Chronique politique. •ant, on commença pardonner au général anglais d'avoir hâté sa tin. On pouvait craindre qu'homme d'épée lui-même, M. Brialmont ne nous montrât dans Wellington que l'homme de guerre. Il annonce dès le début de son livre qu'il n'en sera pas ainsi, et nous devons lui en savoir gré. La page où il est dit quelles qualités font ses yeux la grandeur de Wellington, mérite d'être transcrite ici Sa gloire et sa popularité (iennontà ce qu'il fut la fois grand capitaine et grand citoyen, redoutable sur le champ de bataille, humble et soumis devant la loi. Ja mais l'ambition ne lui fit rien entreprendre qui n'eut pour but la gloire ou l'intérêt de son pays. C'était la personni fication la pins noble du bon sens, de la fermeté et du patriotisme anglais. Quoiqu'il fût après le roi le premier de l'État, et que ses services lui eussent donné une influ ence et une autorité sans pareilles, il était simple dans ses manières, exempt d'orgueil et de inorgue, jaloux de con server sa réputation d'honnête homme, et plein de défé rence pour la majesté souveraine. Il tenait montrer qu'un citoyen, si grand qu'il puisse être, doit s'honorer de donner aux autres l'exemple du respect des lois et de l'obéissance la volonté nationale. Son principal mérite e'est d'avoir pu s'élever malgré les entraves que les mœurs et les institutions de son pays apportent l'exer cice de l'autorité militaire, et d'avoir été pendant cin quante ans le premier général d'un peuple libre, et l'ar bitre de ses destinées, sans qu'on puisse lui reprocher un seul acte illégal ou despotique. A ce respect inaltérable du droit... il joignait une autre vertu, le respect de la vie de l'homme, et une gé néreuse pitié pour les victimes de la guerre..i La perte de ses braves compagnons lui arrachait des larmes, et on peut dire de lui qu'il n'a jamais causé un dommage inutile ni fait tuer un soldat sans nécessité. Alexandre qui brigua l'empire du monde César que la même ambition conduisit sa perte, et Napoléon qui, pour donner des trônes sa famille, cqurba tant de peuples libres sous le joug de la France (f), ont moins de grandeur réelle que ce petit prince de Nassau qui fonda la république batave, et que ce modeste citoyen des États-Unis qui assura sa terre natale une indépendance absolue, des institutions libres, et les éléments d'une prospérité sans égale dans le monde. Si Wellington n'a pas les mêmes titres l'admiration publique et la re connaissance du peuple anglais, il a du moins le mérite d'avoir contribué dans une large proportion, l'établis sement des principes sur lesquels repose l'équilibre euro péen, et d'avoir fondé par les succès inespérés de ses armes, la puissance continentale de la Grande-Bretagne. On peut dire de lui et de Nelson, ce fondateur de la pré pondérance anglaise sur mer, qu'ils ont plus fait pour la gloire et la prospérité de leur patrie, qu'Alexandre et Napoléon, malgré leur génie incomparable, ne firent, l'un pour la Macédoine, l'autre pour la France. Voilà une page bien écrite, de plus bien pensée. Plus d'une fois,dans le cours des3oo pages que nous avons lues, l'auteur insiste sur la probité de carac tère qui distinguait Wellington son mérite le plus incontestable, dit-il (p. 99), est d'avoir réussi a dans toutes ses entreprises sans qu'on puisse lui reprocher d'avoir été jamais parjureni fourbe ni cruel. (On dirait ces trois épilhèles choi sies précisément pour nous faire penser au coup- d'état de i85i.) II doit être permis de rappeler a ce fait, ajoute M. Brialmont, dans un temps où l'on a trouvé naturel qu'un général, appartenant la nation la plus civilisée du monde, enfumât a dans des grottes, des femmes, des enfauts, et des vieillards sans défense Les deux livraisons que nous avons sous les yeux racontent (Chap. I). La guerre des Pays-Bas do 1794, où Wellington fait ses premières armes sous le duc d'York qui, combattant avec des soldats instruits et parfaitement équipés, d'une bravoure admirable, pleins de résignation dans la mauvaise fortune, contre de jeunes conscrits mal habillés, mal équi pés, mais bien commandés, n'eut cependant que de Constans revers. (Chap. II et III). La guerre contre Tippoo-Saïb et celle contre les Mahrattes, dans l'Inde, où le succès couronna constamment toutes les entreprises de Wellington, déployant déjà alors les brillantes qualités, qui lui devaient mériter un jour l'admira tion de l'Europe. (Chap. IV). Les services qu'il rendit l'empire de l'Inde après la paix conclue. (Chap. V et VI. Enfin les campagnes de 1808, de Portugal et d'Espagne, qui relèvent la gloire des drapeaux anglais. C'est dans cette dernière partie surtout que l'au teur a su rendre son récit attachant pour les per sonnes les plus étrangères l'étude de l'art militaire. Le style de ces pages est en général clair, correct, (1) Expression inexacte, puisque ]a France était elle- même sous le joug. rapide et coloré. D'excellentes cartes complètent If récit des batailles. L'auteur rappelle, dans plus d'un endroit, la manière de'M. Thiers, dans son Histoire du Consulat et de VEmpire. Mais ce n'est pas sur deux livraisotis qu'il nous appartient de juger tout le livre. v Par arrêté royal du 3 septembre, le sieur Maertens, premier régent l'école moyenne d'Ypres, est déchargé de ses fonctions et admis faire valoir ses droits la pension. Par arrêté royal du 8 Septembre 1836 Le sieur Poupart, notaire Zonnebelce, est nommé en la même qualité la résidence d'Oostv!eteren,en remplacement du sieur Deboo, décédé. Le sieur Veys, candidat-notaire Vlamertin- ghe, est nommé notaire la résidence de Zon- nebeke, en remplacement du sieur Poupart. Le corps électoral de la ville de Gand est convoqué pour le 15 de ce mois, l'effet de procéder l'élection de plusieurs conseillers communaux dont les sièges sont vacants par suite de démissions et de décès. Le Nouvellistedans la persuasion de ne trouver personne qui voulût de son patronage aux prochaines élections communales, déclare que si les candidats de Y Association libérale lui conviennent, il daignera leur accorder ses suf frages. Le journal de M. Delehaye, pas plus que le Bien pilblicn'engagera donc la lutte. Nous le regrettons, parce que, comme nous le disons plus haut et comme le disait hier l'jÉcho des Flandresla ville de Gand a prendre sa revanche des humiliations que le parti clérical lui a fait subir avec le secours des campagnes et par son alliance avec les transfuges. II im porte que la population gantoise dise la Flan dre, au pays, au ministère, par la voix du scrutin, nettement et énergiquement, que mal gré ses sept députés cléricaux, elle est restée libérale, qu'elle proteste contre les entreprises de l'intolérance et contre les menées réaction naires qui nous menacent. Itlessayer On écrit de Turnhout: «Vous avez loué avec raison les houblonniè- res créées Galmpthoutau milieu de la bruyère, par un agronome distiagué, M. l'avo cat îMerlens vous apprendrez donc avec plaisir que les mêmes résultats ont été obtenus près de Turnhout, Merxplas, snr une propriété de M. L. Boone-Van Hal, président de notre comice agricole. Les fleurs de houblon gagnées par M. Boone sont aussi abondantes et aussi belles qu'on peut les trouver aux environs d'Alost et de Poperinghe. Elles figureront l'intéressante exhibition qui s'ouvrira Turnhout, le 28 sep tembre, avec une certaine solennité. On commence aussi récolter du houblon Moll, ainsi que chez les Trappistes, West- maile, ce qui prouve, une fois de plus, que le sol campinois n'est jamais rebelle au travail des hommes intelligents et persévérants, et que vous avez mille fois raison de considérer notre Gampine comme une planche de salut pour la Belgique agricole. Du 11 Septembre au 13 Inclus. L'anniversaire de la prise de Sébastopol a été célé bré, Paris, petit bruit, par une messe de morts, ane messe d'actions de grâces et par un baDquet, auxquels le maréchal Pélissiera assisté. Un journal d'Orléans, qui avait persisté agiter la question du drapeau, a été frappé d'une suspen sion de deux mois par le préfet du Loiret. Les journaux suisses ne donnent, aujourd'hui, aucune nouvelle de Neuchâtel. La Revue de Genève, seule, annonce que l'un des comtes Pourtalès, pri sonnier, a succombé ses blessures, mais elle ne dit pas lequel. Il y en a trois MM. Pourtalès-Steiger, Pourtalès-Sandoz et Pourtalès-Gorgier. Si l'on en croit les bruits qui nous viennent de Madrid, la nouvelle Constitution sera publiée avant le 15 de ce mois. Ou annonce en même temps que les élections municipales auront lieu vers la fin d'octobre, celles des députations provinciales en novembre, et celles des députés aux Cortès en jan vier prochain. Uue autre mesure importante se pré pare, dit-on. On se souvient que les droits sur les consumas, qui correspondent nos droits d'octroi, furent supprimés en février i855, au grand détri ment du trésor, qui perdait du coup un revenu annuel de i65 millions de réaux. Cet impôt, si impopulaire au temps où il était en vigueur, et dont l'abolition était si ardemment réclamée par les mas ses, va, dit-on, être rétabli par décret royal partir du 1* octobre prochain. Cette mesure est bonne en soi, mais elle ne contribuera pas accroître la popu larité d'O'Donnell. Le prince Adalbertde Prusse est de retour Ber lin depuis le 7, peu près guéri de sa blessure. Une lettre de Gênes dit que le roi de Sardaigne passera l'hiver Nice, comme l'impératrice douai rière de Russie. La commission formée Constantinople pour ju ger l'affaire du meurtre commis Varna sur une jeune fille bulgare, y a consacré un grand nombre d'audiences, sans eu finir. Les dépositions des té moins n'inculpent en rien Saiih-Pacha, auquel tout d'abord le crime avait été imputé, ce personnage a été mis hors de cause, avec l'obligation toutefois de se tenir constamment la disposition de la commis sion, et de rester toute la journée au ministère de la guerre. Les Grecs sont vivement contrariés de voir l'oc cupation étrangère se prolonger. Il résulte de cette disposition des esprits, des conflits incessants. Il vient d'en surgir un des plus graves, sur lequel un jour nal d'Athènes, l'Espérance, donne les détails que voici Un M. Melingos, commandant de place du Pirée depuis l'occupation, vivait en bonne harmonie avec le commandant de l'armée française. Pour des rai sons que l'Espérance dit graves mais qu'elle ne lait pas connaître, le remplacement de ce militaire fut décidé, et il fut mis aux arrêts pour quinzejours par le ministre de la guerre. Afin de prévenir sa dis grâce, M. Melingos fit croire l'amiral Bouet-Vil- laumez, qu'elle n'était due qu'à la confiance dont il l'honorait. Là-dessus l'amiral aurait dit tout haut la promenade, en présence de plusieurs personnes, qu'il était seul roi au Pirée, qu'il ne permettrait ja mais que le gouvernement remplaçât le comman dant de la place, et qu'il ferait conduire Athènes par ses gendarmes, l'officier qui serait donné pour successeur M. Melingos. La Reine ayant été infor mée de ce propos, dit l'Espérance, a ordonné l'in stant même le remplacement de M. Melingos par M. le chef d'escadron Anghélopoulos, officier distingué de l'armée, qui est déjà eutré en fonctions. M. l'ami- ral a nommé un autre commandant de place fran çais, qui agira indépendamment de M. Anghélo poulos, dans tout ce qui a rapport au service du corps d'occupation. \JEspérance ajoute que le nouveau commandant de place du Pirée a fait sa visite officielle l'amiral français, et qu'il en a reçu un accueil très-amical. La Gazette de Calsruhe du 6 septembre publie le décret dû 5, par lequel le prince régent de Bade a pris le titre de grand-duc. Ce décret est fondé sur un fait que nous avons exposé dans le temps. Après la mort dn grand-duc Léopold, en avril i85a, la cou ronne ducale devait passer son fils aîné, le prince Louis, né le i5 août 184- M»'8 ce prince étant at teint d'aliénation mentale, son frère dut se charger de la régence. Il prend maintenant le litre de grand- duc en laissant son frère celui de grand-duc hono raire. Un correspondant de Paris rapporte un bruit d'après lequel le roi de Prusse aurait protesté auprès du gouvernement fédéral suisse, contre le rétablisse ment de la république Neuchâtel. Ce bruit n'est pas dénué de fondement. Une dé pêche de Berlin, en date de jeudi au soir, dit en effet qu'une feuille semi-officielle, la Correspondance de Prusse, annonce que M. de Sydow, le ministre de Prusse près la Confédération, a remis aux autorités fédérales, une note qui renouvelle toutes les réserves de droit déjà présentées, tant contre les anciennes que contre toutes les nouvelles violations des droits du roi de Prusse comme prince sou verain de Neu châtel, quels qu'aient été les promoteurs ou les exécuteurs de ces violations. La Correspondance prussienne publie en outre un article où il est dit que si étranger que soit le gou vernement aux faits qui viennent de se passer Neuchâtel, il se croit cependant obligé par les cir constances, travailler la suppression d'une situa* tion qui paraît aussi pleine de dangers pour la pa>*

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Le Progrès (1841-1914) | 1856 | | pagina 2