Chronique politique.
station 4 h. 45 m. du soir, a occasionné un
retard de cinq quarts d'heure la marche du
convoi. Ces Irois déraillements n'ont amené au
cun malheur. Il n'est pas moins vrai que les
ingénieurs devraient rechercher la cause de ces
déraillements. N'esl-elle pas dans l'état de la
voie
On écrit de Tliielt, le 33
A peu de jours d'intervalle, deux différents
attentats aux mœurs ont été signalés dans la
commune de Meulebeke (Flandre occidentale).
Au commencement de ce mois le nommé Joseph
Vander Beke a été conduit devaDt le procureur
du roi, comme prévenu de viol, commis sur
deux jeunes filles, l'une âgée de 7 ans, l'autre
âgée de 6 1/2 ans.
Quelques jours après, la nommée Rosalie De
Casier, âgée de 22 ans, a été arrêtée par la po
lice de l'endroit, comme prévenue d'attentat
la pudeur consommé sur deux jeunes gaiçons
au-dessous de I âge de 15 ans.
Rappelons que la commune de Meulebeke
est la plus cléricale du clérical arrondissement
de Thiell. M. de Meulenaere, sa dernière réé
lection, y a eu toutes les voix.
Ouverture de la chasse.
Un arrêté du ministre de l'intérieur, en date
du 25 août11856, porte ce qui suit
L'ouverture de la chasse pour tout gibier
autre que le faisanest fixée au 1er septembre
dans la province de la Flandre-Occidentale.
Toutefois, la chasse au chien courant ou au
lévrier n'est permise qu'à dater du quinzième
jour après l'époque fixée ci-dessus.
La chasse au faitan est ouverte dater du
1er octobre.
Lorsque la neige permet de suivre le gibier
la piste, même sur une partie du territoire de
la commune, la chasse est suspendue et ne reste
autorisée que daos les boisles marais et le
long des fleuves ou rivières.
Du 34 Août an 37 iuclns.
11 est question, depuis plusieurs semaiues, de la
note du roi de Naples en réponse aux représenta
tions de la France et de l'Angleterre. La Gazette de
Cologne vient d'eu donner,, non pas précisément le
texte, mais le sens général, dont elle garantit l'exac
titude.
Ainsi que noos le savions, le roi de Naples re
pousse formellement toute intervention étrangère
dans les affaires de son royaume; il la repousse
comme contraire toutes les règles de droit inter
national, comme une atteinte a la dignité et l'in
dépendance de sa couronne. 11 termine en disant que
torses, il s'arrête de temps en temps pour reprendre ba
leine et juger la position; puis il s'élnnceavec une impé
tuosité nouvelle. Dans sa course hardie, il est servi par
une agilité merveilleuse, il profite des moindres accidents
du terrain et met entre lui et ses adversaires des ravins
infranchissables. Protégé par sa fourrure épaisse il défie
les balles des carabines et semble exciter les imprudences
afin de se jeter ('improviste sur le premier chasseur
désarmé. Le voilà retranché sur un petit plateau isolé,
comme une forteresse. Autour de lui, a droite, gauche,
sont des gouffres sans fond.
Un coup de feu parL Sur toute la ligne du dos un
sillon est tracé dans le pelage noir. Un instant la béte est
enveloppée d'un tourbillon de poils qui volent de tous
côtés. Mais la peau même n'est pas entamée. Le vent
dissipe lentement ce nuage, et alors on aperçoit l'ours
dressé de toute sa hauteur sur son train de derrière.
Ses naseaux fumants aspirent l'odeur de la poudre ses
petits yeux sortent de leurs cavités et lancent des flam
mes. Ses pattes antérieures se métamorphosent en mains
et, saisissant un énorme quartier de roc, elles le lancent
avec une adresse sans égale contre le premier chasseur
qui s'offre sa vue.
Ce chasseur est M. de Bossnnge, fidèle et de pied ferme
son poste. A celle agression subite de la béte, le comte
a jugé tout le péril de la situation. Tenu couvert par
le rebord avancé du rocher derrière lequel il se tenait
rat hé, il a pu éviter le projectile de l'ours. Le roc seul a
été atteint le coup était porté avec une telle vigueur que
la pierre a volé en éclats sous le choc, et maintenant Iç
comte est entièrement sans abri. Il appelle son aide
tout son sang^froid, et avant la seconde agression de la
bé'.e, il a décharge contre elle sa carabine. Le coup visé
si l'on faisait appel la contrainte, eut.fiant en sa
cause, il repousserait la force par la loi ce.
En Espagne, la question des subsistances semble
préoeenper de plus eu plus l'opinion publique et le
gouvernement. 11 y a dans tout le pays une véritable
alarme ce sujet. La situation politique est toujours
la même. Un croit cependant que les questions con
stitutionnelles recevront une solution prochaine.
Les diificultés qui avaient paru s'élever entre la Russie
et les puissances alliées, relativement l'exécution du
traité de Paris, s'évanouissent l'une après l'autre. Nous
n'y avons jamais cru pour notre part. Il n'est plus ques
tion de Kurs ni du prétendu refus fait par la Russie de
rendre celte place la Turquie. Le Constitutionnel an
nonce positivement que les Russes ont évacué l'Ile des
Serpents et laissé les Turcs libres d'installer sur ce
rocher le plinre qui était le seul intérêt du débat. Enfin,
depuis quelque temps, les imaginations se sont exercées
propos des projets qu'on attribuait au gouvernement
russe pour la reconstruction du Sébastopol. On sait au
jourd'hui, suivant le même journal, que ces projets
n'existent, au moins quant présent, que dans l'imagi
nation de ceux qui s'en occupent. Tout projet de cette
nature est ajourné jusqu'au voyage que l'empereur Alex
andre se propose ue faire en Crimée, après son couron
nement. Ainsi, de toutes les questions qui ont pu diviser
un instant la Russie et les puissances signataires du traité
de Paris, il ne reste plus maintenant que la question qui
concerne la frontière de Bessarabie et la cession de Bol-
grad la Moldavie. Mais il y a loul lieu de croire que
cette difficulté sera facilement et prochainement résolue
comme toutes les autres.
bes nouvelles d'Espagne se réduisent quelques faits
qu'il nous suflit de constater.
La Gazette officielle de Madrid publie le décret relatif
(a dissolution de la milice nationale. Le décret porte
que le gouvernement rendra compte de cette mesure aux
Cortès dans la prochaine législature.
Un journal de Madrid, la Espanacroit savoir que la
question relative la reconnaissance de la reine Isabelle
par la Russie n'est pas encore décidée, et il en conclut
que scion toute probabilité, l'Espagne ne sera pas repré
sentée au couronnement de l'empereur Alexandre.
Il parait que le maréchal Narvaez va recevoir l'autori
sation de rentrer en Espagne et d'y choisir lui-même le
lieu de sa résidence.
L'ex-ministre de l'intérieur, M. Patrizio Escosura,
qu'on avait dit parti pour Lisbonne, était resté Madrid,
qu'il n'a quitté te 19 que pour su rendre en France. 1
L'Assemblée nationale se tient pour assurée d'après ses
renseignements, que le ministère espagnol va procéder
au rétablissement de la Constitution de 1845, renversée
par la révolte de juillet 1854.
Les Chambres seront de nouveau convoquées, confor
mément cette Constitution, mais les membres du Sénat
tel qu'il existait en 1854, ne rentreront pas en fonctions.
La Reine pourvoira par de nouvelles nominations la
composition de celte assemblée.
L'Angleterre refuse d'accéder la proposition de M.
Marcy, d'abolir complètement le droit de prise de navires
marchands par les navires de guerre des nations belligé
rantes.
Une dépêche de Berlin ditque la nouvelle publiée par
les journaux français et anglais, que la Prusse s'occupe
déjà rassembler une flolille et des troupes de débar
quement pour aller puuir les pirates du Riff, est dénuée
de tout fondement.
Le paquebot hélice Cadix, de la Compagnie franco-
avec une rare justesse a porté. L'ours est atteint au front;'
la blessure serait mortelle, si l'os plus dur que le plomb
ne se faisait cuirasse; la balle a glissé sur le crâne sans le
trouer. Quelques secondes cependant l'ours chancelle, il
tombe sur ses quatre pattes, mais celles-ci en se cram
ponnant puissamment la roche ardue le montrent aux
chasseurs encore plein de vie et de force et prêt con
tinuer le combat.
L'anxiété est dans tous les cœurs. Chacun attend avee
une impatience lébrilc la suite des émouvantes péripéties
de ce drame dans lequel il peut tout instaut devenir
acteur principal. Celle attente n'est pas longue.
La balle de M. de Bossange a labouré le Iront de la
béte, déchiré la peau et les muscles. Le sang coule en
abondance et inonde les naseaux. L'œil même eu est uu
instant obscurci, on le voit aux hésitations de l'animal.
Mais bientôt secouant sa fourrure épaisse, et rendu fu
rieux par sa blessure, il prend son élan. Ce n'est plus de
loin, c'est de près qu'il va attaquer et se défendre.
En deux bonds gigantesques, l'ours louibe tout debout
devant le chasseur. Dans les airs ce corps se déploie
comme les arches mobiles d'un pont fantastique. La pre
mière se repose un instant, comme sur une assise, sur la
roche intermédiairemais l'autre commence aussitôt
pour finir devant M. de Bossange.
Toute la chasse a vu l'élan de la bctc; toute la chasse
l'aperçoit debout, menaçante; toute la chasse a entendu
le cri horrible que laisse échapper sa gueule béante
alors connue uu immense avertissement, uu seul cri
s'échappe de toutes les poitrines haletantes Corps
corps. '■nifWfttfv i
Eu effet, cYst ainsi que la lutte s'engage. M. de Bos
sange raidit ses nerfs et ses muscles, cl l'ours l'étrcint
américaine, vient d'arriver au llâvre, apportant des nou
velles de Rio-Janeiro jusqu'au 18 juillet. Les feuilles de
celte capitale publient le texte de deux traités d'amitié,
de commerce et de navigation conclus par le Brésil avec
la Confédération argentine et avec la république du Para
guay.
Ces traités ont été accueillis avec une vive satisfaction
par le public brésilien. Le premier contient la confirma
tion et la ratification expresses de la convention du 27
août 1828, qui place l'indépendance dejla république
orientale sous la garantie collective du Brésil et de la Con
fédération argentine. Toute tentative de conquête ou de
changement dans la forme du gouvernement de la part
d'une nation étrangère, est considérée par l'article 4,
comme une attaque contre l'indépendanccct l'intégrité
de la république orientale de l'Uruguay.
Parmi les stipulations de ce traité, se trouve celle qui
proclame la neutralité de l'île de Martin-Garcia, dans le
eas où une guerre éclaterait, soit entre les républiques
riveraines de la Plata, soit entre.uue de ces ^républiques
et une puissance étrangère.
Les différends entre le Brésil et le Parnguayjduraient
depuis deux années. On se rappelle qu'à la suite d'une
rupture diplomatique, le gouvernement impérial avait
envoyé une escadrille dans les eaux du)[Paiiuma, afin
d'obtenir du président Lopès la réparât on qui lui était
duo. A cette occasion encore, on avait répandu le bruit
dans la Plata, et ce bruit était facilement venu jusqu'en
Europe, que le Brésil avait des pensées de conquête. Rien
n était muins fondé et la suite des .événements l'a bien
prouvé. Une fois la réparation obtenue, la division bré
silienne s'est retirée les négociations qui avaient échoué
l'Assomption ont été reprises Rio entre l'envoyé du
président Lopès et le ministre des affaires étrangères du
Brésil, M. Paranuot, et elles ont proiupteinent abouti.
Le traité d amitié, de commerce et de navigation règle
dans un sens très-libéral toutes les questions pendantes
entre le Brésil et le Paraguay. La question seule des limi
tes est réservée une convention séparée maintient
quanta présent, 1 uti possidelis, en témettant le règle.-
ment définitif des frontières un traité ultérieur qui sera
conclu dans uu délai de six années. Ces arrangements ont
été sanctionnés avec empressement par le président Lo
pès, qui déclare, dans une proclamation publiée le 14
juin l'Assomption, que ce traité resserra plus que ja
mais les liens d'amitié qui existent entre les deux nations
et les deux gouvernements.
Quant I accueil que les deux traités ont reçu au Bré
sil, un simple fait en donne la mesure. Les traités ont été
publiés le 14 juillet; ce jour-là même, devait s'ouvrir,
la Chambre des députés, la discussion sur le budget des
affaires étrangères; pas un orateur n'a demandé la parole:
et le budget a été adopté l'unanimité.
En signalant ces jpurs passés l'article du Journal de
l'Empire contre la liberté d'enseignement, nous expri
mions l'opinion, nonobstant tout ce (jui se disait, que le
gouvernement impérial n'oserait pas pour le moment
entreprendre de s'arroger le monopole. Notre doute était
fondé. Le Constitutionnel combat aujourd'hui et le Jour
nal de l'Empire et. les journaux français et étrangers qui
s'étaient félicités de ravènementdeM.Roiiland. Il affirme
que M. Rouland ne changera rien ce qui est, et que les
traditions de son prédécesseur, M. Fortoul, seront sui
vies en tout point.
Les informations du Journal des Débatsen ce qui
concerne les mesures politiques projetées par le ministère
espagnol, sont conformes celles que donnait lundi
l'Assemblée nationale. On en reviendra la Constitution
de 1845, modifiée dans quelques-unes de ses parties et
sur son poitrail velu, pendant que ses griffes s'enfoncent
dans les chairs, que ses dents déchirent l'épaule avec une
acre volupté.
De loin le marquis d'Aranza a vu le péril de son com
pagnon. Aussi prompt que la flèche lancée par une main
robuste, il vole son secours, en lui criant de tenir
ferme. A trente pas du groupe, il s'arrête et debout, la
jambe en avant, applique sa carabine contre son épaule.
Les quelques secondes qui s'écoulent paraissant un6ièclc
aux spectateurs 'de cette scène étrange et formidable.
Enfin le coup part et la balle déchire l'oreille de la bête.
Soudain eelle-ci lâche la proie qp'elle tenait. 11 était
temps; bout de forces, M. de Bossange tombe évanoui
sur ie bord d'un précipice et l'ours fond avec une irapé-
tuositéfarouche sursoit second adversaire.
Le marquis ^'Aranza l'attend avec son intrépidité ac
coutumée. Pour lui une telle lutte n'est pas nouvelle, et
ecilc-ci se présente avec de grands avantages. II a eu le
temps d'étançonner ses pieds fortement d'aplomb sur le
sol, et, quand l'ours va le saisir, il l'arrête en déchargeant
sur son mufle, comme une massue, la crosse de son fusil.
Le bois casse sous le choc, mais la béte recule. Le mar
quis saisit l'occasion de ses bras nerveux, il enlace 1 ani
mal sous les pattes antérieures, et, s'aidant de tout son
corps, il pèse avec une force herculéenne sur le canon
de fer de sa carabine qu'il tient de ses deux mains. Cet
effort suprême ne dure qu'un instant, et bientôt un cri
épouvantable retentit; la bêle a les reins cassés. Le mar
quis se dégage, et l'ours tombe comme un sapin déraciné
par l'ouragan. Pour mieux s'assurer de sa mort, le chas
seur plonge deux reprises son couteau de chasse dans la
poitrine, et le sang jaillit gros bouillons.
(La suite au prochain