INTERIEUR.
Chronique politique.
la Société de secours mutuels, qui vient de s'organi
ser Comines, parce que l'examen de.çes disposi
tions réglementaires vous mettra même d'apprécier
jusqu'il quel point une pareille institution pourrait
être érigée dans votre commune. Je ne me dissimule
pas les difficultés que présente cette tâche, mais rien
ne me paraît plus propre k dissiper et vaincre les
préventions qui accueillent toute idée nouvelle; or
ce qui est possible Comines doit l'être dans d'au
tres localités de l'arrondissement; il suffit d'y ren
contrer la même initiative, le même zèle et le même
dévouement.
Les sociétés de secours mutuels développent d'ail
leurs l'esprit d'ordre et de prévoyance parmi les
classes laborieuses et contribuent par cela même fe
améliorer leur situation inorale et matérielle.
Sbusce rapport encore je crois devoir recom
mander ces associations k votre sollicitude éclairée,
persuadé qu'avec votre appui, elles rencontreront
une adhésion d'autant plus unanime, que parleur
but même bries viennent corrlbler une lacune parmi
nos institutions, sans faire concurrence aucune
d'elles.
Veuillez remarquer au surplus que ces sociétés
ne doivent point être limitées aux ouvriers indus
triels ce serait un immense bieniait pour nos cam
pagnes, que de parvenir leséleudreaux travailleurs
agricoles, qui, eu cas de maladie, n'ont ni hôpitaux,
ni asiles et se trouvent souvent dans des conditions
plus défavorables, qtie les personnes qui reçoivent
habituellement des secours des Bureaux de bien
faisance. 0?ne?» v otivi >'»nr.l>i;oe|^9TH ui>
Vous remarquerez que par arrêté royal dq J7
Novembre 1806, la société dq Comines vieut d'être
reconnue comme personne civile sur le pied de la
loi du 3 Avril 1801, et que M. le Ministre de l'inté
rieur s'est empressé de lui accorder une intervention
pécuniaire pour faciliter son organisation. Or, je ne
doute pas qué le gouvernement n'accorde les mêmes
témoignages de sympathie et de sollicitude en fa-
veordes nou vellessociétés,qu«ron tenteraii d'ériger.
J'use d'une recommander cet objet votre atten
tion particulière, avec prière de me faire connaître
dans le mois les observations que l'examen de ces
statuts vous aura suggérées, r
LE COMMISSAIRE D'ARRONDISSEMENT
Hevbi carton.
On écrit de Courtrai, 15 décembre
La libre sortie des céréales qui est sur le
point, ce qu il paraît, d'être décrétée, a déjà
influencé sur le prix des grains noire marché
d'aujourd'hui. Ces céréales ont été vivement
recherchés avec une légère hausse par les mar
chands se livraDt d'ordinaire la spéculation.
Comparés aux prixderavant-dernier marché,'
le froment a augmenté en moyenne de 49 cen
times, et le seigle de 71 centimes l'hectolitre.
Un nouveau journal appelé recueillir l'hé
ritage du Mettager de Gandet dont nous
venons de recevoir le lr numéro, est intitulé le
Journal de Gand. Dans son programme il se
déclare franchement libéral.
donc que des spectres qui venez (endre la main celui
qui sera bientôt votre frèreArrière, je n'ai pas encore
vécu! h}
11 roula autour de lui des regards effrayés et retomba
sur son oreiller en se débattant.
Mon Dieu S'écria Lucy-Maï, n'y a-t-il donc aucun
moyen de calmer celte horrible crise Non, non, dit
le farouche gardeur de vaches. Il est clair qu'il y a un
esprit qui parle en lui... Trois fois déjà je l'ai conjuré,
mais il est plus fort que moi et résiste mon Commande
ment.!. Quand un homme est frkppé de mauvais-œil, il
il n'y a d'autre moyeu de le guérir qu'en tuant devant lui
l'ennemi qui lui a jeté le sort. Oui, c'est le mauvais-
œil répétèrent sourdement Jacques-le-Veneur et les
prinripaux serviteurs en échangeant un sombre regard.
Daus ce moment, tous les regards étaient tonrnes vers
le lit du markgrave. Il éprouva une seconde crise, et il se
dressa de nouveau sur sa couche. Lucy-Maï essaya de le
retenir, mais il la repoussa de ses mains tremblantes et
convuisives et s'écria en la regardant fixement
Mais vous ne savez donc pas quel horrible amour
j'ai au cœurl j,- ,fl
La religieuse rougit, et, ramenant son voile sur son
front, elle cacha sa tête dans se» deux mains. Peut-être
craignait-elle qu'un nom sortit des lèvres du malade et
que 00 nom fût le sien. Elle eût donné sa vie peur empê
cher ce scandale, et, pourtant, étrange contradiction du
Nous lisons dans la. Vérité de Lille
Toutes les mercuriales des marchés du rayon
nous apportent de nouvelles baisses sur le b!ë.
Nous remarquons en outre une baisse de fi\
2-50 l'hectolitresurle marché d'Amiens. Nous
pouvons donc nous attendre aussi une baisse
celle semaine et par suite une diminution sur
le prix du pain. Depuis trois ans que la cherté
des subsistances existe, la taxe n'est pas descen
due au taux d'aujourd'hui. Dieu veuille qii elle
arrive bientôt son niveau normal, et que les
pauvres l'approche de hiver, puissent se
poilrvoir de vélehàenls que le'prix exorbitant
des denrées les a empêché d'acheter pendant ces
trois dernières années
C'est jeudi prochain que la Cour d'assises du
Brahant s'occupera de l'affaire du sieifr Vervaet,
accusé du vol de 102 000 fr., commis en sep-,
tembre 1B53, au préjudice du comte de Lifede-
kerkef.
M. le procureur-général de Bavay soutiendra
l'accusation. La défense sera présentée par M®
Sancke; 52 témoins charge seront produits
plusieurs viennent de Hombourg, de Baden-
Baden, de Wiesbaden, d'Aix-la-Chapelle et de
Spa. Le nombre des témoins décharge paraît
devoir être, aussi, considérable. Cette affaire,
qui clôturera la 4e session, occupera plusieurs
audiences.
La Cour d'appel de Gand a remis le prononcé
de son jugement dans htffatre du notaire Van
Caneghera, d'Oosterzeelè, au 24 décembre pro
chain! IV
Du 14 Décembre au 17 inclue.
Le bruit court Pariij dans le monde officiel, que
les conférences s'ouvriront le a4; de ce mois mais
nous pensonB, comme notre correspondant, que rien
n'est moins certain. Celte date paraît trop rappro
chée.
On parle d'une circulaire du qotnle Walewski,
arrivée Vienne le 7, où ce ministre ne fixe pas le
jour de la réunion. Le passage relatif ce point se
borne dire «qu'il serait désirable que les coafé-
rences fussent ouvertes avant la tin du mois.
Il parait décidé que la réunion ne sera composée
que des seconds plénipotentiaires, sauf M. Walewski
qui l'Angleterre ne conteste plus la présidence. 1
Le Timeet le Mornintj ,'Post, nous l'avons déjà
dit, combattent le Mémorandum de la Russie. Nos
lecteurs seront curieux sans doute de savoir par qpels
arguments; nous allons les leur dire.
Tous les journaux qui ont eu jusqu'ici caracté
riser ce document, sont tombés d'accord pour recon
naître qu'i( est aussi bien raisonné au fond que
convenable dans la forme. Savez-vous ce qu'en dil'le
Time*? que le Mémorandum est un misérable Mani+
feste que celui qui l'a rédigé s'est rendu coupable
de fraudes qui feraient rayer des registres un
attorney, chasser un négociant de la Bourse, ou
enlever toute personne sa position sociale. Nous
copions les propres paroles du Jime*
cœur des femmes, pourtant cette crainte était mêlée d'un
vague espoir.
11 se tut un instant, mais ces mots avaient soufflé au
cœur de Lncy-Mai un vent glacial qui répandit un dou
loureux frisson dans tout son être et mit la pâleur son
front que l'espoir et la pudeur avaient coloré d'une teînte
de rose de Bengale. Ces patalet furent aussi remarquées
de quelques-uns des assistants, ear un murmure confus
s'éleva dans le groupe qui stationnait auprès de la ebé-
minéc. o.
Pourquoi me regardez-vous avec vos yeux d'aigle,
vous autres? reprit le markgrave en promenant ses re-
gardssnr les sombres portraits de ses ancêtres. Venez-vous
me reprocher de mentir la fierté de ma race? Que m'im
porte, moi Nous ne somme* plus daris un temps où les
hommes se battaient coups d'épée, nous sommes dans
le siècle des livres! Et j'y ai lu que le vassal valait autant
que le seigneur, qu'il n'y avait pas plus d'enfer qiie de
paradis, et qu'une danseuse est plus reine que la femme
d'un roi. Pauvre hommeI murmura Lucy-Muï.
Impiété murmura le carme déchaussé. C'est le mau-
vais-œif, répondit le sauvage gardeur de vaches. Tra
hison je suis blessé mort!... Je ne te verrai dette plus,
Faustina s'écria de nouveau le malade. Faustina
dit le sorcier, retenez bien son 00m. Faustina répé-
tèrent simultanément Jacques-lc-Veneur,Niberu, Mocras,
le boquillon, le valet de chiens et plusieurs hommes de
l'assemblée. Oui, dit le gardeur de vaches, «'est le nom
Ce journal devrait bien comprendre que les gens
qui pensent et jugent, n'accepteront pas- ce genre
d'argumentation comme irrésistible, et qu'il faudrait
leur donner d'autres raisons. Le Tf'wwrendonne-t-il?
On va le voir.
C'est toujours de l'île des Serpents et de Bolgrad
qu'il s'agit. Or, pour ces deux points, son raisonne
ment est le même. Qu'a voulu le'Congrès, dit-il
Éloigner tout k fait la Russie du Danube. Par cela
seul, 1 île des Serpents, dont pourtant le traité n*a
fait aucune mention, doit être enlevée la Rnssiej et
de même, Bolgrad doit être attribuée la Moldavie,
parce que cette ville touche au lac Yalpuc, par le
quel là Russie pourrait communiquer avec le fleuve.
11 faut reuîarquer d'abord que l'île des Serpents est
une dizaine de lieues du Danube et comme la
Russie n'aura plus de flotte militaire dans la mer
Noire, tfuè d'ailleurs chacune des autres puissances
entretiendra des forces maritimes l'émbouchure du
fleure, il sera impossible la Russie, le voulût-elle,
de gêner en «yen ia navigation. Mais enfin, supposons
qu'on puisse lui demander avec quelque apparence
de raison d'abandonner l'ile encore est-il assez na
turel qu'elle veuille que la question soit examinée,
.discutée et décidée.
Quant Bolgrad, il y a longtemps déjà que les
journaux les plus sérieux se moquent des terreurs
affectées de lord Palmerston et de «es journaux,
l'endroild» lac Yalpuc. Qu'est-ce que cette ville et
ce lac par rapport au Danube? Nous voulons l'ex
pliquer très-clairement nos lecteurs. C'est notre
Vilvorde et.le canal de Bruxelles, par rapport a
l'Escaut.
Supposez qu'une puissance étrangère soit en pos
session d'Anvers et' dr-s rives de l'Escaut, en amont
et en aval, avec toutes les forteresses qui bordent le
fleuve qu'outre cela pour en garder les embou
chures des bâtiments de guerre, appartenant
quatre ou cinq grandes puissances, stationnent k
Flèssingue. Que direz-vons, dans cet étal des choses,
si le Time* et te Mornxng-Pott venaient nous dire
que Vilvorde est un danger pour le fleuve, et qu'il
y a tout craindre des embarcations qui pourraient
partir de ce point Certes, ces ridicules terreurs ex
citeraient un rire homérique. Eh bien! il est de
Bolgrad comnre de Vilvorde, avec 'cette différence
toutefois, que Vilvorde a beaucoup plus d'impor
tance comme population, et que de tout temps il y s
assez d'eau dans notre canal pourcomrnuriiquer avec
l'Escaut, tandis.qu'il n'y a pas toujours assez d'eay
dans le lac Yalpuc pour cominuniqner avec le Da
nube. Ajoutons enfin, pour bien mettre dans leuy
tort (es journaux anglais, que la Russie a offert dé
n'entretenir jamais sur le lacqu'tine simple patache.
Voilà la question de Bolgrad dans tonte sou irh-
portance. C'est là le prétexte qtii a servis l'Autriche
pour se maintenir dans les Principautés, et l'An-
glëtérre pour laisser sa flotte dans la mer Noire.
Les nouvelles de Naples et de Sicile manquent
aujourd'hui complètement.j!
Une dépêche de Londres annonce que l'Angleterre
se mel décidément en campagne contre la Perse. La
guerre a été proclamée Calcutta le ir novembre.
La flotte expéditionnaire a fait voile de Bombay; la
dernière di vision a quitte cette ville le ,3 novembre.
L'île de Karak et le port de Bushire sont en ce mo
ment au pouvoir des Anglais. Il n'est pas hors'de
propos de rappeler que Bushire, située au fond du
1 1 iiin 'h m 1 i
de celle qui a jeté le rtiaTiVa'rs-œil sur le chef... Mort la
magicienne! Mort la danseuse répondirent quelques
voix sourdes et menaçantes. C'est donc là le nom de
celle qu'il aime de cet horrible amour? murmura Lucy-
Maï d'un ton triste.
Le markgrave ne prononçait plus un mot il était re
tombé sur son lit dans une atonie pareille la mort.Ses
yeux restèrent ouverts, mais sans regard, pâles ooqnne du
fer-blanc et immobiles dans leur orbite comme deux
boules «le plomb. Cet instant fut solennel la foule.se
porta toute entière en avant en s'écriant d'une seule
voix
Monseigneur, allez au ciel
A ce cri, les yeux rutilants du sorcier s'éteignirent sou
dain, et, se jetant sur le lit avec un mouvement puiss*0'
et paternel, il appuya la main sur le cœur du markgrave,
puis se tournant vers l'assemblée t
x— Rassurez-vous! s'écria-t-ilavecun rayon de bonheur
au front; la crise est passée, le plus fort du danger est
évité, car la vie bouillonne encore dans son sein! D"'u
soit béni s'écrièrent-ils en tombant genoux.
On entendit alors au milieu du silence un bruit de sou
pirs et de sanglots étouffés. Chaeun releva la tête, et I on
vit la religieuse prosternée, les maius jointes, et plcuran
sous son voile.
Mes amis, dit alors le gardeur de vaches, aOc?
vos travaux moi et quelques autres resterons ici pour
sdigner notre chef. [La suite au prechmu n j