2,000 fr. l'hospice desservi par elles. La sec- lion des finances avait conclu au rejel de celle allocation, alléguant que si la ville voulait aider des institutions charitables par des subsides, il y en avait deux qu'on pouvait secourir et qui, sans rien demander la caisse communale, avaient dû toutefois restreindre leurs bonnes Œuvres. M. Riche, conseiller communal, a fait con naître que les hospices des Ursulines et de S,e Gerlrude avaient subi une notable dépréciation de leurs ressources, par suite de l'érection de la nouvelle institution des Petites Sœurs. Les collectes sont tombées de 11,000 6,000 fr. et on a dû prélever, pour faire face aux besoins, une somme de 46,000 fr. par suite de la cherté des vivres. En matière de bienfaisance, comme en toute espèce d'institutions, soit commerciale, soit in dustrielles, procéder par diffusion est toujours dangereux ou pour le moins inefficace. Les fon dations charitables naissent actuellement comme des champignons, parceque I esprit de charité est surexcité par le clergé, non pas spéciale ment dans l'intérêt de l'humanité souffrante, mais dans le but d'ériger, sous prétexte de cha rité, une multitude de couvents, qui de petits deviendront grands, si la législature a la bonté, toujours sous prétexte de charité, de leur oc troyer la personnification civile. Les nouveaux Hospices, Refuges, Maisons-Dieu, etc., se crée ront au dépens des établissements existants et il en sera des hospices comme des institutions d'enseignement, le clergé, pour entretenir sa milice de moines et de nonnes, fera la concur- rc ice, suscitera des difficultés et essayera de fusionner et finalement de bouleverser le régime actuel, si l'on n'y met ordre Ce n'est pas seulement Bruxelles, qu'on voit de semblables phénomènes. Depuis que tout le monde se mêle de charité, on dirait qu'elle a disparu. Les collectes ici Ypres sont tombées de 3,000 2,000 fr. et le nombre des pains distribués l'église aux indigeuls du Bureau de bienfaisance, après les services funèbres et les anniversaires, de 40.000 est descendu pour 1856, 27,000. Tout le monde est d'une con frérie charitable et chacun a ses pauvres Mais il n'en est pas moins certain que s'il est beau coup donné par les particuliers, ce qui est dif ficile constater, les indigents ne sollicitent pas moins la bienfaisance officielle, qui n'aperçoit guère les effetsdes secours donnés par la charité dite privée. Il n'est donc pas exact de dire que les bienfaits des fondations charitables qui éclo- sent sous linspiralion d'un plan d'ensemble poursuivi par le clergé, est un allégement pour la bienfaisance publique. Le nouveau* régime qu'on veut introduire amènera, en un temps donné, dans l'administration de la charité pu- ses avirons, et se mit ramer en silence. Droit sur la tour du Broeklandt! dit Jacques-Ie-Ve- neur. Je le sais, je le sais, répondit le fou fe mark- grave des Claires rentre la tour; niais où sont les chevaux, la meute, les piquers et les fanfares des cors de ehassc Celte incohérente réponse mettait si bien la splendeur du passé en regard de l'horreur de la position présente, que personne ne put répondre. Un soupir s'échappa de tout'-s les poitrines et toutes les têtes s'iaclinèrent. Lors qu'ils furent arrivés la rive, chacun mit pied terre le valet des chiens et le boquillon posèrent de nouveau la civière sur les épaules et se remirent en marche travers une bruyère inculte nommée le Saut-des-Loups, qui con duisait une claire voisine. 11 y avait encore trois claires i traverser, et cependant le markgrave ne recouvrait pas la parole. Ses membres restaient toujours dans une iner tie complète. Pourtant, grâce la compresse appliquée par Lucy-Ma'i, le sang avait cessé de couler. A chaque nouvelle claire qui s'offrait devant les pas du voyageur, Jacques-le-Veneur poussait un long cri d'ap pel, et presque aussitôt quelque tourbier ou quelque chasseur sortait comme par enchantement de sa hulte invisible, arrivait avec sa barque et les tranportait sur l'autre rive. Celte course nocturne portait un caractère de tristesse solennelle. Pre-que tous ces braves gens, en apercevant le markgrave étendu sur le dos et ne donnant plu» signe d'existence, semblaient frappés d'un muet dé sespoir. Ils s'en allaient ensuite dans les hameaux, semant sur leur passage des paroles sinistres qui répan- blique, un chaos tel que le» plus mauvaises époques du moyen-âge n'ont pu en offrir de semblable. La société laïque est actuellement en butte une vaste conspiration organisée par le clergé et les réactionnaires absolutistes de tout genre et de toute couleur, contre ses libertés et ses privilèges si chèrement conquis en 1789. Sons des finisses couleurs d'abnégation, de bienfai sance et de moralité, la caste cléricale et les dé- brisdes privilégiésil'autrefois veulent ressaisir la domination qu ils ont dû abandonner. Par l'ensei gnement, comme l'a dit M. Tesch, dans un mémorable discours ils veulent s'emparer du domaine intellectuel; par la charité, ils essaient d'accaparer le domaine matériel! En résumé, ils veulent réduire la société moderne sous le joug qu'elle a secoué, mais ces projets doivent échouer du moment qu'ils sont dévoilés. Par arrêté royal du 10 Novembre 1836. le sieur Vande Casteele (C.-J.-M. candidat- notaire Bruges, est nommé notaire Pope- ringhe, en remplacement du sieur Floor, décédé. Nous donnons ici, sans commentaire, le dis cours prononcé par le Roi, l'ouverture de la session législative Bruxelles, le 11 novembre 1856. Aujourd'hui une heure a eu lieu l'ouver ture des Chambres, avec le cérémonial accou tumé. Le Roi a prononcé le discours suivant Messieurs Il me tardait de Me retrouver au milieu de vous, pour adresser la Nation l'expression du sentiment de bonheur que m ont fait éprouver les témoignages éclatants d'affection et de dévouement qu'elle vient de Me donner, l'occasion du vingt-cinquième anniversaire de inauguration de mon règne. Ces manifestations, dues la patriotique initiative des Chambres, n'auront pas été sté- riles pour le pays elles le rehaussent ses propres yeux et I honorent 1 étranger. Nos relations internationales en ressentent l'influence. Jamais elles u oul été inarquées d'un caractère plus bienveillant. i La Providence, en nous accordant le bien- fait d'une récolte généralement abondante, a ramené la sécurité daus un grand nombre de familles éprouvées par les sacrifices et les privations des dernières années. Néanmoins, m le problème de l'alimentation publique doit continuer nous préoccuper vivement. Les rapports triennaux qui viennent de vous être distribués prouvent toute la solli- cilude de Mon Gouvernement pour le progrès de l'enseignement primaire et moyen. Un iu- lérêl non moins graud s'attache pour lui liaient partout le deuil et la consternation. De sorte qu'en peu d'instants la nouvelle de la mort probable du dernier des niarkgraves des Claires courut d'un bout de la vallée l'autre, sur toute la ligne des marécages. En traversant la dernière claire qui séparait encore la tour du Broeklandt de ce que l'on pourrait nommer la terre ferme, les voyageurs entendirent un bruit de raines dans l'eau, et le tourbier qui conduisait la barque aper çut, la faveur de la lune, une autre barque qui semblait devoir les croiser. Presque au même instant, une voix rude, quoique cassée par l'âge, cria d'un ton de surprise: Qui donc navigue si tard sur les claires? Bon soir, Niberu, répondit le toijrbier. Est-ce toi, Moréas, répondit Nibcru. Oui j'ai tendu ce soir aux anguilles. Mais tu as beaucoup de monde sur ta barque Passe ton chemin, répondit le tourbier, il n'y a point de bonnes nouvelles apprendre. Qu'y a-l-il qu'y a-t- il? s'écria le vieillard en avançant force de rames. Un malheur tel que lu n'en as pas encore vu, foi dont les cheveux ont blanchi, répondit le tourbier. Holà je te reconnais, Veneur, répondit Nibcru. Que fais-tu cette heure sur la claire Je rentre la tour, répondit tristement Jacqnes-le-Veneur qui désirait éviter au vieillard la douleur que devait lui causer la fatale nou velle. Pourquoi donc tout ce monde avec loi reprit le vieux tourbier. Pourquoi ton fils, le boquillon et cette femme soul-ils là Il y a un malheur, te dis-je Mais parle donc, si tu es un homme Le markgrave est blessé, répondit le boquillon d'uHe voix sourde. Tempête s'écria Nibcru avec un accent tcrribls. Blessé l'enseignement supérieur. L'ouverture de l'an- née académique lui a fourni récemment l'oc- casion de rappeler les principes dont la ferme et sincère application doit assurer la prospé- rite des universités de l'Etat. Le mouvement de notre littérature natio- nale ne s'est point ralenti. Les sciences et les arts brillent du même éclat et étendent chaque jour leurs utiles applications. Bien des progrès peuvent être réalisés en- core par notre agriculture. Pour y aider, Mon Gouvernement vous proposera la révision de la législation sur les cours d'eau. L'industrie emprunte plus que jamais l'art la richesse et l'élégance de ses formes il est nécessaire de compléter les garanties légales en faveur de la propriété des modèles et des- sins de fabrique. La situation commerciale est, dans son ensemble, satisfaisante. Une loi votée dans votre dernière session, a posé les.bases de notre régime commercial. J'attends de la sa- gesse des Chambres que la révision du tarif des douanes soit continuée dans cet esprit de prudence et de modération que commandent des mesures auxquelles se rattachent les inté- rêls les plus considérables. J'ai conclu une convention de commerce et de navigation avec Sa Majesté le Roi de Grèce. Des négociation» sont entamées avec d'autres Etats, pour mettre les stipulations des traités en harmonie avec les principes de notre nou- veau svstème maritime. Je constate avec satisfaction l'augmentation du produit de plusieurs bianchesjdu revenu public. Un projet de loi apportant des modifica- lions la législation actuelle sur le droit de patente sera soumis vos délibérations. Lesnombieux changements que le temps et les circonstances ont amenés dans le revenu relatif des propriétés immobilières sont un obstacle la juste répartition de l'impôt fon- cier entre les provinces, les communes'el les particuliers. De nouvelles évaluations cadas- traies sont indispensables pour rétablir l'éga- lité proportionnelle dans l'application de cet impôt. A cet effet, un projet de loi vous sera présenté par Mon Gouvernement. Des propositions vous seront faites pour améliorer, dans une certaine mesure et d'une manière permanente, la position desemployés inférieurs de Etat. La révision graduelle de la législature cri- minelle suit son cours; quelques Titres du second livre du Code pénal seront livrés votre appréciation. L'entretien des reclus dans les dépôts de mendicité tend obérer les communes. Mon Gouvernement s'est préoccupé des moyen» de blessé dis-tu Et qui a osé blesser le jeune chef .Malédiction ajouta-t-il avec une tendresse pleine d'an xiété et pareille celle d'un père qui l'on ramène son fils froid et sanglant. Où est-il Je veux le voir Et en deux coups de raine, le vieux tourbier se trouva assez près de la barque pour pouvoir l'accoster. Il se pen cha précipitamment au-dessus de la litière, et en vovant le pâle visage du markgrave, dont la poitrine était cou verte de sang et dont les yeux enlr'ouvcrts avaient une fixité moribonde, les rames lui tombèrent des mains. L'octogénaire leva ensuite ses bras tremblants vers le ciel, et murmura d'une voix brisée: Mon Dieu rends-nous notre jeune chef; il est l'u nique rejeton des markgraves des Claires Hélas ajouta—t-il en secouant la tête, je lui avais pourtant dit ce malin, lorsqu'il partait brillant de force et de santé Seigneur, n'allez point dans la plaine, c'est une terre de maudits Mais le pauvre enfant est frappé du mauvais, et Dieu sait où le sort malin aura conduit ses pas Rainez interrompit Jacques-lc-Veneur, le temps pré cieux fuit plus vite que le temps inutile. Un instant après, les deux barques touchaient la rive. On vit alors -quelques centaines de pas une masse toute noire au sommet de laquelle plusieurs formes hu maines armées de torches flamboyantes s'agitaient dans l'ombre et semblaient plonger leurs regards inquiets sur tous les points de l'horizon. Celte sombre demeure se nommait la Tour-du-Brock- landt. [La suite mu prochain

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Le Progrès (1841-1914) | 1856 | | pagina 2