INTÉRIEUR. Chronique politique. Le total de la dépense est évalué 10.1100 fr. Cette affaire est ajournée la discussion du budget. La radiation d'une inscription hypothécaire prise par l'administration des Hospices, en ga rantie d'un prêt de 16.000 fr., est autorisée sur le vu de la quittance donnée par le receveur de celte institution charitable. Le Conseil approuve ensuite le cahier des charges présenté par la même administration pour la vente de quel ques arbres hors de croissance évalués une somme de 2,721 fr. Un aperçu des travaux faire aux terrains ▼endos ou cédés par le gouvernement et pro venant des ouvrages de défense de la place, est soumis l'assemblée. Il comprend l'exécution de deux rampes l'impasse de Thouroul et au bout de la rue d'Elverdinghe et le nivellement du rempart l'ouest de l'Esplanade. Les nou velles plantations double raDgée d'arbres l'intérieur de la ville commenceront la Plaine d'Amour pour finir près de l'arsenal et de là jusqu'à la porte de Lille, rangée simple. Dans les fossés, on pourrait garnir les tenailles d'arbustes. Sur le chemin de ronde extérieur, comme le tracé en sera rectifié mesure que l'administration fera aplanir les demi-lunes et comblera les fossés, on ajourne toute plantation jusqu'à ce que ce travail soit terminé. 'M. l'échevin Vandeo Peereboom donne lec ture d'un rapport sur l'augmentation du salaire des ouvriers employés par la ville. Un tarif est soumis la sanction du Conseil qui l'approuve et décide qu'il sera mis en vigueur dater du lr Novembre prochain. C'est une augmentation de dépense d'environ mille francs par an. Le Conseil est saisi d'une demande tendant pouvoir acquérir quinze mètres courants de terrain bâtir, situé rue des Bouchers et joi— gnant le palé de maisons entre la rue de Bailleul et les lots vendre. Une autre proposition est faite pour neuf mètres courants, joignant la première partie. Mais on refuse de payer le prix fixé par le Conseil par mètre carré. Tout au plus serait-on disposé donner un franc par mètre de superficie. Toutefois le Conseil se montre disposé alié ner ces terrains un prix moindre que celui primitivement fixé; une voix refuse actuelle ment l'aliénation, six voix donnent l'autorisa tion de traiter de un deux francs le mètre et quatre n'autorisent la vente qu'à deux francs; enfin un membre s'est abstenu. L'ordre du jour public étant épuisé, le Con seil se constitue en comité secret et la séance continue. L'ouverture des assises de la Flandre occi dentale aura lieu, le 24 novembre, Bruges, sous la présidence de M. le conseiller Van Zuylen Van Nyevelt. raison, mes bons messieurs, reprit le sonneur de cloches, c'est sans doute la Faustina qui a jeté le sort sur le mark- grave, car le père Anselme a surpris Dlusieurs fois le pauvre jeune homme soigneusement caèhé derrière un tronc d'arbre et regardant passer la Faustina avec des yeux étranges et le visage bouleversé comme s'il venait de commettre un crime... c'est bien l'effet du mauvais oeil, ou je ne m'y connais pas... Allons, voici le soleil qui monte, et j'oublie que mes cloches m'attendent pour sonner la messe... Adieu donc et que le ciel soit avec vous Les trois auditeurs, plongés dans une étrange médita tion, ne répondirent pas au salut du sonneur de cloches, qui s'éloigna en boitant par le chemin des Preux. Le markgrave arriva bientôt l'endroit où le chemin des Preux formait uu dernier renflement avant de se préci piter en pente rapide dans la voie Où-lcs-hommes-ont- été-tuésen face de la Cave-du-Ciel. Jacques-le-Vcneur et le valet des chiens lui firent un respectueux salut auquel il répondit par un léger signe de tête, et il se disposait descendre vers la Cave-du-Ciel, lorsqu'une fanfare de cor de chasse vint frapper ses oreilles. La chasse vient de ce côté cria aussitôt le boquil- lon. Bon murmura le valet des chiens, il faut espérer qu'ils dépasseront les limites, et, s'il y a des coups, Bob et moi sont là pour un coup de dents. Le bruit de la meute, qui éclata soudain en ligne diiactc, indiqua bientôt que le limier venait de tourner Le 14 de ce mois, un grand malheur est arrivé par imprudence ISieuport. L'ordon nance du major commandant le lr bataillon du 9® régiment de ligne, en garnison Nieuport, avait remis la veille l'armurier du bataillon, le fusil de chasse de son maître, afin de le net toyer. Hier malin, le soldat Cazier, qui logeait avec un de ses camarades et avec le maître- armurier, prit le fusil, en disant son cama rade Quoibien (c'est le nom de l'autre soldat), je m'en vais vous mettre en joue. Malheureusement le fusil était chargé le coup partit et atteignit Quoibien la tête au-dessus de l'œil gauche. La mort fut instantanée. Le malheureux auteur de cet homicide invo lontaire, a été mis en état d'arrestation. On écrit de Gand, 15 octobre La Société des étudiants a donné hier soir une brillante sérénade M. Callier. Les trois chœurs chantés par la section chorale, ont prouvé les progrès faits par cette jeune société sous l'habile direction de son nouveau direc teur, M. De Vos. Après la sérénade, la société est entrée chez M. Callier. Un toast a été porté l'honorable professeur par M. Wolfcarius, président de la Société des Etudiants, auquel M. Callier a ré pondu que ces marques de sympathie lui étaient des plus précieuses. Après un nouveau toast porté par M. Wolf carius, au triomphe des idées libérales, l'assem blée s'est séparée aux cris de Vive Callier! Le Keyzersgenootschapde son côté, a porté ses félicitations son président d'honneur, M. Manilius, ainsi qu'à M. Jules De Hemptinne. Ces manifestations avaient réuni devant la demeure des nouveaux élus une foule considé rable, qui a salué chacuu des morceaux exécutés par des hurrahs enthousiastes et les cris mille fois répétés de Vivent les libéraux! Le voisinage de M. Manilius était brillamment illuminé. Les autres élus ont été également l'objet de manifestations enthousiastes, et ont reçu pendant la soirée les plus chaleureuses féli citations. Le convoi pour Paris, parti samedi, sept heures du soir, de notre station du Midi, a es suyé, quelques kilomètres de Quiévrain, un accident qui, fort heureusement, n'a pas eu de suites fâcheuses. Un cheval s'étant trouvé en travers de la voie, a occasionné le déraillement de toutes les voitures du convoi (moins toute fois la locomotive elle-même et le waggon des bagages), qui ont ainsi parcouru une distance de 143 mètres. Personne n'a été blessé, et les voyageurs en ont tous été quittes pour quelques très-légères contusions, pour la peur et pour un petit retard. le dernier angle de la voie Où-les-ltomnies-ont-été-tués, et que la troupe des ehasseurs se précipita droit sur la Ca ve-du-Ciel. Le markgrave serra la manche de son couteau de chasse et fit un pas en arrière, comme un lutteur qui se prépare s'élancer sur son adversaire. Une légère pâleur amena la chair de poule sur ses joues bistrées et sa lèvre trembla. Le limier passa comme le vent, l'oeil en feu, la gueule béante. Ce fut un instant solennel et terri ble. Jaeques-lc-Veneur, le boquillon et le valet des chiens se penchèrent faire frémir, sur le bord de la crête pour tomber soudain de trente pieds de haut sur la tête de leurs ennemis quand le markgrave ferait sang. On eût dit de trois gerfauts ardents et voraccs n'attendant que l'instant où le fauconnier va les déchapcronncr pour fondre sur leur proie. Une éclatante fanfare retentit soudain, et le relai de chiens s'échangea avec une rapidité merveilleuse; le piqpeur s'écarta brusquement avec ses bêtes, tirant son cheval par la bride. Au même instant le comte d'Oisy, profitant de l'espace laissé libre, se rua en avant de toute la rapidilé de sou cheval, en tournant avec une prodigieuse habileté et une heureuse impru dence, le cintre raccourci de la Cave-du-Ciel. Il devait ainsi passer deux pas du markgrave et se trouver dans on double danger, car les pieds de son cheval effleurèrent les bruyères qui dissimulaient les bords de la gueule noire et profonde du gouffre. Le comte était un homme de trente ans qui en eut paru trente-cinq sans l'art de son valet de chambre, joint ses propres études et son ex- Voici les détails que le New-York Heralddu i' octobre, fournit sur l'arrestation de Louis Grelet et d'Auguste Parot, son complice Louis Greletprécédemment sous-caissier l'administration du chemin de fer, son frère Eugène, et Auguste Parot ont été arrêtés vendredi dernier dans notre ville. Ils étaient arrivés, le 5, bord de Y Atlantic de Liverpool. Charles Carpentier, le cais sier principal de la même administration, est, on le sait, arrivé le 11 h bord du Fulton; il a séjourné plusieurs jours'ici, mais on n'est pas encore parvenu h l'arrêter. C'est la suite de démarches faites par Parot chez l'agent de M. de Rothschild pour la négociation de trente billets de mille francs qu'on est parvenu A mettre la main sur les prévenus, qui sont loin d'a voir avec enx les sommes considérables citées par nos confrères de France et de Belgique. Outre les 3o,ooo francs saisis chez M. Belmont, on a trouvé au domicile de Parot i5,ooo francs en billets et une somme insignifiante en or américain. Ces sommes proviennent, d'après Parot, de la vente de son éta blissement de Paris, rue chaussée d'Antin, a4- Eugène Grelet n'était porteur que de 21,000 fr. en billets de banque et de 1,700 francs en banknotes d'Angleterre. Cet argent lui aurait été prêté par des amis au moment de son départ. Eugène Grelet n'avait en sa possession qu'une guinée. L'arrestation des prévenus a été opérée illégalement et arbitrai rement, car ce n'est que le lundi qu'il a été possible d'obtenir de l'un de nos juges les mandats d'arrêt. Du reste on ne croit généralement pas que le gou vernement français obtienne du nôtre l'extradition des prévenus, qui ne sont pas fonctionnaires publics et ne sont pas par conséquent passibles d'extradition pourdétournements ou soustractions frauduleuses.» Comme on le voit, la feuille américaine ne confir me pas encore l'arrestation du principal coupable Carpentier. Elle émet aussi des doutes sur la possibilité de l'extradition des coupables qu'une dépêche de Lon dres disait déjà erabarquéset en routé pour l'Europe. Du 16 Octobre au 16 Inclus. Nonobstant la lettre de Louis-Napoléon la reine d'Espagne, par laquelle Y Indépendance belge pré tendait qu'O'Donnell était affermi au pouvoir, nous avons osé prophétiser que le maréchal Narvaez le remplacerait avant peu de temps. Une dépêche de Madrid nous apprend qu'elle est accomplie. Nous sommes doublement heureux de cet événe ment, non pas parce que nous l'avions prédit, quoi qu'il soit toujours agréable pour un publiciste de voir ses prévisions s'accomplir, mais parce que, d'un côté, il prouve que la reine d'Espagne a fait de la lettre de Louis-Napoléon le cas qu'elle méritait, et d'un autre côté, parce que nous avons toujours désiré la chute d'O'Donnell. Cette chute était néces saire, et elle est morale en ce sens qu'il en ressort une preuve nouvelle que les faiseurs de révolutions, eu croyant servir leur ambition personnelle, tra vaillent toujours et coup sûr pour l'ambition des autres. L'aspect de la question napolitaine reste toujours menaçant, on parle de l'expédition anglo-française contre Naples, comme d'une chose imminente. périence. En somme, c'était une figure de courtisan; point d'exagération de finesse; mais propre, bien rasé, bien poudré. Les sourcils étaient légèrement teints, ce qui, joint la poudre des cheveux, devait faire revivre deux yeux vitrés par la débauche. La bouche paraissait flétrie, mais elle dessinait parfaitement toute espèce d'expression et possédait une inappréciable mobilité. Entraîné par l'ardeur de la chasse, le comte se précipita donc droit devant lui mais, en apercevant le markgrave, il tressaillit. Quoique, depuis quelque temps, il ne fut pas en mauvais termes avec lui, l'expression terrible qui régnait sur ses traits lui révéla tout. Il pressentit que la vieille haine du père venait de monter la tctc du fils, et qu'il n'y avait point de quartier espérer. Avec le coup- d'œil sûr et froid du duelliste consommé, il vit en un instant toute la portée du danger: un poignard duo côté, un gouffre de l'autre. Son cheval était lancé; il était impossible de s'arrêter. 11 songea uu moment se dé fendre; mais sa main élégante n'avait pas l'habitude des lames courtes; il laissa donc son couteau de chasse dans sa gaine. Une lumineuse idée lui vint soudain 1 esprit. II sangla son cheval d'un coup de fouet désespéré, lut lahoura les flancs de ses éperons, et se tournant brus quement vers le markgrave Monsieur le marquis, lui dit-il en saluant avec le plus gracieux sourire, soyez donc des nôtres... C'est un dix cors superbe (La suite au prochain n".)

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Le Progrès (1841-1914) | 1856 | | pagina 2