Chronique politique. En i85a, une politique accoutumée regarder l'argent comme un inatrument de révolution, voulu prendre aes sûretés contre nous en confisquant le pa trimoine de notre famille. Elle s est efforcée de colo rer l'injustice et la violence de ses procédés par des considérants qui ont révolté la conscience publique t contre lesquels nous avons protesté alors. Aujourd'hui, le mot do bienveillance, appliqué la mesure qui vousest proposée,implique la même pensée que ces considérants et c'est pourquoi nous renouvelons notre protestation. Peut-être obéissons-nous en cela a un sentiment de susceptibilité exagérée: après tout ce qui reste la France des bienfaits du gouvernement de notre père, qui osera dire qu'il n'ait régné que dans un intérêt étroit de famille? Le Français toujours dé voué son pays, qui, en 1792, combattait en soldat pour repousser l'invasion étrangère; le roi qui, pen dant dix-huit ans, su rendre la France en même temps libre et prospère; le roi qui lui a donné celte armée dont l'héroïsme vient de couvrir notre dra peau d'une nouvelle gloire; ce roi est jamais au- dessus des atteintes de la calomnie. (Signé): p. d'orléans (duc de Nemours). f. d'orléans (prince de Joinville). h. d'orléans (duc d'Aumale). M. Popp de Bruges, si connu par ses travaux géographiques et entre autres par la publication de son grand Atlas cadastral de la Flandre occidentale, vient de terminer la Carte topogra phique de la Flandre occidentale, qu'il a été chargé de dresser par le Conseil provincial. Nous avons sous les yeux un exemplaire de celle belle et utile publication, et nous pouvons affirmer qu'aucune province ne possède une carte aussi grande, aussi riche de détails. Des tableaux statistiques contenant des données très-curieuses occupent les blancs. Un semblable ouvrage se recommande lui- même par sa beauté, son exactilude et.son utilité. JSLe Moniteur publiera, du 15 au 20 du mois de juillet, un grand nombre de nominations cl de promotions dans l'ordre de Léopold. Chaque ministre aura contresigner une liste. On écrit de Bruxelles, au Précurseur: Le compte-rendu de la séance du conseil communal de ce jour vous apprendra que la démission offerte au Roi par M. Charles De Brouckere, bourgmestre de Bruxelles, la suite de la uote du Moniteur relative au Crédit mo bilier, a été retirée. Les démissions offertes par trois ministres durant le cours des négociations auxquelles l'institution avortée de cette société financière a donné lieu, restent suspendues jusqu'après les fêtes de juillet, et je ne puis que répéter, malgré les protestations des journaux de la droite, ce que je vous ai écrit il y a quelques jours, sur l'imminence d'une prochaine crise ministérielle. Un membre de la société de Saint-Vincent- de-Paul, a été condamné trois mois de prison par le tribunal de Termonde, pour rébellion contre la gendarmerie dans une rixe où les gendarmes avaient reçu de violents coups de sabots. Cette condamnation élaitanlérieureà la lettre par laquelle M. Joseph de Hemplinne nous a attesté, au nom de In société dont il est un des chefs, qu'aucun de ses membres n'avait sa connaissance subi de condamnation Le condamné a interjeté appel, et malgré la trèx-bonne recommandation de son curé, invo quant enlr autres pour le prévenu sa qualité de membre de la congrégation de Saint-Vincenl- de-Paul, et lue I audience, il a vu confirmer le jugement de Termonde, par arrêt prononcé mercredi dernier sous la présidence de M. Van Innis. Le Bien Public, journal de celte société, qui donne d'ordinaire le relevé des condamnations correctionnelles prononcées chaque semaine par la cour, omet celle-ci. Nous avons déjà remar qué que lorsqu'un membre de la société de Saint-Vincent-de-Pau!, encourt une condam nation, il est toujours le dernier le savoir. (Messager.) 9 rnkmm Un grand malheur est arrivé hier vers 9 heures du matin sur la voie ferrée de Gand Termonde. Une locomotive qui était partie de Gand pour aller prendre dans cette seconde ville un convoi de marchandises, a heurté Audeghem une charrette chargée de trèfles et traînée par deux bœufs, au moment où elle franchissait la voie. Le fermier qui se trouvait sur la charrette avec son domestique a été tué sur le coup; le domestique a été grièvement blessé. La victime est un cultivateur d'Audeghem, nommé Félix Devos, et était âgé de 55 ans. On attribue cet accident l'imprudence du garde-route, qui n'avait pas fermé les barrières de passage. Du 39 Juin au 3 Juillet inclus. Le duc de Nemours, le prince de Joinville et le duc d'Aumale ont adressé au Corps-Législatif de France, une protestation contre le projet de loi re latif la rente destinée aux princesses d'Orléans, leurs sœurs. Nul doute que le duc de Montpensier, s'il 6e lut trouvé auprès de ses frères, ne se fut asso cié cette protestation. Ce document est empreint d'un sentiment de dignité irès-élevé. Les princes y prouvent d'une manière saisissante que le projet, dans son exposé des motifs, est une calomnie la mémoire de Louis- Philippe, leur père- Les décrets de confiscation y sont d'ailleurs qualifiés avec toute la sévérité qu'ils méritent, et nous ne savons vraiment, après avoir lu celte nohle page, s'il sera possible aux intéressés de subir les conséquences du projet de loi. Nous recevons également la lettre du comte de Paris M. Roger (du Nord). Les journaux anglais publient trois documents relatifs aux démêlés de l'Angleterre avec les Etats- Unis. Le premier est une lettre de M. Crampton lord Clareudon, où il justifie «a conduite, en discutant avec détail les faits qui lui sont imputés propos de la question du recrutement. Le second est une lettre de lord Clarendon h M. Marcy. Celte lettre soutient que ni M. Crampton ni les trois consuls renvoyés des Etats-Unis n'ont au cun tort, que la religion du président a été trompée, que par conséquent le gouvernement de la Reine regrette beaucoup la mesure prise leur égard. Toutefois, il n'a pas cru de son devoir de suspendre ses relations diplomatiques avec les Etats-Unis. En terminant, lord Clarendon assure M. Marcy de toute son estime et de celle de tous les membres du gouvernement. Le troisième est une réponse de lord Clarendon M. Dallas, sur la question de l'Amérique Centrale. M. Clarendon, après la discussion de quelques points, dit qu'il a appris avec satisfaction que MDallas était autorisé négocier directement avec lui, dans le but de s'assurer d'abord si les difficultés existantes ne peu vent pas être promptement levées par une né gociation directe, et si elles ne peuvent l'être en effet, de discuter, en ce cas, les conditions d'un ar bitrage sur tous les points susceptibles d'être résolus par cette voie. Ce procédé, dit lord Clarendon, est précisément celui que le gouvernement de Sa Majesté a toujours été désireux d'adopter. J'ai, en conséquence, l'hon neur de vous informer que je suis prêt entrer en communication avec vous, s Une lettre de Londres, adressée au Moniteur français, rapporte en détail l'incident relatif M. Dallas. C'était, comme on sait, au lever de la Reine. Au moment, dit le correspondant, où les ambas sadeurs et ministres étrangers allaient passer devant Sa Majesté, on s'est aperçu que plusieurs des mem bres de lu légation des Etats-Unis étaient dans une tenue contraire tous les usages en pareille circon stance l'un d'eux, notamment, était en pantalon, en redingote et cravate noire. Cette négligence ayant attiré l'attention de tout le monde, le général air Edward Lusl, maître des cérémonies, adressa, après avoir pris probablement les ordres de la Reine, quelques remarques ce sujet M. Dallas, en le priant d'engager le membre de sa légation dont il s'agissait, 6 ne pas se présenter devant la Reine dans la tenue où il était. M. Dallas, préférant ce qu'on assura, décliner l'honneur de saluer la Reine, se re lira avec toute sa légation. Cet incident paraît av produit sur les personnes présentes une fâchet impression. Le G lobe pi étend que la malencontreuse redingi était en réalité un uniforme américain, inconnu maître des cérémonies; mais il ne voit pas d'exct possible pour le gilet jaune et la cravate noire de monsieur. Le.jour même où le comte Derby faisait rejette la Chambre des lords, le bill qui aurait ouvert a israëlites les portes du Parlement, il acceptait corc alemenl un banquet du lord-maître qui appartie précisément la religion juive. Le grand visir Aali-Pacha ne s'est pas dirigé v< les Principautés en quittant Vienne, ainsi qu' l'avait pensé; il s'est rendu àTrieste, où il s'est er barqué le 24 pour Constantinople, bord du vape du Lloyd Australia. Le gouvernement hollandais fait annoncer par s journal officiel,qu'il a accédé aux principes de dr< maritime adoptés par- le Congrès de Paris. Le journal d'après lequel nous avions dit que I Groen Van Prinsterer avait été élu le premier jo ailleurs qu'à La Haye, nous avait induits en erret M. Groeu n'avait espoir d'arriver la Chambre q par le scrutin de ballottage, où il a succombé 1 voix de minorité entre M. Geevers-Deynoot. L'éle lion de ce dernier est bien un échec, pour le mini 1ère. Le résultat du ballottage dans les quatre auti districts du royaume est connu. Tous les membi sortants ont été réélus. Au total, le parti libéral m déré a été renforcé de deux voix. 11 restera enco un député élire Maestricht ou Deventer, sel que M. Thorebeke, élu dans ces deux collèges, o tera pour l'un ou pour l'autre. Toua les journaux continuent de combattre nouveau ministère. L Arnhemsche - Courant fait 1 appel aux libéraux, ses amis, et aux conservaleui en les engageant passer l'éponge sur les nuatu qui les ont divisés jusqu'à ce jour, et réunir 1er lorces pour les opposer l'ennemi des libertés coti titutionnelles et individuelles. Il paraît que le cabinet n'a pas encore perdu te espoir de voir rentrer M. Groen Van Prinsterer Chambre.. Il a proposé dans ce but M. Delprat, r présentant de La Haye, d'échanger son siège legisl lif contre ledirectorat de l'AcadémieroyaledeDel M le comte Orloff en quittant Wilbad s'est diri sur Vienne, où il est arrivé le 25 juîn. A propos du roi de Danemarek dont nous avo parlé, il nous reste dire quelques mots du mouv ment Scandinave. Ce mouvement revient sur l'e loua les deux ou trois ans, en été, au moment où Baltique étant calme, il prend fantaisie un certa nombre d'étudiants danois de faire une excursior Stockholm, où des étudiants suédois d'aller visil Copenhague. Cette fois les étudiants des universil de Luod, de Christiania et de Copenhague sont ail fraterniser avec leurs camarades d'Upsal, d'où ils sont rendus tous ensemble Drotningholm, où r side la famille royale. Le roi Oscar a fêlé les ét diants dans son propre palais; ils étaient au nom! de 1,200. Il a bu la santé de la jeunesse scandinai Dans son toast, il a parlé de son amitié pour le 1 de Danemarek et rappelé que dans la dernière guer contre l'Allemagne, en 1849, il avait envoyé c troupes son secours. Le drapeau danois, a-t ajouté, que ses ennemis voulaient renverser et fou] aux pieds, mais qui, pour cela, était trop vieux trop bon, flotte aujourd'hui aussi fièrement et au majestueusement que par le passé. De Stockholm, les étudiants sont allés Cope hague. Lë aussi, le 19 juin, le Hoi les a traités s pavillon royal de l'Ermitage. Il a porté un toas son bien-aimé ami et frère le roi Oscar! n Mais le rédacteur du FaedrelandetM. Ploug, ava répondu au Roi en buvant l'union des deux Ri du Nord, le Roi a en quelque sorte décliné l'uni en faisant remarquer que les deux Rois devaie être unis dans le désir de trouver leur force da l'amour de leurs peuples. On a vu dans ces p rôles la preuve que la froideur née entre les dei souverains, du traité d'alliance de la Suède avec France et l'Angleterre, a survécu tous les évèrl ments qui ont suivi. Voilà où en est le mouvement Scandinave, do on n'entendra plus parler probablement avant dei ou trois ans d'ici, et toujours eri été. Nous avons peu de nouvelles aujourd'hui. 1 Paris, nous recevons le rapport de la commissit du Corps-Législatif sur la loi des pensions titre 1 récompense nationale. Le projet est fortement con promis. La commission en propose le rejet dans t travail très-curieux.

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Le Progrès (1841-1914) | 1856 | | pagina 2