Chronique politique. Seconds candidats MM. Antoine Poupart et Paul Bourgois. Sur la proposition du collège, une modifia cation est introduite au règlement sur la police des maisons publiques. Il est enjoint aux loca taires des maisons de cette espèce, de tenir les fenêtres fermées, sauf ouvrir des carreaux une hauteur déterminée, pour opérer la venti lation. Ensuite des carreaux de verre mal gar niront les fenêtres jusqu'au dessus de la hauteur «les personnes se trouvant l'intérieur de la maison, de façon intercepter la vue sur la voie publique. Le Conseil se constitue en comité secret et la séance continue. Dans la partie de la séance huis-clos, le Conseil a réélu, l'unanimité, membre du Bu reau de Bienfaisance, M. Auguste Maieur, et approuvé un remaniement dans le service mé dical des administrations des Hospices et du Bureau de Bienfaisance. Désormais les méde cins. chirurgiens et accoucheurs attachés la bienfaisance publique, n'auront plus qu'un mandai temporaire limité cjnq ans. Il parait que les dissentiments profonds et les rancunes qui existent au sein de la droite et qui se sont manifestés avec tant d'éclat dans les ré centes discussions parlementaires, ne larderont pas se traduire, dans le domaine de la presse, en une lutte non moins ostensible. Dirigée par M, Coomans, que des rapports d'amitié fort anciens attachent M. le ministre de liotérieur, Y Emancipation s'est abstenue, en ces dernières circonstances de prendre fait et cause pour MM. les évèques. Elle s'est bornée publier les lettres pastorales litre de docu ments, sans y ajouter un mot d'adhésion. D'un autre côté, la Gazette de Bruxellespetit jour nal de nouvelles annexé Y Emancipation, n'a pas même publié le texte des lettres pastorales. Ces allures ont, parait-il, médiocrement satisfait la fraction de la droite qui ne partage pas l'avis de M. De Decker sur le caractère de la polémique des feuilles épiscopales. Uue concurrence directe contre YEmancipa- tion et la Gazette de Bruxelles est, assure-l-on, organisée en ce moment, l'intervention de la Compagnie de Jésus. Augmentant son format, le Journal de Bruxelles va commencer la lutte corps corps avec VEmancipation, et publiera en même temps un journal de nouvelles destiné faire pièce la Gazette* Il s'agit, quant ce dernier point, de donner un titre général la petite feuille quotidienne intitulée YEcho de Mon», et qui est tout simplement un diminutif du Journal de Bruxelles imprimé ici. Dans cette entreprise, le Journal de Bruxelles aura, dit-on, un appui moral et financier im portant de la part de la fraction du parti catho lique qui est hostile la politique de M. le ministre de l'intérieur et de M. le ministre des affaires étrangères. C'est moins, en fait, entre M. Coomans et Paul Neve, éditeurs de journaux, que la guerre a lieu, qu'entre MM. Malou, de femmes, pressentant une scène sanglante, se préparaient s'évanouir, les hommes ae prirent considérer plus at tentivement celui qu'ils n'avaient regardé jusqu'alors que comme un grossier genlillâlrc fâché sans doute d'avoir perdu quelques louis nu jeu. Y a-t-il ici quelqu'un qui se nomme Estivan reprit le markgrave. Dn homme dont les traits fatigués et les vêtements en désordre trahissait des habitudes de débauche, se leva de table en chancelant. Le libertin n'était pas tellement ivre qu'il ne reconnût le markgrave, et il éprouva un mouve ment de frayeur en se trouvant en présence de celui qu'il avait blessé une fois d'un coup de carabine, et qu'il avait ensuite essayé d'empoisonner. Mais il n'était pas son premier essai en matière d'impudence, car il se remit très- promptement, et, donnant ses traits railleurs une ex pression d'insolence fanfaronne, il marcha d'une jambe avinée jusqu'en face du markgrave, puis posant son poing sur sa hanche Corblcul monsieur, qu'y a-t-il pour votre service? dit-il, c'est moi qui me nomme Estivan. Le markgrave le toisa d'un regard méprisant. Vous vous appelez Feslivan, dit-il, et vous êtes mé decin? Pas précisément; mais j'ai servi dans lesarmées du ro;, et je me connais en blessures et... Et vous Theux, les évêques, les jésuites, d'un côté, et MM. De Decker et Vilain XIIII, de l'autre. (Oie.) gdZZnw m\i M. Van Craeymeersch, d'Eeghem, grand in dustriel, accusé d'émission de fausse monnaie, vient d'être acquitté, après une détention pré ventive de 5 6 mois. Celle affaire a beaucoup préoccupé le public chacun se demandait quel les difficultés avaient pu contrarier aussi long temps les investigations de la justice. On plaint surtout M. Van Craeymeersch, dont les per sonnes les mieux famées sont venues affirmer l'honorabilité, d'être resté si longtemps sous le poids d'une accusation aussi grave et d'avoir vu sa santé et celle de sa femme dépérir et s'altérer par le chagrin. Désormais, chacun examinera avec soin la monnaie qu'il touchera, car s'il suffit d'avoir reçu, sans s'en apercevoir et donné de même quelques pièces fausses, souvent parfai tement imitées, pour être exposé daussi grands désagréments, on ne pourra dorénavant prendre assez de précautions. En attendant nous recommandons ce fait aux législateurs qui croient avoir beaucoup fait en faveur des accusés, en volant une loi sur la dé tention préventive. La loi garantit beaucoup mieux la fortune des citoyens que leur honneur Un conservateur des hypothèques, qui, par erreur, aura donné un certificat déclarant un bien, déjà grevé, libre de toute charge, est personnellement respon sable vis-à-vis du préteur mais un homme aura vu peser pendant de longs mois sur lui une horrible accusation, il aura été privé de sa liberté, il aura souffert dans son honneur, dans sa santé, aucun dommagement ne lui sera ac cordé pour tant d'angoisses et d'humiliations (Journal de Bruges.) Un arrêté de M. le ministre de l'intérieur, en date du 22 décembre, décide que la chasse la perdrix cessera d'être permise dater du 31 de Ce mois, iniflUÎt. 'Moniteur En arrivant'à la station de Liège, l'archiduc Maximilien, descendit de voiture et fut reçu par MM. de Macar, gouverneur de la province, Clos- set, bourgmestre, Fleury-Duray, général com mandant la division Raickem gouverneur militaire, les généraux Deins et Bigauo et leur état-major, et par M. de Montpellier, évêque de Liège. Le jeune prince a répondu, avec beau coup d'affabilité,aux compliments de bien-venue qui lui ont été adiessés: Je suis heureux. a-t-il dit, de revoir la Belgique où je viens chercher le bonheur de toute ma vie. Je re- grelte, messieurs, de ne pouvoir rester plus longtemps parmi vous; mais vous devez corn er prendre combien je suis impatient de voir les augustes membres de votre famille royale. Au mois d'août dernier, une dentellière du quartier des Marolles, inscrite en naissant comme appartenant au sexe féminin, avait, après avoir passé vingt ans sous les vêtements de son sexe savez aussi la manière de les faire? interrompit le mark- grave. Passablement, monsieur, votre service, ré- pondil-il en troussant sa moustache sans se déconcerter. Je vous disais donc qu'il m'arrive parfois de faire plu» d'un métier, même celui de médecin quand il s'agit d'obliger mes amis... Le comte pâlit ce mot et lança au spadassiu un re gard sombre et furieux. Je crois même me souvenir, poursuivit Estivan qui l'ivreMc était toute espèce de prudence, que mon honorable ami M. le cointe d'Oisy... Votre ami fit le comte. Oui, mon noble et estimable ami, ayant ap pris que vous vous étiez blessé la chasse, ma prie de mettre mes lumières au service de votre santé... Moi, d'abord, je ne refuse rien mes amis, et je suis allé chez vous quoique ne vous connaissant point... Jo dois dire, monsieur, que vous habitez dans un pays humide, très humide, et que vos gens n'ont pas trop les manières de la cour. Ils ont poussé l'audace jusqu'à se comporter inso lemment mon égard... Je ne vous en demande point raison, parce que vous étirz dans un état qui rie vous per mettait point de mettre ordre cela d'ailleurs j'ai châtié ces drôles comme ils le méritaient... Seulement j'ai dû vous abandonner votre sort. Vous êtes guéri mainte- authentique, formé une demande de change ment d'élal-civil et réclamé la qualité de gar çon. Un jugement du tribunal civil de Bruxelles a fait droit récemment celte singulière requête, de telle sorte qu'aujourd'hui la ci-devant de moiselle J.., passée létal-civil sous les pré noms de Jean-Baptiste, figure sur la liste des jeunes gens appelés au prochain tirage, auquel, raison de la date de sa naissance, il aurait dû prendre part dès l'année dernière. Du 25 Décembre au 27 Inclus. La Prusse se dispose sérieusement faire la guerre la Suisse. La Gazette de Magdebourg annonce un ordre du cabinet prussien, portant qu'une division choisie dans chaque corps d'armée se tiendra prête a entrer en campagne vers la nouvelle année. La ca valerie de la landwehr est seule exceptée de celle mesure. De son coté, le gouvernement suisse a appelé Berne douze officiers supérieurs de l'état-major fé déral, et parmi eux les mieux qualifiés, tels que le général Dulour, les colonels fédéraux Ziegler, Zim- inei i, Bourgeois, Veillon, etc., pour se constituer et» une sorto de conseil de guerre supérieur adjoint i l'administration militaire fédérale. 11 est aussi que*- lion de la rentrée au service suisse, du général Ochsenbein, ainsi que du colonel Gehret, qui com mandait un des régiments de la légion franco-suisse» Le colonel Boargeois occupera Bâle avec 10,000 hommes; le colonel Ziegler occupera Schaffousse avec une force égale. Le Moniteur français du u, publie un rapport de M. Fould, ministre d'État, sur le budget de la liste civile de l'Empereur pour l'exercice 1857. Ce bud get se solde en équilibre, dit M. Fould, la condition toutefois que l'Empereur impose des bornes sa munificence. Pour l'année la somme des dons, ailocatious, pensions et encouragements s'est élevée a 6 millions 3oo mille francs. Louis-Napoléon peut donner sans compter, puisque personne ne peut le contrôler et que c'est la France qui paie. Après le Constitutionnel, voici le Times et le Globe d'une part ®t la Gazette autrichienne de l'autre, qui viennent assurer qu'il n'existe aucune dissidence entre les puissances quant la réunion du Congrès de Paris, pas plus qu'en ce qui concerne les plénipotentiaires dont il sera composé. Ce sont bien, comme 011 l'avait dit, les seconds plénipoten tiaires qui sont appelés y siéger, sanf le comte Walewski pour la France, parce qu'il est toût naturel que le secrétaire d'État du pays où se tien nent les délibérations les préside. La Russie sera représentée par M. de Brunnow qu'elle a jugé mieux convenir que M., de Kisseleff, parce qu'il 3 pris part aux premières délibération». La Gazette autrichienne suppose qu'à cause de» lêtes de Noël et du jouf de l'an, la Conférence ne s'ouvrira qu'après le l'ianvier. afin que ses travaux puissent êire poursuivi' sans interruption. Nous disions que l'empereur des Français, n'ayant subir le contrôle effictce de qui que ce soit, pou vait donner sans compter. Un correspondant de Paris assure que la liste civile impériale a des dette» considérables, ce qui eit facile croire, et le corres pondant de Y Indépendance croit, d'après le rapport de M. Fquld, que le» fonds alloués h l'empereur rwint, je vous en félicite, carvotre blessure était fort dan gereuse mais si vous .-j'iez passe par mes mains, il y longtemps que cela serait fini. Et n avez-vous point oublié votre canne ch;z .moi reprit froidement le mark- grave en tirant des plis de son manteau une longue et grosse canne 4 pomme d'or. Encore vrai, monsieur, celte canne est moi c'est un présent de mon excellent ami; niais je crois, par Dieu, que ce sont vos gens qui me l'ont volée. C'est fort aimable.vous de me l'avoir rap portée. Un instant, dit le markgrave. Vous a-t-01» payé la visite que vous avez faite chez moi en qualité de médecin? Non, monsieur, je ne reçois jamais de salaire et je ne pratique que par amour de l'art... Mats, au fait, se dit-il intérieurement, si ce brave monsieur avait l'intention de m'offrir... C'est par charité pure, monsieur, par humanité, monsieur, pour secourir moi» semblable, monsieur, et sans aucun intérêt... Cependant monsieur, je... je comprends les délicatesses de la recon naissance, monsieur, et je ne refuse jamais, monsieur, ce qu'une main amie... C'est très juste, interrompit fj"01* dement le markgrave. Moi, do mon côté, je n oublie jamais un bienfait, et voici comme ma main amie rccoo- nait ceux du genre de celui que vous m'avez rendu. (La suite au prochain «•-)

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Le Progrès (1841-1914) | 1856 | | pagina 2