Chronique politique. MouvclIe§ diverses. s t f - Si la Chambre présente au pays M. Delehaye comme la plus haute expression <le l'intelligence et de la moralité politique, quelle opinion nos électeurs vont-ils avoir de l'honnêteté et de la capacité de ceux auxquels on l'a préféré. .—umm u Ijp.. mil Le 25 de ce mois sera appelée devant la Cour d'Assises de la Flandre orientale la cause du sieur Pierre-Julien-François De Geest, ex-prêtre, libraire colporteur, en dernier lieu domicilié Gand, accuséd'avoir exposé etdislribué Gand, en décembre 1855, un écrit intitulé les Secrets du confessionnaltendant avilir la religion et contraire aux bonnes mœurs, délit prévu par l'arrêté du 23 septembre 1814 et l'article 187 du Code pénal. Le sieur De Geest ayant quitté le pays depuis le commencement des poursuites, n'a pas com paru devant M. le président de la Cour, pour y subir son interrogatoire, et ce magistrat a en conséquence rendu une ordonnance par laquelle il a désigné d'office, l'avocat Victor Bruyneel, pour défendre le prévenu, au cas où il se pré senterait devant le jury. Bu 16 Novembre nu 19 inclus. Plusieurs journaux Je Londres publient une lettre de Conslairtinople, où il est dit que les Russes ont envoyé un vapeur chargé de porter dans l'île des Serpents, des provisions, de l'eau et des vêtements, pour les sept hommes qui y tiennent garnison, et différents matériaux pour l'entretien du Phare. Mais le capitaine Vansittart, du vaisseau anglais la Magiciennequi commande en chef la station, a empêché le débarquement, et s'est chargé lui-même de faire transporter terre tout ce que le vapeur russe destinait aux sept hommes. Il a refusé les objets destinés au Phare, en disant que depuis i5 jours le Phare remplissait très-bien son office, ayant été perfectionné d'après les plus récents modèles. Nous le disions il y a quelques jours: l'Angleterre se souèie aussi peu du Bolgrad que de l'île des Serpents. Elle ne se préoccupe que de l'Iode et de la Perse, et de ce que la France l'aidera ou ne l'aidera pas faire de Ce côté. Le Murning Post justifie notre dire par un article fort extraordinaire, paraissant le lendemain même du jour où ce journal proclamait que l'alliance était renouée, el désormais indissoluble. Le Morning Post parle vraiment comme si la France était la vassale de l'Angleterre, et dût obéir aux volontés de celle-ci. On sait que le Shah de Perse est en mauvais rapports avec le gouvernement anglais, qui lui en veut surtout parce qu'il le soupçonne de trop de sympathies pour la Russie. Le Morning Post aurait donc voulu que le gouvernement français s'associât ces rancunes, et qu'il détournât le Shah de son expédition contre Hérat, Au lieu de cela,M.Bourrée, ministre de France Téhéran, a permis un offi cier irançais, M. Bulher, de diriger ies opérations du siège, et en même temps le gouvernement fran çais se dispose faire bon accueil l'ambassadeur du Schah, Ferouhk-Khan, qui vient apporter de riches présents l'Empereur* Le Morning Post signifie la France que M. Bulher doit être rappelé et que l'amhassadeur ne doit pas être reçu h Paris. 11 faut lire ces choses-là pouryeroire, jamais sous aucun souverain, depuis soixante ans, on n'osa tenir un pareil langage. Oh peut être assuré que la France sera la bonne, la fidèle alliée de l'Angleterre tant qu'elle obéira. Sinon, non 3 i m »n Nous avons exposé avec tous les détails que com portait le sujet, l'affaire des députés Gallenga et Melegari. Une correspondance de Turin, du n no vembre, adressée au Constitutionnel, dit que le Roi, dans une lettre qu'il vient d'adresser M. Gallenga, lui renvoie sa croix et l'engage garder son poste la Chambre. 11 est dit dans cette lettre, que déjà, avant lui, Charles-Albert lui-même avait pardonné tous ceux qui, dans un moment d'égarement, au raient pu attenter sa vie, et que le Gis manquerait ses devoirs envers son père s'il ne respectait pas cette volonté suprême. La même correspondance annonce que Mazzini est arrivé depuis quelques jours Turin, et qu'ainsi cette ville possède en ce moment les chefs des gou vernements provisoires de Sicile, de Rome et de Toscane. Evidemment ce Congrès de chefs révolu tionnaires n'est pas fortuit et l'espoir de voir éclater une explosion Naples y est pour quelque chose. Des nouvelles de Constantinople, du 7, venues par Trieste, font connaître que tous les ministres restent, excepté le grand visir Aali-Pacha, Une dépêche de Madrid du 14 annonce la levée de l'état de siège. La prise d'Hérat par l'armée persanne est démen tie. Depuis deux ou trois jours, les correspondances de Paris et de l'Allemagne se font l'écho de rumeurs pacifiques, en ce qui concerne l'exécution du traité de Paris. On parle aussi de l'arrangement probable de la question napolitaine. Mais pour celle-ci comme pour l'autre, on ne cite aucun fait précis, et au fond il n'y a que des bruits et des rumeurs. Nous ne sommes pas les seuls soutenir que l'Angleterre ne chicane sur Bolgrad et sur l'île des Serpents que dans le but de sauvegarder son in fluence et de l'agrandir dans le Levant, aux dépens de tout le monde. L'assemblée nationale expose longuement la même thèse. L'encaisse métallique de la Banque d'Angleterre, d'après le bilan hebdomadaire publié le iS, accuse une diminution de SG,ooo liv.st. (1 million 4°o,ooo fr.), mais la réserve des batiknoles a augmenté de 200,000 liv. st. (5 millions de francs), et le* valeurs privées, représentant les emprunts et les escomptes, ont diminué de 400,000 liv. st. (10 millions de francs.) Celle situalioh est loin d'être aussi défavorable qu'on aurait pu le croire d'après la dernière mesure adoptée par la Banque, qui a surtout eu pour but d'empêcher tout prix la sortie de sou numéraire el de ses lingots. Une lettre de Berlin annonce que le roi de Prusse a déjà notifié la Suisse la résolution prise, le <j no vembre, par la Diète germanique, avec sommation de la mettre exécution. La Gazette de Madrid du i3 novembre publie les décrets royaux nommant M. d'Ayllon, ministre d'Espagne Lisbonne; M. Bermudez de Castro, Vienne M. de Souza, Constantinople; M. Alexan dre de Castro, Turin; le marquis de Rivera, Berlin, et M. Lnyo Quiuones, en Suisse. La Epoea du 10 novembre donne une nouvelle assez extraordinaire» Elle ne la garantit pas, il est vrai, mais elle prétend qu'elle prend quelque con sistance. Il s'agirait de la prochaine reconnaissance de la Reine par trois des fils de don Carlos, et natu rellement aussi par les hommes restés fidèles cette cause. On espère, ajoute la Epoeaque cet événe ment aura lieu avant la iète de l'auguste princesse qui occupe le trône; mais 011 doute encore que le comte de Montémolin fasse ce que feront don Juan, don Fernando et don Sébastien. On ne sait pas «jj en cas de reconnaissance, ces princes viendront en Espagne ou resteront l'étranger, s Par réciprocité du service qu'il rend 3U gouver nement français eu interdisant les attaques routie les puissances étrangères, le maréchal Narvaez vient de demander qu'une surveillance de même naluro soit exercée sur la presse française. Un journal de Madrid soutient que, vu la sévérité de la législation en France, cette répression ne saurait y être refusée. L'ambassade espagnole Paris, et même les consuls, ont reçu des instructions formelles dans ce sens. Un bruit singulier circulait lundi Paris. S'il n'est pas vrai, il mériterait de l'être, comme le dit fort bien une correspondance particulière. La Russie se serait décidée passer condamnation sur Bolgrad et sur l'île des Serpents, afin d'éprouver la benne foi de l'Angleterre, qui se verrait ainsi mise en de meure de retirer ses flottes de la mer Noire, et l'Autriche d'évacuer les Principautés. Ce bruit s'accorde avec les dires d'une lettre de Berlin, adressée au journal le Nord. On relèvera, dit cette lettre, de leur poste perdu sur l'îlot inhos pitalier de* Serpents huit pauvres soldats, on déta chera peut-être la petite ville de Bolgrad du grand empire russe, mais on enlèvera l'Angleterre tout prétexte de récrimination, et les Principautés seront délivrées de leurs protecteurs. Ces concessions fai tes, lord Palmerslon consentira peut-être la réu nion des conférences. Une lettre de Berlin adressée d'autre» journaux n'en est pas encore là. Elle dit que la réunion d'un nouveau congrès reste encore l'ordre du jour, et que M. de Kisseleff a reçu l'ordre de faire au cabinet Irançais des ouvertures formelles cet égard. On paraît accorder en Russie, dit un journal fran çais une certaine importance au voyage de la grande-duchesse Marie, veuve du duc de Leuchlen- berg, qui se rend l'étranger avec ses deux filles. Ort y rattache des projets de mariage, et ces projets ne sont pas dénués de fondement. La Suisse (lu i5 annonce dans ses dernières nou velles que les représentants des puissances alleman des Berne, ont/ communiqué officiellement au conseil fédéral les décisions prises récemment par la diète de Francfort au sujet de Neucliâtel. Des élections locales viennent d'avoir lieu Genève pour le renouvellement du Grand-Conseil. Le parti radical a triomphé sans adversaires. Les conserva teurs et la fraction socialiste hostile au gouverne ment s'étaient abstenus, dans la prévision d'un échec certain. M.JamesFazy est en tête de3 élus. Parmi les autres conseillers, figurent le général Dufour porté par déférence, bien qu'il n'appartienne pas au parti des radicaux, et le général hongrois Klapka, le défenseur de Comorti, récemmenlnaluralisé citoyen de Genève. On lit dans VOpinion de Nimes Le feu avait éclaté dans un village. Or, comme il n'y avait pas eu d'incendie depuis longtemps, il se trouva que les pompe* avaient été négligées et qu'on perdit les réparer un temps précieux, pendant lequel la flamme dévora plusieurs bâtiments. Après avoir achevé son fatiguant service, le chef des pom piers rassembla ses hommes et leur dit Mes amis, vous voyez ce qui est arrivé par manque de prévoyance. U ne faut plus que ce cas se représente. Aussi, dorénavant, la veille de tous les incendies, je vous réunirai pour essayer les pompes. a Chacun se retira en trouvant l'idée excellente. Le brave chef de pompiers 11'oublia qu'un point, savoir d'indiquer quel jour les incendies auraient lieu. -a 1 - Cj U P u c -c C/ -a:

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Le Progrès (1841-1914) | 1856 | | pagina 3