D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
IV01,584. 16a Année.
Dimanche, 6 Juillet 1856.
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ABONNEMENTS Ymes franco),3 francs 30 c. —Provinces,* francs. I Le Progrès paraît le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerne le journal doit
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adressé l'éditeur, Rue au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchies.
JfaiUeit.
Le discours par lequel M. le gouverneur de
la Flandre orientale a ouvert la session dn con
seil provincial, contient te passage; suivant qui
répond aux déclamations passionnée^ et injustes
des journaux cléricaux,,;et notamment de la
Patriecontre les ateliers d'apprentissage, et
en particulier contre les efforts faits par le mi
nistère libéral pour naturaliser en Belgique l'in
dustrie des soieries. On y verra que grâce
l'intervention de l'Etat, qui déjà a cessé, celte
fabrication est désormais acquise notre pays.
D'ici peu de jours, les produits de cette indus
trie figureront l'exposition, qui doit s'ouvrir
Bruges, et feront une réponse plus péremptoire
encore, ceux qui, par esprit de parti, nient
des faits, que, s'ils étaient justes et impartiaux,
ils devraient constater avec bonheur.
L'expérience acquise ne permet plus de douter
des bons effets produits par riés ateliers 'd'appren
tissage. Plusieurs d'entre eux sont complètement
émancipés et continuent étendre leurs opérations
sans aucun subside; pour plusieurs autres leS con
ventions qui leur assuraient* certains avantages pé
cuniaires, avantages successivement réduits, sont
la veille d'expirer. Tous réunis, ces-ateliers rie coû
taient plus, au 3i décembre dernier, que 34,242 fr.
par an. 1 o
Dans la répartition de cette somme, il ne figure
plus rien en faveur des fabriques de soieries; nori-
sèulemerit elles peuvent se soutenir de leurs propres
forces, mais progressent et se développent, Deyrtze
comme Alost, avec brie vigueur et Une rapidifé qt>i
répondent de l'avenir de celte industrie d'impor
té tib'n récerité encore dans la province.
-1111»Éii ri-Mil»» -
Dans la séance du Conseil provincial d'avant-
hier, M. Joyé-Ghys, député du canton d'Ha-
ririghe, a prononcé on discours sur une question
importante et qui depuis un grand nombre
d'années a fait l'objet des délibérations les plus
.judicieuses et les plus approfondies du Conseil.
Nous voulons parler tju système d'évacuation
des eaux dans le Veurne-Ambacht, c'est-à-dire
de l'amélioration de il'Yser.
La députation permanente, et en particulier
M. le gouverneur, ont fait les efforts jes plus
louables poUr obtenir que l'Yser passât dans le
1E MEIIiliEU» AMI.
(suite.)
En effet, le docteur et lui rie s'étaient pas rencontrés
seulement aux pieds delà fille du commerçant bordelais;
ils avàient eu l'un et l'autre leur insu, autrefois, des
relations intimes avec la bourse de l'usurier.
M. Benn, reprit Victor avec une sorte d'aigreur
quil ne chercha pas, du reste,.dissimuler, maintenant
je sens que je n'ai plus rien espérer. Vous avez deux
créances qui vous sont également chères, et une seule
dot pour les payer. Veuillez du njpins vous rappeler le
tour infâme que vous m'avez joué ce matin, et la pro
messe que vous m'aypz faite de le réparer.
En disant ces mots, le jeune fyomme montrait du doigt
'a porte au vieillardPeut-être espérait-il, par ces paroles,
'"amener lui le cofeur indécis 'de l'égoïste usurier, mais
son système d'intimidation n'eut aucun siiocès. M. Benn,
'mpatient de sortir de son embarrassante situation et de
réfléchir librement ce qu'il lui restait faire dans Celte
lâcheuse occurencc, se leva aussitôt j,
M. Victor, répondit-il, il çs) vrai qp'une compli,-i
cation inattendue est venue contrarier les premiers élans
j 0 mon cœur; mais ne perdez pas courage; dans une
'cure, quelles qu'elles soient, vous aurez de mes nou
velles.
i-nqop t. «m aoTiicnorr. eo.m nonanunoji 1tn'uQ
domaine de l'Etat et que le gouvernement or
donnât, en conséquence, l'exéçulion des travaux
les plus urgents, afin que les nombreux habi
tants de ta partie de la province que traverse
l'Yser, ne se trouvassent constamment exposés
des désastres causés par les débordements de
celte rivière capricieuse, et qu'ainsi il fut mis
un terme des danger» permanents.
La loi du budget des travaux publics du l"
janvier 1834, a donné satisfaction aux instantes
et si légitimes réclamations de l'administratiQn
provinciale, puisque de ce jour l'Yser a passé
dans le domaine de l'Etat.
Cette décision a rendu l'espoir aux riverains
de l'Yser; mâisvl faut le dire regret, cet es
poir s'est bientôt évanoui. ;f'i
Depuis le jour de la reprise de l'Yser par
fÉla't, celle question n'a pas fait un pas vers une
solution satisfaisante. La cause de cette entrave,
c'est que le gouvernement n'a fait cette reprise
que moyennant une réserveinstituée jus
qu'alors, savoir que la province, les communes
et les propriétaires intéressés interviendraient
dans les grands travaux d'amélioration. Or,
lorsqu'il s'est agi de régler le principe d'inter
vention, on esbitcou soumettre des conditions
inacceptables, contraires aux principes de jus-
lice distribulive et en dehors des limites possi
bles et des moyens financiers de notre province,
en fixant cette intervention |a moitié de la
dépense des travaux exécuter, sojt la somme
énorme de 750,000 francs.
En présence de ces exigences inacceptables,
là députation permanente, pour aplanir les dif
ficultés qui pimVâierit teiarder l'éxécution de
travaux devenus de jour en jour plus urgents,
offrit au gouvernement d'intefvenir pour une
somme de 216,666 francs, formant le sixième
de la dépense.
Le département des travaux publics a refusé
ces offres comme insuffisantes.
Dans leur prochaine session, les Chambres
auront s'occuper de la question d'intervention
par les provinces, les communes et les proprié
taires intéressés dans les grands travaux d'amé
lioration des voies navigables.
Et il sortit de l'appartement. Une fois la porte de
l'hôtel, M. Benn se dirigea hâtivement vers sa demeure.
Le docteur et Victor se disputaient si également son dœur,
quç M. Benn demeura un instant abruti, comme cela
arrive toujours aux plus profonds penseurs au début de
leurs méditations. Enfin la lumière pénétra dans son
âme, et sa position lui apparut sous son véritable aspect.
De même qu'il n'y avait qu'une jeune fille, il n'y avait
qu'une seule dot. Il fallait donc nécessairement qu'un
combat eût lieu entre les deux débiteurs ou entre les
deux dettes; mais la discussion qui s'éleva dans l'esprit
de l'usurier ne fut pas longue: le duel réel, celui des
deux jeunes gens, fut repoussé a£ec horreôr. Une fols
sorti de cet embarras, M. Benn sentit un bien-être inex
primable. Cependant il restait encore un point douteux
décider; savoir laquelle des deux créances serait la
victime. De tous les débiteurs de M. Benn, Victor était
6aàs contredit celui qui lui avait coûté le plus de larmes
ét de peines, célui auquel il avait fait les plus belles pro
testations, donné le plus de gages de sa tendresse. M.
Benn se décida d'abord en fâveur de Victor. Cependant
un calcul rapide lui démontra aussitôt que la dette
d'Éiriile était quelque peu supérieure celle de son rival.
En bonne.conscience, en bonne justice, en bonne écono
mie, elle devait doitfe avoir la préférence. Avant d'être
homme, M. Benn était usurier cette fois, ce fut Emile
NotiS espérons, avec l'honorable député d'Ha-
rlnghe, que la décision sera favorable notre
province. Nous avons surtout droit de l'espérer,
lorsqu'on songe que; naguère, le gouvernement
s'est montré si généreux l'occasion d'une
question identique la dérivation de la Meuse,
qui coûtera l'Etat de douze quinze milliont;
il sa montrera donc juste, en fesant droit aux
justes doléances des riverains de l'Yser.
C'est 911 moment qiie cette affaire, qui est
appelée juste titre l'affaire capitale de la pro
vince, est sur le poiot de recevoir une solu
tion, que M. Joye engage les mandataires de la
province redoubler de zèle et d'effortspour
que le gouvernemèùt fasse droit ses justes ré
clamations.
Nous joignons notre voix celle du député
d'Harinjïhe, afin qu'aucune démarche ne soit
1 4 si
epargnee pour engager le gouvernement a
commencer l'exécution de travaux qui doivent
avoir pour résultat de soustraire une partie de
nôtre belle province aux inondations si souvent
répétées, qui occasionnent de si grands désas
tres. Il faut croire, du reste, que les terribles
malheurs qui ont récemment occasionnés par
le débordement des fleuves en-France et'qîii ont
si vivement ému l'Europe entière, 6erviéf}riil
d'avertissement au gouvernement et sauront
mettre fin toute hésitation de sa part.
Conseil provincial de la flandre
occidentale.
t
Fin de la dune s d'ouvçrture du ir Juillet.
ri' f rj j 1111 o d fin fi et a 1 ami y tv 'oy? r.., 1
La séance est reprise 1 heure.
M. Delescluse fait connaître les noms des fhçm-
brçs de l'arrondissement de Bruges, choisis dans leç
quatre commissions; M. Goethals fait connaître
ceux de l'arrondissement de Courlrai; M. Merghe-r
lynck, ceux de l'arrondissèment .çl'Ypies; M., le
baron Mazetnaa, ceux de l'arrondissement de Fur-
ne8* t
Après quelques observations de MM. Ameye et
Merghelynck, le conseil approuve la composition
des commissions telle qu'elle est proposée.
M. le président annonce que mercredi; 10
heures, les commissions se réuniront dans leurs
bureaux.
qui l'emporta. Oui, mfciè Emile était un bon Vivanl,
amoureux de la vie et des plaisirs, qui endurait palierit-
ment ses dettes et ses créanciers; tandis que Yicfor avait
dohné le matin même un tel éèhlantillon dé Son dégoût
de la vie et de l'exaspération de son earactère. qu'en
vérité l'argent placé sur sa (ête n'était pas l'abri de tout
danger.'Cette dernière considération convainquait l'usu
rier, et Victor se trouva définitivement l'élu de son coérir.
M. Benn professait le plus profond respect pour la chose
jugée. Une fois le sacrifice d'Emile résolu, il ne pensa
plus qu'au moyen de mettre opposition ati malencontrètfx
mariage. Ce n'était pas difficile; il sûffisait d'envoyer le
docteur Clichy. M. Benn était bien certain qu'un négo
ciant comme' M. Auvray ne donnerait pas sa fille un
prisonnier pour dettes, surtout su début de sa capUvilé.
Parfaitement rassuré par l'infaillibilité de son projet,
l'usurier s'approcha d'une table encombrée de paperasses,
qui occupait le milieu de la chambre, et écrivit h M.
de Corvelles la lettre suivante
Mon chèr M. Victor, partir de ce moment, vous
pouvez tous considérer comme le seul concurrent la
main de mademoiselle Auvray, et renoncer tout'projet
de duel et de vengeatide, car dâtis vingt-quatre heures, je
vous aurai délivré de votre rival.
Puis il rfemit la lettre h un commissionnaire, et rentra
cliez lui afin de rassembler les titres qu'il possédait con-