Chronique politique.
Les intérêts des Fonds publics et bons du
trésor que possède la Banque se sont élevés
fr. 176,830-94, y compris l'intérêt des bons en
portefeuille jusqu'au 31 décembre prochain. Il
faut ajouter ces sommes 131,312 fr. bénéfi
ciés sur les avances sur fonds publics belges,
36,961 fr. provenant de l'exécution de la con
vention faite avec la Société Générale, 50,000
fr. d'indemnité semestrielle pour le service du
caissier de l'État et diverses autres sommes de
moindre importance. Les bénéfices produits par
les opérations du premier semestre s'élèvent en
totalité fr. 2,111,542-65.
Les dépenses couvrir, comprenant les trai
tements et indemnités du gouverneur, des di
recteurs, du commissaire du gouvernement, des
employés et des agents de la Banque, les frais
de service et de bureau, le chauffage, l'éclai
rage, les frais généraux de la succursale d'An
vers, la patente et l'amortissement, montent
ensemble la somme de fr. 286.182-45. Il
reste donc, pour bénéfice net, fr. 1,825,160-20,
c'est-à-dire environ cent mille francs de plus
que pendant le premier semestre de l'année
dernière. C'est sur cette somme que s'opère la
répartition de 2 1/2 p. c. faite entre les action
naires pour le semestre sur les 17,500,000 fr.
versés conformément l'art. 17 des statuts. Le
bénéfice reporter au compte du deuxième
semestre est donc de fr. 1,307,660-20.
Nous sommes informés que pendant les fêtes
qui seront célébrées Bruges, l'occasion du
25' anniversaire du Roi, un banquet sera offert
le Lundi, 28 Juillet 1856, par les notables de
la province, Sa Majesté et la Famille Royale.
Le prix de souscription, tous frais compris,
est fixé 25 francs.
Après le banquet aura lieu un bal qui sera
honoré de la présence de Sa Majesté et de soo
Auguste Famille.
Ne seront admises ce bal que les personnes
munies d'une carte d'introduction délivrée au
prix de cinq francs.
Le comité des fêles a décidé que les souscrip
tions pour le banquet ne seront reçues que
jusqu'au 18 Juillet et celles pour le bal que
jusqu'au 21 du même mois.
Les personnes de la ville qui désirent assister
l'une ou l'autre de ces fêtes, doivent faire
connaître leur intention l'Administration com
munale d Ypres, dans les délais spécifiés, afin
que leurs noms puissent être transmis en temps
utile au comité des fêtes de la ville de Bruges.
Du 13 Juillet an 16 Inclus.
Une lettre de Hambourg, du 4 juillet, annonce
l'arrestation par la police, d'on polonais, M. Joseph
Olsceski, arrivé d'Angleterre depuis trois semaines,
et au domicile duquel, sur une dénonciation venue
Tiens, lui dit celui-ci, pendant qu'ils marchaient au
pas, en lui montrant un homme assis au pied d'un arbre,
voici un peintre qui fait des études.
C'était Aristide Michon.
Encore, se dit Jules en lui montrant an regard fu
rieux.
Et mettant son cheval au galop, il rentra chez lui.
C'était jour d'Italiens. On jouait 1. Puritina. Jules y
alla. Au deuxième acte, il aperçut au-dessous de lui,
Aristide Michon, au parterre, avec son éternel album et
dessinant toujours.
Mais, c'est une peste que cet homme là, raurmura-
t-il.
Pendant l'cntr'acte, il alla droit lui.
Savez-vous, mon cher, lui dit-il, en lui frappant
sur l'épaule, que vous êtes insupportable et que vous mé
riteriez d'être corrigé? Vous croyez? répliqua l'artiste
<1 un air narquois. Du reste, ajouta-t-il en ouvrant son
album, cela avance. Trois séances encore et tout sera fini.
C'est ressemblant, n'est-ce pas? Vous tenez beaucoup
vos idées, Monsieur?Un peu! Je suis Breton.
Allons, répliqua Jules, puisque je ne peux pas vous em
pêcher de faire mon portrait, j'aime autant que vous ne
me défiguriez pas. Venez demain onze heures. Nous
prendrons séance.
Aristide sourit d'un air qui voulait dire
Vous faites bien, mon cher, Soit, demain,
ajouta-t-il tout haut.
El ils se séparèrent. [La suite au prochain
2 *-
de Londres, on aurait découvert des caisses remplies
d'adresses et de proclamations révolutionnaire* des
tinées être répandnes en Pologne. Le complot avait
des ramifications Berlin, où des arrestations ont
été aussi opérées parmi les réfugiés polonais. M.
Goldheim, lieutenant de police Berlin, accompagné
de deux agents, est allé Hambourg, le 3, réclamer
M. Olsceski, lequel sera conduit Berlin et trans
porté ensuite aux frontières polonaises, pour être
remis aux autorités militaires de la Russie.
On écrit de Vienne que le baron de Sina, fils du
célèbre banquier de ce nom, a été présenté au roi
de Grèce, auquel il a demandé la permission de faire
abandon d'un million de fiorins au profit des finan
ces du royaume de Grèce, permission que le Roi a
accordée avec empressement. Le baron a dit qu'il ne
faisait que réaliser une intention de son père, que
la mort l'avait empêché d'accomplir. Le père du
baron de Sina était originaire de Grèce, et consul
grec Vienne.
Le démenti donné officiellement l'entrevue de
Louis-Napoléon et de l'empereur d'Autriche ayant
enlevé la presse un thème sur lequel elle brodait
volontiers toute sorte de conjectures-, l'attention se
tourne mainteuant vers la note du roi de Naples aux
cabinets de Londres et de Paris. Un correspondant dit,
d'après ses nouvelles informations, qu'il en avait an
noncé prématurément la remise au ministère fran
çais, mais la uote existe réellement.Négativeau fond,
elle est conçue eu termes bien plus conciliants l'é
gard de la France qu'à l'égard de l'Angleterre. Nous
saurons bientôt quoi nous en tenir si lord Palmer-
ston défère la motion de lord John Rusaell, dont
nous avons parlé et dont voici le texteI
Le gouvernement est invité communiquer
des copies ou des extraits de toutes les correspon
dances qui ont été échangées récemment entre le
gouvernement de Sa Majesté et les gouvernements
d'Autriche, de Roms et le royaume des Deux-Siciles,
relativement aux affaires d'Italie.»
L'information de l'Émancipation était exacte. Un
soldat français a 'été tué par un caporal autrichien
Giurgevo. C'est la Moniteur fronçailui-même qui
l'annonce; mais il ne dit pas quel corps ce soldat
appartenait ni comnieul il se trouvait là, et il n'ex
plique pas non plus la cause de l'incident qui a
amené ce meurtre.
Une dépêche annonce que les régiments de la gar
de, venant de Crimée, ont fait le 9 leur entrée h
Londres. Une foule immense les a accueillis arec les
témoignages du plus grand enthousiasme et les a ac
compagnés triomphalement. Leur revue a été magni
fique.
Un journal de Nantes annonçait, l'autre jour, que
le navire Cérès arrivé dans la Loire avait apporté la
nouvelle de troubles gravesàSantander,qui l'avaient
empêché d'y compléter un chargement de farines.
Celte nouvelle était fausse de tout point. La Cérès a
pris Santander toutes les farines qu'elle était allée
y chercher, et la ville était parfaitement tranquille.
L'ambassadeur d'Angleterre S'-Pétersbourg, lord
Woodehouse, a dû être reçu en audience soleunelle
TSarskoé-Sélo, le 3 de ce mois, par l'empereur de
Russie.
Le comte Orloff, qui s'était embarqué Stetlin
pour retourner en Russie, a eu une traversée très-
rude; on a craint un moment, tant la Baltique était
mauvaise, que le steamer qui le portait s'était perdu
corps et biens; il n'en a rien été cependant, et le
comte Orloff est arrivé St-Pétersbourg le i* juillet.
Une lettre de Francfort dit que le mariage du
grand-duc Michel de Russie avec la princesse Mary,
fille du prince Frédérick de Hollande, est considère
commedécidé. Les fiançaillesauront lieu en automne,
après que l'impéralrice-mère sera de retour des
bains.
On donne comme probable que l'archiduc Albert,
en ce moment en Hollande, ira faire une visite la
cour des Tuileries, avant de retourner l Vienne.
Tous les journaux français, y compris le Moniteur,
avaient dit ou donné entendre que le sénatus-con-
sulle sur la régence avait été adopté sans amende
ment par le Sénat. 11 n'en est rien. Le projet du
gouvernement a subi plusieurs modifications-qui ne
manquent pas de portée, et la discussion paraît avoir
été fort curieuse. Une correspondance particulière
nous donne ce sujet quelques détails auxquels nous
renvoyons.
Un fait très-grave se passe Paris, et nous ne
croyons pas nous tromper en disant qu'il n'a eu de
précédent sous aucun régime. Le gouvernement y
suspend les effets du Code, en ce qui concerne les
rapportsdes propriétaires et des locataires,en faisant
défense aux premiers d'user de contrainte légale
pour expulser les seconds qui ne paient pas leur
terme. Cela est fait d'une manière officieuse, il est
vrai, mais très-efficace, puisque les huissiers ont été
avertis d'avoir s'abstenir de signifier les congés. ,11
vaudrait mieux payer pour les ouvriers insolvables
que d'arrêter le cours des lois.
Le prince et la princesse de Prusse, dont le fils
doit épouser la princesse Alice, sont arrivés Lon
dres, le 9.
Le ministère anglais a subi un échec dans la séancé
de jeudi au soir, sur le bill relatif la pairie viagère.
Un amendement présenté par M. Cunie, appuyé par
M. Gladstone et combattu par lord Palmerston, a été
adopté par i55 voix contre i33. En quoi consiste
l'amendement La dépêche ne le dit pas.
Les interpellations de lord John Russell sur la
question italienne ont été renvoyées lundi.
Le général Williams de Kars, qui s'était mis sur
les rangs pour remplacer, la Chambre des commu
nes, lord Shelburne a été élu sans opposition, par le
bourg de Calne.
Les miliciens de North-Tipperary, cantonnés
Nenagh (Irlande), se sont mutinés et ont refusé de
rendre leurs armes et leurs effets avant le licencie
ment. Ils ont attaqué leurs officiers et commis de
nombreux méfaits. Une grande partie d'entre eux
ont parcouru les rues de la ville de Nenagh, ils ont
attaqué la prison et les deux baraques de la police,
et n'y ont pas laissé une vitre entière. Ils ont traité
de la même manière les fenêtres de quelques maisons
particulières.
Les directeurs de la Banque de Londres ont déci
dé, dans leur réunion du 10, que le taux de l'es
compte ne serait pas abaissé.
Au commencement des troubles de Valladolid, on
annonça l'arrestation du marquis de Montecastro,
connu pour ses opinious carlistes, et l'on induisait
de cette arrestation,que le mouvement avait été pro
voqué par ce parti. L'arrestation du marquis de Mon
tecastro était tout bonnement un acte arbitraire. Il
a été rendu la liberté.
L'amendement de M. Currie, sur lequel le minis
tère anglais est resté en minorité dans la séance du
10, s'appljquait au bill relatif la pairie viagère. 11
consistait demander le renvoi du bill l'examen
d'un comité spécial, ce qui équivaut un ajourne
ment la session prochaine, celle-ci louchant son
terme. L'honorable membre a soutenu que le bill
portait atteinte la prérogative royale, en lui enle
vant le droit de créer des pairs vie. MM. Denison
et Gladstone ont soutenu la même opinion, qui est
aussi celle de lord Palmerston; mais celui-ci n'en a
pas moins insisté pour l'adoption du bill, devenu
nécessaire par la résistance de la Chambre des lords,
admettre dans son sein lord Wensleydale. Les ad
versaires du bill ne se sont pas laissé toucher par
cette considération, et l'amendement a été adopté.
Le commandant Philipesco, emmené par les Rus
ses lors de leur retraite des Principautés, pour avoir
reiusé de les suivre avec ses troupes, a été rendu
son pays. Ses compatriotes de Jassy lui ont fait une
ovation magnifique l'hospodar l'a élevé au grade de
major. M. Philipesco, part son enlèvement, se loue
de la manière dont il a été traité pendant le temps de
sa captivité.
L'impératrice d'Autriche est accouchée d'une
princesse, samedi 12 juillet, 7 heures du malin.
Son premier enfant,, né le 5 mars de l'année derniè
re, est aussi une fille. A 11 heures, un Te Deum
d'action de grâces a été chanté la cathédrale de St-
Étienne, Vienne.
Pour égayer son séjour h Plombières, l'empereur
des Français .y a fait mander les acteurs du Palais-
Royal. Telle est la seule nouvelle politique venue de
Paris.
Le sénatus-consulte sur la régence a été envoyé
Plombières. On en attend incessamment la publi
cation.
Dans la séance de la Chambre des communes du
10, lord Palmerston, répondant une interpellation
du colonel Dunne, relative la libre navigation du
Danube, a fait la déclaration suivante
Le traité de Paris permet aux sujets de tous les
pays,d'envoyer des steamers dons le Danube et de
remonter le cours de cette rivière tant qu'elle est
navigable, en se soumettant toutefois aux ordon
nances de police et aux règlements des pays que le
fleuve traverse; mais je crois que l'honorable mem
bre a entendu particulièrement démander s'il existe
un monopole en faveur d'une Compagnie autri
chienne pour la navigation sur le Danube je puis
lui déclarer que ce monopole n'existe pas, et qu'il
serait directement contraire aux stipulations du
traité de Paris.
A lire jusqu'ici des articles du Morning Post sur
l'Italie, on aurait dit que l'Angleterre était prêle