JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
IV f .60©. 16e Année.
Dimanche, 31 Août 1656.
Vires acquinleundo.
UNE
VENGEANCE*!
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Tpres, 10 Août.
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Si les journaux dits conservateurs ne jetaient
de temps en temps des cris discordants ren
contre du parlementarisme et du libéralisme,
on croirait, qu'en Belgique, il n'y a plus de
partis. La politique «ALtombée dans une jpro-
fonde léthargie.* Les questions les plws impor
tantes ne parviennent pas tirer l'opinion
publique de l'àsSoupissement dans lequel il est
plongé. Mais'à côté dé cette béate indifférence,
il se fait un travail soùlërrain qui mine constam
ment les institutions libres, et ce travail s'opère
par les associations religieuses de toute couleur
etde tout uniforme. Pendant que la nation som
meille, les adversaires des institutions qui nous
régissent sont constamment jà l'œuvre pour les
fausser, en attendant qu'ils puissent les req-
■verser. Ils semblent partager l'assoupissement
général, mais etl apparence seulement; ils ex
ercent une pression énergique sur la société
eqtière et enrôlent, qui, soûs ptétexte de bien
faisance, qui, sous couleur de coopérer des
œuvres religieuses, et dans un tùomëût donné,
ces adeptes de tout sexe et de tout âge, conve
nablement préparés, feront de la propagande
politique et joueront un rôle électoral but pour
pour lequel les chefs du. mouvement réaction
naire se sont livrés cet embrigadement.
Nous désirons appeler l'attention sur celte
situation que hoùs devons qualifier de dange
reuse. car elle ne tend rien moins qu'à amener
de nouveaux bouleversements.
Les soi-disant conservateurs laissent poindre
leurs secrètes aspirations au retour de la société
l'ancien régime, et quoiqu'on fasse et mal
gré l'assôupissement par lequel les nations sem
blent énervées, il n'ést donné aucune puissance
humaine de les ramener la situation qui leur
.était faite en .1789. .Mais bien que la tentative
soit insensée, elle n'en est pas moins essayée et
si l'on ne barre le chemin aux1 folles entreprises
des soi-disant conservateurs, on pourrait bien
voir se renouveler des luttes qui ne seraient plus
pacifiques. jjans tous les cas tl serait sage de oe
pas les faire surgir, et nous devons l'avouer que
ôésont les soi-disant conservateurs qui par lèurs
intrigues et leurs manœuvres, seront'la cause
des troubles qui seront la conséquence de la
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mençait descendre vers l'occident, quand les chasseurs
arrivèrent au pied de la montagne. La marche, si com
mode et si facile pendant la nhit, lés avait accablés la
descente. Car, dans les sèntiers mal frayés et partout en
combrés de pierres, le pied glissait aisément et la moin-
dre chute présentait raille périls sUr un terrain coupé de
chacun se hâtes d'accourir,, on veut sprrer les mains des .toutes parts de ravins profonds dont la pente pic n offre
ssange a l'épaule pro- [aucune aspérité, aucun point d'arrêt. Ce fut donc avec
Mil! un (ÉDITE.)'
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III. LE RETOUR.
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A la chute de la bête, les chasseurs ont poussé un long
hou?rali d'enthousiasme. Tous les postes spnt abamjpnnés;
suppression de certaines libertés, qu'ils trouvent
dangereuses et inopportunes, quand ils n'en
jouissent pas exclusivement. Les feuillesjclérû-
cales sont cet égard très-calégoriques et si
quelquds-tihes ne blâment pas ouvertement
l'œuvre du Congrès national, c'est que le mo
ment n'est pas venu de découvrir leurs batte
ries. Il estjcertain que dâns certaines régions
politico-religieuses, on grille de tenter aussi tin
coup d'état et on en est venu tenir en mince
estime., celte Constitution qui déclare tous les
Belges égaux devant la loi. Il y a des hauts et
poissants seigneurs mitrés ou non mitrés, nobles
ou financiers, qui voudraient voir renaître les
ordres et remettre le tiers-état dans la position
qùe, suivant eux, on n'eut jamais dû modifier.
Nous voulons avertir Topinion publique de Ce
qui est rêvé, et ce rêve deviendra une réalité,
si l'on p'esi prévoyant autant que vigilant.
L'évêque de Gand vient, dans une homélie
prononcée l'occasion d'une distribution de
prix, de blâmer le bal populaire qui sera donné
Gand, l'occasion des fêles offertes au Roi,
demain 31 Août. Nous ne comprenons guère
cette horreur de la danse de la part du prélat,
nous croyons même qu'à Rome, résidence du
pape et centre politique dii catholicisme, on
n'a pas cette pieuse répulsion pour ce plaisir
tellement inoffensif, que le saint roi David dan
sait devant l'arche et que l'exercice chorégra
phique du pieux souverain des juifs était,
d'après la bible catholique, agréable Dieu, il
est vrai qu'on peut nous répondre que lpfs prin
cipes de Rome.ont varié d'après les temps et les
besoins de son influence politique, et que M.
l'évêque n'est pas tenu de tolérer, ce qu'un saint
roi pu fâire impunément.
Dans la matinée du 26 de ce mois, on a trouvé
pendue, sur son grenier, la nommée Sophie
De Jaeger, veuve Adan,âgée de 63 ans, journa
lière, Beerst. On ignore les motifs de cet acte
de désespoir.
On lit dans le Mémorial de Courtrai26 août:
Ce malin a eu lieu dans noire ville une des
fêles, sinon des plus éclatantes, du moins des
plus intéressantes de la kermesse. Le Cercle
philanthropique de l'Ours procédait au local
des Grandes-Halles, la distribution de cin
quante lits de fer aux familles indigentes 'de la
ville. Celte solennité, que relevait encore la
Coopération du corps de< musique de l'école du
Salât-Esprit; était présidé? par le collège des
bourgmeStreet échevins. Rien de plus touchant
que ffe voir celle foule de pauvres, ces ouvriers,
chefs de fatnilles, noircis par le travail, ces fem
mes, ces enfants, ces vieillards, accourir avec
un air de bonheur,' pdur recevoir des mains de
fa commission directrice du Cercle, le lit qui
leur était destiné. Nos Ours, aussi souriants et
épanouis, semblaient se complaire dans cette
volupté sérieuSë. que lé cœur ne manque jamais
d'éprouver h» vue'du bien qu'il produit et de
la joie qull répand autour dé lui. Le nombre
des lits ainsi distribués par le Cercle s'élève
déjà 250, et nos philanthropes nè désespèrent
pas de parvenir souS jfèù doter tous les mé
nages nécessiteux de la ville et de la banlieue
de cette cduchetle aussi salutaire qu'éeonomi-
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Il est positif que depuis l'abolition de la taxe
du'prix du pain, les boulangers de Bruxelles
se sont'enlendus pour vendre le pain plus cher
qu'il ne se fût vendu sous l'empire deila taxe.
On avait compté sur Ib'concurrence pour ame
ner la réduction du prix cette attente ne s'est
pas réalisée. Aussi ne sommes-nous pas surpris
de ce qui arrive, les consommateurs se plaignent,
et une pétition circule en ville, pour demander
au conseil communal le rétablissement du tarif.
deux héros de la journée. M. de Bossange
fondément déchirée par la dcqjt cruelle du, mqnstre,,Le
sang coulo avec abondance de ses plaies béantes, et le
vaillent jeune homme est tellement affaibli qu'il ne peut
se tenir debout. Mais le marquis d'Aranza n'a pas même
reçu une égratignure. Le cor sonne une victoire si belle.
La chasse est finie, il ne faut plus songer qu'au retour.
On improvise,un brancard de verdure pour M. de Bos-
smge, et quatre robustps montagnards l'emportent au
prochain village, pendant quç jlcs autres chasseurs des
cendent 1« moutagne avec M. d'Aranza poq£.s,arréteë
d«n6 un bois ebarmant l'entrée des vallées.,ru les at
tendent les, .serviteurs avec des provisions. L'ours mort
«st confié deux pasteurs qui faisaient paître leurs bêtes
les premiers plâteaux. Ils le portent au château
d'Aranza.
Le soleil avait atteint le milieu de sa course et com-
qne grande joie que les compagnons du marquis d'Aranza
trouvèrent 1rs serviteurs exacts au rendez-vous et ils re
firent leurs forces épuiséfes dans un gai repas sur l'herbe,
repas de chasseurs que présida le héros de la journée.
Le temps était magnifique; une chaleur caniculaire'brû
lait la Campagne et la cigale bruissait dans les pins; mais
sous les arbres, la fraîcheur était délicieuse; aussi les
chasseurs s'oublièrent longtemps, !et quand le premier
parla de départ, lçS autres furent tout surpris de vpir 'lp
soleil perdu aux limites extrêmes de l'horizon.
Après de semblables journées séparation est tbu-
jours empreinte de tristésse. Tous étaient en proie ce
sentiment quand le marqdis d'Aranza élevant au-dessus
de sa tête son verre*plein, d'un vin généreux
Au'ns, s'écrià-t ilurte dernière fois avant de nous
séparer vidons nos verres la santé du comte de Bossange.
- n
•On écrit i^e Bruxelles, $6 août
Un service funèbre anniversaire a été célébré
hier,.en l'église, de Notre-Dame de Laeken. en
mémoire du roi Louis-Philippe. Le chœur était
tendu dç noir, sans aucun écusson, et éclairé
par plusieurs faisceaûx de cierges. L église était
remplie de personnes appartenant tontes les
classes de la société, qui étaient venues donner
un témoignage de respectueuse sympathie la
famille royale et de regrets ce priuce qui ap
porta autant de simplicité sur le trône que
d'élévation et de dignité dans l'infortune.
Ainsi parla le marquis; On but, on se serra les mains
avec effusion, et un quart d'heure après tous avaient
quitté le petit bois de la montagne. Ils s'en allaient
joyeusement par des routes'diverses rejoindre la famille
et le fdver abandonnés depuis plusieurs jours.
Cependant des brises venues de l'occident ataient su
bitement rafraîchi l'atmosphère. Le ciel prenait une cou-
leur plombée. Les oiseaux de proie de la montagne avaient
quitté leurs aires. Les vautours et les aigles tourbillon
naient dans les hues au-dessus des grands bois, et bientôt
repliant leurs ailes aux énormes envergures, s'abattaient
sur les hautes branches ot cachaient leur tête sous leurs
plumés comme frappés de terreur. L'insecte se taisait sous
l'herbe dû il avait chanté tout le jour. L'on n'entendait
que l'aigre frémissement des feuilles longues et grêles «les
pins. Sous la brise d'abord faible, les moissons s'incli
nèrent, puis elles' s'affaissèrent tout-à-coup sous le vent
qui bîentôt mugit avec violence et fit craquerles branches
des arbres dans les forêts. Il soufflait de la mer, portant
des nuages noirs qui s'amoncelèrent l'horizon, puis
avançant avec une rapidité prodigieuse, ils plongèrent
avant l'heure toute la contrée dans une obscurité pro
fonde. Des'lueurs sinistres sortaient d'instants en instants
des flancs 4e èe» ténèbres et illuminaient le payi d'un#