JOl'RML D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Vires acquihtcundo. 1,623. -10e Aimée Jeudi, 20 Novembre 1850 ABONNEMENTS: Ypres (franco), par trimestre, 5 francs 50c. —Provinces, 4 francs, f Le INSERTIONS: Annonces, la ligne 15 centimes. Réclames, la ligne: 50 centimes. être PjSoorès paraît le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerne le joûrnal doit aïressé l'éditeur, Rue au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchies. rrues, 19 Novembre. Si les nouvelles reçues de Bruxelles sont ex actes, oo peut s'attendre une vive discussion l'occasion du paragraphe de l'adresse concer nant l'enseignement public. La commission ne s'est nullement entendue ^vec le ministre de l'intérieur et des dissentiments très-vifs ont éclaté. M. De Theux s'est absenté, M. Dumor- tier soutient les mêmes idées que celles qui ont donné lieu son interpellation, concernant l'affaire Brasseur. Enfin M. Deschamps se fait le champion du fanatisme; et si ces orateurs soutiennent les prétentions de l'épiscopal la Chambre, la discussion de l'adresse sera instruc tive pour le pays. On nous demande de publier la lettre qui suit le 18 Novembre 185C. Monsieur Véditeur, Je me suis peu occupé de politique, je ne vois donc pas les choses au point de vue des partis, mais en elles-mêmes et pour elles-mêmes. En considé rant ainsi la nomination du notaire que M. Nothomb vient de faire Poperinghe, je dois dire qu'elle est un outrage pour wons tous, candidats-notaires de l'arrondissemenld'Ypres. En nommant un étranger M. le ministre nous décerne un brevet d'incapacité tous, il nous humilie, il nous dit indirectement vous n'êtes bons à-rien; et cependant, Monsieur, il y a parmi les candidats-notaires de l'arrondisse ment des hommes probes, capables, qui ont passé de brillants examens avant ou depuis la promulga tion de la nouvelle loi et qui ont déjà de nombreuses années de stage. Les prédécesseurs de M. le ministre actuel de la justice avaient, depuis 1848, au moius choisi les notaires de l'arrondissement parmi les candidats de la même circonscription judiciaire leurs choix avaient été confirmés par l'opinion publique, au jourd'hui tout est changé, il n'y a qu'arbitraire et favoritisme! Si nos députés catholiques, MM. Malou et Van Renyngheont favorisé cette nomination, ils sont bien coupables et l'on peut leur pardonner difficilement même de ne pas l'avoir empêchée. Quel triste avenir pour nous, candidats-notaires Ce fait prouve que nous devons nous réunir eu société et adhérer la grande association qui se forme Bruxelles pour combattre les caprices de M. Nothomb. LE MARKGRAVE DES CLAIRES. 111. LA tour du broeklandt. (suite.) La foule s'éloigna avec un murmure d'admiration mais, malgré la recommandation de la religieuse, presque tous passèrent la nuit campés autour de la tour du Broek- landt, les uns dans l'antichambre, les autres dans les granges et les greniers, et tons eeux qui n'avaient pu trouver place dans l'intérieur du manoir s'enveloppèrent dans leur manteau, et attendirent le jour couché sur le gazon du préau. Le paroxisme de douleur qu'avait éprouvé le blessé durant l'opération amena une réaction qui le fit tomber dans un assoupissement dont Lucy-Maï proGta pour étendre de la charpie sur la plaie et poser l'appareil. Dès que lout fut terminé, Niberu et les quatre autres serviteurs favoris du markgrave se rangèrent au tour de la cheminée et s'occupèrent activer le feu que nécessitaient un vent du Nord très vif et la fraîcheur d'une nuit d'automne. La religieuse resta seule au chevet du lit, épiant avec une sollicitude presque maternelle les moindres mouvements du blessé. Le reste de la nuit se passa sans autre événement; le blessé goûta quelques heures d'uu sommeil assez profond, et ce ne fut que Si ce ministre, en agissant ainsi, croit faire de la conciliation et de la modération, il se trompe, car il ne se conciliera nullement l'estime du public et le mécontentement des candidats-notaires sera peu modéré. un candidat-notaire de l'arrondissement d'ypres TILLE D'YPRES. CoxsEaï. communal. Séance publique du Lundi17 Novembre 1856. Présents, MM. le Baron Vanderstichele de Maubus, bourgmestre, président; Alphonse Vanden Peereboom et Pierre Beke, échevins Théodore Vanden Bogaerde, Martin Smaelen, Edouard Cardinael, Auguste De Ghelcke, Ernest Merghelynck, Pierre-Léopold* Boedt, Charles Becuwe et Auguste Maieur, conseillers. Lecture est donnée du procès-verbal de la séance du 17 Octobre dernier; la rédaction en est approuvée sans observation, Il n'y a qu'une pièce communiquer, la lettre de M. l évêque de Bruges, en réponse au rapport de MM. Vanden Peereboom, Théodore Vanden Bogaerde et Boedt, sur les négociations ouvertes avec le chef du diocèse pour obtenir le concours (lu clergé aux institutionsVl"in— slruction moyenne de la commune et de l'état. M. Vanden Peereboom lit un rapport sur ce document qui donDe lieu des remarques de la part d'autres conseillers et le Conseil, se ré férant l'ordre du jour volé dans la séance précédente, prend simplement et purement cette missive pour notification. Sur un rapport lu par M. Beke, le collège est autorisé faire placer un compteur gaz en la Salle de spectacle, par M. Valcke, qui en aura l'entretien et la responsabilité, moyennant une redevance annuelle de 22 fr. M. l'échevin Beke dépose en outre sur le bureau, le Rapport sur l'administration et la situation des affaires de la ville, pendant l'année 1855, aux termes de l'art. 70 de la loi commu nale. Le Conseil eu vole l'impression. L'assemblée approuve le cahier des charges, clauses et conditions d'une vente d'arbres éva- uée 4,888 fr. tenir sur les propriétés des Hospices et de celle du taillis, coupe de 1856, des bois de la même administration, coupe éva luée 7,001 fr.; enfin, la vente des sapins estimée devoir produire une somme de 5,072 fr., est autorisée. L'acte d'échange conclu entre l'administra tion des Hospices et le sieur Pyssonier, brasseur en celte ville, est ratifié, et la radiation d'une inscription hypothécaire, prise en garantie d'un prêt de 30,000 fr., est autorisée. Le Conseil croit devoir s'adresser au gouver nement, au nom du commerce de notre ville, pour le prier de donner suite au projet d'ap profondissement du bief inférieur du canal d'Ypres Nieuport. Le Conseil provincial dans sa session de 1856, a voté un subside de 36,000 fr., condition que le gouvernement inter vienne pour une somme de 30,000 fr. dans ce travail d'utilité publique. Cette voie navigable est une propriété provinciale, mai* elle est pour le moins aussi utile l'industrie charbonnière du Hainaut qu'à celle de nos environs. Une re quête sera faite, au nom du Conseil, pour ap puyer ia demande adressée au notn du Conseil provincial au gouvernement. M. Vanden Brouke entre en séance et de mande la parole poi»r déclarer que< n'ayant pu assister la séance du Conseil du 17 Octobre, par suite d'affaires particulières qui réclamaient saprésence, il se rallie l'ordre du jour motivé, voléà la suite des explications fournies au Con seil, sur la quesliou de renseignement religieux. Plusieurs demandes sont faites au collège pour acquérir en totalité ou en parties, le ter rain bâtir, situé entre la rue des Bouchers et la rue du Progrès. Le Conseil fixe le prix et les conditions auxquels les lots peuvent être cédés par la ville, sauf ratification. Le locataire du cabaret de l'Hôlel-de-ville a demandé la résiliation du bail commencé de puis le lr Janvier dr et une demandade cession du même bail est sollicitée aux mêmes prix et conditions accordés celui qui a été obligé de le résilier. Le Conseil sanctionne cette mutation de locataires. L'assemblée s'occupe, du budget de l'exercice 1857. Le projet donne lieu peu de discussions. A la section 9, Culte, le Conseil raie les articles 73, 75 et 76 de dépense et augmente le crédit lorsque l'aurore commença jeter quelques petites lueurs travers les vitres de la salle d'armes que la fièvre s'em para de lui. Le feu mêlait alors ses dernières et vacil lantes clartés aux rayons argentés du soleil levant. Presque tous les veilleurs, succombant cette invincible envie de dormir qui saisit au lever du jour les hommes inhabitués aux' fatigues de l'insomnie, s'étaient abandon nés au sommeil. Lucy-Maï elle-même ne put lutter jus qu'au bout contre l'assoupissement, et elle était plongée dans cet état qui tient le milieu entre la veille et le som meil, lors'qu'un bruit de pas qui retentit l'entrée de la salle d'armes la fit tressaillir. Au même instant, on en tendit une voix nazillarde qui s'écria sur uu ton lent et monotone Mes frères, que le Seigneur soit avec vous Les dormeurs se réveillèrent en sursaut, et, après s'être frottés les yeux, ils virent sur le seuil de la porte la som bre fi uire du père Anselme, frère quêteur des carmes déchaussés, qu'accompagnait le sonneur de cloches de l'abbaye du Verger. IV. les deux médecins. Le carme déchaussé était un homme d une cinquan taine d'années et d'un extérieur qui prévenait peu en sa faveur. Une barbe touffue, noire et longue, tombait sur sa poitrine, et la face que l'on découvrait sous son capu chon aurait été mieux placée l'ombre d'un casque. Il tenait dans sa main nerveuse un bâton ferré d'une pesan teur et d'une dimension qui devaient faire respecter celui qui savait faire jouer une pareille massue. La largeur des épaules et la force des jambes nues où s'attachaient les courroies destinées maintenir les sandales, trahis saient un hercule sous ce froc de moine. Au reste, loin de tirer vanité de sa vigueur, le frère quêteur semblait, au contraire, faire de prodigieux efforts pour se donner l'air d'humilité convenable un membre d'un ordre mendiant. Mais, il faut le dire, le père Anselme n'avait pas toujours été moine. C'était un ancien dragon qui s'était jeté au couvent lors du licenciement de son corps, parce qu'il ne savait que faire de sa personne et ne pra tiquait aucun métier. Dès lors, il y eut deux, personnages différents dans le père Anselme, et l'on peut juger que l'homme de guerre et l'homme d'église durent se livrer de rudes combats intérieurs. Néanmoins, Tcx-dragon connaissait trop bien l'importance de la discipline mili taire pour ne point se conformer exactement la règle. On lui sut gré de son bon vouloir en faveur duquel on ferma les yeux sur les fréqueutes et involontaires infrac-

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Le Progrès (1841-1914) | 1856 | | pagina 1