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y envoyer une flotte pour y provoquer un soulève
ment général. Aujourd'hui le ton change complète
ment. Est-ce cause de la discussion sur la motion
de lord John Russell qui doit venir demain Le fait
est probable. Le journal de lord Palmerston veut
préparer les esprits un retour vers les réalités de
la situation. L'Angleterre ne peut rien faire pour
l'Italie en présence des bons rapports de la France
et de l'Autriche.
Lord Hardinge a résigné le commandement en
chef de l'armée anglaise.
Une dépêche de Nenagh, du g, dit qne la ville est
calme et que les miliciens révoltés de Norlh-Tippe-
rary pris la veille les armes la main, seront jugés
par les magistrats civils. Un grand nombre ont dé
serté pendant la nuit, avec leurs armes et leurs ba
gages. Le feu devant la caserne de Pound-Street a été
terrible. C'est là que les plus grands désastres out
eu lien. Le nombre des miliciens blessés dans la ca
serne est de 6, 10 soldats de la ligne ont été blessés,
4 tués.
La situation de la Banque d'Angleterre pour la
semaine terminée le 5 juillet, présente un encaisse
métallique de 12,610,94-2 liv. sterl., et une circula
tion de papiers au porteur de 19,946,645 liv. steri.
D'après des renseignements puisés de bonnes
sources, dit une lettre de Berne, le général Ochsen-
beiu, qui avait organisé la légion suisse au service de
France, ne serait pas mis en disponibilité, mais il
aurait étécongédié positivement avec remerciements
pour les services qu'il a rendus. Pour adoucir cette
retraite assez prompte, il doit avoir reçu une somme
de 5o,ooo francs. Quant aux autres oiEciers déjà li
cenciés, il se plaignent pour la plupart de ne pas
avoir été complètement indemnisés.
Des nouvelles qui arrivent de Bucharest, sous la
date du 9 juillet, annoncent que, le 7, l'hospodar de
Valachie, prince Slirbey, a déposé ses fonctions.
Le gouvernement sarde vient de prendre une me
sure qui prouve sa ferme résolution de se maintenir
en hostilité avec l'Autriche. Quinze millions vont
être consacrés par lui fortifier Alexandrie. Un ar
rêté royal ouvre au gouvernement un crédit d'un
million pour les premiers travaux. L'exposé des
motifs, après avoir rappelé que la frontière orientale
du royaume est faiblement défendue, ajoute: Cet
état de choses s'est considérablement aggravé de-
•u puis qne l'Autriche, contrairement au traité de
Vienne, s'occupe faire de Plaisance une forte
u place de guerre, qui est une menace incessante
contre nous, et laquelle nous devons opposer
-« d'autres fortifications. La demande de crédit n'a
pas été soumise aux Chambres, parce que les études
n'ont pu être terminées avant la fin de la session,
mais elle paraît trop urgente au gouvernement pour
lui permettre de l'ajourner à- la session prochaine,
ce qui serait,dit l'exposé des motifs, un acte de
grave imprévoyance.
Malgré ces termes, nous croyons l'Autriche très-
peu disposée attaquer le Piémont, si celui-ci ne
lui en impose la nécessité en surexcitant l'esprit
révolutionnaire en Italie.
Dimanche d', 2 heures de l'après-midi, a eu
lieu Vienne, le baptême de l'archiduchesse née la
veille. A cette occasion l'Empereur d'Autriche a ac
cordé une large amnistie et signé des actes de clé
mence en faveur de condamnés ou de prévenus
politiques, dont un grand nombre ont obtenu la
restitution de leurs biens situés en Hongrie ou en
Transylvanie, confisqués par arrêts des conseils de
guerre.
A propos d'amnistie, réparons une omission de
ces jours derniers. Dans la séance du 10, la Cham
bre des lords, lord Lyndhurst a exprimé le regret
d'avoir vu le nom de la Pologne passé sous silence
dans les actes du Congrès de Paris, et qualifié d'in
suffisante l'amnistie accordée par l'empereur de
Russie. Lord Clarendon a répondu que les plénipo
tentiaires français étaient décidés saisir le Congrès
de la question polonaise, et qu'ils l'eussent fait, s'ils
n'eussent acquis la certitude qu'une telle manifesta
tion serait mal interprêtée par la Russie, le Tzar
désirant garder l'initiative entière des concessions
et des réformes. L'amnistie a,, par ses restrictions,
trompé l'attente de lord Clarendon, mais il ne peut
se résoudre croire que la Pologne n'ait pas quelque
chose de plus espérer.
Le pape était de retour Rome le 5 juillet, de sa
résidence de Porto-d'Anzio.
Dans la matinée du 7, il a reçu M. de Kisseleff,
arrivé Rome tout récemment, et qui lui a présenté
ses lettres de créance, en qualité d'envoyé extraor
dinaire et ministre plénipotentiaire de Russie. Le
Journal de Rome dit que le Saint-Père a reçu M. de
Kisseleff avec des témoignages manifestes de sa bien
veillance toute particulière. Après l'audience ponti
ficale, l'envoyé extraordinaire impérial est allé
complimenter le cardinal secrétaire d'État, qui l'a
reçu avec tous les honneurs dûs sa mission.
Il était question, ces jours passés, du mariage du
grand-duc Michel de Russie, frère de l'empereur
Alexandre, avec la princesse Marie, fille cadeLLe du
prince Frédéric des Pays-Bas. Ce bruit était sans
fondement. Antérieurement, il avait été dit que le
grand-duc allait épouser la princesse Sidonie de
Saxe, mais que ce mariage n'avait pu s'effectuer
cause de la différence de religion. Une dépêche de
Calsruhe du 14 annonce que ce jour là, le grand-duc
Michel s'est fiancé avec la princesse Cécile, la plus
jeune des sœurs du régent de Rade. La princesse
Cécile est âgée de 17 ans, et le grand-duc Michel, de
2 4*
L'ancien consul anglais Cologne, M. Curtis, dont
le nom a été fréquemment cité l'occasion des en
rôlements pour la légion anglo-allemande, a été
remplacé dans ce poste par un sujet prussien, M
Bozi.
Nouvelles diverses.
La loi sur les successions a eu tout récemment
dans l'arrondissement de Wavre un résultat que
personne certes n'avait prévu.
Un très-riche propriétaire, ancien notaire, venait
de perdre sa femme.
Les droits de succession qu'il devait payer par
suite de ce décès furent évalués 4°>00° fr*
Le désespoir s'empara de lui tout-à-coup; if ne
comprit pas qu'il pût jamais avec sa fortune, qu'on
évaluait 2 millions de francs environ, réparer la
perte de quarante mille francs qu'il allait faire. Il a
mis fin ses jours.
Il y a là quelque chose de philosophique le*
hommes qui ne possèdent rien et qui vivent au jour
le jour, soutiennent leurs privations avec un cou
rage qui ne nuit la gaieté que d'un très-petit nom
bre d'entre eux. Le sentiment de la possession et de
la propriété, au contraire, développe rapidement la
prévoyance chez certains individus; la prévoyance
dégénère en soucis et en inquiétudes de toute espèce
qui se multiplient au fur et mesure que l'amour
de la propriété s'accroît. De là sortent l'avidité et
l'avarice qui suivent très-souvent la même progres
sion que la richesse. L'avarice, chez le propriétaire
dont nous venons de parler,a enfanté la monomanie
du suicide.
Dans les jardins du D' Paterson, Bridge of Allan,
vient de flaurir une plante qui n'accomplit ce phé
nomène que tous les sept ans, et pour une nuit seu
lement. Cette plante est le cactusgrandiflora. Jeudi,
après le coucher du soleil, l'épanouissement com
mença. Tous les amateurs du voisinage, convoqués
ce rare spectacle, accoururent et surveillèrent le
progrès du phénomène, qui fut complet minuit.
Ensuite la défloraison commença, et quant vint
l'aube elle était achevée. Dans sept ans, le cactus
grandiflora rouvrira pour quelques heures le calide
blanc bordé de jaune de sa précieuse fleur.
Samedi, deux heures du matin, une épouvan
table collision a eu lieu l'embouchure de la Mersey.
Le steamer en fer le Mail, venant de Dublin, entrait
dans la rivière, lorsqu'il fut abordé avec une violence
sans égale par le steamer en fer VE»elsiory qui ve
nait de Belfast et courait toute vapeur. La proue de
ce navire pénétra dans l'avant du Mail jusqu'au mat
de misaine, brisant tout sur son passage. Cinq labou
reurs irlandais,qui dormaient sous le tillac d'avant,
furent tués du coup. Neuf autres furent grièvement
blessés. Trois de ceux-ci sont morts depuis, et l'on a
peu d'espoir de sauver les cinq autres. VExelsior
peu endommagé par cet accident, a pu continuer sa
route. Le Mail a eu son avant littéralement coupé en
deux jusqu'à la ligne de flottaison.
On ne saurait se faire une idée de l'empressement
avec lequel les habitants de Bruxelles se préparent
concourir rendre les fêtes de juillet aussi splen-
dides que possible. Les rues que le cortège royal doit
traverser seront décorées avec magnificence. La
seule rue Neuve donne jusqu'à présent, assure-t-on,
uu contingent de plus de 4,000 fr.
La police de Seraing a mis jeudi en état d'arres
tation la nommée Marie Lfemme du, sieur
Lhabitant la commune de Seraing.
Cette arrestation serait, paraît-il, motivée par des
actes d'une cruauté révoltante qui auraient été com
mis par cette femme sur les trois enfants de son
mari provenant d'un premier mariage, et dont l'un,
petit garçon de cinq ans, idiot, aurait tout le corps
empreint de marques des mauvais traitements que
sa marâtre lui aurait fait subir et qui mettraient sa
vie en danger.
Des deux autres enfants qui auraient été égale
ment maltraités par la femme Ll'un est une
petite fille de huit neuf ans; le troisième, qui n'a
que seize mois, porterait aussi sur les bras et les
jambes des traces bleuâtres des coups qu'il a reçus
et que son jeune âge ne lui aurait pas même épar
gnés.
La femme d'un boulanger, uommé Lock, demeu
rant Temple-Street (Bristol), est accouchée d'un
enfant deux têtes. Cet enfant a quinze jours au
jourd'hui et va très-bien. Quelques médecins suppo
sent qu'il ne vivra pas au delà d'une nouvelle
quinzaine, mais d'autres croient qu'il pourra arriver
l'âge mûr.
M"» Dubourdieu, fille de M. le vice-amiral Du-
bourdieu, préfet maritime de Toulon, a pris, la
semaine dernière, l'habit des Dames deSainl-Joseph-
de-Lavoor.
Celte congrégation, établie Paris sons le nom
de Notre-Dame-des-Arts, a pour objet de donner
aux jeunes personnes, filles de fonctionnaires civils,
d'artistes, de littérateurs, que la perte de leurs
parents laisse sans fortune, une éducation qui puisse
leur fournir d'utiles ressources pour vivre honora
blement.
Un affreux incendie vient de détruire la plu»
grande partie du bourg de Branderion (Morbihan);
trente corps de bâtiments ont été réduits en cendres
dans la soirée du 3o juin. Vingt-six familles sont
aujourd'hui sans abri, et beaucoup d'entre elles sans
pain
[Courrier de Nantes
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