9 JOCRMfcjD'YPRES ET DE L'ARRO.YDISSEMEiYT. Dimanche, 23 liai 1858. r r - JV l.ttw. 18' Année. STAD8ABCHIEÏ IEPER LE PROCRES v. Vires acquirit eundo ABONNEMENTS Ypres (franco), par trimestre, 5 ffancs 50 c. Provinces,4 francs. I Le Progrès paraît le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerne le journal doit ÏNSERTIONS Annonces, la ligne 1 5 centimes. Réclames, la ligne 50 centimes. être adresse 1 éditeur, Kïïc au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchies. Tract, 23 Mal. l.e Comité l ibéral et Constitution nel de la Flandre occidentale aiijt électeurs. ÉLECTEURS^! Jusqu'à ce jour, les,élections de notre Conseil provin cial s'étaient faites, en général, sans lutte de partis. Si, depuis dix ans, le plus grand nombre de nos conseillers provinciaux appartiennent une nuance modérée de l'opinion libérale, si cette majorité a déjà été trois fois élue par vous, cela s'est fait naturellement, et parce que ceux qui, dans le plus grand nombre des localités, pa raissaient les plus propres servir les intérêts administra tifs de la province, se sont trouvés être de cette opinion. Cette année, les choses ne semblent pas devoir se passer avec autant de calme. Depuis longtemps on a annoncé que la réélection de beaucoup des membres libéraux du Conseil serait vivement combattue et que, ouvertement ou en secret, tous les moyens allaient être employés poul ies dépouiller de leur mandat. Il y a dans la Flandre occidentale un petit nombre d'hommes passionnés qui aspirent faire marcher notre province en sens contraire de toute la partie la plus éclairée du pays et qui voudraient qu'elle fit exception celte sagesse politique, dont, pendant un quart de siècle, la Belgique s'est» fait un glorieux titre l'estime des autres peuples. Toujours en lêlc de ce oue, dans le pays, leur parti a "<ïe plus extrême, prenant T'iriitiafive de toutes ses exagérations et de toutes ses fautes, ils cherchent faire de notre province le foyer do passions exaltées et haineuses, qu'on dirait empruntées des siècles déjà bien éloignés "de nous. Que n'ont-ils pas dit et fait au mois de décembre der nier? A quelles extravagances ne se sont-ils pas livrés? Rappelez-vous les frayeurs qu'ils sont parvenus inspi rer un grand nombre d'entre vous. De quels moyens ne se sont-ils pas servis alors, pour vous persuader que, si les libéraux l'emportaient ces élections et entraient en majorité la Chambre des représentants, la religion allait subir une effroyable oppression que les prêtres seraient persécutés; les couvents détruits; les églises fermées. Dans les parties du pays, où, depuis longtemps, on se préoccupe le plus des affaires politiques, les électeurs ont appris distinguer le vrai du faux. Ils étaient sur leurs gardes, et ne se sont pas laissé tromper. On y a pensé que c'était servir la religion, et non la mettre en péril, que d'élire des hommes honorables appartenant l'opi nion libérale, c'est-à-dire des hommes qui respectent la religion et les prêtres dans leurs fonctions ecclésiastiques, mais qui croient que la religion ne doit pas être méléc la politique; que les intérêts temporels ne sont pas du domaine du clergé, et qu'il n'est ni nécessaire ni utile, que ces intérêts soient administrés par ceux qui sont sous sa dépendance absolue et comme ses instruments. Tel a été le sentiment de la majorité des électeurs du pays et il en est résulté que depuis le mois de décembre, la Chambre des représentants, sur 108 membres dont elle se compose, en compte 70 qui appartiennent l'opi nion libérale et 58 seulement qui y sont contraires. Or, Électeurs, qu'est-il arrivé? Voici cinq mois que cette majorité tant redoutée est en fonctions ft que, sous son influence, un cabinet de la même opinion administre le pays. Eli bien nous vous le demandons, laquelle des terribles prophéties qu'on vous a faites est venue se réaliser? Y a-t-il un seul d'entre vous, un seul de vos parents, de vos amis, une seule des personnes que vous connaissez qui ait éprouvé la moindre entrave dans les actes de son culte? Un seul des neuf cent convents qui existent en Belgique a-t-il été détruit? Une seule église a-t-clle clé fermée pendant une heure, par ordre de l'Autorité? Le gouvernement a-t-il touché un cheveu de la tête d'un prêtre? Un des premiers actes de ceux qui devaient persécuter les prêtres, a été de voter au-delà de 3 millions 700 mille francs pour leurs traitements pendant l'année 1858. Le ministère qui devait faire fermer les églises a déjà, depuis sept mois, qu'il existe, aecordé 405 mille francs de sub sides pour les réparer et les entretenir en bon état; et dans cette somme, noire province est comprise pour 80 mille francs, dont les églises de 25 de nos communes ont profité. 11 y a plus au budget qui vient d'être voté pour l'an née 1859, on ne se borne plus porterie traitement des prêtres qui existent; on ajoute 33 mille francs l'allo cation des années précédentes, pour que le nombre en puissc,!être augmenté dans beaucoup de communes; et le Gouvernement a fait remarquer que, dans quelques-unes de nos provinces, il ne saurait aller plus loin parce que les ecclésiastiques manquent pour remplir les places. Ce sont là, Electeurs, les malheurs qui accablent la re ligion et ses ministres depuis que le pays a envoyé une majorité libérale la Chambre. 11 reste cneore, dans cette Chambre, 58 membres qui n'appartiennent pas l'opi nion libérale; et pas un seul d'entré eux, depuis cinq mois n'élève une plainte contre le ministère. On est si rassuré sur ce que veulent le Gouvernement et la majo rité qu'on ne leur adresse pas seulement une question sur leurs intentions et leurs projets. Presque toutes les lois que le cabinet présente, sont volées l'unanimité. Depuis qu'il existe des Chambres législatives en Belgique, on n'a jamais vu un pareil accord. Quelques journaux, il est vrai, continuent leur oppo sition violente; et, parmi les plus extrêmes, se trouvent! ceux de notre province, qui ont fait tant d'efforts pourj vous effrayer au mois de décembre. Tous les jours ils prodiguent les plus grossiers outrages au ministère et la majorité parlementaire qui les laissent dire et dédai- «Uto ■ô.m'Ato, iw m. pècedc maladie convulsive dont ces écrivains sont affligés, augmente mesure que la modération des grands pou voirs de l'État les couvre de plus de confusion. Ils n'ont rien épargné pour engager les membres de la Chambre qui appartiennent leur parti, épouser leurs passions et entreprendre une lutte violente contre le cabinet. Tous leurs efforts ont échoué. Aucun membre de la Chambre n'a voulu se rendre leclio de leurs extravagan ces et faire publiquement cause commune avec eux. Au cun homme sérieux n'a consenti associer la responsa bilité de son nom leurs fureurs anonymes. Ils restent ainsi dans leur isolément, désavoués et condamnés par les chefs officiels de leur propre parti, qni gémissent du mal qu'une exagération aussi insensée a déjà fait leur cause. Électeurs, dans ce calme profond du pays dans celte modération de la majorité parlementaire et du Gouverne ment, dans cette espèce de trêve des partis au sein des Chambres quelle leçon pour ceux d'entre vous qui avaient pu croire aux rêves de quelques hommes qu'em portent leurs passions S'imaginerait-on que ceux-là mêmesqui depuis cinq mois les faits ont donné un démenti si accablant, qui sont si irréfragablemcnt convaincus de vous avoir trompés, songent encore se remettre l'œuvre, vous croient tel lement dépourvus de mémoire et de bon sens, qu'ils espè rent vous mystifier une seconde fois, en répétant la co médie du mois de décembre Cette année, c'est contre les membres de la majorité du Conseil provincial, contre les hommes honorables choisis, sur tous les points de la province, parmi les plus capables et les plus estimés, qu'on excite les défiances et les haines. Qu'a-t-on leur reprocher Presque tous ont déjà été plusieurs fois élus par vous. En dix années, un seul de leurs actes, un seul de leurs votes avait-il jamais été blâmé? Parviendrdit-t-on encore vous faire accroire que tous ces hommes paisibles, si bien connus dans leurs localités, par la modération et l'honorabilité de leur ca ractère, vont, eux aussi, par une décision du Conseil provincial, faire fermer les églises, brûler les couvents, emprisonner vos curés et vos vicaires Voyez, en effet, comme les actes de l'autorité provin ciale ont été impies et hostiles la religion depuis que cette majorité existe dans le conseil. Auparavant on con sacrait chaque année 15,000 fr. aux réparations des églises cette majorité a décidé que désormais l'allocation annuelle serait portée 25,000 fr. Voilà comme elle ferme les églises Elle a alloué au-delà de 18,000 fr. pour renouveler le mobilier du palais épiscopal sans compter les sommes importantes qui ont été employées l'amélioration de ce bâtiment. Voilà comme on a mal traité le clergé Depuis dix aus des églises entièrement nouvelles ont été construites, avec le concours de la province, Yprès, Coxvdc, Zcdelghem, Luingne, Coy- ghem Bruges, F.erneghcm, Zarren, Ingoyghcm, S" Croix, Iseghem, Pollincbove, Dcntcrghcm et Moere. Dans le même espace de temps on a amélioré et rendu plus commode la demeure des desservants quatorze presbytères entièrement nouveaux ont été construits. Voilà, il faut le dire, des persécutés bien plaindre! Pourquoi donc voudrait-on changer cette majorité de notre conseil provincial Quelqu'un oscrait-il dire que, depuis dix ans, les intérêts de la province ont été mal administrés? que sa prospérité a décru? Qui d'entre nous ne se rappelle l'état où se trouvait une grande partie de notre Flandre l'époque qui précéda ces dix dernières années? De quelles souffrances, de quelle cruelle misère un grand nombre de nos communes n e- taient-elles pas affligées? Que Ton compare cette situation celle d'aujourd'hui. Personne ne se souvient d'avoir vu nos campagnes et nos villes dans un état plus pros- père. Ce n'est plus le travail qui fait défaut aux bras, aujourd'hui ce sont les bras qui manquent au travail; ce dont la génération actuelle, dans la plupart des lo- calités, n'avait pas encore vu d'exemple. Il n'y a pas une de nos provinces qui présente le spectacle d'une trans formation aussi complète. Personne n'ignore dans quel heureux concert se sont réunis, pour atteindre ce but, et les efforts du Gouvernement et ceux du Gouverneur de la province et ceux du Conseil provincial et de sa Députalion Permanente. P,aics se sont cicatrisées, si la face veléc, si des industries qu'on ne connaissait pas s'y sont établies, si plusieurs villes se sont accrues, si une nou velle ville industrielle s'est tout coup développée au centre de la province, si, en dix années, le nombre des machines vapeur s'est presque triplé, et de 64 s'est élevé 163, qui peut contester la part d'influence que le zèle de l'autorité provinciale a exercée sur cet heureux progrès On doit son concours actif, pendant ces dix années, l'établissement de plus de 40 ateliers d'appren tissage industriel, destinés répandre dans les diverses parties de la province le travail perfectionné et la con naissance d'industries nouvelles. Ces utiles institutions ont formé plus de dix mille ouvriers, dont un grand nombre était charge, jusque là, leurs communes et vivent aujourd'hui du seul travail de leurs bras. Ce» mesures ont été prises avec tant d'écoqpmie, que chacun de ces ateliers ne coûte pas, en moyenne, 400 francs par an la Province. L'agriculture n'a pas été l'objet d'une moindre solli citude de la part de l'autorité provinciale. Les stations de bétes cornes de la race de Durham, qui ont déjà donné, dans une partie de noire province, une plus value réelle la race bovine, ont été portées, dans les dernières années, de 47 87, Pour l'amélioration de la race por cine, les stations d'animaux reproducteurs de Derby n'é taient qu'au nombre do 5 il y a dix ans; on en compte aujourd'hui 31. On a commencé depuis peu les mêmes essais pour l'amélioration des chevaux de labour et des moutons. En établissant un nouveau mode de stabula- tion, l'autorité provinciale a voulu la fois encourager le bon entretien des bestiaux, augmenter considérable ment la production des engrais et étendre la culture des plantes racines. Peu de provinces sont appelées tirer plus de parti du drainage des terres que la Flandre Occidentale. Pour que les cultivateurs puissent se procurer économique ment et avec le moins de frais de transport les tuyaux dont on se sert cet effet, on a établi 13 machines pour la fabrication de ces tuyaux sur divers points. Presque toutes proviennent du Gouvernement et de la Province. Un des progrès qui s'étendent avec le plus de rapidité depuis peu d'années, c'est l'usage des instruments ara toires perfectionnés; tels que les hâche-paille, concas- seurs, charrues améliorées, coupe-racines, machines d battre, etc., dont plusieurs sont destinés amener une grande économie de main-d'œuvre. C'est par l'utile inter vention des comices agricoles que ces instruments se répandent; cet effet, la province a augmenté les sub sides qu'elle a accordé aux comices, et les instruments perfectionnés servent do prix pour leurs coneours, ou bien sont mis en loterie ou vendus publiquement prix réduit.

HISTORISCHE KRANTEN

Le Progrès (1841-1914) | 1858 | | pagina 1