Chronique politique. La fabrication de ces instruments était naguère oncorc une industrie peu près ignorée chez nous; depuis peu elle s'est fort développée et s'exerce maintenant avec succès dans les diverses parties de notre Flandre. Nulle part on n'a fuit davantage pour les communi cations utiles k l'agriculture. Des améliorations considé rables se font chaque année aux chemins vicinaux. Un beau réseau de chaussées s'étend sur toute la province et, en dix ans, il n'a pas été décrété moins de 43 routes pavées. N'est-co pas aux démarches actives du Conseil provin cial et de sa Députation qu'est dû le succès d'une des affaires les plus importantes que ces administrations aient eu traiter depuis un quart de siècle. Nous voulons parler des grands travaux qui vont être exécutés l'Yscr cl au canal de Plasschcndaele Nieuport et Furnes, pour prévenir le retour des inondations de cette riche contrée et rendre la navigation ces voies qui étaient en grande partie perdues pour elle. Ces travaux coûteront plus d'un million et demi. La Province a obtenu que, dans cette dépense, sa part et celle des intéressés ne dé passerait pas 200 mille francs l'État se chargera du reste. Le Conseil et la Députation sont intervenus de la ma nière la plus efficace auprès du Gouvernement pour ame ner beaucoup d'autres mesures d'un grand intérêt pour nos localités de ce nombre sont la reprise par l'État du port de Nieuport et celle de l'arrière-port d'Oslcndc; la construction d'une nouvelle écluse de chasse Ostende la constructiondans l'intérêt de l'agriculture d'un siphon dans le canal de Plasschcndaele Nieuport; l'ap profondissement du canal d'Y près k l'Yscr, celui du canal de Bruges Gand et enfiu le recreusement de l'ancien canal de Blankenberghe avec la construction d'un port de refuge pour la pêche, double projet dont le Gouver nement est aujourd'hui décidé proposer l'adoption aux Chambres, et pour lequel un premier crédit va leur être demandé avant la clôture de leur session aetucllc. On ne saurait citer un seul intérêt sérieux de la pro vince qui ait été perdu de vue pendant ces dix années. Dans cet espace de temps, on a vu s'élever treize hospices nouveaux pour vieillards et orphelins, en grande partie par l'intervention provinciale. Une caisse de pension a été fondée en faveur des veuves et orphelins des gardes- champêtres. 11 ne s'est pas construit moins de quatre- vingt-sept bâtiments d'école. Une grande école indus trielle, déjà très-fréquenlée, a été ouverte au chef-lieu. On a veillé «avec sollicitude k la conservation des beaux monuments que les siècles passés nous ont légués. A cet effet, des travaux considérables ont été entrepris avre le concours de la province, k Bruges, Ypres, Courtrai, Dix- mude, et dans plusieurs autres communes. Enfin, ce qui complète le mérite tUsjRies Oo ntm-c sa- mmistralion provinciale, c'est que tout ce bien s'est fait avec ordre et économie, sans obérer les finances de la province. Un emprunt était déjà voté avant 1848 on n'y a pas eu recours. Notre province ainsi, malgré tous les travaux qui s'y sont accomplis, se trouve dans celte heureuse situation qu'une seule autre province de la Belgique,, partage avec elle, de n'avoir pas de dette. Voilà, Électeurs, comment ont été gérés les intérêts de la Flandre Occidentale, pendant les dix années où d'ho norables citoyens, appartenant l'opinion libérale, se sont trouvés en majorité dans le Conseil de cette pro vince. Le Conseil, sa Députation permanente et le Gou verneur qui la présidait, se sont animés de cet esprit de progrès qui a opéré parmi nous de si heureux change ments, en vivifiant l'industrie et en donnant une impul sion nouvelle au perfectionnement de l'agriculture. Les hommes qui ont si bien compris les intérêts de notre Flandre, on vous demande de les expulser du Conseil, en reconnaissance des services qu'ils nous ont rendus. Comme si l'esprit d'amélioration et de développement n'avait plus rien faire chez lions, on veut que ces hommes éprouvés et connus parleurs actes, soient rem placés par les adhérents d'un parti que l'esprit de pro grès importune, dont les yeux sont toujours fixés sur le passé et qui, lorsque, dans les temps de souffrance, d'autres s'efforçaient de nous venir en aide par des me sures nouvelles et des améliorations utiles, n'avait que des ricanements pour leur patriotisme et des outrages pour leur dévouement. Si vous croyez qu'on a mal fait do raviver notre pro vince et qu'il est de son intérêt de retourner vers le passé, vous nommerez ceux qui aiment marcher en arrière. Si vous pensez, au contraire, que le bien qui s'est fait depuis quelques années doit continuer et s'é tendre, vous conserverez au Conseil provincial tous ceux qui font régner l'esprit de progrès dans la gestion des intérêts de la province. Loin de détourner l'Admi nistration de cette direction salutaire, vous l'y main tiendrez vous l'y fortifierez même, en préférant, là où vous ferez des choix nouveaux, ceux qui viendront s'as socier de cœur et d'âme aux intentions de la majorité actuelle. Électeurs, dans plus d'un oanton peut être, comme cela s'est déjà pratiqué, on ne vous fera oonnaltre les eandidats nouveaux que lorsque vous n'aurez plus le temps de vous iuformer de ce qu'ils peniant. Bien plus, il vous sera défendu de lire les journaux qui discutent lenr» titres et préfèrent d'autres candidats. Si on l'osait, ne vous défeudrait-on pas de lire les bulletins qu'on vous enjoint d'aller déposer Ce n'est pas ainsi que procède noire opinion. Nos candidats sont connus l'avance. Nous ue demandons personne de ne pas s'in former de ce qo ils sont, de ne pas lire tes journaux qui les oombat- lenl. Au ooniraire, nous disons tout le monde Entourtz-vous de toutes les lumières; nous ne craignons pas la discussion; les bonnes isisous n'ont pas peut des mauvaises; examinez te pour et te conire et décidez-vous librement d'après votre bous sens. Seulement, enlisant les conseils d'écrivaius qui paraissent tou jours avoir l'écorne la bouche; qui semblent ne pouvoir jamais assez dénigrer, ni assez haïr, demandez-vous si ceux qu'animent de pareils sentiments unt droit de se dire les défenseurs d'une religion d'amour et de douceur. Dcmaudez-vous ce que deviendrait la Bel gique, si oes passions sans frein et ces idées sans mesure pénétraient dans l'administration des communes, des provinces et de l'État Entin, Électeurs, interrogez surtout votre mémoire sur ce qui s'est passé il y a ciuq mois; rappelez-vous comment on a abusé de votre confiance cl de votre crédulité! En est-il encore parmi vous qui cette expérience n'ait rien appris et qui soient assez bénévoles pour se laisser prendre deux fois au même piège? Tout ce qu'on pourrait dire de ceux-U, s'il eu existait encore, o'est qu'ils auraient une vocation bien décidée, celle d'être jamais le jouet des uns et la risée des autres. Bruges, le 18 Mai 1858. Au nom du Comité libéral et constitutionnel de la Flandre occidentale, Le Président, PAUL DEVAUX. Les Vice-Présidents, ALPH. VANDEN PEEREBOOM. COPP1ETERS T WALLANT. Les Secrétaires, E. MERGHELYNCK. C. MEYNNE. Le Propagateur d'Ypres, dam son n° de Samedi dernier, rapporte qu'à l'inauguration du chemin de fer de Lichtervelde Furnes, l'on a beaucoup parlé d'un embranchement en ligne directe d'Ypres Dixroude et que cette propo sition a obtenu beaucoup de sympathie. Je le crois facilement; celle localité importante étant destinée devenir la métropole commer ciale... du Furnes-Ambachl, mais pour ce faire, il ne faut pas seulement que quelques individus isolés provoquent le mouvement des fonds des capitalistes Yprois, il faut en outre que l'admi nistration communale se charge de former une société sérieuse pour relier toutes les localités importantes et faire sortir Ypres du coin du monde où il semble rélégué. MM. du Propagateur, tout cela est forlbea'u, mais comment se fait-il qu'après avoir posé un jjiiuuitp» tk wntT«Haffiiou cjui me TfijOtlîSScl il vous veniez immédiatement le détruire, en fai sant suivre votre article d'un entre-filet où pousse un tout petit bout d'oreille, et disant plus qu'on ne pourrait le croire? Je projette une ligne d'Ypres Thouroul et de suite vous vous alarmez! Cette deuxième direction sera-t-elle plus favorable nos inté rêts que la première? Les intérêts de qui? de la ville d'Ypres? mais il faut la rattacher toutes les lignes possibles! et voilà que vous posez une question d'examen. Vos sentiments d'amour pour cette bonne ville d'Ypres sont bien sincères et parfaitement désintéressés. Je passe. Je dis donc que j étudie un projet non pas restreint entre les limites d'Ypres et Thou- rout, mais un projet de chemin de fer interna tional, c'est-à-dire qua toutes les contrées françaises limitrophes de notre frontière, de puis Dunkerque jusqu'à Lille, l'alimenteront en se rendant Ypres pour se diriger vers Bruges et Ostende et ce, en prolongeant ma ligne de Thourout Ostende, avec la prévision d'un deuxième embranchement d'Ypres vers Lille. Je n'ai qu'un mot ajouter pour prouver la possibilité de mon projet et me dispenser d« demander une intervention financière instanta née. Quand j'aurai publié mon mémoire avec plans, profils, etc., l'appui, l'opinion sera formée et me dispensera de faire des réclames mon but je l'ai exposé plus haut, je n'ai plus qu'à aligner des chiffres: la dislance actuelle parcourir entre Ypres et Bruges est de 82 '/a ki lomètres, par Thouroul, elle ne sera plus que de 47 k. soit 35 k. en moins ou 7 lieues; d'Ypres Ostende par Bruges 104 '/a kilomètres, par Thourout, il n'y aura plus que 54 1 a soit une légère différence de 50 k. 10 lieues; il faut aussi savoir que la distance d'Ypres Thourout n'est que de 29 k. 1/a soit 6 lieues et que par la voie ferrée l'on fait 13 lieues c'est-à-dire plus que le double; le fait me semble assez saillant. E. ADAM, GÉOMÈTRE A LANGEMARCQ. On lit dans le Journal de Gand Le Bien public croit savoir que les catho liques n'entreront pas en lutte aux prochaines élections. Il sait, dit-il, que le parti libéra! est en ma jorité dans notre ville; puis, il est tellement rassasié d'élections qu'il éprouve le besoin de laisser reposer quelque peu la machine électo rale. Enfin ses amis de la campagne sont ab sorbés par les travaux des champs. Nous prenons acte de cet aveu d'impuissance. Puisse le parti du Bien public laisser reposer encore longtemps la machine électorale, et per sévérer dans le découragement qui s'est emparé de ses membres. Ce serait un grand bonheur pour le pays. Nos amis et nous-mêmes ferons tout ce qui est possible pour le maintenir dans ces heureuses dispositions. M. le vicomte Van Lempoel, vient d'adresser une circulaire aux électeurs de l'arrondisse ment de Thuin. Il a accepté la candidature la Chambre. Le conseil supérieur d'agriculture, dont la composition est déterminée par l'arrêté du Mi nistre de l'intérieur, en date du 14 de ce mois, est appelé se réunir le 7 juin prochain, midi, dans la salle de l'Académie royale de mé decine. Les affaires dont le conseil aura s'occuper, dans la session de 1858, concerneront princi palement l'institution d'une exposition nationale d'agriculture, l'organisation de l'enseignement agricole, l'institution des comices agricoles et le projet de loi sur les cours d'eau. Mort de madame la duchesse d'Orléans. On écrit de Richmond, le 18 mai Que d'épreuves coup sur coup! A la veille de mon départ pour Paris, je croyais n'avoir plus que deux ou trois jours rester encore pour partir ensuite, l'esprit tranquille SUT la santé de Mm8 la duchesse d'Orléans, et j'étais bien loin, comme tout le monde ici, de prévoir l'affreux malheur qui allait frapper encore la famille d Orléans. Voilà maintenant les princes français tout fait orphelins. Leur mère s'est éteinte ce malin cinq heures et demie sans agonie. On se félicitait déjà de la fin de la bron chite capillaire dont elle avait souffert. Plus de crises, plus de douleur. Mais son organisation que chaque secousse avait laissée plus affaiblie depuis quelques années, n'a plus eu, paraît-il, la force suffisante pour résister, surtout la suite de pertes de sang. Quoique l'énergie mo rale que vous lui connaissiez pût faire illusion, elle-même tout d'abord, ses dernières paroles au médecin, M. Guénau deMussey n'indiquaient ni lutte, ni inquiétude. Elle s'est endormie pour la dernière fois, comme elle avait fait sept ou huit fois paisiblement la veille. Le jour des obsèques n'est pas fixé, mais ce ne sera pas avant quatre ou cinq jours. Cour d'assises de la Flandre occidentale. Liste des jurés appartenant l'arrondissement judiciaire d'Ypres, appelés siéger pendant la 2e session qui s'ouvrira le 7 juin prochain, sous la présidence de M. le conseiller Vuylsleke. 1. Van Elslande, Cyrille, docteur en droit, k Gheluwe. 2. De Neckere, Maximilien, propriétaire, k Ypres. 3. Verelst, Clément-Joseph, cultivateur, k Zille— beke. 4. Van Grave, Joseph, inspecteur des eaux et fo rêts, Ypres. 5. VermeerschJean-Baptiste, propriétaire, Kemmel. 6. Van Rode, Adèle, propriétaire, Ypres. du 20 Mai au 22 Inclus. Une dépêche télégraphique de Londres, annonce, sans détails et sans que rien ait pu faire prévoir cc triste événement, que madame la duchesse d'Orléans est morte k Richmond, hier malin, k cinq heures et demie.

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Le Progrès (1841-1914) | 1858 | | pagina 2