INTÉRIEUR."
nement, qui a demandé a diverses reprises
pouvoir procéder la nomination des membres
du bureau administratif de l'École moyenne
d'Ypres.
La musique du corps des Sapeurs-Pompiers
se fera entendre au Parc, demain Dimanche,
midi. Nous faisons suivre ici le programme des
morceaux qui seront exécutés.
i* Ouverture de Marco Spada, arrangée par
Cb. Otto (Auber.)
3* Pot pourri du Billet de Marguerite, arrangé
par Van Herzeele (Gevaert).
3* Fantaisie de Don Sébastien (Snel).
4* L'étoile du matin, valse (Labilzky).
5*Le jardin d'été, polka-mazurka, arrangée
par Gh. Otto.
Un arrêté royal du 31 Mai accorde un sub
side de 3,000 fr. l'administration communale
d'Ypres, pour l'aider continuer la restauration
du bâtiment des Halles en cette ville, ainsi qu'uu
subside de 1,100 fr. la même administration,
pour l'aider compléter la décoration exté
rieure de ce bâtiment.
Ua arrêté royal du 31 Mai accorde un sub
side de 300 fr. au comité industriel établi
Gheluvelt, pour favoriser l'apprentissage du
teillage du lin et pour distribuer les outils né
cessaires celte branche de travail.
Un ancien fonctionnaire du premier empire
français, qui a été longtemps Ypres comme
sous-préfet, M. Arnould-Claude Gallois, cheva
lier de la légion d'honneur, vient de mourir
Dunkerque, l'âge de 83 ans. Bien que M.
Gallois eut conservé peu de relations Ypres,
on y avait gardé son souvenir.
Menant uoe vie retirée Dunkerque, beau
coup de ses anciens administrés ignoraient ce
qu'il était devenu et apprendront avec tristesse
que l'ancien sous-préfet d'Ypres s'est éteint
après avoir vécu jusqu'à un âge très-avancé.
Une maison, graDge et étable, occupées par
le nommé Pierre Vuylsteke, journalier, West-
vleteren, ont été réduites en cendre, avec une
grande partie des meubles et une chèvre, pen
dant la nuit du 3 au 4 courant. Suivant la
déclaration de l'occupant, ce sinistre avait été
causé par la foudre; mais le témoignage prés-
qu'unauime de ses voisins ayant accusé Vuyl
steke, dont le mobilier était assuré au-dessus
de sa valeur, d'avoir mis volontairement le feu
sa maison, il a été arrêté ainsi que sa femme.
La Cour de cassation s'est occupée dans son
audience de lundi, du pourvoi du sieur Byl,
éditeur du Denderbodecondamné une seconde
fois par le conseil de discipline de la garde civi
que d'Alost, pour insubordination.
Les faits de ce procès sont assez connus; nous
n'y reviendrons pas Disons seulement que le
pourvoi du sieur Byl a été soutenu par M" Van
M. Morand se justifiait le mieux qu'il pouvait; il n'avait
pas faibli; et n'avait pas eu un moment d'hésiiation, et
s'il n'avait pas fait mettre Claire la porte avee violence,
c'était pour éviter un éclat fâcheux. Cependant ils avaient
tous deux une affaire assez importante pour leur faire
oublier la visite pénible de Claire. Madame Morand com
posa son visage, rappela sur son front agité la sérénité
nécessaire pour aborder l'homme qu'elle voulait implo
rer, se mit enfin sous les armes, et les deux époux par
tirent. Il n'y a que deux pas de la rue Richelieu la
Chaussée-d'Antin; le boulevard traverser. Ou les dé
posa devant la porte d'un bel hôtel; ils traversèrent une
cour spacieuse, montèrent un escalier de marbre, et un
domestique riche livrée les fit passer par une galerie
resplendissante de marbre et d'or, pour les introduire
dans un salon dont la richesse, le bon goût étonna sur
tout madame Morand, qui venait pour la première fois
Paris. L'aristocratie d'argent pousse aujourd'hui très loin
le luxe de l'ameublement, et M. Villiei s n'était pas en
arrière de ses confrères. On les laissa seuls un moment.
Un valet de chambre entra et leur dit que M. Villicrs
était parti la veille au soir pour une de ses terres; mais
madame était Paris, et elle lés recevrait dès que sa toi-
Ictte sciait achevée. Il n'était pas convauabk de refuser
Dievopt, avocat la Cour de cassation, et par
M* Van Wambeke. avocat près la Cour de Garni.
M. Faider, avocat général, en concluant au
rejet, tant des moyens de forme que du fond,
a soutenu que le conseil de discipline d'Alost
avait fait une juste application de la loi en con
damnant-M. Byl pour insubordination, dans
un article injurieux qui a paru dans son jour
nal. l'égard du commandant de la garde;
qu'il n'y avait eu nullement violation de la Con-
stituTion, pas plus que du décret sur la presse,
ni du Code d instruction criminelle, ni de la loi
sur la garde civique, etc.
La Cour a tenu l'affaire en délibéré, pour
prononcer dans la prochaine audience.
Mardi, la Cour de cassation, présidée par M.
de Sauvage, a rendu un arrêt conforme ses
conclusions. Cet arrêt, dont nous publierons le
texte, décide en principe que les offenses de la
nature de celles qui ont été faites par le sieur
Byl, membre de la garde civique d'Alost, dans
le journal dont il est l'éditeur, et qui s'adres
saient au commandant de celte garde, doivent
être considérées comme une infraction la dis
cipline; qu'elles peuvent même, selon les cir
constances, surtout lorsqu'elle est publique,
présenter les caractères d'une insubordination
grave; qu'il est indifférent que l'injure soit ver
bale ou qu'elle se produise par la voie de la
presse que les imputations renfermées dans
un écrit imprimé peuvent constituer un acte
d'indiscipline, alors même qu'on n'y rencontre
pas les caractères d'un délit de presse.
Que l'action disciplinaire est tout indépen
dante de l'actioD criminelle ou civile ou du res
sort du jury; qu'enfin les articles de la Consti
tution et du décret sur la presse ne sont pas
applicables l'espèce, et que le conseil de dis
cipline de la garde civique d'Alost, en condam
nant le sieur Byl pour les faits qui lui étaient
imputés, u'a contrevenu aucun texte de loi
ni la Constitution.
Le comte de Flandre est parti mercredi 7
heures du matin pour Verviers, allant au-devant
delà reine Marie-Amélie, qui est arrivée au
château de Laekeo 4 h de l'après-midi. S. M.
est accompagnée du duc et de la ducheSse de
Nemours.
Le duc de Brabant a en effet rejoint Liège
mercredi, ainsi que nous l'avions prévu, la
reine Marie-Amélie.
S. M., le duc et la duchesse de Nemours, et
leur suite, étaient arrivés 11 heures du matin
Verviers, où les attendait le comte de Flandre
ils ont déjeuné tous ensemble l'hôtel du Che
min de Fer, et sont repartis aussitôt après par
ua convoi spécial, qui les a conduits Laeken.
Le beau temps n'a pu persister trois jours
consécutifs. Mardi, une chaleur de 20 degrés
réaumur faisait pressentir un orage qui a en
effet éclaté la nuit suivante. Il s'est annoncé
vers une heure du matin par d'effroyables coups
de voir madame Villicrs, et les deux époux s'y résignè
rent. Quelques minutes après, les portes s'ouvrirent
deux battants, et une femme entra, belle, brillante de
ses propres attraits et de cette élégance parisienue que la
province ne sait pas imiter
C'est moi, dit-elle en se plaçant devant M. et ma
dame Morand, moi Claire, Claire Hardoin, maintenant
madame Villiers, moi cette pauvre fille d'ouvriers qu'il y
a douze ans M. Emile Morand a daigné séduire, qui il
a promis son nom, sa fortune, sa main, et qu'au mépris
de ses serments il a chassée de chez lui, seulement parce
que sa passion était usée, et qu'il voulait faire un riche
mariage. Rien n'a attendri alors cet homme, ni la jeu
nesse, ni quelques qualités qui ne se sont jamais démen
ties, ni un pauvre enfant qu'il abandonnait lâchement
la misère, et peut-être tous les vices qui peuvent suivre
le manque d'éducation... Je n'ai rien dit, je n'ai pas fait
enten Jre une plainte, je me suis tue dix ans, j'ai méprisé
le perfide qui tue trahissait aussi lâchement, j'ai senti
qu'il n'était pas digne de moi. Aujourd'hui enfin j'ai eu
dans les mains les moyens de me venger, et j'ai voulu
voir si lui ou elle avait dans le cœur quelque sentiment
généreux ou seulement humain... J'ai fait une épreuve,
je ue voulais rien pour moi, je voulais un baiser pour un
de tonnerre et par une pluie des plus abon
dances. La foudre, précédée d'éclairs qui em
brasaient tout le ciel, n'a cessé de gronder que
vers cinq heures du matin.
Mercredi matin, beaucoup de rues de la ca
pitale, surtout dans la partie basse de la ville,
étaient converties en marais boueux. Les tran
chées pratiquées sur plusieurs points pour la
pose des tuyaux destinés au service de la dis
tribution d'eau, ont été envahies par les masses
d'eau tombées. Au bas de la rue Cantersleen,
en face de I hôlel des Finances, l'eau a franchi
les trottoirs, et envahi plusieurs caves, qu'elle
a remplies II a fallu l'en extraire grand ren
fort de pompes.
Les cours d'eau et les étangs ont débordé,
surtout Sainl-Josse-len-Noode et Molen-
beek-Saint-Jean.
A Etlerbeek, les prairies et les maisons voi
sines du Maelbeek sont inondées la chaussée
est devenue impraticable; dans le bas de Saint-
Josse-ten-Noode et du faubourg de Cologne,
l'eau a fait invasion dans les caves de la plupart
des maisons. Les dégâts constatés déjà sont
assez considérables.
La foudre, qui a dû tomber plusieurs fois, a
atteint, assure-t-on, une habitation de paysan,
Schaerbeek, et occasionné un commencement
d incendie qui a pu être aussitôt arrêté.
A Bruxelles, le fluide électrique a renversé
une cheminée rue d'Isabelle, et a également
signalé son passage dans d'autres quartiers,
vers 4 heures du malin, mais sans causer de
malheurs.
La quantité d'eau tombée pendant trois heu
res est prodigieuse. La Senne, qui était des
cendue presque son niveau ordinaire, a con
sidérablement crû, et ses eaux augmentent
vue d'œil.
La pluie véritablement torrentielle, la grêle
et la foudre, ont sévi sur plusieurs localités
environnantes. C'était une véritable trombe,
semblable celle qui, pendant la nuit du 4 au
5 juin 1839, engloutit le malheureux hameau
de Borght.
Des champs de pommes de terre ont été ra
vagés, mais les blés ont peu souffert, fort heu
reusement. Dans d'autres il a fallu pratiquer
des rigoles pour faire écouler l'eau d'entre les
plantes de pommes de terre.
A Etterbeek, un horticulteur, qui fait aussi
le commerce de poissons rouges, a éprouvé des
pertes considérables par le débordement de ses
réservoirs qui contenaient 15,000 de ces pois
sons.
Le Champ-des-Manœuvres, les ouvrages de
terrassement en général, les jardins, les plan
tations, ont éprouvé des dommages très-sensi
bles. Cet orage n'a cependant pas amené d'abais
sement dans la température, car mercredi le
thermomètre est monté 1 1/2 degrés de plus
que la veille et marquait midi 21° 1/2réaumur.
Le mois de mai 18.56 a présenté ceci de re
marquable, que de l'aveu de tous les, marins,
tout l'hiver n'a pas donné autant de tempêtes
enfant... Oh Dieu! comme j'ai été traitée! Avez-vouseu
assez de mépris, assez de haine grossière pour moi, ma
dame? Assez d'insensibilité pour votre fils, monsieur?...
Que dis-je, votre fils? Depuis que je suis la femme de M.
Villiers, cet enfant n'est plus vous, M. Villiers l'a
adopté... Vous ne verrez plus mon fils Émilien Villicrs..,
Cependant je sais votre position, je sais ce qui vous
amène, parce que, associée aux affaires de mon mari, j'ai
ouvert votre lettre ainsi que j'en avais le droit... C'est de
l'argent qu'il vous faut.... Tenez, voilà ce qu'Émilien et
Claire Hardoin vous donnent... M. et madame Villiers le
savent et le trouvent bon.
A ces mots, elle jeta un portefeuille aux pieds du cou
ple immobile de surprise, et se retira sans le regarder.
Voilà de l'argent bien cher dit M. Morand. SI
cher, reprit madame Morand, que je vous défeqds d'y
toucher.
Morand se baissa il ramassa le portefeuille et le
mit dans sa poche.
Elle s'est vengée comme une femme, dit-il; n'ajou
tons pas l'insulte cachée la dégradation publique d'nne
banqueroute.
Le couple sortit de l'hôtel du banquier et reprit le soir
môme la route de Lyon. Mahib AYCARD.