ÉLECTIONS. vement leur tente dans le camp de la droite, et la conciliation a dit son dernier mot en renversant M. Van Hoorebeke lui-même. L'armée libérale a perdu de ses soldats; mais sa force morale s'est accrue; elle est compacte, elle est unie.La dernière des illusions est tombée; le dernier mensonge est dévoilé le libéralisme reste en présence de celle vérité laquelle quatre années d'hésitation et d'indécisions devaient nécessairementaboutir:june majorité catholique, un gouvernement catholique. Au point de vue constitutionnel, il est bon que le gouvernement du pays sorte enfin de l'impuissance où il se heurtait, depuis i852, des impossibilités. Le pays avait des ministres; il n'avait pas de gouver nement; défaut d'une majorité réelle, solide, la direction manquait essentiellement aux affaires pu bliques. Quelques voix douteuses paralysaient, en se déplaçant, l'action gouvernementale dans les ques tions les plus importantes. Nous disions, avaut les élections, que «quelque parti qui dût sortir vain- queur de la lutte, il importait que la victoire fut décisive, qu'elle enfantât une majorité parlemen- taire réelle, qu'elle fit rentrer le gouvernement constitutionnel dans ses voies régulières. Cette situation, la voilà; le gouvernement appartient la droite; la gauche redevient l'opposition de 1843, de 184b, de 1847. Les deux opinions politiques se re trouvent face face, après une équivoque de quatre ans, prêtes reprendre leurs luttes pacifiques, con stitutionnelles, utiles au pays. La tribune parle mentaire va redevenir une grande chaire politique, féconde pour l'instruction nationale; et le sang recommencera circuler dans les veines du pays. A chacun maintenant ses droits et ses devoirs; au parti catholique le gouvernement, dont il usera selon sa volonté, ses intérêts, ses aspirations et ses principes; au parti libéral ses droits d'opposition, de contrôle, de protestation, ses résistances loyales, mais énergiques. Nous entrons dans une phase nouvelle; le combat constitutionnel est établi actuellement 6ur un ter rain vaste et nettement dessiné. C'est sur la grande question des couvents que la lutte s'engagera dans la prochaine session législative; c'est sur les fruits qu'aura portés la loi des couvents que le pays aura se prononcer aux élections de i858 et de 1860. Cette expérience reste faire; il fallait une situation précise comme celle qui est née du scrutin du 10 juio, pour que celte expérience pût être complète. Nous publions le tableau général complet des élections qui ont eu lieu mardi, pour le renouvelle ment de la Chambre des représentants Flandre orientale. Gand Votants, 3,ootj. Ont été élus MM. T'Kint- deNaeyer, par3,o5g voix; De Lehaye, 3,028; Maer- tens, a,961, membres sortants, et MM. Van Thie- ghem, par 2,817 voix; Van Goethem, 2,6x5; H. de Kerchove, 2,983; Desmet, a,55o. La liste du journal catholique, le Bien public, a donc passé tout entière au premier tour de scrutin. Lescandidat» libéraux out obtenu MM. Mauilius, a,36a voix; Jacquemyns-Van Zanlvoorde, a,3o6; Van Hoorebeke, a,295 E. Vanden Peereboom a,o55; Ad. Neyt, 2,000; Guéquier-Decoster, 1,960; Ad. Dubois, ,g53. Audenaerde; MM. Magherman, Thienpont et Vander Donckl out été réélus. Eecloo M. Desmaisières a été réélu par 577 voix sur 618 votants. voici mon adresse. Yous savez avec quel plaisir je vous reverrai toujours. En effet, le lendemain M. Auvray partit avec sa fille. Quant Victor, grâce son imprévoyance et malgré toutes ses démarchés, il fut obligé d'attendre huit grands jours avant de pouvoir les suivre. Cet intervalle était long, il suffisait pour porter ses affections un préjudice irréparable. Aussi, peine Paris, où nous le savons de retour, notre jeune homme s'empressa-t-il d'aller porter sa carte au domicile du vieux négociant, pour le prévenir de son arrivée et le préparer la visite qu'il lui destinait en personne; après quoi il revint, l'esprit plus calme et plus tranquille sou hôtel, qui était, comme nous l'avons vu, l'hôtel des Quatrc-Nations. Monsieur, dit son domestique, il est venu un mon sieur pour vous voir. Son nom demanda Victor. Ma foi, monsieur, je ne sais pas; mais c'est le meilleur de vos amis. Le meilleur de mes amis murmura Vic tor stupélait... Doit-il revenir? Oui, monsieur. Allons, c'est bich, laisse-moi. A cet ordre, le serviteur docile ouvrit la porte et se retira; et Victor, harassé par les fatigues du vovage, se laissa tomber nonchalamment sur un fauteuil; mais pres que aussitôt la porte de l'appartement se rouvrit, et le domestique se présenta.gj Termonde: Votants, 1,209. Ont été réélus MM. Dedtcker, ministre de l'intérieur, par i,i85 voix; Vermeire, par i,i83, et Van Cromphaut, par 1,175. Alost Votants, 1,741. Ont été réélus MM. de Nayer, par 1,697 voix; de Ruddere, par »,65o, et de Portemont, par 1,610. Saint-Nicolas Votants, 1,175. Ont été réélus: MM. Van Overloop, par 1,144 vo'x> Th. Jaussens, 1,1 a8, de T'Serclaes, 1,108. Hainaut. Mons Volants, 2,625. Ont été élus MM. Lau- bry, par 3,024 vo'x i Rousselle, i,5o4; H. de Brouc- kere, 1,568.11 y a eu ballottage entre MM. Lange et Sigart; mais M. Sigart ayant retiré sa candidature, M. Langeaété élu sansconcurrenl au second scrutin. Tournai Sont élus au premier tour de scrutin MM. Allard, par i,553 voix; Dumon, par 1,626; Crouibez, par 1,609, et De Rasse, par 1,346. M. Brebarta obtenu 356 voix, et M. Bacquin, 3oo. Charleroi Votants, a,5<3. Ont été élus MM. Dechamps, par i,5og voix;Waute!et, i,44°j Brixhe, i,4io. M. Lebeau, bourgmestre de Charleroi, a obtenu i,o4o voix, et M. Eudore Pirmez, 942. Soignies Volants, 1,720. Ont été réélus les trois représentants sortants, MM. Ansiau, par i,ig4 voix; Faignart, par i,i3a; Matthieu, par 05o. M.Joseph Jouret a obtenu 754 voix. Thuin M. Paul de Barchifontaine, candidat libé ral, a seul été élu au premier tour de scrutin, par 1,079 voix sur 1,818 votants. 11 y a eu scrutin de ballotage entre M. Licot, qui avait obtenu 883 voix, et M. Nothomb, ministre de la justice, 825, tous deux candidats catholiques. En voici le résultat: MM. Licot, 1,4o5; Nothomb, 196. En conséquence M. Licot a été proclamé élu. Ath Votants 1,498. Ont été élus M. De Sécus, par 1,104 voix, et M. Jouret, par 969. M. Deneubourg a obtenu 497 voix, et M. Deles- ciuse 369. Liège. Liège: Votants, 2,498; bulletins valables, a,48o; majorité absolue, i,a4«* Ont été réélus: MM. Del- fosse, par 2,273 voix; Lesoinne, par 2,a3o; Frère- Orbao, par 2,171; Deliége, par 1,989, et De Bronc- kart, par 1,801. M. Moxhori a obtenu 543 voix. verviers: Votants, 1,995; majorité absolue, 998. Ont été élus MM. Moreau, par 1,201 voix, et David, par 1,1 96. M. Grosfils-Gérard ayant obtenu 995 voix, et M. Bottin, 946, il y a eu scrutin de ballottage entre ces deux candidats. M. Grosfils-Gérard a obtenu 1,028 voix, et M. Bottin 836; en conséquence, M. Grosfils- Gérard, candidat libéral, a été élu. M. Poswick a obtenu au premier tour 825 voix. Huy 1 MM. Lebeau et Dautrebande sont réélus. Waremme: Votants, 533; bulletins nuls, 3; majorité absolue, 267. M. E. Delexhy, candidat libéral, ayant réuni 5a5 voix, a été proclamé représentant. Limbonrg. HassElt Votants 1,169. Ont été élus: MM. De Theux, par g55 voix, et de Pitteurs-Hiégaerts, par 622. M. Bartels, avocat, a obtenu 285 voix, et l'abbé Kempeneers, a63. Tongres: MM.Julliot et de Renesseont été réélus sans opposition. Maeseyck M. le comte Ch. Vilain Xllll, minis tre des affaires étrangères, a été réélu. i t1 mbb— Monsieur, dit-il, le voilà! Qui?'La personne de ce matin. Le meilleur de mes amis? Oui, mon sieur. Ah fais-le entrer. Alors le domestique se rangea de côté, et le petit vieil lard, encore couvert de sueur et de poussière, entra dans l'appartement. Mais sa vue, Victor tressaillit et se leva. A— Monsieur Benn s'éeria-t-il. Puis il retomba anéanti sur son fauteuil. M. Benn, dont l'apparition subite ne nous a pas permis jusqu'à présent de saisir nettement le type ni la physionomie, était un homme tout-à-fait sur le déclin de la vie; son extrême maigreur seule, parle peu de prise qu'elle offrait aux maladies et aux infirmités de la veillesse pouvait le maintenir dans un état de santé satisfaisant pour son âge. Son front, jadis étroit et borné comme tous ceux des in telligences vulgaires, avait si bien travaillé, depuis, l'agrandissement de son territoire, qu'il avait fini par en glober dans son domaine une bonne partie de l'occiput et des pariétaux. Deux sourcils blancs et touffus, suspendus son crâne nu et desséché, comme des broussailles nei geuses au flanc d'un rocher aride, témoignaient également que l'hiver avait touché depuis longtemps cette tête pres que octogénaire. Enfin des rides profondes, sans expres sion et sans caractère, triste et dernier symptôme d'une existence qui s'en va, achevaient de prouver la flagrante Le résultat des élections générales qui ont eu lieu mardi dans quatre provinces est aujourd'hui connu. Les représentants nouveaux qui vont entrer la Chambre sont Dans la Flandre orientale, Gand, MM. Van Tieghem-De Limon, Van Goelhem-De Smet, Henri de Kerckhove et Eugène De Smet; ils remplacent MM. Manilius, Van Hoorebeke, Van Grootven et Van Remoortere, et appartiennent l'opinion cléricale. Dans le Hainaut, Tournai, MM. Crombez- Verheyden et de Rasse, hommes nouveaux et dont les opinions politiques ne sont pas suffi samment connues, remplacent MM. Lehon et Visai t. A Mons, M. Henri de Brouckere suc cède M. de Royer, tous deux libéraux. A Charleroi, M. J. Wautelet remplace M. Pirmez; la classification des partis dans cet arrondisse ment n'en sera pas modifiée. A Thuin, M. Dequesne, libéral, est remplacé par M. Paul de Barchifontaine, également libéral; et au clérical de Chimay succède M. Licot,également clérical. Dans le Limbourg, M. H. de Pitteurs, libéral, est remplacé par M. Ch. de Pilleurs, mixte. Enfin, dans la province de Liège, MM. Lejeune, Waremme, et Closset, Verviers, libéraux, sont remplacés par deux autres libéraux, MM. Delexhy et Grosfils-Gérard. En somme, les pertes numériques éprouvées par le parti libéral se réduisent quatre voix, dont trois Gand et une Hasselt. Il est bon de faire voir quels moyens nos adversaires ont eu recours pour combattre les candidats libéraux. Le Nouvellisteorgane du parti clérical, Verviers, a eu le courage d'adresser aux électeurs, imprimée en gros ca ractères, la proclamation qu'on va lire. Cela ne se qualifie pas, et se juge beaucoup moins en core comme le dit avec raison le Journal de Liègec'est l'œuvre d'un fou furieux qui a be soin d'être contenu par la camisole de force. Qu'on en juge Électeurs de la ville et des campagnes En vous présentant des candidats, nous avons rempli un devoir inexorable; Car la patrie est en danger, La foi de Vos pères est menacée, Les francs-maçons et leurs suppôts veulent la détruire, et ils vous tendent des pièges pour vous rendre leurs complices. lis hurlent Écrasons l'infâme c'est-à-dire le Christ. Leur dieu eux, c'est l'or le pape, c'est M. Frère, et ils lui obéissent comme des esclaves. M. Frère leur dit Volez la loi des successions,, et ils la volent malgré leur conscience. Jetez les millions du pays dans la Meuse, et ils les y jelent. M. Frère a été répudié par le bon sens du pays. La Constitution ne suffit plus aux frères ma çons. Il leur faut la république démocratique et so ciale, inspirée et dirigée par M. Goffin. 11 leur faut l'abolition de l'armée pour pouvoir vous dominer par l'anarchie. décrépitude du petit vieillard. Cependant, sous ectte en veloppe usée, M. Benn avait conservé intérieurement une ardeur toute juvénile qui se trahissait encore par la pétu lance de ses mouvements et par le feu de son regard. Cette ardeur que les hommes ont coutume de porter suc cessivement sur les différentes passions, M. Benn ne l'avait jamais appliquée qu'à une seule, la passion de l'argent. Avec de pareilles dispositions on va loin d'abord on place la caisse d'épargne, enfin on prête la petite semaine et, si peu qu'on ait la bosse de la con voitise, on vole. M. Benn n'alla pas jusque là, le mot lui avait fait peur; mais il se livra l'usure avec une telle habileté, qu'en quelques années il eut amassé des capi taux considérables. M. de Corvclles ne fut pas le dernier recourir aux coûteuses complaisances de notre usurier, et celui-ci, encouragé par le nom de Victor et par les renseignements recueillis sur le fameux oncle de Bour gogne, ne crut pas devoir repousser une affaire dans laquelle l'insouciance de l'emprunteur lui laissait une latitude illimitée. 11 lui prêta ainsi jusqu'à concurrence de plus de trente mille francs. Mais comme le jeune homme continuait puiser sans scrupule et sans souci dans la bourse perfide, M. Benn commença concevoir des inquiétudes et finit par refuser sans pitié. (La suite au prochain n'.j

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Le Progrès (1841-1914) | 1856 | | pagina 2