9 JOURNAL D'ÏPRES ET 1)E L'ARRONDISSEMENT. mo 1,848. 18e Année Dimanche, 16 Janvier 1850 Vires acquirit eundo. UN HERITAGE. x. LE FIOHÉS ABONNEMENTS Y pur» (franco), par trimestre, 5 francs 50 c. Provinces, 4 francs, I Le Progrès paraît le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerne le journal doit INSERTIONS: Annonces, la ligne 15 centimes. Réclames, la ligne: 50 centimes. être adressé l'éditeur, Rue au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchies. Ypres, 15 Janvier. Les malheurs du temps, auxquels le parti catho lique doit déjà la Constitution belge et plusieurs autres institutions très-antipathiques ses instincts, no font que peser plus lourdement sur lui et s'ag graver chaque jour davantage. Nous pourrions dire, et en parenthèse, que ces petits revers qu'il attribue généralement aux malheurs des tempsne datent pas d'aujourd'hui et que si nous voulions nous re porter quelques siècles même de l'époque où nous sommes, nous trouverions que presque toute l'his toire est pour lui une suite de malheurs de ce genre, qu'il a subis avec une résignation admirable, dati5 l'espoir d'un triomphe toujours absent mais nous n'éprouvons pas le besoin de remonter si haut pour le sujet qui nous occupe, très-futile, très-léger eu lui-même, mais dont certains journaux religieux font autant de bruit que s'il était question de la perte complète de nos institutions nationales. Et pourtant il ne s'agit, conformément la loi, que d'imposer la patente aux écoles dentellières dirigées par des associations religieuses. Nous avons déjà parlé des plaintes de la Patrie ce sujet et du moyen inventé par ce vertueux jour nal pour effrayer M. Frère des conséquences de son œuvre. On sait que cette aimable feuille avait me nacé le ministre des finances, au cas où il mettrait son projet a exécution, d'exposer publiquement, en plein atelier, la pièce officielle en question afin qu'elle servit d'épouvantail aux jeunes ouvrières et que la mémoire du haut fonctionnaire qui avait attaché sou nom cette mesure odieuse, fût vouée, jusqu'à extinction de dentellières, l'exécration publique. Nous avions même renchéri quelque peu sur l'idée de l'original confrère et nous avions émis l'avis, qu'une photographie de M. le ministre ser virait infiniment mieux la rancune de l'évêché de Bruges que ne pourrait le faire la prose des agents du fisc. Mais il a trouvé mieux encore, et, foi d'hon nête journal, nous convenons que le moyen l'aide duquel il compte se tirer d'affaire est infiniment supérieur la mesquine petite vengeance qu'il vou lait tirer du gouvernement. Exposer publiquemenlla patente et vouer chaque jour la mémoire du ministère libéral l'animad- version de tout vrai catholique, était sans doute une besogne que l'on aurait accomplie eu conscience dans chaque couvent faisant le commerce ou autre; mais la fin de l'année, la somme n'en aurait pas moins été versée au trésor et outre qu'il est Irès- liumiliant pour un établissement religieux d'avoir (Swtfe.) La veille du jour fixé pour le départ, tandis que Muller donnait Wurm ses derniers ordres pour les travaux exécuter pendant son absence, Edith était descendue au parc, et se promenait seule et rêveuse. Elle se réjouissait de retourner Munich, de revoir sa petite maison, de retrouver l'amitié de Spiegel, et pourtant elle ne songeait pas sans regret 1 heure du départ. Elle interrogeait son eœur, et son cœur, confus et troublé, ne répondait pas. C était le soir de rares lumières brillaient aux vitres du château les allées du parc étaient sombres ci désertes le rossignol chantait plein gosier sous la feuillée; l'air était imprégné de parfums enivrants, et la jeune femme s'abandonnait sans défiance au charme de sa rêverie. Au fond d'une avenue, la place même où ils s'étaient vus pour la première fois, elle rencontra Frédéric. Vous parlez, madame, vous partez demain, dit Frédéric d'une voix émue c'est demain que vous re tournez Munich, et vous ne reviendrez pas avant trois se soumettre au droit commun, la communauté a aussi sauvegarder d'autres intérêts que ceux du ciel. Ce qui valait donc infiniment mieux, c'était ne pas payer la vengeance serait bien plus complète et la caisse en souffrirait moins. Et la Patrie est allée consulter son avocat, homme très-distingué du pays, dit-elle, et qui en effet, ne rions paraît pas dépourvu de finesse. Vous allez voir La loi, dit l'homme distingué eri question, assu jettit au droit de patente celui qui exerce par lui- même ou fait exercer en son notn un commerce, une profession, une industrie, un métier ou débit, et cela parce qu'elle suppose un gain réalisé sur lequel elle vient prélever, pour le support des charges pu bliques, le tantième qu'elle demande presque toutes les sources de richesse ou de bénéfice; il esi donc injuste de soumettre cette mesure, les Sœurs dont toute l'intervention se borne surveiller le travail des élèves et dont elles ne retirent aucun bénéfice. Or, si tout bon citoyen doit se soumettre la loi, il n'en est pas de même pour l'arbitraire, et l'homme distingué de la Patrie pense que le meil leur moyen de se tirer d'affaire, sans bourse délier, serait le suivant les patentes étant envoyées do micile, chaque supérieure enverra l'agent du fisc les deux lettres que voici Monsieur le receveur, J'ai l'honneur de vous informer que je ne suis ni fabricante ni marchande de dentelles, et que je n'ai pas l'intention d'exercer celte profession. Je me borne, avec les sœurs sous mes ordres, sur it veiller la conduite de jeunes écolières auxquelles Monsieur(ou Madame....) fournit des patrons. Cea écolières livrent att magasin du fabricant pré- nommé les dentelles qu'elles confectionnent et en reçoivent le prix au profit de leurs parents. En foi de quoi, je joins la préseule la déclara it lion du fabricant patenté. tt le janvier 185g. (Suit la signature.) A cela est joint une déclaration du fabricant, conçue en ces termes Le soussigné, fabricant de dentelles et guipures, patenté déclare pour valoir comme de droit, >t fournir aux écolières des sœurs de des pa- a Irons, recevoirson magasin les dentelles confec- données par ces écolières et en payer le prix valant au profit de leurs parents. (Suivent la date et la signature.) Mais, dira-t-on, la Patrie affirme que les Sœurs mois. Dans trois mois, je ne serai plus ici, et mon régi ment sera prut-êlre cent lieues d'Ilildeslieim. Loin de vous, que vais-je devenir Je m'étais fait de votre pré sence une si douce habitude Je vous chercherai partout, je sens que vous emportez avec vous ma vie tout en tière. Si je prenais au sérieux toutes vos paroles, vous me donneriez de la vanité, répondit Edith embarrassée et s'cflbrçant de paraître indifférente. Vous penserez quelquefois nous, nos entretiens, nos promenades croyez bien qne de notre côté nous ne les oublierons pas. Soyez sûr aussi qne le temps adoucira vos regrets vous comprendrez bientôt que nous tenons dans votre exis tence une place moins grande que vous ne semblez le croire cette heure. Mes regrets, madame, seraient éternels si je ne devais plus vous revoir, car j'ai passé près de vous les meilleurs, les plus beaux jours de ma jeunesse. C'est nous, monsieur, reprit Edith de plus en plus troublée, de vous remercier de votre affection, de votre dévouement. Nous ne nous rappellerons jamais sans un sentiment de profonde reconnaissance avec quel empressement vous avez pris notre parti dans toutes nos contestations avec vos tantes, avec le tnajor. Vous étiez seul ici nous aimer, et nous ne l'oublierons pas. C'est ne font pas le commerce, les supérieures affirme ront aussi, mais après Oh, apiVoici comment termine l'hom me distingué de la Patrie, c'est tout ce que nous pouvons vous dire. Il faudra donc ajonte-t-il, qne M. Frère s'il persiste dan» son malencontreux projet, se décide user de rigueur, saisir les carreaux de» den- lellières, les dentelle», voire même le mobilier du couvent et vendre le tout aux enchères pu- bliques, afin d'obtenir le paiement d'un droit de patente qui n'est pas dû. Ce n'est pas mal joué vous maintenant Monsieur le ministre. (Impartial de Bruges.) Le Commissaire de l'arrondissement d'Ypres in forme lo public que l'enquête est ouverte sur la tracé du projet déroute de Messines par Ploegsleert vers Armenlières, partir du 16 Janvier jusqu'au 4 Février inclusivement. Pendant ce temps les plans et autres pièces du projet seront déposés l'inspection du public au Commissariat d'arrondissement tous les jours, les Dimanches et fêtes exceptés, de dix heures du matin U midi, et de z 4 heures de relevée. Les personnes qui auraient des observations ou réclamations faire, pourront s'adresser endéans ce délai l'administration communale d'Ypres, de Warnêlon, de Messines ou de Ploegsleert. Ypres, le 12 Janvier i85g. le commissaire de l'arrondissement, Henri CARTON. Rappelons aux industriels et aux commerçants en général, qu'ils ont un écueii éviter, en temps de crise, c'est de céder la tentation de vendre au pre mier venu. A Bruxelles, Grammont, Ypres, Malines, Bruges, Gand, un assez grand nombre de fabricants de dentelles l'ont appris récemment leurs dépens. Un Parisien a passé un certain nombre de jours dans ces diverses villes, faisant d'abord quelques petits achats qu'il payait au comptant, puis achetant aussitôt après pour une somme plus considérable, mais terme, se faisant recommander par une maison avec laquelle il était en rapport une autre maison qu'il ne connaissait pas parvenant quelquefois se faire cautionner, moyennant un ducroire, par des gens faciles, auprès d'autres ven deurs plus défiants. Ce manège suivi avec une certaine habileté, a eu pour résultat de faire sortir pour moi, madame, pour moi seul que la reconnaissance est un devoir. Si vous saviez quelle était ma vie avant de vous connaître si vous saviez quel changement s'est opéré en moi depuis que je vous ai vue Ne voudriez- vous pas, répondit la jeune femme en souriant, me faire croire que j'ai accompli un miracle Vous raillez, madame, et pourtant vous dites vrai. C'est bien un mi racle en effet que vous avez accompli sans le savoir, sans le vouloir, sans vous en douter. Depuis que je vous ai vue, je ne me reconnais plus. Quelle était donc la vie que vous meniez avant de m'avoir vue repartit avec une gaieté forcée Êdith qui essayait vainemcntde changer le cours de l'entretien. Oli madame, une vie af freuse. Je n'y pense pas sans un sentiment d épouvante. Et c'est moi, tnoi qui, sans vous gronder, vous ai corrigé Vraiment, je ne me savais pas si habile. Aviez-vous besoin de me gronder pour me corriger? Pour devenir meilleur, pour sortir de l'abîme où j'étais tombé, pour apprendre aimer toutes les elioses grandes cl saintes, ne suffisait-il pas de vous voir et de vous en tendre Je vous voyais, je vous écoutais chaque jour, toute heure, je pouvais lire dans votre cœur. Quelles ré primandes plus sévères pouviez-vous m'adressor Quelle

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Le Progrès (1841-1914) | 1859 | | pagina 1