JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. 16* Année, Jeudi, 25 Décembre 1856 Vires acquirit eunde. DE L'ALIMENTATION PUBLIQUE. LE MAREGRATE DES CLAIRES. ABONNEMENTS: Ypres (franco], par trimestre, 3 francs 50c. Provinces,4francs. INSERTIONS: Annonces, la ligne 13 centimes. Réclames, la ligne: 30 centimes. Le Progrès parait le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, Rue au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchies. Yi'rfs, 24 Décembre. Quel est le but essentiel atteindre en ma- tière d'alimentation publique? Celui d'avoir en tout leuaps, en tout état de choses, les denrées alimentaires des prix ré munérateurs et aussi peu variables que faire se peut. Avoir toujours le pain bon marché, nulle puissance humaine ne peut réaliser celte utopie. Les mesures que les gouvernements peuvent prendre pour produire la baisse, sont injustes, vexatoires, et en définitive, vont ('encontre du résultat qu'on veut obtenir. Faire renchérir les denrées alimentaires d'une manière factice c'est prélever un impôt indirect sur le consom mateur au profit du producteur, impôt d'au- taul plus lourd qu'il frappe surtout ceux qui peuvent le supporter difficilement. Que faire Du principe que toute peine mérite salaire, que tout produit a une valeur, que tout travail doit être rémunéré, les céréales comme toute marchandise sont soumises des variations dans les prix, variations d'autant plus inévita bles, que les influences atmosphériques jouent un grand rôle dans la production de celle mar chandise, influences sur lesquelles la nature humaine n'exerce aucune action. Mais de ce que la consommation des céréales est un besoin, est une nécessité, dans l'intérêt de l'alimentaliQn publique, les gouvernements doivent s'ingénier trouver le moyen d'attri buer une certaine fixité aux prix, assurer une sûre stabilité aux transactions. Les populations souffrent quand le froment est un prix exor bitant, car non-seulement les dépenses pour la vie animale soul trop élevées en proportion des salaires, mais en outre, le taux du froment est comme un étalon de prix pour toutes les marchandises. Les populations souffrent quand les céréales sont vil prix, car il ne faut pas se faire illusion, trois quarts de la population vivent des travaux de la campagne et le dernier quart ne vend rien, quand les cultivateurs reçoivent un prix minime pour leurs denrées. v. le mauvais-oeil. '(suite.) La valet des chiens jugea alors l'instant favorable pour la révélation qu'il devait faire, et, s'approchant du mark- graVc au moment où il se promenait seul l'écart Monseigneur, lui dit-il en lui offrant une canne pomme d'or, le nom d'un homme qui a voulu vous em poisonner est gravé sur la pomme de cette canne. Le markgrave prit la canne et lut le mot Eslivan. Que faire? Instituer une assurance mutuelle entre tous les pays qui, comme la Belgique, veulent éta blir et maintenir les meilleures conditions de l'alimentaliou publique, fondées sur l'équité et la stabilité. Quand une compagnie d'assurance veut échapper aux sinistres, elle divise ses risques sur une grande étendue de sdt et sur un grand nombre de télés. Pourquoi l'alimentation pu blique ne serait-elle pas assurée par la liberté des transactions sur une graude portion du con tinent Européen La facilité des communications permettrait de niveler les prix, et si dans un pays, la ré colte est médiocre, dans une autre contrée elle ssra bonne, dans une troisième, elle sera ma gnifique. Il n'arrive jamais que les récoltes manquent partout la fois et si une pareille calamité frappait le monde, aucun pouvoir humain ne pourrait y porter remède. Il y aurait donc deux points qu'on obtien drait, des prix qui ne s'élevei aient jamais des taux exorbitants, et des approvisionnements sinon abondants, au moins suffisants. Ce système,n'est-il pas plus raisonnable que de se clore hermétiquement, eu criant chacun pour soi! chacun chez soi! Ainsi donc convention tacite avec les nations qui nous environnent pour s'assurer mutuelle ment les meilleures conditions de l'alimentation publique par la liberté des transactionsest le système le plus logique, le plus sûr et qui pourra le mieux obvier aux fléaux des mau vaises récoltes. VILLE D'VPRES. Conseil cohmural. Séance publique fixée au Mardi, 2ï Décembre 1836. ORDRE DU JOUR i° Communication de pièces, a" Remise, charge d'entretien, des bâtiments occupés pour le logement de la troupe. 3* Adoption d'un plan présenté par le sieur P. Wousséri, pour la maison construire sur une par celle de terrain entre la rue de» Bouchers et la rue du Progrès. 4* Approbation, s'il y a lieu, du procès-verbal de la location de plusieurs parcelles de terres acqui- qui avaient coutume depuis sa convalescence de l'accom pagner partout, de ne point le suivre cette fois. 11 partit avec Niberu, traversa sans parler, sur des bacs de tourbiers et de pécheurs, les deux claires qui le séparaient du Brocklandf, et franchit la bruyère du Saut-des-Loups. Quand il fut arrivé l'endroit où la barque de Nibcru était amarrée dans les roseaux de la crique, il sauta dans le bac, détacha lui-même la chaîne qui le retenait au pieu, et dit au tourhier Allons, hâte-toi de me faire traverser le Broek- landt. Où va monseigneur? demanda le vieillard en Tu te trompes, l'ami, dit-il ensuite, je ne connais' pâlissant i pas ce nom. 11 venait ici en qualité de médecin, de la D'un geste rapide, et impatient, le markgrave lui indi- part du comte d'Oisy. Ah fit alors le markgrave sans qua les tours du château du comte d'Oisy. Le vieux tour- paraitre surpris, cela coïncide avec mes suppositions, hier tomba soudain genoux, en s'écriatit les mains Très-bien tu es un fidèle serviteur, mon garçon, et je jointes te récompenserai. j Monseigncur.au nom du ciel, n'y allez pas! 11 prit la canne, la cacha sous son manteau, puis, se Vas-tu donc recommencer tes éternelles lamentations?... tournant vers Nibcru, qui épiait tous ses mouvementsi Allons, trêve tes visions de lunatique; je ne suis pas comme un chien suit l'œil de son maître aujourd'hui d'humeur les supporter. N'y allez pas Nibcru, lui dit-il, où est ton liae? Dans la répéta le vieillard en se tordant les mains. Monseigneur, |ue septentrionale du Haut-Bïocklàndt, répondit lo, n'allez pas dans la cfwtfg M vicui tourbicr. Bien, lui dit (c markgrave. Et d'un geste il ordonna aa sorcier, Jacqucs-Ic- Vencur, au boquillon, Mouras et au valet des chiens, plaine! Déjà une fois vous y êtes allé malgré mes conseils, et vous en êtes revenu sanglant et presque inort! Cette fois, tout me dit qu# j'en revien drai sain et saut; tranquillise-toi et prends vite tes ses par la ville ou cédées par le gouvernement en vertu de la loi du 4 Mars 1834. 5* Délégation d'un membre de l'administration pour la remise, aux termes de la dite loi, d'une partie du fossé la Wateringhe et de la partie de ['ancienne route de liailleul, entre la porte et le nouveau pavé. 6* Émettre un avis sur les libéralités faites par M"* M. De Moucheron, au profit du conseil de fabrique de l'église S' Martin et des pauvres de la ville. 1 7* Statuer sur la demande de rentrée indemne pour le malt d'avoine, provenant de grain dont la sortie de la ville, pcAir être conduite au moulio, aura été constatée. 8* Compte du bataillon des Gardes civiques actifs et de la demi-batterie, pour i855. 9*Compte i855 et budget 1857 de la Salle syphilitique. io* Approbation du plan de la deuxième sec tion de la roule vicinale de Luzerne par Zuydschote et Reninghe Ooslvleteren. 11* Candidats présenter au choix du gouver- vernement, pour le renouvellement du mandat des membres du bureau administratif de l'Ecole moyenne. ,j ia* Modifications proposées par le collège au règlement sur la police des femmes publiques. Nous donnerons, dans notre prochain n#, le compte-rendu de la séance d hier, mardi, du Conseil communal. Liste des Jlurés Appelés siéger pendant la troisième série de la quatrième session qui s ouvre le 12 Jan vier prochain, sous la présidence de M. le conseiller Van Zuylen. 1. Ph.ly.po, Pierre, conseiller communal, Staden. I. Vuylsteke, Charles, brasseur, i Menin. 5. Van (Julrive, Louis, notaire, Ruddervoorde. 4. Gazet-De Bay, Heuri, droguiste, Bruges. 5. De Hollander, Félix, brasseur, Dixmude. 6. Beernard, César, conseiller communal, Avel- ghem. 7. Goddèris, Pierre-Jacques, bourgmestre, s Po- linchove. 8. Groensteen, Léon, bourgmestre, h Alveringhem. 9. D'Hulst, Bernard-Joseph.échevin, Swevegliem. 10. Martin-Herman, propriétaire, Oudenburg. II. Delarmoy, Charles, cultivateur, Messines. rames Prenez garde, monseigneur, reprit le vieillard du même ton suppliant et sans quitter son humble pos ture. Il m'est dur d'enfreindre vos ordres, mais jamais la main que voilà n'aura servi, toute vieille qu'elle est, conduire mon maître au danger. Prends les rames... je le veux s'écria le markgrave d'un ton bref et impé ratif. Le markgrave ne tarda pas arriver l'autre côté du Broeklandt, et ne trouvant sur le rivage ni pieu, ni arbre auquel il put attacher sa barque, il l'enfonça le plus pos sible dans les roseaux et sauta terre. Il était alors environ deux heures, les pauvres gens avaient fini de diner, mais les grands seigneurs n'avaient garde de sitôt quitter la tabla. Il ne manquait pas d'hommes aux champs, bien que le jour fût triste et sombre, la terre humide et boueuse et qu'on vît régner au ciel cette bizarre dispo sition de nuages que les gens de-Flandre nomment Par ère Abrahamlequel arbre promet tempête et n'a jamais menti. Tandis qu'il cheminait grands pas vers le ma noir du comie d'Oisy, n'ayant cure de la houe qui jail lissait sous ses pieds, les laboureurs le regardaient passer avec une surprise mêlée de terreur. Le markgrave était peu connu dans la plaine, il n'avait jamais approché du bourg d'Oisy-le-Vergcr, et son allure mystérieuse et sombre inspirait la crainte. Ses vassaux passaient aussi

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Le Progrès (1841-1914) | 1856 | | pagina 1