JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. IVe 1,614. 16" Année. Dimanche, 19 Octobre 1856. Vires acquirit eundo. LE WARKGRAVE DES CLAIRES. ABONNEMENTS Ypres (franco), par trimestre, 5 francs 30c. Provinces,4 francs. Le Progrès paraît le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerne le journal doit INSERTIONS Annonces, la ligne 15 eentimes. Réclames, la ligne 50 centimes. être adressé a 1 éditeur, Rue au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchies. Tpbes, 18 Octobre. Hier,Vendredi, une réunion du Conseil com munal a eu lieu. Tous les membres, l'excep tion d'un seul, étaient présents. Comme nous l'avons annoncé,desinterpellalions ontété faites aux membres choisis par le conseil, pour ouvrir des négociations avec M. l'évêque Malou, afin d'obtenir la désignation d'un ecclésiastique chargé de donner l'enseignement religieux l'établissement laïc d'instruction moyenne. Dans un rapport lu parNl.Vanden Peereboom, toutes les péripéties des longues entrevues de la com mission avec le chef diocésain ont été relatées et affirmées. Il en appert que M. l'évêque a net tement et carrément repoussé la convention dite d'Anvers et que les négociations ont eu pour point de départ une fusion des institutions communale et épiscopale sur la base de la loi du lr Juin 1850, lorsque vers le mois d'Avril, l'évêque a signifié qu'il était inutile de négocier plus longtemps, qu'il ne pouvait passer outre par suite d'obstacles légaux, provenant d'arrêtés royaux pris en exécution de la loi sur l'ensei gnement moyen. Après avoir entendu les explications données par la commission, le Conseil a adopté un ordre du jour motivé et décidé que le procès-verbal de la séance serait imprimé et publié. Jeudi dernier, les ouvriers de l'atelier de Pas- schendaele, au nombre de quarante, sont venus recevoir la médaille et le drapeau qui leur ont été donnés l'occasion des fêtes de Bruges. A leur arrivée en ville, ces ouvriers se sont rendus au commissariat d'arrondissement, pour remer cier le gouvernement et particulièrement M. le commissaire, pour les efforts qui ont été faits en vue de relever leur-industrie. M. le commissaire leur a répondu qu'il était heureux de rencontrer ces sentiments de grati tude et il leur a adressé quelques paroles d'encouragement pour l'avenir. Enfin, après avoir reçu leur médaille et leur drapeau, ces braves ouvriers se sont rendus I. les bois d'ubia. (suite.) Je gagerais, dit son père le valet des chiens, qu'il y a un cerf de laneé non loin d'ici j Bob tend sa corde au point de la briser. Holà boquillon cria Jaeques-le- Veneur, ne vois-tu point quelque bête dans les trouées? Ce n'est pas chose rare de voir courir nos cerfs, répon dit le boquillon, il faut bien en prendre son parti. Mais il y a autre chose qui m'inquiète. Je suis ici en observation depuis le lever du jour et j'ai vu passer par la voie Où-les- hommes onl-élé-tuésdes gens inconnus et plus armés qu'il ne faut pour aller la chasse. Étaient-ils nom breux? Trois ou quatre. Boquillon, reprit Jacques- le-Veneur après un instant de silence, la chasse vient- elle par ici? Pas encore; mais elle y passera sans doute, car je vois près de la Cave-du-Cicl un piqueur avec son relai de chiens. A ces mots, Jacques-le-Veneur et le valet des chiens se dirigèrent vers le bord de la crête dont l'angle s'avançait comme un cap au-dessus de la Cavc-du-Ciel, et plongèrent un regard sombre et haineux dans le vaste entonnoir situé la jonction du chemin des Preux et de la voie Où-les-hommes-ont-été-tués. Un piqueur, vêtu d'une éclatante livrée, debout sur Je bord de la fondrière, tenait l'estaminet l'Éléphant, où un bon diner leur a été offert. VILLE D'YPRES. Conseil cormixal. Séance publique du Vendredi, 17 Octobre 1856. Présents MM. le baron Vanderstichele de Mau- bus, bourgmestre, président; Alphonse Vanden Peereboom, Pierre Beke, échevins; Théodore Vanden Bogaerde, Legraverand, Martin Smae- len, Édouard Cardinael, Auguste De Ghelcke, Ernest Merghelynckl'ierre-Léopold Boedt, Charles Becuwe, Auguste Maietir, conseillers. A trois heures la séance est déclarée ouverte et M. le secrétaire est invité donner lecture du procès-verbal de la réunion du 25 Septembre 1856. La rédaction en est approuvée sans ob servation. Au commencement de la séance, des inter pellations sont faites aux membres de la com mission MM. Vanden Peereboom, Vanden Bogaerde et Boedt, chargés de négocier avec' M. l'évêque de Bruges, afin que l'enseignement religieux fut donné par un ministre du culte au collège communal et l'écolqmpyenne. (Nous omettons dans notre comple-rendu celte partie de la séance, parce que le Conseil a volé l'im pression du procès-verbal concernant cet inci dent.) Sur la proposition d'un membre, le Conseil est d'avis d'adresser une protestation énergique au ministre des travaux publics contre le service de la période d hiver des chemins de fer, spéciale ment en ce qui concerne la ville d'Ypres. (Jn seul convoi sur les trois, nous ramène directement de Bruxelles, un deuxième fait droguer les voya geurs Courlrai pendant quatre heures. Le pre mier courrier n'arrive que vers dix h. du matin et le second àimidi et demi; il y en a bien encore un le soir, mais il arrive rarement qu'il rapporte des dépêches, l'heure du départ étant trop rap prochée de celui du convoi arrivant vers midi Ypres. Enfin, le service est organisé de façon faire perdre plus de temps, qu'à l'époque où l'on se servait de diligences. en laisse plusieurs couples de chiens son cheval broutait côté de lui. Ah maudits faquins grommela Jacques-le-Veneur en étouffant un juron de colère, si le vieux markgrave vivait encore, les choses ne se passeraient pas ainsi Ohé! veneur! cria soudain le boquillon du haut de son hêtre, voici le markgrave qui passe près de la chapelle Dieu-de-pitié et prend le chemin des Preux. Il va se diriger par ici. Tant mieux! répondit le valet des chiens, la vue de la citasse du comte d'Oisy si près de ses limites lui échauffera peut-être un peu le sang, et s'il y a des coups, c'est notre affaire, nous autres, et ce n'est pas ce qui nous embarrasse. Bali dit Jacques-, le-Veneur regagnant d'un air découragé le pied du hêtre où fumait impassiblement le sonneur de cloches, que veux-tu, garçon, que puisse faire un homme qui ou a jeté un sort? Si je connaissais celui qui lui a donné le mauvais œil, ajouta le bûcheron en brandissant sa courte hache, je le fendrais en deux comme un morceau de bois sec. Le mauvais œil! dit son tour le sonneur de cloches qui ne put résister plus longtemps au désir de placer son mot. Nous autres gens d'église nous ne croyons guère ces sottiscs-Ià. Au reste, quant au markgrave, je ne suis ni pour ni contre lui; mais je vous le dirai en confidence, je pense que son cœur a fait dig, dag, dig, ding, don, et voilà selon moi tout le mauvais œil. Com prenez-vous? Au reste, ce que je dis n'est point de mon invention; la chose m'a été inspirée par le révérend père Un membre ajoute que la chambre de com merce a déjà réclamé pour obtenir, que les dépêches au moins soient transportées Ypres, par une malle, afin qu'elles ne restent pas pen dant douze heures Courlrai et puissent être distribuées de bou malin. Sur une demande de l'administration des Hospices, le Conseil autorise la commission de transférer l'hospice des vieillards du Béguinage, en la maison 'Thibault et d'y faire les travaux d'appropriation nécessaires cette destination. M. Gbémar, artiste Bruxelles, adresse au Conseil une liste de souscription pour l'acquisi tion d'un beau portrait du Koi des Belges- Prise pour notification. Le Conseil adopte le budget pour l'exercice 1857, de l'École communale gratuite. Il offre en receltes la somme de 5,550 fr., et en dé penses 5,250 fr. pour l'école des garçons et un subside de 300 fr. l'institutrice chargée de donner l'enseignement gratuit aux enfants du sexe qui y ont droit, aux termes de la loi sur l'instruction primaire. L'assemblée approuve sans discussion le bud get du Collège communal pour l'exercice 1856, offrant en recettes comme en dépenses, une somme de 17.600 fr. La radiation d une inscription hypothécaire prise pour surêté d'une avance sur le fonds pour la reconstruction des maisons en bois, est accordée sur le vu de la quittance produite par le receveur communal. M. le président donne communication l'as semblée du compte des travaux de restauration faits l'eglise S' Martin. Il présente en recette la somme de fr. 15,201-15, et en dépense celle de fr. 15,272-85. Il y a donc un déficit de fr. 71-70. Les plans et devis pour la construction d'une route directe de la porte de Dixmude au Bassin, sont déposés. L'étendue paver est de 230 mètres courants et. la pente sur toute la lon gueur est de 3 mètres 33 centimètres. 11 y aura un déblai assez considérable: en certains en droits, il mesurera 2 mètres 80 centimètres. Anselme, frère quêteur des Carmes déchaussés. Notez bien, monsieur le veneur, que je ne ressemble pas une cloche fêlée qui ne rend qu'un son faux ce que je dis est la pure vérité. Lorsque le bon père se rend de l'aluel au Bac-Atib-cn-Chcul, il prend, comme vous le savez, la voie Yonqucreulle qui traverse le Bachintrum avant d'ar river Oà-les-hommes-ont-été-tués. Le rendez-vous de chasse du comte d'Oisy est bâti au milieu du Bacliantrum; c'est la plus belle partie des bois d'Ubia, et le markgrave aime beaucoup s'y promener; lui seul en commit la raison; mais le père Anselme m'a dit avoir souvent ren contré en passant cette fille d'Opéra nommée la Faustina, qui vient depuis deux ans chasser avec le comte d'Oisy. Eh bien répondit Jacques-lc-Veneur, quel rapport cela a-t-il avec le malin esprit, et qu'est-ce que c'est qu'une fille d'Opéra Je ne sais pas au juste ce que c'est que ce genre de filles, mais le père Anselme m'a dit qu'elles faisaient métier de chanter et de danser. Veneur, interrompit le boquillon qui n'avait pas perdu un mot de ce dialogue, bien qu'il fût toujours au sommet du hêtre, c'est probablement quelque fille comme ces bohémiennes qui ont traversé le pays l'an passé et qui disent 1» bonne aventure. 11 y a de la sorcellerie dans tout cela; mais la Faustina est belle et richement vêtue, tandis que les bohémiennes étaient noires, sales et dé guenillées. Si c'est elle qui a jeté le sort, répliqua Jacques-le-Veneur en serrant la poignée de son couteau de chasse, son sang détruira le maléfice. Vous avez

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