JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Dimanche, 13 Juillet 1856. Vires acquirit eando. Il» 1,586. 16e Année. ABONNEMENTS: Y près (franco) par trimestre, 5 francs 50 c. Provinces, 4 francs. Le Progrès paraît le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerne le journal doit INSERTIONS: Annonces, la ligne': 15 centimes. Réclames, la ligne: 50 centimes. être adressé l'éditeur, Rue au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchies. Ypres, 12 Juillet. Les journaux étrangers commencent se préoccuper du Congrès international convoqué Bruxelles pour le mois de septembre de cette année, par les soins <le Y Association belge pour la réforme douanière. Une feuille très-impor tante de la Hollande le Nieuwe-Rotterdamsche- Courant consacre l'Assemblée projetée un long article dans lequel elle donne ses com patriotes quelques conseils sur le parti qu'ils en peuvent tirer. Ces vues frappées au coin d'un esprit éminemment pratique, sont bonnes non- seulement pour les intérêts de la Hollande, mais encore pour ceux des autres pays de l'Europe; aussi nous croyons utile de les reproduire Il serait possible, dit le Nieuwe-Rotlerdamsche- Courant que les Pays-Bas fussent dignement repré sentés ce congrès, où ils sont dignes d'occuper une des premières places, si quelques hommes influents et capables voulaient unir leurs efforts, si les cham bres de commerce pouvaient se décider y prendre part, puisqu'il s'agit de défendre les intérêts qu'elles sont chargées de représenter, si enfin le gouverne ment consentait seconder ces travaux de son bien veillant appui. Deux choses surtout méritent une recomman dation particulière. Il faudrait d'abord qu'on rédi geât en langue française, Un mémoire qui serait offert au Congrès et qui contiendrait un exposé suc- einct, mais clair, du mouvement de la réforme de nos tarifs et de l'état actuel de notre législation douanière. Cet aperçu aurait l'avantage de mettre les étrangers au courant de notre situation qui est si peu connue. En outre, un certain nombre d'hommes spé ciaux et de préférence d'hommes versés dans les affaires, devraient se donner la peine d'aller prendre part aux travaux du Congrès, non-seulement pour lui donner un témoignage d'intérêt, mais encore pour contribuer par leurs connaissances et leur ex périence,à répandre, fixer et défendre les prin cipes au triomphe duquel la Neérlande est si vive ment intéressée. Ils pourraient démontrer là, non- seulement par de bons discours, mais encore par leur exemple, que le commerce et l'industrie, même au milieu de circonstances en apparence défavora bles, ne fleurissent avec vigueur qu'à l'ombre de la liberté. o LE MEILLEUR AMI. (suite et CM.) M. Benn triomphait le coup avait porté juste, et il profita avidement de l'instant de répit que lui laissa le négociant pour savourer sa victoire. Cependant le silence se prolongeait et M. Auvray ne sortait, pas de ses ré flexions. Eh bien, monsieur? reprit l'usurier. Eh bien, répondit le négociant, M. Leblay vous paiera sans douter car il est a la tête dune brillante fortune; son père vient de mourir dernièrement. Je vous remercie beaucoup, monsieur. Alors je vais tenter une dernière épreuve sur M. Leblay, et de ce pas je cours chez lui. M. Benn faisait celte remarque adroite afin que, le cas échéant, M. Auvray put croire que la visite qu'il venait de lui faire avait précédé celle qu'il avait déjà rendue au jeune médecin et dans laquelle celui-ci lui avait donné une traite sur son notaire. Puis, après une salutation révérencieuse, il laissa le négociant en proie ses tristes méditations et sortit radieux. L'usurier, qui cette fois ne redoutait plus la présence de M. de Corvelles, courut aussitôt chez le jeune homme. C'était temps qu'il arrivât, car celui-ci mourait d'impatience. Eh bien! demanda-t-il dès qu'il aperçut le vieil lard, avez-vous réussi?Chut! répondit M. Benn en appuyant mystérieusement son doigt sur ses lèvres. Qu'est-ce donc? Vous allez voir! Mais enfin?... Nous recommandons ces considérations aux sérieuses réflexions de ceux qui ont cœur l'intérêt, la prospérité et la véritable gloire de la Neérlande. VILLE D'YPRES. Conseil communiai,. Séance publique du Lundi, 7 Juillet 1856. La séance est ouverte 9 1/2 heures. Sont présents Bon Vqnderslichele de Maubus, bourgmestre, président; Alph. Vanden Peere- boom, échevin; Théodore Vanden Bogaerde, Charles Vande Brouke, Martin Legraverand, Martin Smaelen, Édouard Cardinael, Auguste Dé Gbelcke, Ernest Merghelynck, Charles Be- cu\ve et Auguste Maieur, conseillers. Le procès-verbal de la séance du 23 Juin est approuvé. M. l'échevin Vanden Peereboom fait connaître 1° que le sieur Clinckemaillie s'est chargé de démolir l'anlique grue du bassin pour la somme de 160 fr.; 2° que le gouvernement est disposé céder la ville quelques terrains situés sur les remparts et dans les fossés de la ville 3° que la commission de l'éclairage au gaz s'est mise d'accord avec M. Valcke pour le prix du gaz fournir aux particuliers. On demande que le Conseil veuille entendre d'urgence le rapport sur celte affaire l'urgence est décidée et M. le conseiller Becuwe fait un rapport qui est ap prouvé l'unanimité par l'assemblée. Avant d'émettre un avis sur là demande en autorisation formée par le conseil de fabrique de l'église S4 Jacques, afin de pouvoir accepter les libéralités faites par la dame veuve Capron et la donalion entre vifs de la veuve Michel, le Conseil décide d'entendre le Bureau de bienfai sance en ce qui concerne les distributions de pains aux pauvres prévues par ces actes. Le Conseil émet un avis favorable sur une demande du Bureau de bienfaisance relative un prêt de 3,000 fr. sur hypothèque. L'ordre du jour appelle l'examen du pro gramme des fêtes donner àd'occasion du vingt- cinquième anniversaire du règne de S. M. et de la fête communale. Il est donné lecture d'abord d'une dépêche de M. le Gouverneur, concernant les fêles qui Tout l'heure il va venir quelqu'un ou quelque chose qui vous en dira plus que moi. J'ai là, voyez-vous, un pressentiment infaillible... Autant l'air de jubilation de l'usurier ramenait l'espé rance, autant ses réticences soulevaient d'anxiété dans le cœur du jeune homme; mais, malgré les plus vives solli citations, Victor ne put obtenir d'autre réponse de l'im pitoyable vieillard. Quelques instants après, on gratta la porte. M. Benn se leva précipitamment et courut se cacher dans une chambre voisine. C'était le domestique de M. de Corvelles qui apportait une lettre; mais le jeune homme, exclusivement préoccupé de son amour, la jeta avec indifférence sur une table. Aussitôt M. Benn, revenu de son effroi, sortit de sa cachette, et, s'appro- ebant le plus possible de Victor Eh bien dit-il, quand je vous disais Lisez donc. Victor, frappé de l'accent singulier du vieillard, déca cheta vivement la lettre et lut ce qui suit Mon cher monsieur Victor, des circonstances inima- ginablcs viennent de me dégager do la parole que j'avais donnée au sujet de la main de ma fille; aujoUr- d'hui je suis assez heureux pour pouvoir mQi-mêinc vous l'offrir: venez, je vous attends. Celte lettre produisit un tel éblouissement sur M. de Corvelles qu'il fut obligé un instant de se couvrir les yeux. Quant M. Benn, il crevait de joie dans sa peau. Monsieur, s'ccriait le jeune homme en prenant avec effusion la main du vieillard, je vous dois la vie Il seront données Bruges le 27 de ce mois, épo que laquelle le Roi se rendra en celte ville. M. le Gouverneur invite le Conseil communal déléguer un de ses membres ppur représenter la ville d'Ypres celte fête. L'assemblée, après avoir approuvé l'adresse qui sera présentée en son nom, au Roi, le 27 courant, délègue M. Alph. Vanden Peereboom, premier échevin, et .décideque la musique communale des Sapeurs- Pompiers ainsi qu'un détachement du corps accompagneront Le représentant de la ville. Le Conseil reconnaît ensuite qu'il serait im possible, en présence des solennités qui auront lieu dans les capitales du pays et de la province, d'organiser avec succès, dàns les localités de troisième ordre, des fêles dignes du grand évé nement que la Belgique s'apprête célébrer 4 toutes les communes, d'ailleurs, seront repré sentées au chef-lieu de la province et seront admises ainsi déposer aux pieds du trône les témoignages de leur reconnaissance. Pour ces motifs, le Conseil décide de ne pas outrepasser, cette année, le crédit ordinaire de 2,000 francs alloué au budget pour la fête communale; il accorde des subsides aux sociétés de S4 Sébas tien, de S4 Georges, de Guillaume Tell et de la sarbacane pour organiser des tirs, arrête qu'il y aura quelques jeux populaires et charge le col lège de formuler un programme. Enfin le Conseil délègue M. l'échevin Vanden Peereboom pour faire la reprise des terrains et bâtiments céderpar le gouvernement la ville et spécialement le magasin poudre avec son enclos situé l'extrémité de la rue d'EIverdin- ghe. La séance est levée 11 1/2 heures. Le nommé Pierre Nolet, garçon meunier chez le sieur Vermeulen, Elverdinghe, se trouvant sur la galerie du moulin, pendant l'orage de jeudi dernier, a été atteint par le fluide élec trique, qui a laissé de légères traces sur tout un côté de son corps il pourra reprendre son travail dans peu de jours. est certain que vous me devez beaucoup, répondit l'usu rier, qui, comme nous l'avons vu, avait son idée fixe et réservait toujours ses droits. Cependant je soupçonne que vous avez envoyé M. Leblay Clichy or, je ne puis supporter qu'un homme soit privé de sa liberté pour moi. Du tout M. Leblay est libre, et, qui plus est, il m'a paye. Comment avez-vous donc fait? Ah! ceci est mon secret; mais allez, allez vite... Tenez, voilà votre canne, votre chapeau, il n'y a pas une minute perdre... Je cours!... C'est cela, courez! Moi, je vous at tends ici; car je veux connaître le jour de votre mariage; il est bien juste que j'y assiste. Certainement... Allons, bonne chance, et surtout prenez garde aux voi tures Mais déjà le jeune homme était loin et se dirigeait grands pas vers la demeure de M. Auvray. Cependant, chemin faisant, il rencontra la maison du docteur cette vue lui rappela qu'il avait un devoir remplir il monta. 't— Monsieur, dit-il, j'ai une explicatipn vous donner et une réparation vous offrir. Ni l'une ni l'autre, répondit le dectcur en souriant; personne n'est l'abri des gendarmes. Mais j'épouse M"* Auvray. Je le sais; voici une lettre de M. Auvray qui m'en informe, et vrai dire, je n'en suis pas fâché; seulement, je soup çonne fort quelqu'un de m'avoir desservi dans cette affaire, et je me suis promis de lui donner une petite correction; depuis ce moment j'ai changé de canne. En disant ces mots, M. Leblay montra un jonc du plus

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