JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
IV 1,603. r 16 Année.
Jeudi, Il Septembre 1836.
Vires acquiriteundo.
UNE VENGEANCE.
ABONNEMENTS Yvres (franco), par trimestre, 5 francs 50 c. Provinces, 4'francs.
INSERTIONS Annonces, la ligne 15 centimes. Réclames, la ligne: 30 centimes.
Le Progrès parait lé Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerne le journal doit
être adressé l'éditeur, Rue au Beurre.J— On ne reçoit que les lettres affranchies.
Ypres, tO Septembre.
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TILLE D'YPRES. Co.%9el|l comhiial. e«
Séance publique du Lundi8 Septembre 4856.
Présents MAK i le Baron Vanderstichele de
Maubus, bourgmestre président Alphonse
Vanden PeereboOm, échevinj ThéodoreVafiden
Bogaerde, Charles Vande Bfouke, Martin Snuae-
ten, Edouard Cardinael, Auguste De Ghelcke,
Ernest Merghelynck, Pierre-Léopold Boedl,
Charles Becùwe, Auguste Maieur, conseillers.
A.trois heures, M. le secrétaire est invité
donner lecture du procès*verbal1 de la séance
du 7 Juillet dernier. La rédaction eniest adop-
tce.ii ajîue bsm .'tftoa &c «li 1
M. le présiderit informe l'assemblée que le
conJpte de l'exercice 1855 et te budget de 1857
de l'administration des Hqspices sont adressés
au'Conseil. II propose de les renvoyer l'exa
men du comité des finances. Adopté.
Il est donné lecture d'une lettre de M. le gou
verneur de la province, remerciant l'adminis
tration communale du concours qu'elle,a,prêté,
pour embellir les fêtes données au Roi par la
province, l'occasion du 35® anniversaire de
l'inauguration de S. M. Prise pour notification.
Le Conseil est informé que M le ministre des
finances réclame de la ville le payement d une
somme de fr. 5,338-48, restant de l'avance de
60,000 francs, en deux termes, le 31 Décem
bre 1856 et le 30 Juin 1857. A prendre en note
l'occasion de la discussion du budget.
Il est décidé que l'administration communale
adressera M. Delbeke, artiste peintre, une
lettie de remerclment pour le tableau dont il
a fait don la ville;- en compensation des en
couragements qu'il en a reçus.
Le Conseil émèl des avis favorables l'accep
tation du legs Colson, par le Conseil de fabrique
de S1 Nicolas, du legs d'Hulster, par le conseil
de fabrique de l'église S* Pierre et du legs de
dame veuve Capron-Van Craeyelynghe, au con
seil de fabrique de l'église S' Jacques et au
Çureau de bienfaisance de la ville d'Ypres.
Le budget de la Garde civique pour.Pexercice
1857 «it arrêté en recette comme en dépense,
la somme de 1,550 fr.
Le Conseil autorise la radiation de deux in-
V. la noce.
Cependant le jour fixé pour les noces du marquis
d'Aranza était arrivé. La modeste chapelle decampagne,
parée comme en un jour de fête, était prête recevoir
les jeunes fiancés. Les cloches carillonnaient gaîment, et
le village tout entier prenait part la joie dù château. La
foule des invités était nombreuse et grossissait sans cesse;
car tout instant, par toutes les avenues, arrivaient de
nouveaux amis du marquis, ses anciens compagnons de
basse, avides de prendre leur part de toutes ses joies,
flmme ils auraient fait de toutes ses douleurs.
Enfin jp cortège officieuse mit ça inarche; J'qji arriva
l'église. Le prêtre, vieillard vénérable qui depuis de
longs jours faisait bénir son nom dans toute cette,contrée
où sans cesse il avait été le soutien du: faible, l'espérance
du pauvre, la consolation de l'affligé, au,nom de la reli
gion serra ces lieps nouveaux; mais, avan^de, dpnfier
sa bénédiction, jl parla avec une onctueuse tendresse des
devoirs du père de famille, et sut faire entrer dans ses
paroles quelques allusions pleines de tact et de sage déli
scriptions hypothécaires prises en garantie de ca-
piLaux prêtés par les administrations duBureau
de bienfaisance et des Hospices et émet un avis
favorable la demande faite par la première, de
poursuivre 1a vénte par expropriation forcée de
l'hypothèque grevée pour sûreté d'une obliga
tion de 4,000 fr. et au besoin d'ester en justice.
La demapde faite par la même administra
tion de pouvoir avancer, la commune de
Watou, une somme de: 10,000 fir. pour l'exé
cution d'une route en gravier, est approuvée.
La proposition de déclarer chemin tde grande
commuhicatién, aux termes de l'art. 24 delà
loi du 10 Avril 1841, la ro.ole'en partie pavée
et en partie empierrée cl'Ypres Roulers, par
Oost-Nieuwkerke, hameau den JJost, est, adop
tée l'unanimité.
Le Conseil autorise un échange conclu, sauf
approbation de l'autorité supérieure, entre M.
Pyssonier, brasseur en cette ville jet les Hos
pices qui cèdent au premier 5 ares 45 centiares,
plus 80 centiares de terrain, situé S'Jean,
pour une maison évaluée une valeur de^lSO
fr. et sise rue dite Beurze-straetje.
Le collège demande une modification au
mode de percevoir la taxe sur les avoines, parce
que depuis quelque temps, il entre en ville
beaucûup d'avoines moulues, employées la
confection de la bière et par la même occasion,
il désire faire examiner de nouveau la tarifica
tion du coak. Le Conseil, faisant droit, renvoie
l'examen de ces deux affaires la commission
qui s'est occupée, des questions relatives l'oc
troi.
L'assemblée arrête la liste des enfants indi
gents qui recevront poùi* 1856-57, l'instruction
primaire gratuitement, an chiffre de 305 anciens
élèves, et 71 pour l'école du soir. Le nombre
des nouveaux inscrits est de 117, total général
493. A l'école de M11® Riout, il y a 40 jeunes
filles qui reçoivent l'instruction gratuitement.
Un avis favorable ©st émis sur l'acte de loca
tion d'une partie des propriétés rurales de l'ad
ministration des Hospices l'ancien fermage
s'élevait 16,805 fr. pour 229 hectares, 94 ares,
15 centiares. Le nouveau bail donnera un re
venu de 19,581 fr. annuellement.
catesse dont le sens échappa la plupart de ceux qui
étaient réunis dans la maison de prière. Le marquis
d'Aranza et le comte de Bossange comprirent parfaite
ment le langage du prêtre. Touchés intérieurement dans
les fibres les plus sensibles deleur coeur, tous deux
étaient émus aux larmes; car l'homme de Dieu, avec
cette autorité que donnent" la religion et les chevetfA
blancs, avait parlé de l'apaisement des haines, et, au
nom de la charité, demandé pitié et grâce pour l'inno
cence au berceau. Unis dans les mêmes idées, si le mar
quis et le comte eussent pu se communiquer leurs émo
tions, qui sait? en ce moment peut-être, ils eussent,
entre les mains dp prêtre, déposé leurs inimitiés héré
ditaires et scellé le pacte, solide de l'amitié basée sur
l'estime mutuellje. Ma^j. le premier moment d'émotion
passé, la cérémonie continua. Une heure après, le mariage
était terminé, et .'Je marquis ramenait au mapoir paternel
sa figncée de la veille, qui maintenant était son épouse.
Aussitôt les festins et les danses commencèrent. De
grandes tables incessamment chargées de mets étaient
partout dressées, et chacun venait s'y asseoir sa fan
taisie. Sons les arbres, des orchestres faisaient entendre
sans interruption leur bruyante musique, et ceux qui ne
mangeaient pas pouvaient se livrer tous les plaisirs de
Le Conseil prend pour notification l'accepta
tion par les intéressés des termes de la transac
tion intervenue entre la ville et la famille
Lehouck, concernant la propriété du terrain
servant d'issue aux prairies de l'étang de Zil-
lebéke et autorise le collège procéder l'exé-
càlion des obligations qui incombent la ville,
aux termes de celte transaction.
Un prêt de 40,000 fr., fournis par l'admi
nistration des Hospices et hypothéqués sur un
bien situé en France, ne peut être approuvé
qu'après qu'il aura été procédé une vérifica
tion des signati/res.
La location de la ca.QUne de la caserne, adju
gée au sieur Van Aerde, pour la somme de
1,100 fr., est. ratifiée.
Avant de se constituer en comité secret, le
Conseil approuve les acquisitions faites, au nom
de la ville, la vente de&lèrrains militaires, du
lot 47, de 10 ares 51 centiares, au prix de
1,550 fr., du lot 61, de 10 ares, pour 310 fr.',
des lots 62 et 63, n° 66 et 68 du plan, d'une
contenaqce ensemble de 2 hectares 17 ares 72
centiares, pour 6,000 fr., et du lot 72, de 18
ares 80 centiares, pour 1,350 fr.; total 9,210
fr., et,i«veç les 10 pour oent, fr. 10,131. Le
Conseil est informé en même temps, que l'ordre
de la remise des propriétés cédées la ville est
arrivé le gouvernement excepte toutefois le
Laboratoire^des biens du domaine dont la ville
sera mise en possession.
Dans la séance secrète, le Conseil a procédé
la nomination d'un instituteur en chef pour
l'Ecole communale graluitç, M. Mortier, insti
tuteur Jabbeke, a été élu.
La Société de rhétorique de kunst it ont
vermaek Ypres, vient de recevoir une lettre
très-flatteuse, de la part de Sa Majesté le Roi
des Belges, pour les fêtes qu'elle a données eo
son ho.nqeur l'occasion du 25° anniversaire.
D'après des instructions récentes de M. le
ministre de l'intérieur, un nouveau recensement
de la population et de l'agriculture aura lieu,
dans tout le royaume, le 31 décembre prochain.
Comme en 1846, lors du premier recense
ment, celle tâche sera remplie par des agents
la danse capricieuse des montagnes. La gaité, l'entraîne-,
ment, la joie éclataient librement de toates parts. Seul
parmi Us invités, M. de Bossange était triste, et sa figure,
an milieu du bonheur universel et de l'épanouissement
de tous, était assombrie comme par des nuages qui sans
cesse passaient sur son front.
Plus belle et plus gracieuse que jamais, madame de
Thoiry allait et venait sans cesse au milieu des festins et
des danses. Sa présence était partout saluée par de joyaux
vivats, et elle, excitant tout le monde, se multipliait ponr
encourager les uns, donner un sourire aux autres, pro
diguer tous ces paroles charmantes qui sortent des
lèvres de la femme pour semer partout sur ses pas l'ado
ration. Bientôt la jeune veuve aperçut Henry et se crut
coupable de cette douleur vivante qui assistait aux noce»
de son frère. En ce moment, M. de Bossange était der
rière un groupe de hardis montagnards qui buvaient
joyeusement et chantaient. L'un disait le refrain d'une
vieille chanson cantabre qui n'est jamais oubliée dans de
semblables fêtes; on pourrait en traduire ainsi le refrain
Amis, c'est jour de féte,
Je le veux, qu'on apprête
Couronne pour ma tête,
Dans ma coupe du vin