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révolutionnaires. Nous avons eu pleinement raison
da nous délier de leurs récits et des dires de la cor
respondance autographiée dirigée parun M.Stefani,
que plusieurs de nos confrères s'étaient empressés
de copier. Aujourd'hui le Journal de» Deux-Sicile*
nous apprend officiellement que les troubles sont
apaisés, et qu'ils l'ont été sans que les troupes aient
eu tirer un seul coup de fusil, et verser une seule
goutte de sang. Il leur a suffi de se montrer aux in
surgés, et csux-ci se sont dispersés aussitôt en
voyant qu'ils n'étaient soutenus par personne, et
qu'ils appelaient en vain les populations se sou
lever.
Le chef du mouvement était bien la personuaga
qu'on a désigné, Francesco Bentivegna, et non pas
Bentivenga. Il a été arrêté avec quelques autres in
surgés et son procès s'instruit. 11 sortait de prison
depuis quatre mois seulement, ayant été impliqué
dans un autre procès de conspiration, et n'avait été
relaxé que pour insuffisance de preuves. Les troupe*
ertvoyées de Palerme contre Cefalù étaient comman
dées par les lieutenants-colonels Marra et Rhio.
Le Moriting Post publie un article des plus bel
liqueux contre la Russie au sujet de la Perse. Après
ses déclamations habituelles contre les intrigues et
la perfidie du gouvernement russe, il entonne la
1 fanfare suivante En Crimée l'Anglais et le
a Français luttèrent contre le Russe et le Cosaque.
Aux borda de l'Oxus, moins que la Russie ne
s'arrête, on verra le Cipayeet l'Anglais combattre
contre le Russe et le Persan. L'Angleterre ne désire
x pas la nouvelle lutte qui s'annonce, mais elle n'en
craint pas le résultat, quelque moment qu'elle
surgisse.
Les nouvelles de Perse ne sont pas faites pour
rassurer complètement l'esprit du public contre les
éventualités de la nouvelle lutte de la Russie et de
l'Angleterre. Une dépêche de Marseille porte que
l'expédition anglaise s'est déjà emparée des îles
Orrnay et de Kârak, près de l'embouchure de l'Eu-
phrate; que le Shah a adressé son peuple une pro
clamation dans laquelle il déclare accepter résolu
ment la guerre qui lui eat déclarée, et qu'enfin,
symptôme significatif, ies troupes russes se massent
sur les bords de l'Araxe.
Le voyage de l'Empereur et de l'Impératrice
d'Autriche dana la Lombardo-Venélie, malgré le
rétablissement des conseils provinciaux, la levée des
séquestres et les.autres mesures de clémence dont
il,-a été précédé ou accompagné,semble devoir créer
des embarras au gouvernement autrichien, au lieu
de lui rallier les populations de ces contrées. A Ve
nise, l'accueil a été froid, quelque efforts qu'ait pu
faire le monde ^officiel pour amener un résultat
contraire. Mais Milaii, quoique le couple impérial
n'y 6olt pas encore, l'attitude de la population ré
vèle presque une hostilité ouverte. Il ne s'est trouvé
personne qui ait voulu accepter les fonctions de
podesta (maire); il a fallu nommer ce poste uti
liomine qui ne jouit d'aucune considération, et qui
est qiême étranger la ville. Le vieil esprit iom-
bard, mutin et intraitable, dit une correspondance
adressée la Nouvelle Gazelle de Prutse, s'agite
de nouveau, et depuis que le vent du Midi a ap-
porté dans les plaines du Pô, les émanations révo-
Iuliminaire» de la Sicile. L'agitation est grande
dans la capitale de la Lombardie, et les autorités
ont été obligées de faire de nombreuses arrestations,
v Les personnesanêléesapparlieunent généralement
eut du mieux dans l'état du markgrave. Le lendemain,
les choses prirent leur cours naturel et la fièvre alla tou
jours en diminuant d'intensité. Nous ne suivrons pas le
markgrave durant tout le cours de sa maladie, qui fut
longue; nous (lirons seulement que Lucy-Maï, aidée des
femmes de quelques vassaux, le soigna jusqu'à la fin, et
ne quitta la tour fi» Broaklandt que lorsque le blessé fut
hors de danger. Elle emporta les bénédictions des vassaux
du markgrave et rentra dans l'abbaye de Verger où, loin
d'éprouver les bnnuis et les pénitences auxquelles elle
s,'atieiidait, elle fut reçue bras ouverts par l'abbesse qui
lui donna sa bénédiction, en lui disant:
Ma fille, vous êtes une sainte, et votre dévoùmcrit
fait honneur l'abbaye. .-a-
Nous ne «avons ce que répondit Lucv-Maî mais depuis
ce tempf on remarqua dans ses gtstes et ses discours une
tristesse inaccoutumée. Soit par l'effet de la fatigue des
vailles, soit pour tout a,utre motif, les roses qui fléuris-
saieni autrefois sur ses joues avaient fait place la mate
blancheur du lait on cul dit une vierge de marbre en
toilée de voiles, de gazcet.de lin. Elle était ainsi d'une
beauté si. acricppe quq les anges l'eussent prise pour leur
sœur. Quant au markgrave, tandis que la vie renaissait
en lui et qu?'s< s membreshprculécfls retrouvaient leur
force d'autrefois, on voyait reparaître sur son front ces
sombres nuages du mélancolie qui faisaient le désespoir
o aux classes supérieures. On cite entre autres, le
marquis Crivelli,
Si telle est la situation, et il n'est guère permis
d'en douter, l'Empereur aurait mieux fait de rester
Vienne que d'aller s'exposer des démonstrations
qui devront peut-être amener de nouvelles sévérités.
Dernièrement les journaux italiens ont annoncé
qu'un des hommes les plus considérés de Bologne,
le comte Lavatelli, connu pour ses opinions libérales
avait été frappé de plusieurs coups de poignard
par une main demeurée inconnue. Une dépêche de
Marseille, en date d'hier, annoneeque le comte La
vatelli a succombé,a sug blessures, après trois jpurs
de souffrances, et la Feuille de Milaft ajoute, qu'il a
été poignardé parles Mazziuieus, pour s'être rallié
au gonvernemeut pontifical.
La même dépêche dit que l'assassin du roi de
Naples a été trouvé porteur de brochures de Maz-
zini.
Une dépêche télégraphique, reçue par la voie de
Trieste et de Vienne, annonce que le lord haut com
missaire a dissous le Parlement; des îles Ioniennes.
Le Moniteur fi ançai* publie un article sur l'af
faire de Neuchâtel. 11 y pioclame les droits du roi
de Prusse sur la principauté, et annonce que,l'em
pereur des Français ayant engagé la Suisse se
inontrer conciliante et élargir les prisonniers, la
Suisse a repoussé ces conseils, cédaut en cela des
influences démagogiques. La Suisse ne devra donc
pas s'étonner, dit le Moniteur on terminant, si,
dans la marche des événements, elle ne trouve
plus le bon vouloir qu'il lui était facile de s'assu-
rer au prix d'un bien léger sacrifice.
Cet article donne implicitement la Prusse toute
liberté d'agir par la voie des armes contre la Suisse,
ainsi qu'elle y parait décidée.
La prisa d'Hérat par les Persans, qui semble posi
tive, a appelé tout-à-coup l'attention du côté de la
Perse, si bien qye pour le moment toutes les autres
questions sont mises eu oubli. Les journaux français
voient déjà la Russie et l'Angleterre aux prises en
Asie. Les flottes et les armées sont en ma(che. Le
sort en est jelé;ou va se battre. Mais le Nord,'qui se
prétend bien informé, assure que loin de vouloir la
guerre, la Russie va user de toute son influence
auprès du shah de Perse pourarrar.ger son différend
avec l'Angleterre.
Nous reviendrons sur ce sujet.
Une autre nouvelle nous arrive de France c'est
que le procès de l'Univers contre M. l'abbé Cognât
n'est pasarrangé et se plaidera la semaine prochaine.
Loin de s'améliorer, dit une lettre de La Haye,
la situation s'aggrave de plus en plus. Le chapitre
du budget relatif aux fonds secrets, n'a obtenu que
la moitié des suffrages des soixante-quatre memlares
présents. Ce vote, précédé d'une discussion aussi
courte qu'insignifleative, détermine la mesure de
Confiance que la Chambre accorde au cabinet. Toute
illusion est impossible désormais, et le miuisière se
trouve dans la pénible alternative de se retirer ou
de demander d'autres représentants la nation.
Lundi cependant, au second vote, les fonds secrets
ont été adoptés, mais par,35 voix seulement con
tre 33.
L'armée prussienne s'apprête célébrer le cin
quantième anniversaire de 1',entrée du prince de
Prusse dans ses rangs. Elle lui offrira un riche bou
clier qui sera payé au moyen d'une souscription
minime de cinq silbergros par officier. La double
cotisation du Roi et de la Reine ne dépassera pas
de ses vassaux. Aussi furent-ils convaincus qu'il subissait
plus que jamais la fatale influence du mauvais-œil. Au
reste, tout semblait concourir entretenir cette folle su
perstition car les luttes intérieures que se livraient d'ans
l'âme du markgrave mille passions opposées donnaient
sa physionomie naturellement sombre quelque chose de
farouche et d'étrange. De plus habiles observateurs que'
ne l'étaient les vassaux du markgrave auraient cependant
pu remarquer, d'après la contraction particulière de ses
noirs sourcils, qu'il avait réussi chasser momentané
ment la pensée de la Faustina et que la haine et l'orgueil
dominaient «lors l'amour de toute leur sauvage puissance.
Plusieurs jours se passèrent ainsi sans que le sumbre
seigneur de la tour du Broeklandt manifestât ouverte
ment le désir de sortir des Claires et de retourner ses
promenades favorites On était alors dans le mois de no
vembre, et lorsque le brouillard ne couvrait point la
vallée de son voile vaporeux, les nuages, chassés par un
vent froid, s'amoncelaient les uns sur les autres, laissant
parfois traîner sur la terre leur humide chevelure. Les
arbres des bois d'Ubia, de Bloquerres et de Quesnoy,
s'étaient dépouillés de leur manteau Ue verdure, ouvrant
l'air ta maigre charpente de leur squelette difTormo. La
bise balayeuse de l'automne poussait devant elle les
feuilles sèches, ces guenilles de la nature, rt les entassait
dans les trous et les fondrières. La Cavc-du-Ciel «n était
non plus io silbergros. Les vétérans et la landvi'ehr
feront hommage au prince d'un casque surmonté
(le Saint-Georges_ terrassant le dragon.
L'article du Moniteur français sur l'affaire'
Neuchâtel a produit Pans une grande sensation.
Il a élé idterprêté favorablement, dans l'idée que la
Prusse et la France étant d'accord, la Suisse ne.per
sistera pas dans son obstination.
Noire correspondant fait remarquer avec raison,
que cette attitude du gouvernement français n'est
pas de nature renforcer l'alliance anglaise, car
l'Angleterre a semblé, dès l'origine, favorable la
Suisse. C'est du moins ce qui résulte des articles du
Morning Post.
D'après les nouvelles de Berlin, le gonvernemeut
i'apprete mobiliser quatre corps d'armée destinés
agir contre la Suisse, et l'on désigne même le'chef
de L'expédition ce serait le général de Bon in. Une
lettre de Berlin, en date du t5* assure que le gou
vernement, n'attendra pas, pour agir, le retour du
printemps. Le Roi, dit celte lettre, ne veut pas
qu'il y ait des condamnations prononcée* contre
ies royalistes deNetrchâtei;< et plus, l'autorité fédé-
raie sbjiâte de faire mettre les prévenus en juge-
ment, plus aussi s'approche le moment où la
Prusse prendra unedérision définitive.
Une dépêche de Madrid annonce qOe M. Mon,
ancien minjstre des finances, est nommé ambassa
deur Rome.
Le bateau vapeur anglais Tamar est entré,
Southampton le 1} dece moi», venaut de Rjo-Janeiro,
d'où il était parti le i5 novembre. Les services de ces
bateaux vapeur fonctionnent merveilleusement
bien, et c'est une rude lâçhe que de vouloir aller sur
leurs brisées. Depuis le g janvier iB5i, époque où
1» ligne sur U Brésil a été inaugurée^ la Compagnie
de Southampton n'a pas eu un seul sinistre de mer
i déplorer, et l'accélération progressive de ses
traversées semble avoir atteint ses dernières limites.
La concurrence qu'ont essayé de lui fa ire de.hardis
armateurs du Havre et de Marseille, n'ont abouti
qu'à aiguillonner son activité, et, par un suprême
efforf, la durée Je ses voyages a été abrégée de près
d'une semaine, soit l'aller, s rit au retour.
Les nouvelles apportées par le, Tamar signalent
la continuation d'un état calme et pacifiqnè dans les
république» do 1» Piota. M.lpré ses plaies ânanalc.-,.
pour lesquelles on chercho encore uo remède, Mon
tevideo jouissait de cette prospérité relative qui
apparaît.dans cette ville toutes les fois qu'elle fait
trêve ses dissensions intestines. Un fait curieux
donne la mesure de l'accroissement de son activité
commerciale. Jusqu'à cc jour, un seul paquebot
vapeur faisait le service entre Montevideo et Rio-
Janeiro et correspondait avec la ligne des vapeurs de
Southampton. Aujourd'hui, ce service va être qua
druplé.
Buenos-Aires avait terminé sa sessiou"législative.
Ses démêlés avec les Indien», apaisés dans le sud,
semblaient près de 'renaître dans l'b'hest. Ce n'est
pas seulement par la» sauvagès indigènes qtie la
tranquillité de l'Etat était menacée: un certain ndm-
bre d'émigranls italiens, organisés sous le nom clé-*
reevanl de; légion agricole, pour fonder un centre
colonial Bahia-Branca, sur les bords de l'Océan;
s'est insurgé contre sou.chef, le colonel Oliveira, et
l'a massacré. Deux cents hommes de troupes avaient
été envoyés sur les lieux pour rétablir l ordre et
punir les coupables.
toute pleine jusqu'au niveau du sol, tellement, qu'on au
rait cru pouvoir traverser nrtpunénienf le gouffre. fin
matin, le markgrave se, leva de meilleure heure que de
coutume, et descendit dans la salle d'armes, où il se pro
mena longtemps grands pas. On voyajt sa démarche
ferme et hardie que toute Sa Vigueur lui était revenue.
Il sé mit ensuite table, et but et mangea aussi1 copieuse
ment que lorsqu'il partait làjchassç phùr tout le jour.
Il prit ensuite son large cbute'au de chasse, le passa sa
ceinture, Se fit boucler ses lortgues guêtres de cuir, s'e'nr
veloppa de son manteau brun et enfonça son feutre sur
ses yeux. Il avait ce jour-là l'air tellement résolu, qi'e
ses gens crurent un instant que le mauvais-œil avait,
lâché sa proie. Son éegard ordinairement morne et.
abattu, étincelait d'un feu inaecouthmé, et le pli
abaissait le coin de ses lèvétjà s'était effacé; seulement on
pouvait distinguer entre ses sourcils ces deux lignes
minces et droites quifndiqtlént presque toujours un projet
violent et vigoureux. Sèfc Vassaux favoris, qui étudiaien
constamment sa physionomie et ne se trompaient jamais
sur l'expression de ses tràits, parurent éprouver une vive
satisfaction, et murmurèrent l'oreille les uns des autre
Le markgrave est en colère t i
Il n'était pas difficile de devïnef contre qui. i(V
(La suite au precAmn
cWn nb'ïo. ao oni-L w - m.