JOURNAL DTPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Dimanche, 6 ^«vembre 1956 16* Année LE MARKGRAVE DES CLAIRES. ABONNEMENTS Tpru (franeo), par trimestre, 3 franc» 50e. Provinces,4francs. J Le Progrès parait le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerne le joarnnt ftmt INSERTIONS: Annonces, la ligne 45 centimes. Réclames, la ligne: 50 centimes. être adressé l'éditeur, Rue au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchies. Tpkes, lr Novembre. Depuis longtemps on a dévoilé les tendances du clergé pousser un recul vers l'ancien régime, mais le mouvement d'indignation avec lequel ses organes repoussaient ce qu'on qua lifiait d'indigne calomnie, était si naturel el semblait si vrai, que ce n'est que vers ces der niers temps, que les aspirations réactionnaires du clergé sont devenues évidentes pour tous ceux qui ne ferment pas volontairement les yeux la lumière. Les bouche* que l'église a ouvertesont laissé tomber des paroles qui ne sont plus équivoques, et les faits sont venus en aide, pour démontrer que la hiérarchie catho lique, sans tenir compte ni des vœu*, ni de l'époque, veut redeveuir tout, quand la société moderne l'a réduite, après des lutte* formida bles, n'être politiquement rien, On se rappellera encore les aimables plaisan teries débitées par jes organes de l'épiscopat l'encontre des feuilles libérales, qui accusaient le cléricalisme de vouloir rétablir la dime et la main-morte, de revendiquer le monopole de l'enseignement public et de rêver le retour de l'inquisition. On s'évertuait traiter ces alléga tions de sornettes et on présentait la presse libérale comme se forgeant plaisir des fantô mes, pour rendre ses adversaires odieux. C'était de l'hypocrisiéet rieo de plus; la perspicacité et la vérité étaient du côté des organes libéraux, et les gaudrioles des feuilles cléricales cachaient des visées très-réelles, comme les événements l'ont démontré. La dime menace d'être rétablie aussitôt que le clergé aurait le pouvoir de le faire, et pour ce motif, la perception du dixième des fruits de la terre se trouve prescrit par renseignement religieux. Le clergé, il y a quelques années, ju geait convenable de repousser l'idée qu'on lui prêtait, de revenir cet ancien mode de se con stituer une dotation. Mais depuis cette époque, la dîme a été restaurée eu Autriche et en Es pagne, où elle avait été abolie. L'allégation de l'opinion libérale, que ce n'était pas le désir du clergé de faire renaître les précieuses ressources de la dime, mais le pouvoir qui lui manquait, était donc vraie, bien que les bouches ouvertes par oui.7 lin,. V:.„. LIS BOIS D'OSIA. (suite.) En ce moment le Rat-Peau, qui se compose de cinq ou six sons brefs et rapides suivis d'aine note traînante, re tentit dans la direction que le markgrave supposait être i celle des claires. Il poussa donc son chevaj en avant sans s'apercevoir qu'il était arrivé au bout de la voie Où-les- hommes-ont-èté-tuès, et qu'il venait de se jeter dans un petit chemin étroit et encaissé, nommé juste titre le Chemin-Perdu: II n'appi'édia. la portée de sa faute que lorsqu'il fut arrivé au bout de cet impasse qui se termi nait par un taillis si opiis, si chevelu et tellement liéris-é de hou* et de ronees qu'il était impossible de songer I s'y frayer une route. Exaspéré, brisé de fatigue et de colère, il sauta bas de son cheval, le laissa paître en liberté et s'assit au pied d'un arbre en maugréant contre le chemin, contre.sa monture et coujre lui-même. S'il avait été moins préoccupé, il aurait pu entendre un petit ricanement bref et sec qui retentit non loin de lui dans pins épais dq fourré. 1J était encore plongé dans son désappointement lorsque les eors de chasse firent enten- pra des sens lugubres et métallique» qui se traînaient l'église le démentissent avec une effronterie qui en imposa bien des gens. A l'occasion de la proposition de Brabant- Dubus, tendant constituer une main-morle en faveur de I Université de Lquvain, les feuilles de l'épiscopat annoncèrent, qu<* c était par excepti on qu'on voulait la résurrection d'un privilège. Mats la main-morle n'en a pas moins élé con stituée, seulement, c'est aux Etals-Romains, qu'elle a été octroyée, le pape ne pouvant. Tant il y a que les sauvages et les peaux-rouges, qui n'appellent pas le prêtre catholique, ont le bonheur de recevoir cet enseignement religieux dont les jeunes gens fréquentant les établisse ments de l'État, sont sevrés. Ainsi le veut la logique et le zèle épiscopaL faisant fi du mono pole de l'enseignement public mais diffamant tout autre que celui basé sur la religion, c'est- à-dire dirigé par les évèques. Enfin, dans ces derniers temps, nous avons «queue a cm «''""J"! ,v- c™]-"- i 1 mieux récompenser l'initiative des évêques bel- entendu des bouches ouvertes par Itegli.se, es- ges dans celle voie, qu'en appauvrissant son Si,yer ùne timide justification de ia hideuse pays au profil des institutions cléricales urdpj Inquisition. Il faut croire qu'on jugéaU la (jené- et orbis. ration naissante assez jrabue dç l'enseignement Mais la main-morte en faveur de l'Uoiversilé clérical, pour espérer que cette sanguinairedn- épiscopale ne devait pas même être une excep- "titulioti sacerdotale h eijt pas soulevé tes répu- tion sous prétexte de charité, ou veut essayer gnancès que son seul noria doit susciter. Cejièh- de la faire revivre dans toute sa splendeur, com- danl a*ail soin (Tajdtiter qu elle avait fait me au moyen-âge. Un projet de loi en effet est 8on temps et qu elle n existait plus, quand, il y soumis la législature, qui fera pulluller les a quelque* jour*I inquisiteur <J.A.rtcône, le mains-mortes au gré du clergé. Si ce beau plan mo''ie Vincent Aiialdi. vient de lancer un édit est admis par le parlement, au bout d'un quart c°n,rd les magicienles riéôrbmancieïr, les desiècle, nousaurons la confusion administrative suspects,-le* hérétiques\cs juifs el autres mJl- la plus désordonnée, la mendicité organisée éLbiteurs de cette espèce La délation est ordon- le régime monacal sa suprême puissance. j encouragée et I espionnage est életé la Quand on accusait le clergé d'aspirer au j hauteur d un dèéôi'é. H y a ubiié encore des monopole de renseignement, des publicistes Pays eD Europe qui jouissent du botihhùr de pieux éreinlaieiil théologiquemenl l'audacieux p°sséder la très-sainte, mais très-odieuse el très- quiémettait une pensée si éloignée des vues de infâme Inquisition et cè pays est I Eldorado épiscopat. IS'on, il se contentait de la concur- j clérical, cev pays de Cocagne au'dire des évéqtfes ence, aussi longtemps qu'il a pu espérer de et des prêtres, qui le jugent ainsi, parce'qu ebx et leurs sérviles sônt les oppresseur*"'de Cette magnifique mats désolée contrée. mel ru Il est donc difficile d'accepter bériévôlement lés dénégations îles feuilles épisco^afès, quant aux projelè'de leurs patron». Ceux-ci pfêébeht avec beaucoup d'onction» la soumissibrt aùxr fois el la Constitution, mais par contre une bouche ouverte par l'église blâme les principes sôr les- quels'sont fondés nos'institution*'politiques. 11 n'en ésl pas moins évident que'toutes les insti tutions cléricales qui ont été supprimées la rénovation de 1789, tendent se rétablir et ce, au norii de la liberté, qu'elles doivent ànniillier au profit du despotisme religieux. Depuis que l'escarcelle f|u Journal de Brux elles est vide, l'humeur de la feuille archi-épis- fatre déserter les établissements laïcs. Mais ce plan U a pas réussi et il a fallu manœuvrer d'une, autre façon. On a essayé de refuser l'enseigne ment religieux dans les institutions laïque*, et voici la position maintenant le clorgé payé pour exèrCer son saint ministère, refuse de le faire aux athéuées et collèges de l'État et s'op pose ce que d'autres le tassent. Cependant il parait illogique de refuser i'ensçignement reli gieux el de défendre qu'on le donoe:. De deux choses l'une, ou vous devez faire votre devoir ou vous ne pouvez trouver mauvais qu'on se passe de vous. Mais c est beaucoup trop sim ple, pour que les évêques soient d'accord cet égard; ils ne se comprennent que quand il s'agit de questions incompréhensibles du vulgaire. par notes longues et mourantes les bouches de cuivre de chasse résonnèrent quelques centaines de pas devant sonnaient le glas funèbre du cerf. lui. Une vpix s éleva en même temps comme pourencou- A la mortchiens, la mort, la mort hurlèrent rager le (jnijer i l'aide des termes en usage. Surpris et en chœur les pjqucurs et les gentilshommes. usage. Surprise, ne pouvant s'expliquer çejt événement qu'en supposant sans doutq le cerf. q!avançi| d'abord guq lentement, cm le feuillage et les son u c:"«v p outi l i» ju de rire on donnait la curee. Quelque temps après, les pareille heure, murmura le markgrave en poussant cors sonnèrent le départ pour Je rendez-vqùs de chasse cheval avec une fatale obstination, de Bachintrum, où le comte avait fait préparer un splen- Celle seconde tentative n'eut pas plus de succès que la dide repas, et la forêt resta muette comme une tombe, première, el l'étrange cor de chasse résonna pour la Il était environ quatre heures après midi lorsque le troisième fuis comme pour le narguer une courte dis- markgrave remonta cheval et se remit en marche pour tance de lui. L'impatience s'empara si violemment du regagner la voie Oà-ks-hommes-ont-êté-tuéset de là markgrave, qu'il frappa son cheval coups redoublés le chemin des Preux, qui conduisait la plaine. Comme sans s'apercevoir que le pauvre animal, couvert de sang, nous l'avons dft, la jtmmée avait été triste et sombre, déchiré par lus.ronces, avait pris le mors as* dents et mai* les approches du soir la rendaient plus mélancoli- coqrait.jrçr bonds furieux travers le taillis. Cependant que encore, te markgrâve chevaucfiai't donc lentement le cor de chasse fuyait toujours devait ses pas jetant au dans le Chemin-Perdu, lorsque les sons aigus d'un cor vent aes roulades fantastiques el railleuse*. Il y avait

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