puyer l'autorité chargée de punir les assassins de la famille Guarmani. Les journaux autrichiens s'occupent leur tour du traité du iS avril. La Gazette de Vienne, nous en apprend plus en quelques lignes, en la supposant bien informée, que tous les journaux français dans les longs articles qu'ils ont délayés sur ce sujet. Ce journal affirme que la traité est motivé sur cc que la Russie s'est refusée, aux conférences de Vienne, accepter une garantie expresse de l'intégrité de l'Empire otto man, et sur ce q'ue, plus tard encore, elle a déclaré qu'elle ne désirait pas assumer cette garantie; enfin, sur ce que la Prusse, de son côté, a déclaré vouloir conserver sa liberté d'action. Le traité, ajoute la Gazette de Vienneue ren ferme aucun article secret; il laisse intacts les rap ports fédéraux existants entre l'Autriche et la Prusse, et n'empêche en quoi que ce soit le complet rétablissement des relations de bon voisinage avec la Russie. La Correspondance autrichienne contrejit for mellement le bruit d'après lequel l'Autriche aurait sollicité de la Prusse une garantie de ses possessions territoriales. Elle ajoute que l'Autriche se sent assez forte pour se garantir elle-même. Le même journal combat les prétentions que la Sardaigne s'arroge de régler son gré les affaires d'Italie. Elle s'efforce de justifier la politique suivie par l'Autriche, qui veut cependant des réformes convenables, mais en oppo sant une résistance énergique aux menées de la dé magogie. La Chambre des lords, le ia de ce mois, a disenté une motion de lord Colchester, demandant un vote de censure contre le ministère, pour avoir accepté le second paragraphe de la déclaration du; Congrès de Paris, par lequel est aboli le droit qu'exerçait l'Angleterre en temps de guerre, de saisir sur les navires de commerce portant pavillon neutre, toute marchandise appartenant l'ennemi. Celte motion, soutenue par le comte Derby, a été rejetée, et devait l'être, car ce droit était inique, et les États-Unis étaient d'ailleurs bien décidés ne pas le reconnaître. C'est là surtout ce qui a décidé le ministère anglais y renoncer. Dans le cours du débat, et c'est cause de ceci notamment que nous parlons de celte séance, il a été encore une fois question de la presse belge, et voici ce qu'a déclaré lord Clarendon On pourrait, a-t-il dit, conclure de ce qu'a dit le noble lord, que j'ai pris parti contre l'indépen dance de la presse belge, et me suis montré prêt la réprimer de coucert avec d'autres gouvernements... Lord Derby Vous avez signé le protocole. Lord Clarendon J'ai défendu la liberté de la presse en Belgique comme je le fais en Angleterre. Les seuls journaux qu'ait condamnés le comte Wa- letvski en introduisant ce sujet dans le Congrès, no peuvent pas être regardés comme étant de la presse belge; ce sont ces journaux imprimés clandestine ment, sans noms d'imprimeur, pour être introduits par contrebande en France, et qui prêchent l'assas sinat de l'Empereur et le renversement de l'ordra de choses établi en France. Tels sont les journaux que j'ai condamnés, et qui, je le pense, doivent être condamnés par tous les amis de la liberté de la presse en Angleterre. Franchement, nous croyons que lord Clarendon se trompe, et que le comt.e Walewski ne songeait guère des journaux clandestins qui n'existent pas. Si donc lord Clarendon ne condamne que ceux-là, et s'il est décidé défendre l'existence de tous les autres, la presse belge peut être tranquille, elle ne court aucun risque. L'agitation, Londres, contre la mesure qui a fait cesser les concerts militaires du dimanche,continue. Un nouveau meeting s'est réuni vendredi au soir dans la grande salle de Saint-Martin's Hall, sous la présidence de sir John William Shelley, baronet. Ce meeting était composé de membres de la ligue qui s'est forrhée sous le titre de Ligue nationale du di manche, pour obteuir le rappel de la mesure. Après un discours très-véhément, discours où le nom de l'archevêque de Cantorbery était venu se placer, a été accueilli par des grognements et des sifflets nombreux, le président a conclu, en exprir mant l'espérance que dimanche prochain tout le peuple de Londresse rendrait dansles parcs (applau dissements); mais que tout homme, toute femme, en s'y rendant, y porterait la ferme résolution de s'opposer tout désordre (applaudissements redou blés), et que si la foule s'y rend avec cette détermi nation,il croit pouvoir prédire qu'à 4 heures la mu sique se fera de nouveau entendre dans Hyde-Pai k, Regent's-Park et Victoria-Park. (Tonnerre d'ap- paudisseraenls.) Un ouvrier de la Croix-Rousse, nommé Coequin, vient de se pourvoir, afin d'échanger son nom contre celui de Bienpensaut, qui est le nom palrooyme de sa femme.

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Le Progrès (1841-1914) | 1856 | | pagina 3