JOURNAL DYPIîES ET DE L'ARRONDISSEMENT. IV 1,846. 18e Année. Dimanche, 9 Janvier 1859. Vires acquiriteundo UN HERITAGE. x. LE PROUES ABONNEMENTS: Ypres (franco), par trimestre, 5 francs 30c. Provinces,4francs. INSERTIONS: Annonces, la ligne 15 centimes. Réclames, la ligne: 50 centimes. Le Progrès parait le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, Rue au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchies. Y près, 8 Janvier. Le Journal de Liège fait le tableau suivant de la pénible position du parti clérical el de ses tristes aventures. Il y a un peu d'ironie dans celte appréciation, mais il faut convenir qu'on n'y trouve pas ce fiel dans lequel sont trempées les plumes dévoles. Le temps guérit les plus profondes blessures et apaise les plus cuisantes douleurs. Comment le parti clérical ne peut-il pas se faire une raison de son dernier échec, et pourquoi se coosume-t-il ei| regrets superflus? 11 est sans doute ciuel d'être vaincu après une lutte de vingt-huit ans mais en quoi sa situation est-elle plus mauvaise qu'au mo ment de la révolution Que l'on se reporte ces temps d'enthousiasme el d'énivrement. Le parti clérical avait souffert des vexations du gouvernement des Pays-Bas. Il avait vu fermer les établissements d'instruction du clergé, s'élever le collège philosophique; il souffrait des rigueurs du Concordat de i8oi,et voyait avec peine un roi protestant intervenir dans les nominations des prêtres catholiques. On lui interdisait les correspondances avec Rome, la publication libre des actes de l'autorité religieuse. 11 avait subir des formalités qu'il considérait comme humiliantes. Tout coup les barrières s'a baissent le clergé reçoit une liberté dont il n'avait pas joui dans les époques les plus prospères. Les frères de la doctrine chrétienne, expulsés du pays, reprennent leurs écoles; les jésuites relèvent leurs collèges; les ordres religieux rentrent dans leurs couvens; les évêques jouissent d'une indépendance absolue dans l'administration spirituelle de leurs diocèses bien plus, ils sont nommés sans l'inter vention des chapitres, el les effets du Concordat, malgré sa suppression, continuent tenir les curés succursalistes dans un assujettissement contraire aux lois canoniques. Comment ne pas être satisfait d'un pareil état do choses? La concurrence, si longtemps r éclamée dans l'instruction publique, ou la lui accorde aussi large que possible. On peut créer l'infini des œuvres religieuses. On possède, en un mot, tous les moyens de reconquérir la société, de la ramener la foi, et de rendre l'Eglise toutes ses pompes et ses gran deurs. Pourquoi demander davantage Les blessures dont le parti clérical souffre aujour d'hui, il se les est attirées; lui seul est la cause des chagrins qu'il étale chaque jour d'une manière si lamentable. Pensait-il, en i83o, interdire au gou vernement le droit d'avoir ses établissemens d'in struction? Les discussions du Congrès au sujet de l'article 17 de la Constitution excluent celle suppo sition. Réclamaient-ils du moins une part dans la direction des établissemens de l'Étal? Cette préten tion rie se laisse pas même deviner. Quant aux cou vens, aux moines, aux ordres religieux de toute espèce, on demandait bien timidement avec une extrême réserve, la personnification civile, le droit d'acquérir de posséder, mais on n'osa pas insister. On se garda bien d'en faire une question essentielle; on accepta avec une sorte d'empressement les lois existantes, avec la seule possibilité de créer des per sonnes civiles par la loi. Qui parla jamais de sup primer les articles du Code pénal, aussi bien qui parlaient sur la répression des droits commis par les ministres des cultes, l'occasion de l'exercice de leurs fonctions, que ceux qui leur accordent une protection spéciale? Si le clergé s'était tenu dans les termes de la Constitution, s'il n'avait pas voulu élargir le cercle des concessions qui lui avaient été faites, il n'aurait pas été attaqué dans nos luttes politiques il n'aurait pas été mêlé dans toutes les révolutions ministé rielles il ne serait pas devenu une cause d'agitation électorale. Évêques dans leurs diocèses, curés dans leurs pa roisses, moines dans leurs cou vefils auraient vécu eu dehors des débals politiques et ne seraient pas devenus un brandon de discorde entre les citoyens: agents passifs des uns, ennemis personnels des au tres. La religion, maîtresse dans sa sphère, n'aurait pas paru subir des échecs par suite du triomphe de quelques représentants ou conseillers. Eh bien nous voilà revenus i85o; nous som mes rentrés dans les conditions où la séparation de l'Etat et de l'Eglise était le seul but de l'ambition du clergé. Leurs attributions respectives sont bien défi nies. Si le temporel n'a pas empiété sur le spirituel, il est juste que toutes les tentatives d'usurpation de ce dernier sur le domaine de son rival soient re poussées. Il a reçu quelques blessures dans la lutte mais le temps les guérira, s'il ne les condamne au repos le plus absolu. Quant la douleur qu'il en éprouve, le sentiment de son bien-être sera suffisant pour la calmer. Remonter contre le courant est impossible; reformer une armée capable d'entrer en campagne contre les ennemis victorieux et qui resteront sur le pied de guerre, il n'y faut pas penser. La pru dence la plus vulgaire, les intérêts les mieux enten dus de la cause religieuse, dont on a trop compris la défense, commandent impérieusement de céder (Suite.) Ce baron deFrohsdorf est un plaisant drôle, s'é cria Mullcr en achevant la lecture de cette lettre. S'ima giner que je vais payer les équipées de cet étourdi Que Frédéric s'arrange avec le baron de Frohsdorf, je n'ai pas m'occuper de ses fredaines. Qu'il chasse tout son aise, qu'il saccage les vignes et les blés, qu'il use et abuse des chevaux et des meutes du comte Sigismond, je n'ai rien voir dans toutes ses folies. Au milieu de cet éloquent monologue, maître Wolf- gang entra d'un pas majestueux. La joie rayonnait sur son front et pétillait dans ses petits yeux gris. Mullcr pâlit et frissonna de nouveau. Nos affaires sont en bon train, monsieur Mullcr, dit maître Wolfgang en s'esseyant tout marche, tout va bien. Grâee l'habileté avec laquelle j'ai engagé toutes les questions,'le procès Bildmann et le procès Stolzcnfels, qui n'offraient d'abord qu'un médiocre in térêt, prennent de jour en jour des proportions plus imposantes. Le procès entamé par le grand-père du comte Sigismond poursuit paisiblement son cours. La contestation que vous soutenez par respect pour la mé- moire de trois générations que vous représentez vous fait le plus grand honneur dans le pays, mon cher mon sieur Mullcr. J'en suis bien aise, répliqua Franz. Le procès du moulin va s'ouvrir. C'est ici, mon cher monsieur Mullcr, que j'ai dû déployer toutes les res sources de ma longue expérience pour annuler les effets de votre étourderie. De quelle étourderie voulez-vous parler, maître Wolfgang? Je veux parler, mon cher monsieur Mullcr, de l'offre que vous avez faite votre adversaire de réparer les dommages dont il se plaignait. J'avais bien prévu que votre adversaire tirerait bon parti I de votre démarche, et que, vous voyant disposé céder, jil élèverait ses prétentions et serait sans pitié. J'ai long- temps cherché par quel moyen je pourrais anéantir les 'conséquences de votre faiblesse. Ce moyen, je l'ai enfin trouvé, et, sans vous consulter, je l'ai sur-le-champ mis en usage. Qu'avez-vous fait? demanda Muller, qui s'attendait recevoir une pierre énorme sur la téte. j aux circonstances, en renonçant tout espoir de récupérer d'anciennes et illégitimes influences. Le temps est venu d'abandonner le terrain delà suprématie religieuse et de reporter les luttes inhé rentes au régime parlementaire sur les questions qui sont l'essence des gouvernements: législation civile, mesures financières, administrations écono miques, voilà un domaine assez étendu pour suffire toutes les activités. Pour le reste, égalité entre tous les citoyens, agissant en celte qualité, sans ac ception de corps,de vieux privilèges aboiis; le clergé libre et indépendant dans la sphère religieuse, mais obligé de s'y renfermer l'Etat maître absolu dans tout ce qui concerne le temporel,dans tout cequi in téresse la société civile: la Constitution de i83i, en un mot, acceptée dans son esprit et dans sa lettre. MM. les sous-officiers du 11e de ligne donne ront demainen la Salle de spectacle, une représentalion au profil des pauvres. Là soirée sera certainement brillante et la salle bien rem plie. Outre la représentalion de deux pièces Les deux vieilles gardes et Jocrisse million naire, il y aura une partie musicale el M. Ch. Monligny, premier violoncelle de la chambre de S. A. R. Mgr. le Duc régnant de Saxe-Co- bourg-Golha, a bien voulu prêter son concours cette fêle philanthropique. L'excellente musi que du 11® exécutera l'ouverture de XItalienne Alger, de Rossini. La musique vocale n'est même pas oubliée, car il y aura une scène chantée par MM. Hubert et Jaminé. Les plaisirs seront donc aussi variés que l'intention qui a fait donner celte fêle est noble, el ce titre, nous ne douions pas qu'un brillant auditoire sera réuni demain Dimanche, en la Salle de théâtre. Par arrêté royal du 29 Décembre 1858, la démission de M. le baron Vanderstichele de Maubus, de ses fonctions de bourgmestre de la ville d'Ypres, est acceptée. Un arrêté royal porte La commission administrative des hospices civils de Vlamerlinghtt est autorisée accepter le legs fait l'hospice de cette commune par madame la du chesse de Montmorency. Il vient de se fonder Paris une entreprise qui, comme l'annonce un journal aura certainement J'ai formé, reprit maître Wolfgang, ce que nous appe lons, nous autres gens de loi, une demande rcconvcn- tionnelle. Votre adversaire vous demande trois mille florins pour le dommage que vous lui avez causé en élargissant le lit de la rivière? eh bien sa demande nous opposons une demande fondée sur le dommage qu'il nous a causé en péchant dans les eaux qui nous appartiennent. Que voulez-vous dire? s'écria Mul ler. Je veux dire, répliqua maître Wolfgang d'un ton d'autorité, que nous réclamons de notre adversaire une indemnité de quatre mille florins pour le dégât commis dans les eaux qui nous appartiennent. Mais de quel dégât voulez-vous parler dit Muller en l'interrompant. Le délit est flagrant, reprit maître Wolfgang, et constaté par trois procès-verbaux en bonne forme que j'ai apportés avec moi, et que je dois produire l'au dience. Oui, mou cher monsieur Muller, votre adver saire, au moment même où il vous intentait un procès, n'a pas craint de violer votre propriété. Les plus beaux poissons de votre rivière ont été servis sur sa table. II ne peut nier le fait, car j'ai là, je tiens dans mes ma ins trois procès-verbaux revêtus d'une signature auth en-

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