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Chronique politique.
y
forme aux bases déterminées par la section cen
trale. Le démantèlement de Mons et des villes
basses de Namur et de Charleroi semble résolu;
il est probable que la même mesure*sera prise
l'égard de Nieuport. On ajoute que la créa
tion d'une marine militaire est tout au moins
ajournée. (Émancipation.)
Le Messager de Gand annonce qu'à la suite
d'une démarche faite Bruxelles par deux des
élèves de l'Université de Gand, blâmés par M.
Serrure, leur recteur, \1. le ministre de l'inté
rieur se trouve saisi de celle affaire.
l'audience du 19 de la Cour d'assises séant
Bruges, a comparu le nommé Louis Fontaine,
âgé de 26 ans, employé du chemin de fer, né
et domicilié Ostende, accusé de soustraction
de 3,000 fr. en billets de Banque, au préjudice
de M. Bondue, négociant en la même ville. Dé
claré coupable par le jury, Fontaine a été con
damné cinq années d'emprisonnement et par
corps aux frais du procès.
Su 33 Juto au 35 inclus.
Le gouvernement anglais a accepté le renvoi de
M. Cramplon; il va négocier avec l'envoyé des Etats-
Unis. Le fait est officiel; on a vu que les ministres
l'ont aunoncé dans la séance du 16. aux deux Cham
bres du Parlement. Le Timet qui, il y a trois jours,
était pour les mesures énergiques et le renvoi de M.
Dallas, se tourne aujourd'hui contre M. Cramplon.
Ainsi, M. Cramplon arrive en Angleterre juste au
moment où il est désavoué, et il ne sera venu Lon
dres que pour assister au triomphe de M. Dallas.
Voilà où en sent les choses entre l'Angleterre et
l'Amérique du Nord. Mais cette dernière appelle
notre attention par d'autres questioos d'ordre pure
ment intérieur, celle de l'esclavage notamment,
toujours vivace et qui y produit des faits extrême
ment affligeants. Les informations qui nous arrivent
de ce pays n'expliquent presque jamais de prime
abord les faits d'une manière claire et précise; au
trement nous aurions pu depuis plusieurs jours
par ler nos lecteurs de ce qui s'est passé au Kansas
et au sein du Sénat. Pour le Kansas, nous avons bien
fait d'atteindre, car nous savons aujourd'hui que les
faits avaient été très-exagérés. On avait dit que la
ville de Lawrence, capitale de celte province, avait
été envahie par les partisans de l'esclavage, que les
abolitionnistes avaient été massacrés et la ville ré
duite en cendres. Le fait est qu'il y a eu une échauf-
fourée grave où un hôtel, deux imprimeries et la
maison du gouverneurahoiilioDnisteont élédétruits.
Tout cela ne s'est pas fait sans violences particu
lières, ni sans assassinats, ni sans rapines.
C'est beaucoup sans doute, mais c'est moins
qu'une ville entière livrée aux flammes.
Nous avons expliqué dans le temps cette question
du Kansas, nouvelle province de l'Union, qui doit
être ou ne pas être un Etat esclaves, selon que dé
cidera la majorité de ses habitants. Ainsi l'a voulu le
célèbre compromis quia causé tant de débatsentre le
Nord et le Sud, prêts un moment se séparer, et
entre lesquels encore aujourd'hui le maintien de
l'union n'est rien moins que certain. On comprend,
sieur, vous ne vous battrez pas! Eh bien si, je nie
battrai, et qui plus est. je me ferai tuer... ah'. Eh bien!
nous verrons cela... ah!
En prononçant ces mots, M. Benn se précipita du côté
de la porte qui disparut comme un éclair. Ainsi qu'on le
▼oit, la scène avait passé par toutes les phases imagina
bles, depuis les supplications et la douceur jusqu'aux
menaces et la colère.
Ah! je ne me battrai pas, reprit encore M. de Cor
velles en se promenant dans sa chambre avec une agita
tion extrême; c'est cc que nous allons voir.'
Puis, ayant jeté un regard sur la pendule, il commença
aussitôt les préparatifs du départ; peine furent-ils ter
minés, il sonna avec violence; son domestique se pré
senta. •'•si
Julien, dit-il, vite un fiacre!
Un instant après, le serviteur revint annoncer que la
voiture attendait dans la rue. Alors Victor s'empara de
sa boite de pistolets, descendit en toute hâte l'escalier et
monta dans la voiture
Au bois de Vincenncs, et promplement, cria-t-il au
cocher.
Le fiacre s'ébranla aussitôt cl partit; mais au même
moment un autre fiacre qui stationnait quelque dis
tance se balança sur ses ressorts; M. IJenn en sortit
dans cette situation, que les Etats du Nord, aboli
tionnistes, et les Etats du Sud qui veulent le main
tien de l'esclavage,aient un grand intérêt a conquérir
leur cause, un Etat de plus. Chacun d'eux s'efforce
doue de pousser au Kansas des populations qui par
tagent ses vues. De la, des conflits incessants et la
guerre civile en permanence. Il est craindre que le
mal n'aille toujours grandissant, car ui les uns ni les
autres ne sont disposés céder, et l'on sa.it jusqu'où
va l'obstination des Américains, et de quoi elle les
rend capables.
Le senatus-consulte sur la régence paraît être
décidément un sujet de brouille sérieuse entre l'em
pereur des Français et le prince Jérôme. Tous les
correspondants de Paris soiit d'accord là-dessus avec
le nôtre. Celui-ci ajoute que l'ex-roi Jérôme a écrit
une lettre fort vive son ne^eu, pour se plaindre de
l'article du Constitutionnel sur les régences de fem
mes.
La session des Chambres piémontaises a été close
le i5 de ce mois. Le lendemain, le général Délia
Marmoraa pris possession du ministère de la guerre.
Son prédécesseur, le général Durando, est élevé au
grade de lieutenant-général.
M. le baron de hourqueney a remis mercredi soir,
18 juin, eu audience solennelle, l'empereur d'Au
triche, les lettres de créance qui l'accréditent
Vienne comme ambassadeur de France. On a dé
ployé ce propos le même appareil qu'à Paris, pour
la réception de M. de Hiibner par l'empereur des
Fiançais.
Le grand-vizir Ali-Pacha a été reçu par l'empe
reur après M. de Bourqueney.
Il paraît que le ministre ottoman négocie active
ment, Vienne, pour empêcher la réunion en un
seul Etat, des Principautés danubiennes. L'Autriche
est aussi opposée la réunion mais toutes les autres
puissances la désirent, y compris la Russie. Cette
question est l'objet, depuis quelques jours, d'une
polémique très-active dans la presse allemande.
Le steamer Balticentré le i8 au soir Liverpool,
venant de New-York, a apporté des nouvelles du 7
juin. Elles conflrmenl le fait annoncé par le Times,
que la convention démocratique de Cincinnati a
proclamé M. Buchanan, ancien ministre des Etals-
Unis Londres, comme son candidat la présidence
dans les prochaines élections, et M. Breckenridge en
qualité de candidat la vice-présidence.
Les débats qui ont précédé l'élection ont été pas
sablement orageux ils ont commencé par une scène
de violence. Il paraît décidément que c'est de juris
prudence aux États-Unis. Un parti de Missouriens,
dont on avait refuséde reconnaître les pouvoirs, s'est
frayé de vive force un passage jusque dans la salle. Il
s'en est suivi une scène de confusion qui a menacé
un moment de dégéuérer en une mêlée générale.
L'affluence attirée par celle grande réunion poli
tique a été immense.-On n'évaluait pas moins de
20,000 les étrangers arrivés Cincinnati. Un seul
hôtel le Burnett-House avait fait installer 5,000 lits
de sangle dans un grand magasin attenant.
Le Moniteur français publie le senatus-consulte
relatif la régence ce document ne nous semble
pas autoriser les ombrages des princes de la famille
Jérôme, au même degré qu'avait dû le faire l'article
du Constitutionnel.
Le parti tory, la Chambre des lords, continuera
sou opposition au bill relatif au serment qui empê
che les juits d'entrer au Parlement. Ceci résulte de
ce qui s'est passé dans la séance dn 19. Le comte
moitié, par la portière, et s'écria de toute la force de ses
poumons
En route cocher!
Cependant, la voiture qui emportait M. de Corvelles,
avançait avec une lenteur désespérante. Le cocher, en
apprenant la longueur de la course, avait pris sur-le-
champ les précautions nécessaires pour faire le voyage le
plus commodément possible il s'était enveloppé soi
gneusement dans son manteau, avait lancé dans l'espace
un coup du fouet inoffensif, et s'était endormi aussitôt,
en recommandant son âme Dieu, et son corps ses
chevaux. Victor s'aperçut promptement de la négligence
de son guide, et la supporta d'abord avec résignation
mais, craignant bientôt, lui, le provocateur de la que
relle, d'arriver le dernier sur le terrain, il ne put conte
nir son impatience
Cocher, s'écria-t-il avec ce ton et cet esprit railleur
que donne quelquefois la colère, voyez donc un peu si
nous n'irions pas plus vite reculons. Le cocher, réveillé
en sursaut par celle exclamation, releva brusquement la
tête, ouvrit des yeux hébétés, et, voyant que tout était
tranquille autour de lui, fouetta ses chevaux, et se ren
dormit. Néanmoins, par une chance d'un heureux pré
sage, lorsque M. de Corvelles arriva au bois de Viucen-
ncs, il était seul au rendez-vous. Malgré l'assurauca de
Derby ayant déposé un projet de bill pour faire
disparaître du serment les mots qui se rapportent
aux descendants de Jacques II, lord Campbell lui a
demandé s'il entendait maintenir dans le serment
les mots sur la vraie foi d'un chrétien. Le
comte Derby a répondu que son bill se renfermait
exclusivement dans l'objet qu'il venait d'indiquer.
Lord Campbell lui a fait observer que le but qu'il se
proposait pourrait être aussi bien atteint par un
amendement au bill adopté par la Chambre des
communes, a Je remercie le noble et docte lord de
son conseil, a répliqué le comte Derby; mais je
pense qu'il ne serait ni prudent ni politique de le
suivre.
Dans la même séance, la Chambre a adopté le bill
autorisant le gouvernement faire pour la-Sardai-
gue, un second emprunt de aS millions de francs.
Les conférences épiscopales d'Autriche ont été
closes le 17 juin, par un service solennel, suivi d'un
Te Deum, dans la cathédrale de Saint-Élienne. Tous
les cardinaux, archevêques et évêques présents
Vienne, au nombre de 60, se sont rendus proces-
sionnelleraent, au son de toutes lesfçloche», dans
l'église métropolitaine. Après la solennité reli
gieuse, les prélats sont rentrés au palais'archiépis-
copal, où a été tenue une conférence de clôture qui
s'est prolongée jusqu'à une heure.
L'Empereur a reçu'ensuite, en corps, les mem
bres de l'épiscopat, et leur a donné l'assurance que
le concordat recevra sa pleine et entière exécution.
La grossesse de l'impératriced'Autriche approche
de sou terme, et certains symptômes semblent in
diquer quelle pourrait bien mettre au monde deux
jumeaux, ce qui ne serait pas sans exemple dans les
annales domestiques de la maison impériale. Le»
instructionsdonnées aux gouverneursdes provinces,
sur la manière dont ils auront faire connaître I»
délivrance de l'Impératrice, sont conçus dans celle
prévision. Elles portent que la naissance d'un prince
sera signalée par 101 coups de canon, celle de deux
princes jumeaux par 302 coups, celle d'une prin
cesse par 26, celle d'un prince et d'une princesse
par 128; enfin celle de deux princesses par 52 coup»
de canon.
L'atchiduc Maxîmilien d'Autriche est arrivé, le
ig, de Harrihurg Berlin, et devait y' rester trois ou
quatre jours. Le roi de Prusse avait qaillé Berlin le
17, pour se rendre Sluttgard, où l'impératrice de
Russie, sa sœur, l'avait précédé. Cette coïncidence
a-t-elle été calculée? Le roi de Prusse n'a-t-il pas
voulu voir l'archiduc, ou bien sera-t-il de retour h
Berlin avant le départ de celui-ci? Nous ne saurions
le dire.
Une lettre de La Haye, du 18, dit que la nomina
tion de M. Heemstra, au ministère de l'intérieur,
vraie la veille, ne l'a plus été le lendemain. La crise
ministérielle continue. On tient toujours pour cer
tain que M. Gevers Van Endegeest remplacera M.
Van Hall, et que MM. Van Reenen et Donker-Cur-
tins, ministres de l'intérieur et dé la justice, se reti
reront.
Un journal de New-York parle d'une difficulté
survenue entre le cabinet de Washington et le mi
nistre de France. Voici quel propos le comte de
Sartiges avait reçu de Washington, par la poste, une
lettre traitant de l'antipathie des gouvernements
étrangers envers les Etats-Unis, antipathie révélée,
disait la lettre, par la conduite des représentants des
puissances étrangères dans leurs relations avec le
ses dernières paroles, il s'en fallait beaucoup qu'en quit
tant le jeune homme, M. Benn sût bien positivement
comment il empêcherait le duel de son débiteur; sans
aucun doute, en ce moment, le malheureux créancier
eût eonsenti céder, sa créance trqi» quarts de perte.
Un duel est une affaire grave et solennelle; quand deux
hommes se haïssent assçz pour vouloir jouer leur exis
tence au jeu terrible des armes, il est bien difficile de les
en détourner. Eh bien, ec que les supplications d'une
mère, ce que la menace du châtiment, cc que la crainte
de la mort n'ont jamais pu faire, M. Benn osa, seul, le
tenter. Peut-être eut-il réussi, en effet, en se jetant au.
milieu des combattants la façon des Sabines; mais d'ha
bitude M. Benn n'allait pas par des chemins héroïques
il alla chercher les gendarmes. Les premiers qu'il ren
contra lui parurent bons pour son projet.
Messieurs, leur dit-il, un crime affreux va se com
mettre; je vous requiers, au nom de la loi, de me prêter
main-forte pour l'empêcher
A cette brusque interpellation, les deux gendarmes
s'arrêtèrent stupéfaits; mais la formule était sacramen
telle; elle prescrivait un devoir qu'il n'y avait pas moyen
d'esquiver.
Qu'y a-t-it donc, demandèrent-ils?
(La sut/e au prathain n*.)
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