Chronique politique.
Nouvelles diverses.
•talion. Des femmes du peuple avaient fait pleu
voir des bouquets dans la première voiture qui
conduisait le roi, la duchesse de Brabant et la
princesse Charlotte.
Lorsque les voitures de la Cour ont passé
place Rouppe et rue du Midi, les mêmes ma
nifestations se sont renouvelées. Le roi. dont la
santé parait toujours eicellente, était visible
ment ému de ces témoignages de sympathie et
d'affection.
Le roi et la famille royale sont arrivés au
château de Laeken, six heures et demie après
avoir traversé tout le centre de la ville.
Tribunaux.
L'affaire de M. Louis Hymans contre X Indé
pendance a été appelée, samedi, devant le
tiibunal correctionnel.
On sait que I ndêpendance était assignée
pour refus d'i user lion d'une lettre de M. Hy
mans, en réponse aux articles que ce journal a
publiés sur le concours de poésie française.
M8 Guillery. pour M Hymans, a posé ses
conclusionsqui tendent faire condamner
VIndépendance 1° I amende prescrite par la
loi pour chaque jour «le retard dans l'insertion
de la réponse de M. Hymans; 2" l'insertion
de celte réponse 3° 1,000 fr. de dommages
cl intérêts.
M. Ilvmans a pris la parole son tour. Il a
«lit que depuis sa sortie de Y Indépendance, ce
journal lui a voué une inimitié très-prononcée,
car il cherche lui nuire par tous les moyens.
Il a ajouté «jue vivant de sa plume, il pouvait
éprouver uu grave préjudice des attaques de
l'Indépendante, dont il lui était dû réparation.
M* Mascart, pour Y Indépendance, a soutenu
que M. Hymans n'ayant été cité, ni nominati
vement ni indirectement, dans des articles qui,
du reste, ne renfermaient d'attaques contre
aucun des concurrents, il n'était point recevable
en sa demande.
Le tribunal a tenu l'affaire en délibéré jus-
qu une prochaine audience.
I" 11 1~
Da 10 Août au 10 inclus.
Une dépêche télégraphique de Madrid, en date du
8 août, annonce que la Gazette publie plusieurs
nominations importantes. Ce sont la nomination de
M. Alvarez au ministère de la justice, celle du géné
ral Serrano aux fonctions d'ambassadeur d'Espagne
Paris, et celle du général Ech.gue au poste de ca
pitaine généralde UNouvelle-Caslille. M. Luzuriaga,
qui a refusé le ministère de la justice, conserve la
présidence du tribunal suprême de justice.
La Correepondance générale nous apprend que,
dans la soirée du 4 août, Espartero a pris congé de
la Reine et du Roi qui l'ont reçu avec la plus
grande bienveillance. Cette entrevue n'est pas un
des traits le moins curieux de la crise actuelle. On
annonce que la garde nationale, de très-rares ex
ceptions près, est désarmée dans toute l'Espagne.
Aussitôt la révolution accomplie, en i854. O'Don-
nell avait vu ou feint de voir dans la milice citoyenne,
le salut du pays. Il y voit maintenant un élément de
désordre, et il est plus que probable qu'il ne la réor
ganisera pas. D'après la même correspondance, la
Reine voudrait qu'on en revint k la Constitution de
r845. C'est cette Constitution qui existait, ou était
censée exister lors de la révolution de juillet 1854;
elle n'est qu'une modification de la Constitution de
837, laquelle n'était elle-même que la Constitution
de 1812 amendée dans le sens monarchique, par des
Corlès dites constituantes convoquées en i8.-i6 par
la Reine régente, sous le coup de l'émeute militaire
de la Granja.
Des nouvelles de Constantinople annoncent que
les membres autrichiens, anglais et français de la
commission de la régularisation des frontières, ont
adjugé la ville de Bolgrad là Moldavie, et que les
représentants de la Russie ont protesté contre ce
résultat des délibérations qui devra être sanctionné
par les signataires du traité de Paris. La raison pour
laquelle la Russie ne veut pas céder cette ville, c'est
qu'elle est un but de pèlerinage pour les Grecs non
unis.
Le Siècle a commis, celte occasion, une erreur
bien humiliante pour un journal de cette impor
tance. 11 a pris Bolgrad, petite ville de la Bessarabie,
pour Belgrade, l'une des villes principales de la
Servie, et partant de là, il trouve les prétentions de
la Russie bien déraisonnables.
Les journaux piérnontais annoncent qu'une sous
cription est ouverte en ce moment pour offrir au
gouvernement cent canons destinés l'armement
d'Alexandrie. Eu même temps, ils font ressortir le
carnc 1ère et la portée patriotique de cette démons
tration, qui est un hommage rendu par le pays tout
entier la politique de son gouvernement, au prin
cipe qu'il représente comme défenseur de l'indé
pendance italienne.
L'affaire de l'île des Serpents occupe la presse
étrangère, et le Morning Pott publie ce propos un
article furibond contre la Russie, qu'il accuse de ne
vouloir point exécuter le traité de Paris. Nous avons
caractérisé d'un mot ce qui se dit sur cette affaire.
C'est du bruit pour rien, avons-nous dit, et nous
persistons.
L'île des Serpents est située dans la mer Noire, h
la hauteur des Bouches du Danube; elle a dû une
célébrité bien oubliée aujourd'hui la tombe et au
temple d'Achille. Elle reprit un moment quelque
notoriété, quant au milieu de la guerre d'Orient,
elle fut désignée pour point de rendez-sous la flotte
qui avait embarqué l'armée expéditionnaire dans la
rade Bahlzick, pour la transporter en Crimée. De
puis, il n'en avait plus été question. Cette île a une
lieue de long, sur une demi-lieue de large.
Nous ne savons pas au juste ce qui s'y est passé,
ni pourquoi l'on suppose que la Russie veut s'y
maintenir et en faire uu Gibraltar ou une île de
Malte. Prêter la Russie une pareille idée, quand
elle abandonne la rive gauche du Danube, est tout
bonnement absurde. I.a Russie a renoncé fortifier
jamaisSébastopol,et elle s'exposerait une nouvelle
lutte pour fortifier un îlot désert, aride, inhabité!
Dormons tranquilles et n'eu croyons pas un mot.
11 ne faut pas croire non plus que la Russie veuille
garder la forteresse de Kars. El si c'est pour cet deux
questions qu'une flottille anglaise est rentrée dans
la mer Notre, nous apprendrons bientôt qu'elle en
est sortie.
Un Congrès dit des chemins de fer allemands
s'est tenu récemment Francfort. Quarante-six en
treprises s'y trouvaient représentées. L'assemblée a
décidé qu'un tarif commun serait établi sur toutes
les lignes du réseau allemand.
Par le Fullon, arrivé h Cowes, le g au malin, en
route pour le Havre, on a des nouvelles de New-
York du 26 juillet.
Le Sénat a adopté un bill qui déclare propriété
des Etats-Unis, toute ile non habitée et contenant
du guano, qui serait l'avenir découverte par des
citoyens américaux. Le bill ajoute que, dans ce cas,
le guano appartiendra exclusivement ceux qui en
auront fait la découverte.
Les autres nouvelle.- politiques apportées par ce
navire ne présentent aucun intérêt.
11 ne nous vient de France aucune nouvelle poli
tique. On 'se demande si lé retour de l'Empereur
n'eu suscitera pas quelqu'une. La réponse il cette
question n'est pas facile. La négative toutefo s est
probable, car le séjour de l'Empereur Sainl-Cloud
sera de courte durée. On persiste U dire qu'il partira
samedi ou dimanche pour Biarritz.
Le Comtélutionnel publie au sujet de l'île des Ser
pents et de la ville de Bolgrad, un article liès-paci-
fique et qui tranche singulièrement avec le ton
belliqueux et menaçant des journaux anglais.
Là seule chose qui préoccupe le Comtilutionnel,
c'est que le phare de cette île soit convenablement
entretenu. Après cela, peu lui importe que l'îlot
appartienne la Turquie ou la Russie.
Ce journal se montre d'aussi bonne composition
quant h l'affaire de Bolgrad, qui n'est pas plus grave,
selon loi. C'est grâce aux cai tes défectueuses four
nies par les plénipotentiaires russes au Congrès de
Paris, que celte difficulté d'exécution a surgi pour
le tracé de la nouvelle frontière de Bessarabie. Une
transaction est nécessaire, et le Comtilutionnel pense
que la Russie doit s'y prêter avec d'autant plus de
condescendance, qu'elle seule est responsable des
inexactitudes qui ont donné lieu à-cette difficulté.
Voici en quels termes un journal espagnol
la Epocaraconte l'entrevue du duc de la Victoire
avec la Reine
Le général Espartero ayant obtenu une audience
de congé, fut reçu par I.L. M.M., dimanche dernier,
six heures du soir. S. M. la Reine, ce qu'il paraît,
prit l'initiative et lui adressa ces paroles Duc,
comment t'ès-tu porté depuis que nous ne nous
sommes vus? Où as-tu été que ni moi ni personne
nous n'ayons rien su de ta personne? s Ces deux
demandes firent une profonde impression sur le
général qui répondit seulement Madame, je me
retire dans la vie privée. Je ne puis maintenant
servir ni ma Reine, ni ma patrie; mais, Logrono,
j'adresserai des vœux au fciel pour ma Reine et pour
ma patrie. Je ne manquerai ni mes serments ni au
drapeau que j'ai juré de défendre. Je me retire dans
ma maison, et lé (si on me laisse tranquille, ce que
je ne crois pas), on pourra me briser le corps, mais
non l'âme. Le général prit alors congé de LL. MM.
en baissant leurs royales mains, et S. M. la Reine le
chargea de compliments pour la duchesse de la
Victoire. Leduc de la Victoire est parti pour Lo
grono par la diligence de Soria. Il paraît qu'il ira
ensuite prendre les eaux.
On trouvera peut-être la question de la Reine, en
abordant Espartero, légèrement moqueuse. Le duc
de la Victoire en a vu bien d'autres. Depuis sa
chûte, divers journaux de Madrid ou de l'étranger
ont publié contre lui des articles très-durs. Quoi
qu'ils fussent de nature justifier l'opinion qua
nous avons souvent émise sur sort compte, nous ne
les avons pas reproduits pour n'être pas accusés «le
frapper un homme terre. Nous devons toutefois
faire une exception pour l'article suivant d'un jour
nal de Saragosse, qui s'appelait El Esparteritta et
qui en changeant de nom pour s'appeler 1oisadory
explique comme suit, les raisons qui l'y ont engagé
Lancés dans l'arène du journalisme depuis deux
ans, nous ne nous sommes jamais écartés de la ligne
que nous nous étions proposé de suivre.
Maintes fois, pendant ce temps, nous avons
élevé notre voix en faveur de l'homme qui, placé
la tête de la révolution, servait de devise notre
journal.
A chaqueattaque que cet homrqe recevait, nous
répondions en détendant bien moins l'homme que
le symbole du grand parti progressiste.
Espartero, pendant quelques années, a combattu
pour le parti libéral Espartero, dans l'exil comme
au faîte du pouvoir, a toujours tenu la bannière in-
voquée par les progressistes en faveur de leur œuvre
de régénération sociale; il s'est toujours montré
grand, libéral et dévoué ses partisans. Aujour
d'hui, lorsque, propos de sa défaite ministérielle,
le peuple, en invoquant le nom du duc de la Vic
toire, s'est lancé au combat dans les rues de Madrid,
de Barcelonne et de Saragosse et dans mille autres
endroits, cet homme, en apparence du moins, est
resté impassible, et pas une parole propre suspen
dre la lutte ou décider le triomphe n'est arrivée
jusqu'à nous.
Aux cris des masses; aux retentissements du
canon et aux gémissements des victimes,cet homme,
dans des moments aussi suprêmes, n'a trouvé, pour
toute réponse, qu'un silence, hélas par trop signi
ficatif.
C'est pourquoi, tant que les circonstances et le
temps n'éclaircironl pas, dans tous ses détails, la
conduite de cet homme, nouaj cessons de le consi
dérer comme le représentant de notre parti, et nous
effaçons de notre journal un nom qu'en aucune
manière nous ne pouvons dorénavant accepter.
Le roi de Suède vient de piesci ire tous les régi
ments et corps de cavalerie de porter le deuil pen
dant huit jours, cause de la mort de M. le général
coinle de Loewenheilm, ancien ministre plénipo
tentiaire Paris.
Les nouvelles de la Californie, en date du 2
juin, annoncent la dissolution du comité de surveil
lance.
Avant le 31 juillet, architfdes, décorateurs,
peintres, étaient absorbés par les constructions qui
.'élevaient Bruxelles pour répondre l'éclat de
cette imposante solennité; c'est maintenant le tour
des dessinateurs et des graveui'6 rivalisant de latent
el d'émulation afin de perpétuer tant de remarqua
bles inspirations qui méritent de survivre la cir
constance. M. Hendrickx s'occupe de la reproduction
des chars; MM. Stroobant, Simonau, Luulers, de
celle des arcs de triomphe MM. Schubert et Bau-
gniet des portraits qui compléteront le Compte-
rendu illustré des fêles de juillet. De leur côté, MM.
Henri Conscience el Louis Hymans travaillent la
rédaction du texte.respectil qui leur est confié, et
tout garantit un livre exceptionnel en rapport avec
l'importance du but poursuivi, digne enfin des sym
pathies unanimes dont cette publication est l'w+ijet
sur tous les points du psys, de la part da toutes les
classes de la nation.
La canonnade de Sébastopoi.. Nous trouvons
les curieux détails qui suivent, et qu'on ne lira pas
sans intérêt.