Chronique politique. des mains de nos fabricants pour plusieurs centaines de mille francs de dentelles de toute espèce qui ont passé dans celles d'un escroc. On suppose que le tout, homme compris, voyage en ce moment vers les Etats-Unis. On a eu des nouvelles et des den telles enlevées et de l'auteur de ce détournemeni frauduleux par un négociant de Liverpool, trop tard pour ressaisir l'un de l'autre. [Echo.) rnr— Le Cercle commercial et industriel de Gand, prend en ce moment nne initiative qu'il faut en courager. Il vient d'adopter un projet de règlement pour le travail des enfants dans les manufactures. Ce projet sera soumis au gouvernement. La base consiste a limiter la durée du travail, pour les femmes et les enfants douze heures par jour, ne tolérer l'emploi des enfants dans les fa briques qu'à l'âge de i 2 ans, prescrire le dimanche et les jours de fêle reconnus par l'Etat, comme jours de repos obligatoires, interdire le travail de nuit aux femmes et aux mineurs au-dessous de iS ans. Le Cercle commercial et industriel de Gand de mande en outre, l'emploi de mesures directes ou indirectes pour obliger les enfants non encore em ployés dans les fabriques, fréquenter les écoles. Du 13 Janvier au 15 Inclus. Il résulte de renseignements ofTiciels, que les cor respondances parisiennes, ont exagéré la gravité de la situation de.la Lombardie. Toutefois on écrit de Turin que le général Giulay, commandant en chef des forces autrichiennes en Italie, a transporté son quartier général de Vérone Milan. L'archiduc Maximilieu quitte Milan et dans le palais on fait des préparatifs de départ, qui prouvent quo celte année la Cour ne passera pas l'hiver dans la capitale de la Lombardie. 11 est vaguement question même d'une visite prochaine de l'archiduchesse Charlotte Bruxelles. Un journal de Turin annonce que toute la po pulation de la province de Pavie refuse de payer l'impôt au gouvernement autrichien et que ceux des habitants qui seraient disposés le payer se raient eri danger de mort. L'Indépendente publie une lettre adressée son directeur, par M. Ernest Legouvé, qui lui envoie en même temps un[ccril de Manin, qu'une main amiea retrouvé parmi ses papiers manuscrits. Ce morceau, intitulé: la Résignationfinit par ces mots Qui conque conseille aux nations de se résigner con seille une lâcheté, et les nations qui se résignent sont des nations sans courage. Une dépêche d'Autriche annonce d'autre part que les trente mille hommes envoyés en Lombardie ont reçu l'ordre de s'arrêter provisoirement I.aybach. La panique est cependant son comblai la Bourse de Vienne. Suivant la Gazette des Postes de Francfortles arrestations de Crecovie dont nous avons parlé se sont bornées sept seulement. Il s'agit d'une affaire de société secrète. Encore les conjurés de la Pologne autrichienne ne sont-ils que les affiliés d'une asso ciation qui a son centre en Prusse, dans le duché de Posen. Le Courrier de Nantes rapporte, d'après un jour nal américain, une querelle qui se serait élevée Monrovia, sur la côte occidentale de l'Afrique, entre le bâtiment français Phénix, de Nantes, et deux bâtiments, l'un anglais et l'autre américain. Le Phénix aurait été accusé par les Américains de vio- Irçon plus éloquente pouviez-vous me donner Vous ne savez pas, vous ne pouvez pas savoir comment j'ai vécu jusqu'au jour où Dieu vous a envoyée sur mon chemin. Je vous le dirais, que vous ne pourriez le comprendre. Vous m'êtes apparue comme un ange sur le seuil de l'enfer, et dès lors, en moi, autour de moi, tout a été changé comme par enchantement. J'ignorais l'amour, vous me l'avez révélé je n'avais jamais aimé, et je vous aime. Edith effrayée voulait se retirer Frédéric la retint avec l'autorité, avec l'ascendant que donne toute passion sincère. Vous m'entendrez, madame, poursuivit-il vous devez m'entendre. Vous partez demain qui sait quand je vous reverrai Je vous aime, n'ai-je pas acheté par des mois de silence le droit de vous le dire Je vous aime, vous avez rajeuni, renouvelé mon cœur. Laissez- moi vous parler, laissez-moi vous bénir pour tout le bien que vous m'avez fait. Vous m'avez entr'ouvert le ciel, vous avez frayé mes pas des sentiers embaumés. Avant de vous connaître, j'étais indigne de vous vous m'avez regardé, et je me suis élevé jusqu'à vous. Charme tout- puissant de la chaste et pure beauté Je vous aime, et 1er les lois de la république de Libérie, dont Mon rovia est la capitale, en achetant des esclaves sur celte partie de la côle. De son côté, le Phénix, aurait menacé la ville de Monrovia d'un bombardement par l'escadre française, et le Niagara aurait fourni des munitions au gouvernement de Libérie, pour l'aider se mettre en étal de défense. Bien que ce récit paraisse empreint,d'exagération, on doît re marquer que. la frégate des Etats-Unis Niagara devait en effet se trouver dans ces parages l'époque où se serait élevée celte querelle entre les Français et les Américains. C'est le Niagara qui a été derniè rement chargé par le gouvernement des Etats-Unis de transporter dans la république de Libérie les noirs qui ont été saisis par la marine fédérale bord du négrier Sapho. Si cet incident a la gravité que lui attribue le journal cité par le Courrier de Nantesnous ne tarderons guère en conuailre tous les détails. Des nouvelles d'Haïti apportées par YAlralo par lent de troubles sérieux qui auraient éelalé dans l'empire de Fauslin 1" et qui auraient obligé ce souverain rappeler dans l'intérieur les troupes qu'il paraissait destiner une nouvelle expédition contre la république dumicaine. Il s'agirait d'une coujuration qui aurait eu pour but de constituer l'empire d'Haïti en république. La situation politique se tend de plus en plus, et on peut dire qu'elle sent la poudre. On nous écrit de Paris que le discours du roi de Sardaigue annonçait une prochaine entrée en campagne. Le vieux chauvinisme français se réveille et les fonds continuent leur mouvement de baisse pro gressive. Il serait assez difficile de savoir quelle est en réalité l'opinion du la France sur les destinées qu'on lui prépare sans la consulter. La nation est- elle disposée précipiter le monde dans nu abîme de discordes et de ruine pour changer l'étiquette du joug qui pèse sur l'Italie? Le monde ne croit pas la sincérité de l'amour impérial pour les libertés de la péninsule. S'il ne s'agissait que d'elle, un moyen simple et sûr la servirait bientôt. Que l'un mette fin l'occupation étrangère et qu'on laisse agir l'Italie, avec ses seules forces mais dans la plénitudo de sa volonté. Les nations qui n'ont pas la lorce des 'affran chir elles-mêmes, sont incapables de conserver la liberté que leur apportent les baïonnettes intelli gentes du dehors. Le Times croit comme nous qu'une intervention française serait stéiile pour l'Italie, mais il est d'avis en outre que la guerre serait le commencement de la mine de l'empereur Napoléon. Tant qu'il gar dera la paix dit le journal anglais, il sera le maitre de sa position, et des destinées de l'Europe, mais le jour où il se lancera dans la guerre, c'en est fait de sa prépondérance. Elle passera aux spectateurs de la lutte, que soutiennent des ressources inépuisables et une réputation intacte. A ceux-là appartiendra le sort des combattants, de ceux lâ la France devra accepter les conditions qu'il leur plaira d'imposer. Telle est aujourd'hui l'opinion de l'organe le plus influent de l'Angleterre. Quel contraste avec le début de la dernière guerre I Chaque jour nous apporte une nouvelle preuve de la confiance qui doit inspirer le prospectus de l'entreprise pour le percement de l'isthme de Suez. Cette fois on écrit de Constantinople l'Univers Ou s'est fort peu ému la Porte de l'impulsion que vient d'imprimer M. de Lesseps i son entre prise du percement de l'isthme. Les ministres du Sultan ont répété cette occasion co qu'ils ont déjà dit précédemment, savoir qu'ils ne ressentent vous aimer suffit mon bonheur je ne demande rien de plus. Pourquoi trembler pourquoi vous alarmer de cet aveu Ne parlez-vous pas n'est-ce pas l'heure des adieux qu'y a-t-il d'offensant pour vous dans les pa roles (pic je vous dis? Vous reviendrez; dites, ah' dites-moi que vous me permettez de revenir aussi; je ne demande qu'à vous voir, vous admirer en silence. Jamais vous ne surprendrez dans mes veux un regard qui puisse vous effaroucher, sur mes lèvres un mol qui puisse troubler la sérénité de vos jours mais je vous verrai, mais je vous entendrai, et je serai heureux, et je vous bénirai, et vous, madame, qui Avez sauvé mon âme, vous jouirez en paix de votre œuvre et me souf frirez près de vous sans colère. Plus pâle que la lune qui montait sur la cime des peu pliers, plus tremblante que les feuilles qu'agitait !a brise du soir, Edith essayait vainement de retirer ses mains des mains de. Frédéric. Enfin, par un suprême effort, elle réussit se dégager de cette étreinte passionnée, et, pour toute réponse, elle s'enfuit comme une gazelle qui emporte sou flanc le trait du chasseur. (La suite au prochain m*.) aucune sympathie pour l'ouverture de l'isthme; que tout bien considéré, les inconvénients qu'il aura pour la Porte l'emportent de beaucoup sur les avan tages qu'elle eu retirera; que s'il dépendait d'eux, ce percement n'aurait jamais lieu; mais que cependant ils ne refuseront pas de l'accorder pourvu que les grandes puissances leur en fassent la demande for melle et surtout unanime. Ce n'est que devant une pareille unanimité, que nous croirons devoir céder, et pas autrement. En attendant, l'insti gation de sir Henry Bulwer, la Porte vient de réi térer l'ordre Saïd-Pacha de ne pas permettre qu'on mette la main aux travaux même prélimi naires avant d'en recevoir l'autorisation expresse dn Sultan. Le Morning-Herald annonce que le Parlement anglais sera probablement convoqué pour la pre mière semaine de lévrier. Le roi de Naples vient de convertir eti exil, la peine d'emprisonnement de MM. Poërio, Sellem- brini et de 5g autres condamnés politiques. A Rio Janeiro, la lête du 2 décembre, anniversaire de la naissance de l'empereur don Pedro 11, a été célébrée avec une grande solennité. Les journaux contiennent de longues listes de promotions et de nominations dans les deux Ordres de la Ruse et du Christ, ainsi que quelques nominations du barons et de vicomtes. Ces titres sont purement personnels et viagers. Le fils du marquis de Parana, récemment décédé, n'a d'autre nom que celui de Carneiro Ltsâo, que portait son père avant son anoblissement. Uue question constitutionnelle assez curieuse, préoccupait Rio la presse et les pouvoirs publics. Ou sait que les sénateurs sont nommés par l'Em pereur, sur une liste triple de candidats désignés par les électeurs. Il paraît que des irrégularités assez graves ont été, l'occasion d'une élection ré cente, signalées dans l'acte même qui sert de base au choix de l'Empereur, c'est-à-dire dans la formation de la liste de candidature. On s'est demandé qui devait prononcer sur la validité de cette opération préparatoire. Etait-ce l'Empereur lui-même, en vertu de son pouvoir modérateur? Etait-ce le Sénat, comme juge définitif des conditions auxquelles ses membres sont appelés siéger dans son sein La question théorique a été soumise l'examen du Conseil d'Etat. Sur treize membres qui le com posent, un n'a pu siéger pour cause de maladie, deux se sont abstenus comme ministres. Des dix conseillers d'Etat qui ont pris part la délibération, trois ont pensé que l'Empereur était, dans ce cas, seul juge de la validité des opérations électorales, et que sa décision ne pouvait être infirmée par un vote ultérieur du Sénat les sept autres ont émis un avis contraire, par ce motif sans doute que le droit de l'Empereur ne pouvant utilement s'exercer que si les conditions constitutionnelles d'âge et de cens avaient été remplies dans la formation de la liste. L'Indépendance nous apprend que le gouverne ment français fait des démarches Londres pour s'assurer la neutralité de l'Angleterre en Italie. Notre confrère voit dans ces démarches un symp tôme pacifique. Nous croyons au contraire qu'il faut y voir une précaution pour le cas d'une guerre peu près certaine. Le prince Napoléon est parti pour TuriD hier soir. L'Empereur donne un million de dot au futur gendre du roi Victor-Emmanuel, et lui livre le Palais-Royal tout entier. Les bureaux du ministère de l'Algérie seront transférés au Louvre. La Gazette de Lyon publie une anecdote qui est un commentaire bien curieux de l'harangue du roi de Piémont. Nous avons en ce moment, Paris, dit-elle, un certain nombre de réfugiés lombards et même des députés sardes. L'un d'eux aini intima du comte de Cavour est venu en France pour les affaires de l'istlime de Suez. Avant de partir, il est allé rendre visite au comte de Cavour, qui a dit Quoi vous parlez et vous allez vous occuper de l'isthme de Suez quand nous allons nous battre Ces paroles sont parfaitement conformes au langage des feuilles semi-officielles de Turin. Les journaux de Paris gardent le silence sur la situation. Quelques-uns cherchent encore faire croire que les affaires de Servie, auxquelles per sonne ne songe plus, sont la cause des difficultés avec l'Autriche. Le correspondant, du reste, assure qu'à Paris tout le mondu est hostile la guerre, y compris les ministres. Qui sait si l'attitude martiale de ces jours derniers n'est pas une coquetterie du prince Napoléon l'adresse de sa fiancée. En tous cas, la panique universelle produite par la seule probabilité d'ane guerre, engagera nos modernes

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Le Progrès (1841-1914) | 1859 | | pagina 2