JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. 1,590. 168 Année. i Vires acquirit eundo. ABONNEMENTS Ymes (franco), par trimestre, 3 francs 50 c. Provinces, 4 francs. INSERTIONS: Annonces, la ligne 45 centimes. Réclames, la ligne: 50 centimes. Le Progrès paraît le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, Rue au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchies. fPRES, 26 Juillet. Les fêtes données Bruxelles ont été magni fiques et les comples-rendus des journaux ne reflètent pas l'impression que celle solennité a produite sur la foule innombrable qui a en combré la capitale de la Belgique pendant quatre jours. Les feuilles étrangères ne contien nent que des articles remplis d'éloges du peuple Belge, et elles sont d'accord pour convenir que la Belgique est le seul pays qui puisse donner un aussi magnifique spectacle. Après les fêtes'de Bruxelles, nous allons voir celles de Bruges, et elles ne seront pas moins belles ni moins splendides. Aussi l'ancienne ca pitale de la Flandre aura, pendant quelques jours, une population double et nous sommes convaincus que personne ne se plaindra d'avoir vu Bruges revêtue de ses ornements de fête. L'inauguration de la statue de Simon Stevin, les fêtes données l'occasion du mariage de S. A. R. le duc de Brabant, sont des preuves que la ville de Bruges sait, comme au moyen-âge, faire honorer l'antique réputation de l'hospita lité flamande. Vendredi soir, des sérénades ont été données par la musique du 2e régiment M. le major Auguste Vanden Bogaerde, commandant de la Garde civique d'Ypres, et M. le capitaine Brial- mont. Les musiques des Sapeurs-Pompiers et de la Garde civique se sont également fait en tendre l'occasion de la décoration conférée au chef de la Garde civique. Comme la musique du corps de9 Pompiers est partie ce matin pour Bruges, l'efFet d'as sister aux fêtes données au chef-lieu, l'occasion du 25e anniversaire du règne de S. M., le con cert qui devait avoir lieu ce soir au jardin de la Société de la Concorde est ajourné. C'est lé vingt-neuf et non le 25 Juillet que le bataillon du 2e part pour le canrip. Le même jour arrivera le bataillon du même régiment qui se trouve au camppour venir en garnison Ypres. Par arrêté royal du 23 juillet, le sieur Lan- noycandidat-notaire Wervicq, est nommé notaire Comines, en remplacement du sieur Courtens, démissionnaire. Lors de l'arrivée du Roi Bruxelles, le 21 juillet 1831, le ministère était composé de MM. Lebeau, aux affaires étrangères; de Sauvage, l'intérieur; Barthélémyla justice; Duvivier, aux finances, et de Failly la guerre. Il ne reste aujdurd'hui en vie que deux de ces cinq ministres: M. Lebeau, qui prit une part si grande l'élec tion du Roi, et M. de Sauvage, qui fut chargé par le régent d'aller recevoir et complimenter S. M. la frontière du royaume. L'enthousiasme des étrangers qui ont assisté aux fêles du 25" anniversaire ne semble pas moins grand que celui des Belges eux-mêmes. Les correspondants des journaux allemands, parisiens, hollandais sont tous d'accord pour re connaître qu'aucun pays au monde ne saurait donner le spectacle que Bruxelles, sa popula lion, et celle accourue de toutes les provinces ont offert durant ces trois jours. Aussi ne taris- sent-il pas en éloges sur le grandiose des dé monstrations, le goût exquis des décorations, l'éclat des fêtes enfin dont la capitale de la Bel gique vient d'être le théâtre. L'affluenee des étrangers a été si énorme, que les chemins de fer, par les convois de mercredi soir et de toute la journée de jeudi, n'ont pu suffire emporter chez eux tous les "voyageurs qui se sont présentés nos diverses stations. Tous les convois qui parlaient comptaient un nombre inaccoutumé de voilures, qui étaient envahies en un clin-d'œil. Il fallait faire aux stations une queue de plusieurs heures pour conquérir nne place. Bon nombre de personnes y ont renoncé et sont restées Bruxelles. IJlJJi XJ1L Un terrible incendie a éclaté dimanche soir vers 9 heures, dans la rue des Nattes, Anvers. Le feu s'est déclaré dans l'écurie de M. Max Yan den Berghe et a gagné avec- une rapidité in croyable le moulin vapeur peler le riz de M. Storms. D'immenses approvisionnements de riz sont devenus la proie des flammes. On est heureusement parvenu empêcher l'incendie d'atteindre la raffinerie de MM. Meeus frères, et grâce au temps calme et l'affluenee des secours, l'entrepôt de l'octroi a été préservé, ainsi que tout le pâté de maisons près du foyer du1 sinistre, pour lequel on avait les plus sé rieuses craintes. On a déplorer la mort de deux militaires ensevelis sous les décombres et l'on compte enviroâ huit blessés. Le moulin de M. Storms est entièrement détruit. Voici quelques nouveaux détails sur l'incen die du moulin riz de MM. Storms et Belle- mans, Anvers Le feu était concentré vers minuit un quart; les pompes ont continué jouer pendant toute la nuit et pendant toute la matinée. Les dégâts sont considérables; toute la fabri que est incendiée; il n'en reste rien littérale ment; il n'en reste pas même les murs. Un artilleur du 4" régiment, nommé Huys- mans, a été tué par la chute d'une poutre un soldat du 3e chasseurs a également été tué. Cinq autres artilleurs et quatre soldats du 3e chas seurs ont été blessés grièvement; on craint que l'un d'eux ne passe pas la journée et que deux ou trois autres succombent encore. Un chasseur est tombé dans l'Escaut en voulant puiser de l'eau, et on n'a pu le sauver. Un officier a été blessé par la chute d'un meuble, jeté d'une fe nêtre du premier étage. On dit qu'un brigadier de l'artillerie manque encore l'appel et on suppose que son cadavre doit se trouver sous les décombres. On ne sait rien de positif sur les causes du sinistre le moulin n'avait pas travaillé pendant la journée; le directeur de l'établissement était absent, Bruxelles, affirme-t-on; il n'y avait dans l'établissement qu'une servante. La fabrique était assurée, dit-on, par les com pagnies l'Escaut et Seourilassavoir les bâti ments pour 50,000 francs; les magasins pour 25,500 fr. le riz en magasin pour 75,000 fr. fêtes commémoratives de l'Inauguration dn Roi. Première journée. Lundi. (suite.) RECEPTION DU ROI A LAEKEN. Le roi et toute la famille royale sont sortis du château de Laeken midi précis, et en simples voilures décou vertes attelées de deux chevaux chacune. Dans la pre mière voilure se trouve le roi, le duc do Brabant et le comte de Flandre en grand uniforme d'officiers généraux et avec toutes leurs décorations. Dans la seconde voi ture S. A. 1. et R. M*" la duchesse de Brabant et S. A. R. la princesse Charlotte. Les deux princesses sont vêtues de riches et gracieuses toilettes d'été. Les voituresjde la et les chevaux du roi et les princes, les aides-de- camp de S. M. et toute la suite de la famille royale at tendent sur la chaussée de Laeken, près de la demeure de M. le bourgmestre Ch. Hcrry. Le roi et les princes sont accueillis, dès leur sortie du château de Laeken, par les acclamations bruyantes et prolongées des habitants de la commune et d'une foule de personnes venues de la ville. Les princesses reçoivent de superbes bouquets de rfeurs, des couronnes d'or et d'immortelles sont offertes au roi et aux princes, au milieu d'un élan d'enthousiasme qu'il nous est impossible de décrire. Il est midi un quart, le roi et la famille royale passent Tarc-de-triom- phe du pont de Laeken, nouvelles ovations, nouvelles acclamations des plus retentissantes. Au bout de quel ques minutes, le roi et les princes sont arrivés devant l'hôtel de M. le bourgmestre de Laeken, où S. M. et LL. AA. RR. descendent de voiture pour mettre pied terre chez M: le bourgmestre. Les acclamations redoublent. M. Ch. Herry, bourgmestre, la tête du conseil com munal dé Laeken s'avance, salue le roi et les princes, et féliciteS. M. Les dernières paroles du bourgmestre ont eu un long retentissement. Les cris de vive le Roi éclataient de toutes parts, sur la chaussée de Laeken, tandis que le canon donnait le signal de la marche du cortège. Dne batterie d'artillerie postée dans la plaine du Chien-Vert tire sans interruption de minute en mi nute. Le vin d'honneur est offert au roi et la famille royale par le conseil communal de Laeken. Le roi, profondément ému, répond par quelques paroles cor diales aux félicitations exprimées par le premier magis trat de la commune. 11 est midi et demi passé, le roi, le duc de Brabant, le comte de Flandre montent k cheval après avoir remercié le bourgmestre et les membres du conseil communal de Laeken S. M. et LL. AA. RR. sont de nouveau et vigoureusement acclamées par la foule en sortant de l'hôtel de M. le bourgmestre Ch. Herry. S. A. I. et R. M™0 la duchesse de Brabant et S. A. R. Mm" la princesse Charlotte ont pris place dans un magni fique carrosse de gala attelé de six chevaux. Les aides- de-camp du duc de Brabant, MM. les colonels Dhanins de Moerkerkc et Goethals, sont cheval aux portières de la voiture. ENTRÉE DU ROI A BRUXELLES. Le cortège royal se met èn marche toujours au bruit du canon et des acclamations de la foule immense qui encombre le faubourg de Laeken. Un état-major ex trêmement brillant et nombreux suit le roi et les princes. Tous les généraux de la résidence s'y trouvent réunis avec les aides-de-camp et des officiers étrangers. Le carosse des princesses est précédé des voitures conduisant le grand maréchal du palais, comte deMarnix, du grand maître de la maison du duc et de la duchesse de Bra bant, les dames d'honneur et du palais, la grande maî tresse de la maison ducale, etc. Toutes les voitures de gala sont attelées de six chevaux chacune et précédées de quatre piqueurs. Des détachements du régiment des guides ouvrent et ferment la marche du corlége royal. A une heure moins quelques minutes, le cor tège arrive la porte de Laeken, après avoir parcouru au milieu des acclamations toujours croissantes, les sections du faubourg comprenant Laeken et Molenbcék. Un spectacle grandiose s'offre encore ici. L'arc-de-triompbe de la porte de Laeken est un chef-d'œuvre d'art. Sur des estrades élevées droite et gauche de la Place d'Anvers, sont placées un millier de dames en riches toilettes et portant toutes de superbes bouquets. Au devant, l'en trée, le conseil communal de Bruxelles vient, par l'or-

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