Nouvelles diverses. COMMUNALES. L'empereur de Russie vient d'accorder une am nistie aux émigrés polonais. L'un des orateurs les pluséminents du parti catho lique, la Chambre des députés de Prusse, M. Rei- chensperger, conseiller la Cour d'appel de Cologne, vient de renoncer son mandat. On ne dit pas encore pour quel motif. Une dépêche publiée par les journaux anglais annonce que le président Pierce a dû annoncer au Congrès, le 16, par un Message, la reconnaissance du gouvernement de Walker. La commune de Saint-Mandé vient d'être le théâtre d'un horrible assassinat. Le rez-de-chaussée de.la maison, rue de Lagny, 66, est occupé par un petit cabaret qui appartient M. Herbinier, mais qui était géré depuis quelque temps par la dame Gauthier, âgée de 63 ans. Hier matin, elle ouvrit, comme de coutume, sa boutique, et plusieurs personnes la virent, vers huit heures et demie, servant un consommateur qui se trouvait dans l'établissement. Une heure plus lard environ, quelques voisins remarquèrent qu'il n'y avait pas de monde dans le cabaret. Après les plus sérieuses recherches, on a trouvé, dans la cave, sur le sol, gisant ensanglantée, Mm' Gauthier; ce fut infructueusement qu'on lui prodigua les secours de l'art, elle avait cessé de vivre. Les magistrats ont constaté que le vol avait été le mobile de ce crime une somme de 18 fr. 5o c., que contenait le comptoir, a été soustraite. Un décret de l'empereur des Français a conféré récemment la médaille militaire au sergent Minart du ir de zouaves, qui, blessé l'Aima, puis dans les tranchées, a néanmoins pris part l'assaut du 8 sep tembre et a encore été atteint de trois blessures. Le sergent Minart est le troisième fils de M"" Minart, qui habite Bruxelles depuis quelques années. L'aîné, capitaine adjudant-major, a été décoré de la Légion- d'Honneur pendant la guerre de Crimée; le second a été nommé sous-lieutenant. On lit dans le Messager de Bayonne Une des voitures de l'administration des Messa geries du Nord, venant de Madrid Bayonne, a été arrêtée le 10, deux lieues de Burgos, pat- quatre hommes armés de tromblons. La diligence portait trois caisses d'argent et une d'or. Les voleurs, qui avaient dûavoir connaissanced'unepartiedecechar- gemeut important, intimèrent l'ordre au mayoral de leur dontier la caisse. Celui-ci eut la présence d'esprit de remettre celle qui était la plus petite et ne contenait que 3,ooo fr. en argent. Après l'avoir reçue, les bandits piquèrent des deux, laissèrent la diligerico continuer sa route avec les trois caisses d'or sauvées miraculeusement. Hier, dimanche, la musique s'est fait entendre Hyde-Park et Vicloria-Park. Ce n'étaient pas, il est vrai, des musiques militaires, c'étaient des trou pes de musiciens civils enrôlés par des particuliers. Mais les policemens qui circulaient dans la foule, ne sont intervenus en rien pour les empêcher de jouer. Les promeneurs, dans chacuu des parcs, malgré les torrents de pluie, qui ont un moment interrompu l'exécution des morceaux, étaient très-nombreux. Pendant que le Sénat français était réuni en séance, le prince Oscar de Suède est venu visiter le palais de Luxembourg il en a parcouru les diverses parties avec un grand intérêt la splendide salle des fêtes, le salon de l'empereur, la bibliothèque du Sénat, la chapelle, la chambre coucher de Mariq de Médiciset le Musée des peintres vivants. Ce jeune prince s'exprime parfaiiement en français et sans le plus léger accent. Dans le cours de sa visite, il a fait des observations qui attestent un goût fin et «les connaissances sérieuses en matière d'art. S. A. R. a été reçue par M. le général d'Hautpoul, grand réfé rendaire du Sénat. Constitutionnel On lit dans le Moniteur universel Le baptême du prince impérial est fixé au i4 juin. Les maires de toutes les villes chefs-lieux de département out éléinvitësà assister la cérémonie. Une semblable invitation a été adressée par des let tres closes de S. M. l'Empereur, aux archevêques et étêques. Inondations. Les nouvelles qui arrivent des départements sur les inondations sont, par malheur, d'une nature fâcheuse. A Lyon, par exemple, et dans les environs, les désas tres sont considérables. Hier, dit le Salut public du 51, les habitants riverains de cette rivière luttaient d'activité pour débarrasser les boutiques et les magasins, et le ma réchal de Castellane avait mis leur disposition des ba taillons entiers de soldats qui travaillaient là avec la même ardeur que s'ils eussent été la tranchée. Cependant, ajoute le journal d'où nous extrayons ces détails, la Saône est encore loin d'avoir grossi autant que dans l'inondation qui vient de finir; elle est ce matin 5 mètres 75 centimètres au-dessus de l'étiage; elle oc cupe le quai de la Baleine et le quai Saint-Antoine depuis la rue d'Amboise jusqu'à la rue des Soullletiers les rues voisines sont également envahies. Quant au Rhône, il est en ce moment 20 centimètres environ plus élevé qu'en 1840 si le malheur veut que la Saône vienne le rejoindre comme dons cette année de lugubre mémoire, l'effrayant étiage marqué la porte de nos monuments publics sera dépassé? L'eau atteint ce matin les quais les plus élevés; c'est dire qu'elle occupe complètement les parties déclives et toutes les rues qui sont un niveau moyen. On va en bateau sur la place Bellecour; la place de la Charité, la rue des Marronniers, la rue S'-Joseph, la rue Bourbon sont envahies. La rue Impériale elle-même n'est pas épargnée. Et pourtant, tout cela n'est rien auprès de ce qui se passe sur l'autre rive. Cette nuit, une heure et demie, la digue du Grand-Camp s'est rompue la hauteur du nouveau fort, sur une longueur de 150 mètres; 1,100 hommes de l'armée de Lyon étaient là, qui travaillaient sous les ordres de M. Kleitz, ingénieur en chef du service spécial de la navigation du Rhône et d'un autre ingé nieur, et qui se sont ainsi trouvés coupés. Avis en a été immédiatement donné au maréchal Castellane et au sé nateur chargé d'administrer le département, qui s'étaient prodigués avec un égal dévoûment dans la soirée pour tout inspecter et pour donner des ordres. L'un et l'autre se sont immédiatement transportés de nouveau sur les lieux, où le maréchal a fait diriger en toute hâte toutes les embarcations du génie, et, au mo ment où nous écrivons (huit heures), on est encore oc cupé au sauvetage des onze cents hommes, qui sera, on l'espère, fini vers neuf heures. On a la confiance de sau ver tous les hommes, et ainsi se trouvera complètement démentie In désolante rumeur qui circulait ce matin en ville, et qui parlait de 500 hommes noyés. L'éau, libre d'entraves, s'est précipitée sur les char- pennes et la Guillotière les Brotteaux sont encore pro tégés par le chemin de ronde; on dirait une mer cour roucée. Bien des précautions avaient été prises, bien des maisons avaient cté évacuées, mais on n'avait pas prévu une aussi prompte et aussi terrible irruption. A chaque minute des maisons s'écroulent dans les eaux. Un témoin oculaire en a vu tomber au moins douze; ce sont des clameurs effrayantes, des cris de détresse prolongés Le fort de la Vitriolcrie a été atteint par les eaux et il a dû être évacué. Des hauteurs qui dominent la ville, l'aspect de l'inon dation est tristement pittoresque; pendant la nuit on voit au milieu de l'eau envahissante, les barques portant les travailleurs la lueur des torches. C'est un spectacle qui glace le cœur. On nous annonce que les nouvelles du baut Rhône sont alarmantes et que le lac de Genève lui-même dé borde; mais nous sommes sans renseignements positifs. Nous publions, d'après le Courrier de Saône et Loire, les dépêches télégraphiques suivantes Vienne, 50 mai, 11 heures. La route impériale est inondée depuis l'usine Pcillat jusqu'à l'entrée du fau bourg. Toutes les usines sont arrêtées, des éboulemcnts ont eu lieu sur plusieurs points. Les pertes sont considé rables. Personne n'a élé blessé. Le chemin de fer de la Méditerranée est coupé Estrcssin et au-dessous de Vaugris. Toute circulation a cessé. Valence, 50 mai, 1 heure. L'inondation s'étend. L'Isère coule en torrents. Nos quais sont envahis. Les affluents ont débordé, et on a des craintes pour les deux ponts de l'Isère. Valence, 30 mat, 8 heures du matin. Le Rhône est 6 mètres 75 centimètres; il croit encore mais lente ment. A la Roche-dc-Glun la digue s'est rompue 130 mè tres en aval de la traillepar l'éboulemcnt du talus d'aval et l'affaissement des terres après avoir été longtemps ga rantie de la submersion par des bourrelets. Quant au bord en amont on travaille toujours le maintenir force d'arbres et de bourrelets. Pas encore de mauvaises nouvelles d'autres points. Avignon, 30 mai. Nous avons depuis 24 heures une pluie battante. L'île de la Barthelasse, les quais et les rues basses sont submergés. Grenoble, 50 mai, 10 heures. La Romanèche a grossi considérablement; elle a inondé les plaines. Plusieurs ponts sont enlevés. L'inondatiou inspire des craintes sérieuses. La route de Vizile Bourg-d'Oisans est coupée sur 50 mètres de longueur. L'Isère a rompu la digue qui protège le village de Domcnc. Le temps devient moins mauvais, il ne pleut plus de puis ce matin. Monlbrison, 50 mai. La Loire supérieure a débordé sur tout le littoral dont les maisons sont envahies par l'eau. A Chalons, la Saône était, jeudi soirLà 4 m. 10; ven dredi malin, 4 m. GO, et le soir, 4 m. 95. Elle était samedi matin 5 m. 20, et au moment où nous mettons sous presse (11 heures), 5 m. 32. Plusieurs habitants des quartiers, précédemment inon dés, déménagent de nouveau. L'autorité municipale organise les moyens de prévenir l'envahissement de la plaine Saint-Pierre, toujours la première inondée et d'où les eaux se répandent dans une partie de la ville. Les autres nouvelles de l'arrondissement nous appren nent que la Grosnc a déjà envahi quelques maisons. M. Godard, l'aéronaute français, vient de faire la Havane, une 4* ascension dont les suites pouvaient être funestes. Une pluie torrentielle l'ayant surpris une certaine hauteur, l'enveloppe de l'aérostat fut complètement sa turée et la soupape se trouva hors d'état de fonctionner. Craignant d'être entraîné vers la mer, en^s'élevant au-dessus de la zône orageuse, M. Godard dut songer uni quement descendre, quel que fussent les dangers que présentât cette opération. En effet, M. Godard fendit la partie supérieure du bal lon et l'aérostat descendit aussitôt avec une rapidité effrayante. Un choc terrible les attendait terre. Jetés viollem- ment hors de la nacelle, M. Godard et ses compagnons eurent le bonheur d'échapper une mort certaine. Un seul d'entre eux eut la jambe cassée. Certes ce fut un cruel acoidcnt pour la victime, mais il est bien minime la pensée de ce qui pouvait arriver. Les nouvelles qui nous arrivent de la Turquie d'Eu rope, et particulièrement des provinces limitrophes de la 1 Grèce, dit le Journal des Débats, sont fort tristes. Le brigandage y prend une gravité singulière. Nous ne se rions pas étonnés que quelques personnes confondant les provinces turques, telles que la Macédoine, la Thessalie et l'Epire, avec le royaume hellénique, ne missent encore ces actes de brigandage sur le compte de la Grèce. Ce se rait une grande prreur. Ce sont les provinces turques qui sont en proie au brigandage, et les brigands pillent et tuent indistinctement les chrétiens et les musulmans. Les Grecs s'emploient seulement repousser énergiqiiement ces bandes de brigands'quand elles cherchent se réfu gier sur le territoire hellénique. Nous voudrions pouvoir espérer que les troupes françaises qui sont en Grèce et qui apprennent de plus près les malheurs qui désolent la Thessalie, l'Epire et la Macédoine, seront autorisées ré primer par une action momentanée et nécessaire les désordres dont nous parlons. Ce serait une œuvre d'hu manité. Le Collège des Boudcmestiie et Échevim fera procéder la Location publique des Herbages aiusl que du droit de pèche dans les réservoirs, dans l'ordre suivant lie mardi, flO Juin 1856, A io heures du malin, pour le chemin de ronde extérieur et intérieur depuis le batardeau creux jusqu'à la porte de Thourout, ainsi que pour la pêche dans le Boterplas, Wateriughe, Majoor- et Kasteelgracht. lie mercredi, 11 Juin, A 3 heures de relevée, au cabaret la Plaine d'ex ercice, pour les herbages croissants sur la dite plaine, lie Iittudi, 16 Juin, A trois heures de relevée, au cabaret de la veuve Mahieu, pour ceux croissants aux abords de l'étang de Dickebusch. E<e mardi, 1? Juin, Au cabaret le Coq de pierre, pour ceux aux aborda de celui de Zillebeke. Décidé en séance, le 28 Mai 1856. LES BOURGMESTRE ET tCQEVIRS B. VANDEItSTICUELE. PAR ORDONNANCE LE SECRÉTAIRE, A. De Codt.

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Le Progrès (1841-1914) | 1856 | | pagina 3