Chronique politique. m fine, aucun des six mémoires présentés ne con tenant la solution du problème. prix quinquennal d'Histoire nationale. Un arrêté royal du 26 mai, vu l'arrêté du lr dé cembre 1843, qui institue un prix de 5,000 fr. en faveur du meilleur ouvrage sur l'histoire du pays qui aura été publiée par un auteur belge durant chaque période de cinq ans; vu le rap port du jury, lequel, faisant usage de l'art. 5 de l'arrêté organique duOjuillet 1851, est d'avis de réparlip la somme de 5,000 fr. entre trois ouvrages qui se sont le plus rapprochés des conditions requises pour l'allocation du grand prix Dispose Art. unique. La somme de cinq mille francs affectée au prix quinquennal d'histoire et im putable sur l'art. 104, chapitre XVI11 du bud get du ministère de l'intérieur (exercice 1856), est répartie entre les ouvrages indiqués ci-après, conformément aux propositions du jury Trois mille francs l'ouvrage intitulé Histoire de la révolution des Pays-Bas sous Philippe II2 vol. in-8°, par M. Juste (Théo dore), chef de division honoraire au ministère de l intérieur; Mille francs l'ouvrage intitulé Histoire des environs de Bruxelles3 volumes in-8°, par M. Wauters (Alphonse), archiviste de la ville de Bruxelles; Mille francs l'ouvrage intitulé Geschie- denis van Antwerpen7 vol. in-8*, par MM. Mertens, bibliothécaire de la ville d'Anvers, et Torfs, homme de lettres Anvers. prix quinquennal des sciences morales et poli tiques. Un arrêté royal de la même date, vu l'arrêté du 6 juillet 1851instituant des prix quinquennaux en faveur des meilleurs ouvrages sur les sciences et la littérature, qui auront été publiés en Belgique par des auteurs belges; vu le rapport du jury, qui, faisant usage de la faculté rappelée ci-dessus, propose également de partager la somme de 5,000 fr. Dispose Art. unique. La somme de cinq mille francs affectée au prix quinquennal des sciences mo rales tt politiques, imputable sur l'article 104, chap. XVUI du budget du ministère de l'inté rieur (exercice 1856), est répartie entre les ouvrages indiqués ci-après, conformément aux propositions du jury Oanx mille francs l'ouvrage intitulé Budgets économiquedes classes ouvrières1 vol. in-4°, par M. Ducpeliaux (Édouard), in specteur général des prisons et des établisse ments de bienfaisance, membre correspondant de l'Académie royale de Belgique et de l'insti tut de France; Mille francs l'ouvrage ayant pour titre Considérations politiques et militaires sur la Belgique3 vol., par M. Brialmont, capitaine au corps d'état-major; Mille francs l'ouvrage intitulé le Socia lisme depuis l'antiquité jusqu'à la Constitution française de 1852, 2 vol. in-8°, par M. Tho- nissen, professeur l'Université catholique de Louvain, el membre correspondant de l'Acadé mie royale de Belgique; Mille francs au Mémoire sur l'état de la mendicité et de la bienfaisance dans la Flandre orientalesous M a rie-Thérèse, 1 vol. in-4°, par M. Vandermeersch, conservateur des archi ves de 1 Etal Gand. Du 29 Mat au 31 Inclus. Lord Palinerslon a reçu vendredi une députation chargée de lui faire des observations contre la sup pression de la musique le dimanche. Il a répondu que le gouvernement devait respecter avant tout les susceptibilités religieuses; que d'ailleurs il ne pou vait pas se conduire comme une girouette, cl retirer le lendemain les ordres donnés la veille, et qu'en somme, le public devait, quant présent, renoncer la musique militaire. Cependant, il paraît qu'il' n'y aura pas d'obstacle ce que les citoyens se réunissent pour faire jouer dans les parcs des or chestres particuliers. L'empereur de Russie est arrivé Varsovie, le 22 au soir. L'impératrice douairière sa mère, a dû arriver Berlin, dimanche dans la soirée. Le comte de Nesselrode devait quitter Saint-Pé tersbourg le 25, bord d'un bateau vapeur qui le débarquera Steltin. Avec lui devaient partir le baron Pierre Meyendorff, le prince Woronzoff et M. le baron Wherler, ministre de Prusse Saint-Pé tersbourg. Une dépêche de Madrid annonce que le gou verne- meut ne cédera pas sur la question de la vente des biens de main-morte dans les provinces basques. Cette affirmation est motivée sur les résistances que rencontre toujours cette mesure. On parlait surtout ces jours passés de l'altitude inquiétante qu'avait prise cet égard la province d'Alava. Le paquebot le Persia, qui vient d'arriver Li- verpool après une traversée de neuf jours et huit heures, nous apporte des nouvelles de New-York du 14. Le gouvernement d"e Washington paraissait in cliner la reconnaissance officielle du général Wal- ker, ce qui impliquerait la retraite de M. Marcy, ministre des affaires étrangères. Une lettre de Rome en date du 21 mai, adressée au Journal des Débats, dit que la presse italienne s'occupe d'un congrès des princes de l'Italie méri dionale, qui aurait lieu Rome plus ou moins se crètement. Nous ne savons, ajoute le correspondant, ce qu'il peut y avoir de fondé dans ce bruit, qui doit peut-être tout simplement sa naissance la présence prolongée du grand-duc de Toscane el du frère du Roi de Naples. Quant au mémorandum présenté au gouverne- ment pontifical par les ambassadeurs de France et d'Autriche, dont le Morning-Chronicle a parlé le premier, el après lui toute la presse, nous croyons que, jusqu'à ce moment du moins, cette nouvelle est prématurée. Mais ce qui paraît certain, c'est qu'il y a au Vatican de très-fréquentes et longues conférences entre l'ambassadeur de France, celui d'Autriche et le Cardinal Antonelli. On se souvient des difficultés qu'excita au com mencement de la session du Parlement anglais, la nomination, yar la Reine, de M. Parke la pairie viagère, avec le titre de lord Wesleydale. La Cham bre des lords contestait au gouvernement le droit de nommer des pairs vie, parce que le ministère pourrait abuser de ces nominations pour fausser l'esprit de la Chambre el s'y créer volonté une majorité. Le ministère repoussait ce soupçon, et jus tifiait la nomination qu'il avait faite par la nécessité d'introduire des jurisconsultes éminents au sein de la pairie, la Chambre des lords connaissant en der nier ressort d'une foule d'affaires qui lui sont défé rées titre de Cour de justice. Ap rès des débuts fort animés, où le ministère aurait succombé sans aucun doute, la question fut déférée une commission qui vieul de faire son rapport. Elle conclut autoriser le gouvernement nommer des pairs vie, mais la condition qu'il ne pourra pas y en avoir plus de quatre la fois. Ces pairs jouiront d'une dotation annuelle de 6,000 li vres sterling. Il est probable que celle proposition sera agréée pàr la Chambre. La Chambre des communes s'est encore occupée du serment qui exclut du Parlement les israélites. Elle a voté la suppression des mots sur la vraie foi d'un chrétien, a constituant le seul obstacle qui s'oppose l'admission des juifs. Elle a supprimé aussi la formule absurde par laquelle on s'engage exclure lesSluarts, qui sont tous morts depuis long temps. Mais le bill n'en est encore qu'à la seconde épreuve, el le vole a éié ajourné la troisième; et quand la Chambre des communes aura adopté la loi, comme elle le fait tous les ans, la Chambre des lords la rejettera, comme elle le fait aussi tous les ans. L'archevêque de Cantorbeiy sera battu sur toute la ligne, propos de la musique dans les parcs de Londres. Diin'anche dernier, malgré la piuie, la musique s'est fait entendre Hyde-Park et Viclo- ria-Park. Dans le premier, les exécutants étaient des musiciens civils enrôlés par des particuliers; la police n'est intervenue en rien pour les empêcher de jouer. A Victoria-Park, les exécutants étaient des musiciens militaires, mais non commandés par leurs chefs. Quand ils se sont présentés, l'un des gardiens en chef leur a demandé qui les avait auto risés venir jouer dans le parc. Ils ont répondu qu'ils n'étaient autorisés par personne et venaient sous leur propre responsabilité. 11 ne leur a pas été fait d'autres questions, el on leur a laissé entrer et jouer sans les inquiéter. Aucun désordre, du reste, n'a eu lieu. A Primerose-Hill, l'une des promenades subur baines les plus fréquentées de Londres, un meeting avait été annoncé, pour décider la reprise des con certs le dimanche. Une foule considérable, dans laquelle figuraient un très-grand nombre de gentle men et de dames, élégamment mises, s'était portée sur la promenade et attendait l'ouverture de la séance et la présence des orateurs, lorsqu'au désap pointement général, une pancarte, circulant dans les rangs des spectateurs, apprit que le comité, 11e croyant pas que la voix des orateurs pût se faire entendre de tous, avait résolu de recourir, pour con naître le sentiment de l'assemblée sur la question, un autre moyen. A cinq heures précises, disait la pancarte, un pa villon sera hissé sur le haut de la colline, el aussitôt toutes les personnes qui sont d'avis que les concerts dudimanche dans les parcs sont une récréation aussi innocente que salutaire, voudront bien lever la main. A quatre heures cependant, une pluie abondante dispersa un moment la foule; mais La pluie passée, le meeting se reforma plus nombreux encore qu'au paravant. Une troupe de médiocres musiciens alle mands vint la distraire, en attendant l'heure de la manifestation. Au moment où elle sonnait, le pavil lon annoncé flotta sur le sommet de Primerose-Hill, et l'instant même, toutes les mains, sans distinc tion, se levèrent, et des acclamations unanimes se firent entendre. Cela fait, la foule se dispersa, sans que le moindre désordre eût été commis. Dès son retour des conférences de Paris, le comte Buol a adressé tous les agents diplomatiques de l'Autriche près les Cours étrangères, une circulaire dans laquelle il expose l'état actuel de la question italienne au point do vue de la politique autrichienne. D'après une correspon dance de Berlin, publiée par la Gazette de Hanovre, cette circulaire serait une réfutation détaillée de la note quo le plénipotentiaire sarde a adressée le 1G avril aux gou vernements de France et d'Angleterre. Le comte Buol rcconnait la nécessité de larges réformes et de conces sions, mais il voit la cause de la situation menaçante do la péninsule dans l'agitation provoquée et alimentée par Des neuf fiancés qu'il te reste, huit seront encore plus plaindre que moi, car ils vivront. Ces seuls mots, renfermant tout un drame d'amour, n'échappèrent pas la jeune fille. A quelques jours de là, une table de onze couverts était dressée dans une guinguette des faubourgs de Vienne. Fidèle ses engagements, Constance plus belle encore d une secrète tristesse qui voilait son regard, y avait convié ses prétendants. La première elle salua d'une larme et d'un regret le fière d'armes malheureux dont la place était restée inoc cupée, puis on devisa sur les épisodes de oette campagne si courte et pourtant si glorieuse, sur les espérances, les droits de chacun aux faveurs et aux récompenses; car charun espérait ainsi se faire un titre aux yeux de la jeune fille. Mais l'entrain manquait cette scène. Constance avait perdu de sa gaité; ses réparties, d'ordinaire vives, jovia les, arérées, languissaient décolorées et pâles, quand arriva le dessert. Sans attendre aucune provocation, Constance, après avoir rempli son verre, se leva Frères, dit-elle, vous tous, jeunes et brillants sous-officiers d'avenir, écoutez pour la dernière fois et sans l'interrompre la vivandière de la 76*. Parlons cœur ouvert que serait pour vous, avec le titre d'épouse, la jeune fille pauvre et sans éducation?... Un obstacle votre fortune plus cneore, une humiliation ou un re mords. J'ai vu pleurer ma mère, et je me suis souvenue. Cette main que vous m'avez fait la gloire de rechercher, je la donne celui qui aura besoin pour se soutenir et pour gagner son pain peut-être. Le choix de Constance est encore un hommage la fraternité des armes, car il se fixe sur !o plus malheureux d'entre vous buvons donc la santé du pauvre mutilé étendu sur son lit de douleur l'hôpital de Vienne, où je vais m'enfermer de ce pas pour y mourir sœur de charité ou en sortir l'épouse légitime de l'invalide. Et elle porta le verre ses lèvres mais accablée sous lo poids de ses émotions, car il y avait une séparation éternelle dans ce sublime arrêt, elle retomba anéantie sur sa chaise. Aucune voix ne protesta contre ce noble dévoûment les sanglots seuls y répondirent. Dix jours plus tard, une lettre au cachet impérial était remise l'ex-vivandière de la 76*. L'honune au regard d'aigle, qui savait découvrir et récompenser toutes les vertus, dotait la jeune fille d'une rente de 1,300 fr. rc- versihle sur ses enfants. Elle méritait d'être mère. Adoube n'ffOUDETOT.

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Le Progrès (1841-1914) | 1856 | | pagina 2